La rencontre des reptiles.

J'avançais calmement. Au-dessus de ma tête, un temps maussade déversant un torrent de pluie. Loin derrière moi, l'ombre d'un village. Errant, tourmentée par le triste sort convié aux shinobis s'éloignant de leur village : La crainte. En temps de guerre la crainte était l'une des choses les plus fréquentes et les plus envahissantes. La crainte n'est qu'un synonyme à la peur qui gouverne tout être surtout en l'époque actuelle. La guerre n'est qu'un terrain de jeu propice à toutes sortes de peurs et ce dans tous les camps existants. Certains prennent la peur comme étant une source de faiblesse tandis que d'autres tirent leur véritable force de ce sentiment d'effroi et pousse même ce dernier à l'extrême devenant de l'excitation. Aucun de ces ressentis sont mauvais et à exclure. Après tout, chacun a le droit de ressentir les choses différemment. Le tout est de ne pas se laisser submerger par ses propres sentiments.

Traversant tout types d'environnements c'est à la lisière d'un grand bois que je m'étais arrêtée et c'était d'ailleurs un immense Baobab assiégé par un nombre important de cacatoès qui m’accueillait. Depuis Kumo j'avais fait un sacré bout de chemin et avec cette pluie abondant, j'étais trempée jusqu'aux os. Cette immense forêt allait, du moins c'est ce que j’espérais au plus profond de mon être, me couvrir quelque peu de toutes ces gouttes. A force d'être trempée continuellement, j'allais attraper un gros rhume et bien pire encore, je devais faire attention. Changeant à nouveau de terrain de jeu, mes pas s'imprégnaient dans cette forêt humide. Mes chaussures en étaient rapidement pleines de boues. Cette dernière parvenait même à grimper sur mes chevilles. Les branches craquaient sous mes pas me procurant d'innombrables petits frissons. J'étais la seule à m'épouvanter. Mon regard se posait dans tous les recoins, il était clair que ma conscience n'était pas tranquilles. Dans un sens, je savais pertinemment qu'il n'y avait personne. Dans tous les cas, je ne percevais rien, aucun chakra à l'horizon et pourtant, je ne pouvais m'empêcher d’imaginer un inconnu se ruer sur ma personne. Le moindre petit bruit, la moindre petite feuille tombant de l'arbre attirait mon attention. La pluie n'arrangeait strictement rien à vrai dire. Les gouttes s'écoulaient le long de mon visage mais, je ne prenais pas la peine d'essuyer ce dernier par crainte encore une fois, de me faire attaquer lorsque ma vue serait troublée par la paume de ma main.

Un énorme bruit était venu troublé mon inquiétude renforçant à même ma hantise. Un grand badaboom suivi d'arc électrique blanchâtre mélangé à du bleu obscur et malveillant. C'était le comble pour ma survie. Je ne devais plus faire face à une seule et grande pluie mais, à l'orage qui s'y ajoutait. Je ne détestais pas l'orage, loin de là. Cependant, les circonstances ne faisait qu'augmenter mon taux d'anxiété. Mes pas en étaient encore plus rapides tandis que j'attrapais le tournis à force de regarder à droite et à gauche. Chance pour moi, j'avais virée de bord et l'autre côté de la forêt n'était plus très loin, seulement à quelques pas. Le taux d'humidité allait certainement chuté lorsque j'aurais quittée cette importante étendue sylvestre. A vrai dire, j'en suffoquais ce qui était parfaitement normal, car avec ce taux élevé d'humidité des vertébrés aquatique comme l'anguille auraient sans doute pu se déplacer à même le sol. Peut-être que je me faisais des idées.

Lorsque mes derniers pas furent entrepris me faisant ainsi quitter cette forêt démesurée, un nouvel environnement prit forme devant mes yeux. C'était vraiment un endroit très impressionnant : une colline circulaire et verdoyante s'élevait au sommet d'une autre colline, plantée, elle, d'arbres centenaires. Il y avait un petit porche de faible hauteur, qui conduisait à l'intérieur de la première colline. Ses galeries internes constituaient un parfait labyrinthe, tant que vous n'aviez pas appris à les connaître. Elles étaient revêtue de pierres lisse et sur ces pierres, alors que je tentais de percer l'obscurité, je remarqua d'étranges caractères et des motifs de serpents répétés maintes et maintes fois. Surprise, je respirais un grand coup lorsqu'une odeur vint titiller mes narines. Vraisemblablement, depuis le début, je ne me dirigeais pas vers ce lieu par pur hasard. Bien que discrète et parsemée par la pluie qui m'écoulait dessus, j'avais bien ressentie cette odeur étrangement familière. C'était inconsciemment que je l'avais suivie sans même m'en rendre compte. Néanmoins, désormais je la sentais bel et bien cette odeur de vertébrés tétrapodes, cette odeur de serpent belliqueux.

Finalement, j'avais très bien fait de sortir par ce temps me dégourdir les jambes. Enfin, ce n'était pas vraiment cette unique raison qui m'avait poussée à quitter le village pour une courte période. Peut-être allais-je enfin en découvrir un peu plus sur mon espèce. Claquée par le bruit incommensurable du tonnerre grondant dans mon dos, c'est d'une main titillant le capharnaüm de ma pochette d'armes que j'avançais calmement dans ces galeries à l'odeur imprégnée de malveillance et de mauvaise fortune. L'odeur ne se faisait pas plus forte avec mon avancée. Elle semblait comme égale et ce peu importe où je me situais dans ce labyrinthe. Alors que j'avançais à l'aveugle, la curiosité avait largement prit le dessus sur la peur. Toutefois, une chose me titillait l'esprit, je n'allait plus pouvoir faire demi-tour et retomber sur mes pas. Toutes ces galeries se ressemblaient et la seule chose que je pouvais encore espérer de cette journée, c'était justement de rencontrer une personne ou une chose en ce lieu.

Malgré tout, même avec cette espérance, il y avait bien des choses que je pouvais redouter. Comme par exemple tomber sur une personne ou même une chose hostile. De toute évidence, je ne pouvais que rencontrer des serpents ou des choses similaires. L'odeur ne trompait pas, même dans un lieu aussi froid et lugubre que celui-ci. Une fraicheur qui me faisait largement regretter mon accoutrement si simpliste et honnêtement loin d'être adéquat. Certes la robe me tombant jusqu'aux genoux était une tenue qui m'allait parfaitement pour mon apparence enfantine mais, qui n'était en aucun prévue pour affronter les grands froids. Après réflexion, une apparence plus adulte avec un accoutrement plus chaud aurait été parfait pour cette situation.

Ce fut environ une demi heure après mon arrivée en ce labyrinthe que je pu sentir cette odeur qui m'attirait, se mouvoir. De plus en plus forte, elle se rapprochait. Elle s'agrippait à moi de manière significative de sorte à ce que ce soit la seule odeur que je puisse percevoir. Ce rayonné thermique s'amplifiait au fil du temps. Toutefois, rien ne me freinais. Ma seule option de toute manière était tout simplement d'aller à la rencontre de ce que je pouvais ressentir. Je n'aimais guère cette humidité ambiante qui au-delà de me donner des frissons, me mettait très mal à l'aise. Comme l'impression d'être entourée d'une sphère aqueuse sans pouvoir en réchapper. De plus, les mains moites n'arrangeait pas les choses. Les trainants d'ailleurs sur les parois de ces larges tunnels sous-terrain, j'avais l'étrange impression que j'allais être ensevelie à tout moment. Certes ce genre d'environnement, sans l'humidité ambiante m'aurait sans tout attiré mais, sans même savoir pourquoi, je redoutais un écroulement.

Non, c'était loin d'être de la peur. Redouter et avoir peur sont deux choses très différentes l'une de l'autre. Je redoutais sans avoir une once de hantise. C'était bien là ma seule inquiétude, car la source de l'odeur qui s'était étroitement rapprochée, presque arrivée sous mes narines ne me procurait aucun crainte. Une source, de là d'où provenait l'odeur. Avec cette rapproche constante, j'avais fait une erreur de jugement. Il n'y avait pas qu'une seule odeur mais, deux pour être plus exacte. L'une était immanquablement celle d'un serpent tandis que l'autre se mitigeait entre une odeur humaine et celle d'un vertébré tétrapode. Quelque chose de très similaire à ma propre odeur, une once d’humanité en plus dirons-nous. Traversants embouchures et carrefours les uns après les autres, c'était là. Seulement, même avec l'odeur juste sous le nez comme un spectre titillant mes narines, je ne parvenais pas à voir quoi que ce soit. Les sources de chaleurs étaient bien trop importantes pour que je puisse trouver et surtout distinguer ce qui me guettais. Une voix rogue et hardiesse s'était élevée pour me mettre en garde. Du moins c'était ainsi que je l'avait prit. Je ne devais pas être ici et certes le lieu n'était guère adéquat pour une promenade mais, l'affirmation était étonnée. Est-ce que je me promenais ou bien cherchais-je quelque chose ? Là était la véritable question.

Tout cela n'était-il qu'un rêve ? Mais non, ce n'était pas un rêve, devant moi, une silhouette thermique effrayante et intrigante à la fois. Le côté effrayant des deux choses qui venaient d’apparaitre devant moi était avant tout leurs attributs physiques. Certes l'un n'était qu'un banal vertébré tandis que l'autre semblait être un parfait mélange entre le même type d'espèce et la race humaine. Un choque émotionnel ! La première réaction qui m'étais venue à l'esprit lorsque je l'avais aperçu était toute simple et pourtant bien fracassante : Vais-je moi aussi devenir ainsi avec le temps ? En effet, d'après son corps physique il était pour moi inévitable qu'il s'agisse d'une progéniture issue de deux races différentes. Un petit peu comme moi après tout. C'était d'ailleurs dans cette effroi que se situait l'intrigue. Sa forme seulement m'intriguais et il était indéniable que je souhaitais en savoir plus.

D'ailleurs, j'étais certaine qu'il avait toutes les réponses à mes questions. Son animal s'était approché de mon visage et je le voyais très clairement, d'un œil complètement humain. Il y aurait pu y avoir des grimaces trouillardes sur mon visage mais, il n'en était rien. Je restais fixe face à cette chose d'un air complètement limpide et d'une figure démunie d'expressions d'épouvantes. « Cet endroit n'a rien de drôle, il est tout sauf drôle d'ailleurs ! Il fait humide et froid ! Il n'y a que l'odeur qui est appréciable. » Dis-je d'un ton exécutif pour débuter et finissant sereine sur la fin avant de reprendre de plus belle de la même intonation. « Où sommes nous "ici". » Un gloussement avait terminé mes paroles. Le chakra de cet hybride était atrocement important, il était clair que si un combat devait éclater, je me verrais contrainte de jouer le rôle de victime. Toutefois, ce n'était pas cette pensée qui allait m'empêcher d'en découvrir plus sur cet endroit si belliqueux. J'avais d'ailleurs un millier de question en tête, sur lui et sur cette odeur. Plongée dans mes pensée et sur toutes les questions qui me passaient par la tête, j'en oubliais la présence de ce serpent monstrueux par sa taille situé à seulement quelques centimètre de mon visage. Son regard était similaire au mien.

Immobile, je n'osais même pas sourciller. Certes comme déjà dit, j'étais attirée, réellement intéressée par ces deux êtres mais, une fois la pièce tombée, je m'étais rendue compte que j'étais en de très mauvaise posture. Il était certainement déjà trop tard. Tout ce que je pouvais espérer c'est qu'il ne soit pas hostile. Quoi que, il était venu à ma rencontre avec des paroles de mise en garde ce l'impliquait dans une certaine sorte d'hostilité. Finalement, la seule chose qui me restait à faire était tout simplement d'attendre. Attendre sa réaction plus précisément ou plutôt, sa décision. Je ne sais pas s'il en était de même pour lui mais de mon côté, c'était son odeur qui m'intriguait plus que tout. J'étais persuadée d'avoir enfin trouvée une personne qui me ressemble. Je n'irai pas jusqu'à dire une personne avec laquelle je pouvais me sentir libre de tous mouvements et ce dans mon plus simple appareil étant donné que ce serpent m'était inconnu. Cependant, malgré la situation et l'endroit lugubre, j'étais à l'aise avec cette odeur.

Le gigantesque serpent s'était reculé n'encombrant plus mon champs de vision. Quant à moi, je ne bougeais pas même si mes articulations fragiles commençaient doucement à faiblir. Il aurait été bien plus agréable de se trouver en position assise pour discuter. Si discussion cela était évidemment, car je ne connaissais ni les intentions de mon interlocuteur, ni l'endroit dans lequel je me trouvais. Toutefois, je devais y croire. C'était d'ailleurs la seule chose à faire. Enfin, j'étais chez lui. Du moins, c'était ainsi qu'il nommait ce labyrinthe sous-terrain. Drôle d'habitation pour de la chaire humaine. Cependant, il semblait en être fier et surtout satisfait que cet endroit soit difficilement accessible. Enfin, ce n'était pas réellement l'accès qui en était difficile mais, la route une fois à l'intérieur de cette habitation. Cette dernière se faisait dans l'obscurité la plus totale et à coup sûr, on s'y perdrait pour finir par y mourir de faim et de soif. Une mort atroce qui ne mérite aucunement d'y faire le détour. Il me demandait d'où je venais ... J'hésitais réellement à lui répondre et puis, il était bien plus sensé de lui mentir à ce sujet. A cette information, bons nombres de choses pourrait m'arriver, il fallait mieux assurer ses arrières. Même si l'hostilité mise en œuvre en début de parole s'était peu à peu estompée.

Alors commença le moment le plus fatidique. Mes mains devenaient moites et ma respiration un peu plus forte. « D'où je viens n'a que très peu d'importance mais si tu veux le savoir, je viens en directe du village caché de la foudre. » Dis-je spontanément. Pourquoi est-ce que je lui racontait cela moi ? Etais-je devenue folle ? Probablement. Avant qu'il ne puisse répondre de quoi que ce soit, j'avais repris parole. « C'est à mon tour de poser une question ! D'où tu viens je m'en fiche un peu mais, qui es-tu ? Ou plutôt, qu'es-tu ? » Il semblait être de ceux qui vivaient en se cachant. Dans ces tunnels humides et de son apparence reptilienne, il pouvait inspirer le dégoût chez certaines personnes mais c'était loin d'être mon cas. Il n'y avait aucun doute quant à une familiarité avec les vertébrés tétrapodes. Toutefois, il devait en savoir bien plus que moi. D'un pas après l'autre, je reculais jusqu'à buter contre l'une des parois humides imposant ainsi une distances légèrement plus grande entre lui et moi. D'une main posée sur ma sacoche de ninja, je la laissait doucement glissée à l'intérieur là où j'empoignais un simple kunai. Je ne pouvais deviner ses réactions, il fallait donc mieux être prudente.

Pour dire la vérité, rien n'était dissimulé, car ma main armée était déjà sortie de la petite sacoche à la vue d'autrui. Certes de cette manière il pouvait penser susciter en moi une certaine peur et ainsi prendre de l'assurance mais, au moins je me sentais un tant soit peu plus en sécurité. « C'est juste au cas où ... Ton odeur familière m'inspire confiance mais dans une même pensée, elle me place sur mes gardes » Dis-je d'une voix rapide. Ce mot familière devait lui mettre la puce à l'oreille. De cette manière, je lui affirmais mon identité ôtant simultanément tous doutes sur la sienne. De plus, on pouvait ainsi allez plus en profondeur dans la discussion ou bien encore, cesser toutes diplomaties en cet instant même. Mon regard se posa à nouveau vers le serpent qu'il gardait précieusement à ses côtés comme un allié de choix, comme une mascotte. Ce serpent au regard sulfureux et l'allure blanchâtre pourvu d'écailles scintillantes, n'était pas sans ma rappeler ma véritable forme à quelques détails près. Une forme que je n'exploitais que fébrilement. A vrai dire, je n'en connaissais que très peu l'utilité et dans cette dernière, je me sentais surtout très vulnérable. A tel point qu'elle ne me servait pratiquement qu'à fuir.

Aussi haut que mon moral puisse paraitre, à moins qu'il ne soit aussi modeste que ma stature, j'avais nerveusement envie d'en découdre avec cette chose. Non pour le vaincre, car bien entendu, j'en étais incapable mais, pour que je puisse voir de quoi en ressortaient ses jutsus. Voir ce qu'il avait de plus que ma propre personne au niveau de cette forme étrange. Certainement un nombre de chose inimaginable mais, je voulais les voir de mes propres yeux. Et ce serpent pourquoi le suivait-il ? Etait-il son maitre ? Trop de questions et si peu de temps pour les placées toutes. De plus, il fallait encore qu'il me réponde sincèrement, car j'étais du genre à envoyer une tonne de question en espérant que mon interlocuteur y réponde une par une même si les situations ne s'y prêtaient pas toujours. Une situation comme celle-ci par exemple. De toute évidence, j'allais devoir attendre. Attendre la conclusion de cette brève entrevue et ainsi voir de quoi il allait en découler. Ce qui me chagrinait le plus c'était de savoir qu'aucun shinobi du village caché de la foudre aurait pu venir à mon secours si je venais à être en danger. Enfin, non. Pour dire vrai, je me fichais un peu que personne ne vienne. Ce qui me tracassait réellement, c'était la réaction de ma mère si je venais à ne jamais rentrer. Elle se morfondrait sans aucun doute sur elle-même oubliant toute joie de vivre. Les mensonges du villages la mènerait à une disparition ou à une trahison histoire d'apaiser les choses. Balayant toutes ces idées folle d'un geste de la main, je posais à nouveau mon regard sur l'être inspirant la malveillance à l'état pur.