(RP du mois de mars) [Flashback] Ultime entrevue

L'héritière des ténèbres vivait une existence bien misérable en ce monde. Elle avait beau posséder tout ce dont pouvait rêver une femme digne de ce nom, mais elle en demeurait toujours dégoutée et triste. Sortie de son petit nid douillet, suite au décès de Madara, Nëssa réalisait à quel point cette réalité était pathétique dans tous les sens du terme. Avec personne d'assez aimable pour la guider, la conseiller ou encore la rassurer sur certaines choses embêtantes, la belle se sentait affreusement seule. Elle ne savait pas par où commencer ni quoi faire. Certes, la beauté immortelle en avait profité afin de devenir plus forte. Pour pousser ses capacités à son paroxysme, elle avait dû mener des entraînements extrêmement intenses ainsi que de sombres recherches au sujet de ses pouvoirs héréditaires relativement monstrueux. À vrai dire, elle souhaitait surtout surpasser son défunt amant. Depuis leur première rencontre, elle lui dévouait toujours une quelconque rivalité. La demoiselle au regard sanguin en était clairement très amoureuse, même si ses sentiments destinés au cofondateur du village caché de la feuille se faufilaient brutalement à des niveaux bien plus élevés qu'une simple amourette.

Ce fut exactement sur ces pensées troubles que la dernière survivante du clan Eikaeiën songea à effectuer une courte sortie au clair de lune. Croyant que la nuit et les étoiles lui apporteraient une bienfaisance psychologique, Nëssa ne tarda pas à se lever debout et à réveiller l'immense tigre spectral, Pépite, qui lui servait principalement de divertissement. Sans sa présence et ses incalculables conneries, la jolie fleur immaculée sombrerait certainement davantage au sein de la pénombre infernale de la folie. La solitude n'était vraiment pas une chose recommandable. Cela dit, elle devait tout ce qui lui restait d'humanité à ce gros matou blanc. La belle ne s'en rendait pas nécessairement compte, mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier fortement la présence de l'animal ou plutôt de la technique. La bête était effectivement un puissant fuinjutsu qu'elle avait créé lorsqu'elle n'était qu'une adolescente insouciante, mais talentueuse au sein des arts shinobis. Une partie de sa propre âme se retrouvait scellée là-dedans, ce qui expliquait la personnalité étrange de la chose. Pépite ressentait bel et bien des émotions quelque peu complexes. Néanmoins, sa tristesse, sa souffrance ainsi que sa colère se faisaient discrètes. Bref, il représentait l'image parfaite d'une grosse boule de joie.

Nëssa et son félin sortirent subtilement à l'extérieur et se dirigèrent vers ce qui semblait être une forêt. Il s'agissait bien de l'unique type de lieu qui lui convenait idéalement. Les arbres, les animaux et les mélodies de la nature la satisfaisaient amplement. Elle se sentait comme chez elle, à l'abri de tous les regards et des jugements des autres personnes. Bien que la beauté possède le physique d'une déesse éternelle, les gens avaient habituellement tendance à la dévisager d'une façon assez impolie. Ses yeux rouges, ses traits albinos, son animal de compagnie, puis son teint anormalement parfait inspiraient régulièrement la crainte. Elle ne ressemblait pas à une humaine typique à la tête brune et aux yeux marron. Pour sûr, cela choquait la population, le refus total de la normalité faisait quotidiennement naître des débats de toutes les sortes.

Soudain, elle reconnut une trace de chakra familière, celle de l'Uchiha qu'elle avait dernièrement rencontré. Il trainait visiblement souvent dans le pays du feu. Peut-être avait-il une occupation ou des affaires personnelles à accomplir? Possédait-il toujours un quelconque attachement destiné à son cher village natal ? À vrai dire, Nëssa ne comprenait pas trop comment on pouvait s'attacher à un bête lieu de résidence. Des coins à habiter, il y en avait un peu partout autour du globe, alors pourquoi penser à demeurer au même endroit tout le long de sa vie ?

Sûrement en manque de compagnie et curieuse de connaître en profondeur cet homme aux allures mystérieuses, la belle se dirigea en direction de cette soi-disant source d'énergie. Lorsqu'elle se retrouva à une vingtaine de mètres de sa cible, elle posa les pieds au sol, au même moment que Pépite. Ils commencèrent à faire une marche discrète au travers des bois, sans poser les yeux sur le membre de la lune rouge. La kunoichi le localisait déjà aisément à l'aide de ses capacités sensorielles en béton. Elle fit tout simplement semblant d'ignorer le shinobi et alla s'asseoir au pied de son arbre en compagnie de son gros matou. Elle se mit à parler, indirectement, ses paroles étaient adressées à l'assassin du clan Uchiha, mais en apparence elle semblait parler à son félin. « Ne trouves-tu pas ce monde... triste ? Toi aussi tu as perdu des êtres qui te sont chers, hein... », murmura-t-elle d'une voix à la fois sensible et songeuse. Nëssa voulait seulement qu'Itachi lui considère un peu d'attention. Néanmoins, elle n'était pas réellement douée pour engager le dialogue.

...

Au fond, la belle ne désirait que la présence d'une personne humaine. Elle ne connaissait pas réellement son interlocuteur, à part ses soi-disant crimes, elle ignorait totalement le vrai visage de celui-ci. Tout comme sa propre personne, Itachi respirait le mystère et cela taquinait inéluctablement sa nature curieuse. Bien qu'elle ne soit pas vraiment douée dans le domaine des communications verbales, Nëssa se jurait intérieurement de faire de son possible afin de l'intéresser et de le découvrir. Après tout, du temps à perdre, elle en avait beaucoup sous la main. À ses yeux, cette rencontre était plutôt une source de divertissement, un moyen efficace pour réussir à lui faire oublier son ennuyante solitude pendant quelques instants.

Assise au sol près de son animal domestique, la demoiselle cherchait à attirer indirectement l'attention du jeune homme. Stratège aiguisée, elle choisit un thème risquant de le toucher. Durant toute sa vie, la ténébreuse n'avait jamais croisé de personnes complètement insensibles à ce genre de sujet parfois un peu trop tabou. Certes, la plupart avaient peur d'exposer publiquement leurs émotions et en profitaient pour les camoufler derrière une épaisse couche de glace, mais l'effet psychologique désiré paraissait sensiblement présent. Victoire, le principal auteur du meurtre du clan Uchiha répondit tout simplement par un long silence, un silence qui en disait bien long sur ses pensées. À ce moment, la beauté crut avoir tiré une quelconque corde sensible chez le membre de l'Akatsuki. Néanmoins, elle aurait tant aimé savoir ce qui se passait véritablement à l'intérieur de son esprit. Un mince sourire de satisfaction prit une place de choix sur ses fines lèvres rosées. Désormais, la belle savait exactement par quel chemin creuser.

Pépite se coucha en long sur l'herbe fraiche, contrairement à sa maîtresse, il n'hésita pas à dévisager Itachi. Sa queue s'agita dans tous les sens, signe que la présence de l'homme l'enchantait bel et bien. Malheureusement, la kunoichi avait assez peur qu'il se remette à faire de multiples bêtises chiantes. Elle ne souhaitait pas que sa charmante compagnie prenne fuite.

Finalement, il prit la parole. Le son de sa voix perturba le chant des cigales, tout en s'invitant gracieusement à l'intérieur de ses oreilles. Itachi exposa les idéaux de la lune rouge, ceux d'Uchiha Madara. Ayant vécu pendant d'innombrables années avec l'ancien leader de la lignée de l'éventail, Nëssa en savait bien plus de ce que l'on pouvait croire au sujet de cette organisation. Cependant, elle avait volontairement décidé de ne pas s'impliquer au sein même des activités de celle-ci. Malgré son indéfinissable amour destiné à son unique amant, la demoiselle à la chevelure immaculée ne semblait pas encore totalement convaincue par ce plan oeil de la lune. Elle doutait toujours de son efficacité. Cela dit, tuer tous ces gens, rependre tout ce mal et cette haine aux quatre coins du monde, était-ce vraiment des choses nécessaires ? En vérité, Nëssa avait bien du mal à y croire.

Visiblement, le gros matou de la femme semblait piquer la curiosité de son interlocuteur, allant jusqu'à la questionner à son sujet, à sa grande surprise. Il fallait croire que l'uchiha était plus ouvert qu'il ne le paraissait. Pépite... Qui était-il ? Où se cachaient ses origines ? Quel type de pouvoirs renfermait cette étrange créature ? La bête laissait constamment d'infaillibles mystères dans son sillage et personne ne pouvait les résoudre parfaitement, même sa créatrice. « Eh bien... C'est un tigre, rien de plus, affirma-t-elle d'un ton légèrement narquois. On pouvait clairement y lire que cette question l'amusait et qu'elle mentait quelque peu en disant qu'il ne s'agissait que d'un simple animal. Il est magnifique, n'est-ce pas ? Il se nomme Pépite. Il ne faut pas avoir peur de lui, il est tout sauf agressif. », termina-t-elle sur une note d'innocence. Sa voix sonna pure et cristalline, rien de vraiment intimidant. Toutefois, son comportement était si naturel qu'il pouvait créer la crainte chez certains.

La belle haussa son regard rouge comme le sang au-dessus d'elle. Elle y reconnaissait facilement la silhouette de l'Uchiha.

...

Nëssa s'amusait de la présence de l'assassin du clan Uchiha. Étrangement, il possédait une aura extrêmement attirante. De ce fait, la belle avait envie d'apprendre à le connaître. Après tout, il s'agissait d'un membre de l'organisation de la lune rouge et il se retrouvait à servir les idéaux d'Uchiha Madara, son défunt amour. Indirectement, ils étaient liés par ceci, sans qu'Itachi ne le sache. Le jeune homme avait sûrement une foule de secrets tourbillonnants au sein de son esprit, mais l'héritière des Eikaeiën en cachait tout autant. Depuis des lustres, elle vivait et elle savait des choses quasiment improbables. Sa psychologie de l'être humain ainsi que celle de l'univers se montrait très élevée. Elle contemplait le monde d'un regard différent, prenant parfois les banals éléments du quotidien un peu trop au grain de sel. Malheureusement pour son interlocuteur, la demoiselle possédait le pouvoir divin de cerner rapidement les gens. Nëssa avait l'intelligence nécessaire afin d'être capable de toucher les cordes sensibles des passants. Contrairement à leur précédente rencontre, la belle ne laisserait pas Itachi lui fuir entre les doigts sans qu'elle n'ait le temps de faire sa marque à l'intérieur de son coeur. Si besoin, elle comptait bien utiliser la force brute, même si elle préférait largement éviter cela. Telle une partie de chasse, la ténébreuse désirait le transformer en une proie inoffensive. Itachi succombera-t-il à son imparable emprise ?

Néanmoins, un élément particulier la fit tiquer à l'instant. En effet, la kunoichi aux pouvoirs sensoriels ressentait un trouble quelconque dans le flux de chakra appartenant au membre du clan Uchiha, une perturbation au niveau de ses pupilles. Lorsque Madara éprouvait des douleurs aux yeux, il avait sensiblement la même indice sur son énergie vitale. Cependant, cette fois il s'agissait bien plus qu'une simple douleur habituelle. Itachi souffrait sûrement d'une maladie due à l'usure de ses deux dojutsus, une chose beaucoup trop courante chez les shinobis issus de l'éventail. Étant un soldat de la dangereuse Akatsuki, l'homme ne devait certainement pas ménager ses capacités spéciales. La capture des bijuus insistait souvent les ninjas à faire usage de leurs meilleurs atouts. Combattre de tels monstres n'était pas de tout repos. Sur ces songes, la belle se sentit un peu coupable de l'état de son compagnon de la nuit. Des gens se sacrifiaient pour mettre à terme les objectifs de son tendre, tandis qu'elle restait là, à se lamenter pitoyablement sur son pathétique sort. Nëssa admirait ouvertement ces shinobis possédant un courage à toutes les épreuves.

La belle se releva au moment même où l'Uchiha reprit la parole. Droite debout, elle lui fit face et le dévisagea de son regard ensanglanté. Peut-être indirectement, Itachi venait de lui exposer ses craintes au sujet de la mort. Douce et tendre mort, quand viendra-t-elle nous prendre ? C'était une question fortement embêtante, mais en y songeant, la fin de la vie « matérielle » ne l'effrayait pas tant que cela. L'amour de Nëssa avait tristement rendu l'âme il y a plus d'une décennie, vieux et faible, il ne pouvait que se livrer à l'inéluctable sort du destin. Toutefois, il vivait au sein même de son coeur, oui, elle sentait sa présence près d'elle et il venait la réchauffer quand elle pensait à lui. Spirituellement, Madara n'avait jamais quitté ce monde. Nëssa s'affichait comme étant une partie de cet être légendaire, son héritage sentimental en quelque sorte. Elle était la seule à reconnaitre son côté bienveillant. Finalement, la mort existait-elle vraiment ? Ne s'agissait-il pas d'une fausse image ou encore que d'une matérialisation cauchemardesque purement créée par l'esprit malsain de l'homme ?

« Le repos éternel n'est pas une chose souffrante, affirma-t-elle d'un ton des plus naturels, comme si la mort était un sujet qu'elle connaissait de fond en comble. À vrai dire, c'est plutôt les proches que l'on laisse dans le deuil qui en souffrent cruellement... », dit-elle, songeuse. Actuellement, elle se demandait si Madara éprouvait de la douleur dans l'au-delà. Cependant, la belle savait que son homme allait revenir la voir, il lui avait promis un peu avant son soi-disant départ. Du coup, elle ne ressentait peut-être pas la même chose qu'une personne ayant perdu un être cher pour l'éternité, non, Nëssa subsistait avec l'espoir de le revoir un jour ou l'autre. Encore une fois, c'était totalement différent.

La belle baissa le regard vers le sol, tandis que le vent s'invita au sein de la partie en faisant virevolter sa longue et soyeuse chevelure blanche. Sa main droite prit appoint sur l'écorce fragile du tronc d'arbre. Nëssa semblait retenir ses sentiments, elle ressentait quelque chose ressemblant à des papillons à l'intérieur de son estomac. Visiblement, les évènements du passé la rattrapaient. Elle tentait de résister à toute cette tristesse et ce vide en adoptant un quelconque masque d'assurance, mais les véritables émotions arrivaient toujours à la coincer. « Les seuls qui souffrent, c'est nous. Ne vous arrive-t-il pas de perdre tous vos moyens en pensant à cette triste réalité ? Jamais vous ne reverrez le sourire de votre mère ou n'entendrez le rire de votre meilleur ami. N'est-ce pas cela, la vraie douleur ? », termina-t-elle, la voix tremblante et la tête baissée. La beauté s'aventurait sûrement dans les abysses d'une impasse, mais cela ne l'importait que très peu.

...

Finalement, la demoiselle décida de se confier à l'inconnu. Peut-être qu'elle le regretterait ou bien qu'elle en tirerait un quelconque bénéfice. Sachant qu'elle courait un possible danger, Nëssa s'aventurait à l'aveuglette dans les abysses du mystère. D'un côté, cette discussion lui ouvrait l'esprit devant la réalité et ça lui donnait un certain réconfort. Désormais, la compagnie d'Itachi lui apportait l'illusion de ne plus être seule au monde. Malgré qu'il soit l'assassin de tout son clan - tout comme elle -, la kunoichi n’en avait pas nécessairement peur. Elle croyait plutôt qu'il cachait de nombreux secrets et qu'il pouvait être un personnage grandement intéressant.

Le court silence fut soudainement brisé par le possesseur de la pupille copieuse. Racontant des choses qu'elle savait déjà à son sujet. Néanmoins, un subtil détail la fit rapidement tiquer. L'homme attendait donc que la mort vienne l'embrasser. Il lui confiait, en quelque sorte, ces derniers instants. Passer un temps pourtant précieux en douce compagnie d'une parfaite étrangère, quelle ironie... La belle rehaussa la tête en direction de son interlocuteur au regard aussi sanglant que le sien. Comment pouvait-on autant « désirer » cette chère faucheuse ? C'était une farce ou quoi ? Pour dire vrai, l'héritière de la lignée du clan Eikaeiën ne comprenait pas vraiment ce genre de mentalité. Pendant toute sa vie, elle avait constamment cherché à fuir la fatalité. Allant même jusqu'à développer de puissantes techniques l'empêchant de mourir de vieillesse, elle redoutait plus que tout ce moment. Bien que la mort et ses conséquences lui soient relativement familières, cela l'effrayait cruellement. La demoiselle vouait un profond respect aux gens ayant le courage de faire face à ce tragique destin. Elle n'en possédait tout simplement pas la force.

Bien qu'il s'agissait d'un sujet plutôt philosophique où aucune réponse ne pouvait être exacte, Nëssa en profitait pour se prélasser un peu. Elle reprit tranquillement ses esprits, essayant désespérément de refouler tous ces vilains sentiments qui la hantaient inévitablement depuis des décennies. Doucement, elle colla son dos contre l'arbre de son compagnon et jeta un bref coup d'oeil à ce gros matou de Pépite. À son grand bonheur, il ne semblait pas créer de trouble, du moins, pour le moment. D'une seconde à l'autre, cet animal était capable de renverser totalement une situation, en transformant la paix en un chaos infernal. C'était exactement à cause de cette raison qu'elle se permettait de le surveiller sans cesse. Après tout, les félins possédaient la capacité d'agir d'une façon très rapide. Elle ne devait pas le sous-estimer, même s'il paraissait un peu bête et ignorant sur les bords.

En l'entendant parler, Nëssa réalisa bien assez vite qu'Itachi lui ressemblait beaucoup. Plus encore, ils étaient identiques. Leur école de pensée ainsi que leur philosophie s'apparentaient fortement. La pauvre kunoichi ne savait plus à quoi penser. Décidément, ce ninja était une version masculine de sa personne, il n'y avait aucun doute. Cependant, il possédait une bravoure qui lui était encore inconnue. « Vous avez dit que votre vie est un mensonge, hein... La mort ne nous apportera peut-être pas plus de vérité. Marmonna-t-elle doucement. Songeuse, elle ne savait pas trop vers quel chemin s'aventurer. Elle ne désirait pas réaliser de faux pas et encore moins le faire fuir. Ainsi, elle devait bien choisir les mots qu'elle employait. Toi et moi, nous sommes pareils, ai-je raison ? », dit-elle sur une note songeuse.

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Heureuse que cette rencontre se déroule mieux que leur précédente, Nëssa se demandait quelle tournure celle-ci allait prendre. Décidément, leur conversation avançait en ligne droite, mais elle demeurait tout de même plutôt floue et philosophique. Pour l'instant, il n'y avait rien de véritablement fixe ou personnel. Certes, elle se faisait désormais une meilleure idée de l'école de pensée de son cher interlocuteur. Néanmoins, son petit doigt lui murmurait doucement qu'il manquait quelque chose à cette rencontre réalisée à l'improviste, mais quoi donc ? Ils discutaient d'une façon froide, voire un peu trop sérieuse, sans réellement savoir où s'orienter. Tous les deux cachaient un lourd passé à l'intérieur de leur coeur, un passé difficile à admettre et ils cherchaient plus que tout à l'oublier. Oui, ils se ressemblaient vraiment sur tous les points.

Jadis, la belle avait également assassiné toute la population de son clan, bien que ce geste fut relativement involontaire. Gamine et prétentieuse, elle souhaitait irrésistiblement gagner en puissance. Rêvant d'une gloire magistrale, la gamine ne réfléchissait pas toujours aux conséquences de ses actes. Ainsi, elle développa des techniques extrêmement toxiques pour ceux qui l'entouraient ainsi que pour elle-même. La mort de sa famille avait été clairement inéluctable. Aujourd'hui, sa conscience avait pris de l'âge, la beauté regrettait amèrement le personnage égoïste qu'elle idolâtrait pendant sa nauséabonde jeunesse. L'amour que lui avait gracieusement offert l'homme de sa vie lui ouvrit tout simplement les yeux. Dans ce monde, il n'y avait pas seulement que sa petite personne, il ne fallait pas oublier les autres et ne pas oublier de respecter les choses qui nous permettaient d'exister en tant qu'être humain. La vie n'était pas seulement qu'un simple terrain de jeu, elle le savait. La capacité de respirer, marcher, s'amuser, aimer, sourire et rire, tous ces éléments si doux et si délicats possédaient une valeur totalement inestimable. Qui pouvait prétendre, en toute sincérité, de ne pas avoir besoin de ces sentiments existentiels ?

Nëssa s'embarquait aveuglément dans une conversation avec un inconnu. Habituellement assez timide et réservée, elle n'osait pas vraiment s'approcher des gens. Surtout depuis la mort de son tendre Madara, la belle n'avait plus personne sous la main pour veiller à sa protection. En s'approchant ainsi des gens, elle risquait inévitablement de se faire agressée un jour ou l'autre. Heureusement, elle se réservait quelques moyens très efficaces de défense. Mais bon... Cet homme ne semblait pas émaner une aura dangereuse. À part un sombre mystère, il ne possédait rien de véritablement déboussolant. Finalement, ils se ressemblaient peut-être trop. Pour sûr, la kunoichi avait elle-même souvent tendance à se trouver effrayante. Son caractère était loin d'approcher les standards de la normalité.

Alors qu'elle songeait à l'avenir de cette seconde rencontre, Itachi sauta de sa branche d'arbre et atterrit rapidement derrière la demoiselle. Gênée par la pluie dévergondant les cieux, Nëssa fut surprise du geste de son énigmatique compagnon de soirée. Il déposa son manteau noir sur ses épaules. Ce contact fit indéniablement frémir la belle. Elle n'avait plus l'habitude de ce genre de chose. La ténébreuse souffrait de la solitude, personne n'osait lui offrir un vrai contact humain, une attention quelconque. À vrai dire, elle ne comprenait plus vraiment la situation. Ce geste, que signifiait-il ? Pourquoi l'assassin du prestigieux clan Uchiha se préoccupait-il si soudainement de son bien-être ?

La beauté se retourna d'un coup de sang afin de faire face à l'homme. De son regard à la fois intrigué et surpris, elle eut la chance de le contempler de plus près. Avec ce sourire affiché sur son doux visage, l'Uchiha était absolument d'une splendeur éblouissante. Les membres de ce clan maudit possédaient tous un charme à en faire baver n'importe quelle femme et Itachi était particulièrement gâté par la nature. Immédiatement, elle détourna ses jolis yeux rouges vers le côté tandis que ses petites pommettes prirent une discrète teinte rosée. Bon sang ! Qu'est-ce qui lui prenait ? La peur, elle avait peur de réaliser un faux pas. Nëssa n'était pas vraiment douée dans le domaine des communications, surtout lorsqu'il y avait un beau mâle en face qui pourrait potentiellement lui plaire. Franchement, elle se trouvait ridicule. Malgré qu'elle soit une kunoichi d'un niveau élevé, elle ne savait toujours pas comment agir en compagnie d'un inconnu.

...

La pluie battante fit de plus en plus rage, comme si elle désirait que ce spectacle arrive à son terme. Malheureusement pour elle, Nëssa n'avait pas l'intention de laisser partir si facilement le bel homme. En effet, la ténébreuse souhaitait en apprendre davantage sur celui-ci, il l'intriguait. Lorsqu'elle échangeait des mots avec lui, elle avait la vilaine impression qu'elle contemplait un reflet de sa propre personne dans un miroir. C'était vraiment un phénomène étrange, une chose que la beauté immortelle ne connaissait pas. Tout le long de son existence, la kunoichi n'avait côtoyé seulement qu'un seul homme, son bien-aimé. Il possédait un caractère assez différent du sien, plus fonceur et du style mâle dominant, elle n'avait eu que très rarement la chance de s'affirmer réellement. D'un côté, cette situation la rendait heureuse. La belle se sentait si bien quand une personne prenait la peine de se préoccuper de sa petite peau, pour rien au monde elle n'allait s'en plaindre. Malencontreusement, le contrôle qu'exerçait son tendre Madara l'empêchait en quelque sorte de rencontrer d'autres shinobis potentiellement intéressants. Ce ne fut qu'après la triste mort du ninja légendaire que la demoiselle eut véritablement l'occasion de croiser de nouveaux visages. Pur hasard ou non, Itachi se désignait gracieusement comme étant une probable cible.

La tunique de l'Uchiha lui réchauffait les épaules. La belle eut l'occasion de renifler le parfum de l'homme qui était resté imprégné sur celle-ci, elle sentait bon, très bon. Il s'agissait d'une odeur masculine et réconfortante. Désormais, Nëssa n'avait plus vraiment l'habitude de ce genre de chose. Cela ne faisait que lui rappeler en boucle à quel point elle désirait ravoir sa précieuse âme soeur dans sa vie. Elle ne pouvait tout simplement pas subsister sans une présence virile près d'elle. La kunoichi en était indéniablement dépendante, elle n'arrivait même pas à imaginer son existence sans son amoureux. Voyait-elle Itachi comme un quelconque remplaçant? Non, impossible ! Son amour ne pouvait pas être remplacé. Alors, qu'était-ce ce sentiment complètement inconnu ? De l'affection, le désir d'être proche d'une personne humaine, quelqu'un ayant la capacité de lui réchauffer le coeur et de lui faire oublier quelque temps son éternelle tristesse.

Gênée, la demoiselle ignorait comment réagir. Elle fut d'autant plus choquée lorsqu'elle remarqua que son interlocuteur en éprouvait des remords. Sur le coup, Nëssa se trouvait plutôt stupide. Pourquoi figeait-elle ainsi ? Elle devait maintenant prendre le taureau par les cornes et se montrer courageuse. La belle serra les poings, tandis que l'assassin du clan Uchiha commença à prendre de la distance. Elle réussit à déceler le calme au sein de son esprit et se précipita maladroitement vers Itachi avec son habituel air timide. La dernière héritière de la lignée Eikaeiën n'était vraiment pas douée. La pauvre espérait de tout son coeur que l'éventail n'allait pas en jouir pour se moquer d'elle, ce serait très certainement la pire des hontes de sa vie. Couché sur l'herbe fraiche, le gros félin contemplait la scène d'un oeil attentif. Après tout, il attendait sûrement le bon moment afin de bondir sur les deux personnes. Maudit Pépite !

« Je...Je... Hésitation, toujours des hésitations ! Ne partez pas comme ça. », dit-elle de sa petite voix à la fois si gênée et polie. La belle ne savait plus où en venir et elle ignorait complètement quoi lui dire exactement. Elle ne voulait pas qu'il parte, pas tout de suite. Ensemble, ils en avaient tellement à découvrir. Maintenant, Itachi souhaitait quitter les lieux et tout cela était de la faute de Nëssa. Il s'agissait bien là d'un vicieux défaut, un élément qu'elle ne pouvait pas changer. L'Uchiha sera-t-il capable de l'accepter ainsi ? À vrai dire, cette mise en scène lui brisait le coeur. Elle n'arrivait pas à accepter le fait qu'on la quitte d'une telle manière.

Doucement, la belle lui attrapa une main, l'empêchant par la même occasion de continuer sa route. La demoiselle avait du mal à croire ce qu'elle était en train de faire, mais il le fallait bien ! « Je... Je ne veux pas que vous me quittiez. Je n'ai pas peur de vous, ni de vos yeux. Vous voyez, j'ai fréquenté un Uchiha, à l'époque. Il m'en a beaucoup appris sur votre clan et je croyais tout savoir. Du moins, jusqu'à tant de vous rencontrer. Vous m'avez prouvé que vous n'êtes pas un vulgaire assassin, je me trompe ? », termina-t-elle sur une note sincère. Au fur et à mesure de son dialogue, la beauté reprenait confiance. Son désir d'apprendre à connaitre cet homme était plus que présent.

Malgré la pluie et ce léger sentiment de timidité, la belle tentait de demeurer forte. Après tout, elle ne voulait pas décevoir son interlocuteur en agissant comme une femme faible. Si Nëssa désirait découvrir quelques secrets, elle devait être capable de se montrer un peu plus ouverte d'esprit et non s'enfermer à l'intérieur de son cocon débordant de multiples complexes.

...

Voilà ! Dans un élan de courage, la demoiselle venait d'en dévoiler peut-être un peu trop à son interlocuteur. Désormais, elle redoutait le pire. Itachi avait subtilement gouté au riche savoir de la kunoichi immortelle. Malheureusement, elle craignait qu'il cherche incontestablement à en découvrir davantage au sujet de ses propos. Après tout, l'assassin du clan Uchiha était un... assassin. Tout comme elle, il possédait certainement les capacités nécessaires afin d'obtenir l'objet de ses convoitises. À vrai dire, ce genre de situation lui faisait relativement peur, Nëssa préférait ne pas trop y songer en profondeur. La femme était capable de se créer des peurs bleues avec un simple rien.

Tenant doucement la main du bel homme brun, la beauté aux pupilles sanglantes ne savait pas à quoi s'attendre exactement. Pour sûr, le membre de la lune rouge représentait toujours un mystère à ses yeux. Chacune de ses réactions pouvait la surprendre. Néanmoins, elle espérait seulement de ne pas être déçue de lui. Indirectement, elle ressentait un genre d'espoir envers l'Uchiha. Elle voulait étrangement qu'il se révèle être une bonne personne digne de confiance. Nëssa avait sûrement tort d'agir ainsi, car les shinobis de l'Akatsuki étaient tous des tueurs et des hors la loi. Toutefois, ça l'a rassurait de savoir qu'ils servaient les idéaux de son tendre Madara. En y repensant bien, ils ne possédaient pas quelque chose de réellement effrayant. Au fond, ils agissaient pour une cause qu'elle croyait tout simplement juste. Rien de vraiment alarmant.

Le possesseur du dojutsu copieur ne semblait pas oser se retourner. Pourquoi ? Sur le coup, la belle fut légèrement brouillée. Ce n'était peut-être pas une très bonne idée de l'empêcher de partir. Il était possiblement choqué ou un truc du genre. La maîtresse des ténèbres ne voulait pas s'attirer la rage d'un membre du clan Uchiha. Elle savait plus que quinconce qu'ils pouvaient se montrer extrêmement puissants et violents. Alors, il valait mieux calmer les jeux et penser à agir avec une quelconque délicatesse. Heureusement pour elle, Nëssa était plutôt douée dans le domaine de la psychologie. Elle savait efficacement comment exploiter les émotions des autres afin de les tirer à son avantage.

Finalement, la voix ténébreuse de son interlocuteur se leva, brisant le petit silence qui s'était tranquillement installé. Il ne se retourna toujours pas. Il lui demanda avec une once d'hésitation quel était le nom de ce fameux Uchiha. À ce moment précis, la belle ne sut pas comment réagir, ni par où commencer. Elle ne pouvait clairement pas lui dévoiler qu'elle était la femme d'Uchiha Madara. C'était encore trop risqué ! D'autant plus que ce maudit Obito n'hésitait pas une seule seconde à adopter le nom légendaire de son mari. Cela la mettait en rogne. Bon sang ! Comment se donnait-il le droit d'aborder aussi fièrement le prénom de son défunt amoureux ? Comment osait-il tacher son précieux mythe avec son paquet de conneries ? Pour dire vrai, Nëssa n'aimait vraiment pas ce jeune gamin impulsif. Il allait tout faire foirer les plans de son bien-aimé. Actuellement, elle regrettait de ne pas s'être impliquée dans le Tsuki no me du cofondateur du village caché de la feuille. La ténébreuse ne désirait pas que l'oeuvre de son amant foire à cause d'un imbécile immature.

« Il n'est pas important de savoir son nom, il est mort depuis plus d'une décennie. Dit-elle en forçant un peu le sourire. Nëssa devait à tout prix éviter de dévoiler le prénom de son homme, essayant par tous les moyens de contourner intelligemment le sujet principal. Ce qui compte vraiment, ce sont les gestes qu'il a faits afin de rendre notre monde meilleur. C'était un homme plein d'aspirations et de rêves. Il voulait créer un monde où régnerait la paix et l'harmonie. La belle parlait de son amoureux comme d'un sauveur. Loin du portrait ultra noir que l'on pouvait dresser d'Uchiha Madara, la kunoichi avait heureusement connu ce légendaire shinobi d'un angle différent. Compagnon doux et attentif, la beauté ne voyait que du bon chez lui. Jamais il n'avait été mauvais lorsqu'elle était présente dans les parages, donc elle n'avait aucune raison de le dénigrer devant ce nouvel inconnu. Il a fait de son mieux pour m'offrir le meilleur. », termina-t-elle sur un léger murmure saccadé. Sa douce voix était sensible et tremblante, signe que ces paroles la touchaient grandement. Après tout, elle ne faisait que dire la stricte vérité.



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Finalement, le bel homme se retourna vers la demoiselle. Sur le coup, elle fut légèrement surprise de ce geste. À vrai dire, elle craignait indirectement la future réaction de l'Uchiha, croyant qu'il insisterait davantage pour connaitre le nom de ce fameux membre du clan de l'éventail. Nëssa était effrayée à l'idée de se faire coincée à son propre petit jeu et qu'elle soit obligée de dévoiler le nom fatidique d'Uchiha Madara. Si jamais elle devait dire cela, elle devrait certainement envisager une foule d'explications à son sujet et surtout lui confier que ce mystérieux Tobi n'était qu'un simple imposteur utilisant la réputation de son amant afin de créer la terreur. La belle savait qu'elle ne pouvait pas raconter n'importe quoi, elle mâchait presque ces mots. Heureusement, la pluie battante masquait les discrètes gouttes de sueur qui se permettaient de siéger sur son front.

La ténébreuse fixait Itachi de son regard rouge comme le sang. Elle remarqua bien assez rapidement un trouble chez son interlocuteur. Son corps semblait faible et tremblant, sa maladie le faisait éventuellement souffrir. Celle-ci frappait exactement au bon moment, bien que ce soit une chose plutôt malheureuse à admettre. Ainsi, Nëssa n'aurait pas à développer en profondeur le précédent sujet de conversation et cela lui convenait à merveille. La kunoichi sursauta discrètement lorsque l'assassin du clan Uchiha lâcha sa main pour la porter à sa bouche. Une violente toux sanglante le prit en otage, devant le regard à la fois effrayé et impuissant de la beauté. Elle se sentait complètement dépassée par les événements, ne sachant pas nécessairement quoi lui dire ni que faire afin de l'aider.

« Vous... », murmura-t-elle, inquiète. Le membre de la lune rouge tendit l'une de ses mains à l'intérieur de la tunique que la demoiselle portait actuellement sur les épaules. La mystérieuse femme sentit une sorte de bosse dans celle-ci, il cherchait peut-être des médicaments, histoire de calmer sa crise. Souhaitant l'aider de son mieux, la belle se mit également à explorer cette fameuse veste à la recherche du précieux. Finalement, elle mit la patte dessus, mais c'était trop tard. Son doux compagnon semblait perdre conscience, perdant pied vers elle. La demoiselle le retint de sa chute, naturellement.

Doucement, elle traina l'homme au dessous d'un arbre, non loin de là. Au moins, ils seraient à l'abri de la pluie. Le gros matou blanc arriva, lui aussi, sur place. Machinalement, il se coucha sur le sol et sa maîtresse put allonger délicatement l'Uchiha, le tigre servant de confortable coussin pour sa tête. « Kuchiyose no jutsu. » Quelques mudras furent suffisants pour invoquer l'un de ses oiseaux. Aussi imposant qu'un cheval, le volatil apparut aux côtés de Nëssa. Dans le but de réchauffer Itachi, celui-ci s'enflamma, tel un véritable phénix, et se coucha en position de poule. La demoiselle espérait de tout son coeur que le possesseur du sharingan s'en remette rapidement.

Elle sortit la boite de médicament de la veste noire et les déposa près de Pépite, en priant afin qu'il ne les prenne pas pour de simples amuse-gueules. Nëssa s'agenouilla proche d'Itachi. Attendant son réveil, elle veillait sur lui.

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Nëssa veillait sur le malade. Effondré au sol et totalement sans défense, il s'illustrait comme étant une proie grandement facile d'accès, surtout au beau milieu d'une forêt plongée dans la nuit. L'homme n'était clairement pas à l’abri d'un vorace prédateur naturel. Heureusement, la belle avait décidé d'en prendre soin. À vrai dire, ce n'était pas vraiment dans ses habitudes personnelles de s'occuper des inconnus, sa confiance et sa compassion s'avéraient être des choses difficiles à obtenir de sa part. Néanmoins, la demoiselle savait en faire usage lorsque c'était nécessaire, puis elle appréciait bien la présence de cet Itachi. Son corps dégageait un mystère extrêmement envoûtant. La belle désirait apprendre à le connaître davantage, à le découvrir en profondeur. En effet, elle croyait qu'ils pourraient très certainement s'entraider mutuellement. Il s'agissait bien là plus qu'une certitude. Cependant, les deux personnages étaient relativement renfermés sur eux-mêmes ainsi que leur passé. Comment se faire véritablement confiance au sein d'un tel décor ? Dans tous les cas, la dernière survivante du clan Eikaeiën ne se doutait pas encore que cette rencontre se finirait sur une note assez surprenante.

Finalement, la belle s'endormit adossée contre l'arbre, la douce mélodie de la pluie ne l'aidant pas à demeurer éveillée. Pépite dormait également, mais la vaillant kuchiyose enflammé restait debout. Désormais, c'était à son tour de veiller sur ses compagnons de la soirée. Plusieurs minutes plus tard, la terrible averse se termina, offrant au clair de lune la meilleure des visions sur ce joli monde enfoncé dans les abysses de la vie nocturne. En vérité, Nëssa était plutôt du style insomniaque. Elle fuyait comme la peste le sommeil, tentant de demeurer debout le plus longtemps possible. La kunoichi avait peur de sa propre imagination, des horribles cauchemars qu'elle pouvait y faire. Son existence pendant l'heure de repos était une affreuse lutte acharnée. Seul Madara se montrait capable de la protéger de ces nombreux envahisseurs malsains et encore... La pauvre perdait régulièrement son combat contre ces monstres ignobles, elle n'y pouvait absolument rien.

Les heures passèrent, le soleil matinal finit par se pointer du nez. Le gros matou blanc aux rayures sombres haussa la tête en constatant les mouvements de celui qui l'avait utilisé en guise d'oreiller. Sans aucune raison, il se mit à ronronner. Heureusement, il ne semblait pas désirait jouer avec le mystérieux membre de l'Akatsuki. Il fit tout simplement son beau chat, tout en suivant le bel homme des yeux. Celui-ci dit des paroles que Nëssa n'eut pas la chance d'entendre, elle dormait toujours comme un petit bébé. Son compagnon de la nuit précédente disparut au sein d'un nuage de corbeaux noirs, la laissant seule avec ses deux animaux. Brusquée par le chant des volatils, la demoiselle ouvrit subtilement l'oeil. À son grand regret, la future maîtresse du senjutsu remarqua que l'assassin du clan de l'éventail n'était plus présent. Elle fut un peu déçue de constater qu'il n'avait même pas attendu quelque temps afin de lui dire un au revoir digne de ce nom. Après tout, elle s'était occupée de lui et avait veillé à son bien-être. Malgré cela, un léger sourire se dessina sur les lèvres rosées de la belle kunoichi. Maintenant, elle voyait clairement dans ce petit jeu. « Uchiha Itachi... Vous êtes un bien mauvais menteur. », murmura-t-elle avant de refermer les paupières et de plonger, une fois de plus, à l'intérieur d'un profond sommeil.

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