Aversion profonde - PV Grey

Depuis le départ de Ryouki, j’avais retrouvé mon envie de vivre et de commettre l’irréprochable. Je l’avais prévenu de mon futur destin et il ne s’y était pas opposé, semblant comprendre cette plaie béante qui consumait mon esprit. Bien qu’il faisait preuve d’empathie et bien notre proximité depuis notre enfance et qui dura jusqu’à mon départ de Yuki, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il ne pourrait jamais ressentir ce que je ressentais à l’heure actuelle. Une haine profonde et une tristesse irréparable. La triste nouvelle n’avait que confirmé ce que je croyais depuis mon adolescence et j’en remercierai jamais ma sœur cadette, Sayuri. Un jour peut-être, repasserai-je au cœur de pays de la neige pour tous les retrouver mais l’envie ne s’y prêtait pas pour l’instant et revoir l’image de ma mère commençait à me refroidir quelque peu. Heureusement, j’avais hérité du caractère de mon pro géniteur, celle d’une personne qui jamais ne se laissera marcher dessus. Peut-être avait-elle eut des autres projets à mon égard mais je ne mettais jamais rangée de son côté et elle n’avait rien pu y faire. J’étais une teigne et ce depuis petite. Elle devait certainement avoir l’habitude depuis, de me voir contourner ses interdictions, d’user de mensonge et de ruse dans l’espoir de lui faire perdre la tête ce qui fonctionnait à chaque fois qu’elle commençait sa crise de nerf.

J’avais aussi retrouvé mon appétit et l’envie d’effectuer de temps en temps quelques entraînements. C’est en tout cas ce que je m’étais attardée à faire aujourd’hui, dans la pénombre des nuages qui couvraient le ciel et les montagnes de Kumo. Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas partie en mission et mon instinct me disait que le Kage n’allait pas tarder à me convoquer pour justement m’en donner une. Cet entraînement, ce n’était que pour se déverrouiller les os et les muscles qui n’avaient plus servi à grand chose depuis ma longue léthargie qui avait tout de même durée plus d’une semaine. Je devais donc tout à Ryouki bien que maintenant, il était reparti sur notre terre natale. Il me manquait déjà terriblement mais je devais faire face à ce manque comme je l’avais fais depuis quatre ans déjà.

Dans les montagnes de Kumo, j’avais pu mettre la main sur une zone qui était très peu côtoyée par les autres Ninja aux alentours. J’étais donc seule près de cette cascade qui tombait dans un bruit sourd et dont la chute se terminait chute dans un lac argentée. La nuit commençait déjà à s’installer mais je n’y avais prêté aucune attention, bien trop concentrer dans mes mouvements. Parfois, je générais quelques tornades et provoquais de petits torrents d’eau, histoire de retrouver ma rapidité d’exécution. Je n’entendais rien d’autre que le son de la nature, de ce qu’elle pouvait m’offrir. Le chant des oiseaux faisait place maintenant à quelques hululements de chouette. Ce n’est que lorsque je ressentais une brève présence que j’arrêtais tout mouvement. Attentive, aux aguets, immobile. Je suivais cette trace de Chakra qui se tenait donc à moins de cinq cent mètres de moi. Etais-je repérée ? Je ne savais pas mais ce qui était sûre, c’était qu moi, j’avais mis la main sur un invité indésirable grâce à mes capacités de sensorielles. Je préférais alors me mouvoir contre le tronc d’un arbre, à l’opposé de ce nouveau protagoniste. Je voulais donc le surprendre afin de tirer un certain avantage si un combat devait avoir lieu. Mais il pouvait tout simplement s’agir d’un autre Ninja de Kumo, comme j’en avais pu faire la rencontre dans des circonstances similaires. Je m’assurais alors que je portais mon bandeau : oui, il était bien à sa place autour de ma taille sur ce foulard rouge que je portais et qui maintenait mes armes du côté gauche. D’ailleurs, par précaution, je commençais à dégainer l’une d’elle. Une fois proche de moi, je me jetterai sur lui. La fraîcheur de la nuit m’octroyait quelques frissons passagers alors que je me tenais silencieuse et immobile, prête à tout.