Une dizaine de jours s'étaient écoulés depuis la première rencontre entre Kitaki, genin chevronné du village du Brouillard, et Meï, la Mizukage à la tête de ce même village. Malgré l'écart entre leurs rangs, les deux femmes s'étaient mise sur un pied d'égalité le temps d'un repas fortement arrosé qui les avait conduit à devenir proches, très proches au sens le plus littéral du terme puisqu'elles avaient eu le loisir de se voir nues et d'apprécier cette même nudité... tactilement parlant. Le souvenir de ces évènements embarrassants auraient pu en faire rougir plus d'un. Ce n'était pourtant pas le cas de Kitaki, simplement parce que son cerveau n'avait gardé aucun souvenir de ces évènements compromettants. Mais si Kitaki considérait posément sa perte de mémoire, qu'elle estimait normale compte tenu de la quantité d'alcool qu'elle avait ingéré, elle ne pouvait s'empêcher de redouter ce qu'elle avait pu réaliser alors que son esprit n'était plus des plus clairs et était plus enclin à la folie autant qu'à la débauche.
Titillée par le remord et poussée le désir de se faire pardonner, Kitaki avait adressé récemment une lettre à l'attention de la Mizukage. Kitaki y faisait un étalage d'excuses candides et exprimait ses craintes d'avoir manqué de respect au leader de Kiri, précisant par ailleurs qu'elle n'avait aucun souvenir de ce qui s'était passé mais qu'elle était prête à tout faire pour se faire pardonner. À sa grande surprise, Kitaki avait reçu une réponse, non pas du secrétariat se chargeant en général de la correspondance du Mizukage, mais bien une enveloppe rédigée à la main, signée Meï Terumi.
La Mizukage ne s'était pas vraiment étalée sur leur petite histoire et s'était contentée de lui donner rendez-vous aux abords du village, dans un parc privé où elles pourraient se rencontrer sans être trop dérangée. Meï précisait que Kitaki allait devoir faire preuve de discrétion pour pénétrer cet endroit qui, d'ordinaire, est interdit aux ninjas non issus d'un clan important du village. La genin ne comprenait pas bien le but de la manoeuvre et prit cela pour une forme de punition tordue. Cette idée la fit froncer les sourcils, elle se demandait si la Mizukage ne la prenait pas que pour une gamine. Si Kitaki s'était souvenue de ce qu'elles avaient partagée ensemble, elle n'aurait jamais envisagé cette hypothèse réductrice.
C'est vêtue d'une pèlerine qu'elle s'est rendue sur le lieu du Rendez-Vous, faisant montre d'une grande discrétion pour passer les lascars chargés de protéger l'accès au parc qui n'étaient pas vraiment emballés par leur tâche actuelle, à un tel point que certains s'endormaient ponctuellement en s'adossant à un mur ou un arbre. Si Kitaki était douée pour ce qui est de l'infiltration, n'importe qui d'un tant soit peu discret aurait pu confondre ces gardes peu appliqués. Ils ne remarquèrent rien, et restaient quoi qu'il arrive en dehors du parc, ce qui réduisait considérablement les risques qu'avait la genin de se faire prendre.
Kitaki se retrouva ainsi au coeur d'un joli parc caractérisé par la mare qui le parcourait sur toute sa longueur, bordée par une profusion de statues à l'effigie de dieux anciens aujourd'hui peu sollicitées des nouvelles générations de ninjas. Kitaki se planta devant l'une des représentations sculptés dans une roche d'ébène et se surprit à prier silencieusement pour que cette retrouvaille avec la Mizukage se passe bien. Car dans son petit esprit craintif, si Meï l'avait invité à se rendre dans un lieu aussi isolé, c'était probablement pour lui passer un sacré savon ! Kitaki en arrivait presque à imaginer la chef de Kiri brandissant sa tête au bout d'un pic. Pour sûr, elle n'était pas très à l'aise et devait savoir inconsciemment qu'elle avait fait de sacrées bêtises.
Souhaitant malgré tout respecter les consignes de la chef suprême du village, Kitaki s'avança au niveau d'une flaque d'eau au bord de la grande mare où elle se fondit, revêtant elle même l'apparence d'une flaque. Sous cette forme, aucun garde ne serait susceptible de la repérer... restait plus qu'à attendre maintenant. Elle ne reprendrait forme humaine que dès l'instant où Meï ferait son apparition... et s'empresserait de la bombarder de sincères excuses.
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Sujet: Re: Complicité [PV Meï] Jeu 15 Nov - 18:04
Adossée contre le dossier de ma chaise qui faisait face non pas à mon bureau mais à la grande vitre qui donné une vue directe sur le village, j'étais profondément enfouie dans mes souvenirs. Je me ronger l'esprit, à la recherche d'un quelconque souvenir. Mais me souvenir de quoi, me direz-vous. Il y a environ dix jours de cela, j'avais fais la rencontre de Kitaki, une jeune genin de mon village. Je me souviens très bien que nous avions longuement discuté dans un petit restaurant en centre ville. Une belle soirée qui avait fini bien arrosé et cela je m'en rappelle très bien. J'étais éprise de mauvais souvenirs qui m'avait amené à boire pour oublier. Quelle mauvaise idée ! Une fois lancée, je ne m'étais pas arrêter bien sûr. Cependant, après cette petite soirée, je me remémore ce qui s'est passé par la suite, du moins, j'essaie. Je sais que nous nous étions diriger ensemble aux sources chaudes pour se détendre et qu'à ce moment là, tout à déraper. Je me rappelle de Kitaki nue et de moi même tout aussi dénudée. Je ne me souviens pas vraiment de ce que j'avais dis ou fait à partir de cet instant, je ne vois que quelques images, celle d'un homme à la peau dorée et aux cheveux couleur blé. Je ne me rappelle plus de son regard, j'ai seulement l'image d'un regard caché par des petites lunettes noires. Cet homme au corps nu et musclé, baignant dans les sources en notre compagnie n'était autre que le Jinchuuriki de Kumo, le fameux Killer Bee. Je me souviens qu'il était là, avec nous, un homme avec deux femmes, tous dévêtus … Je n'ose même pas imaginez ce qui a bien pu se passer par la suite ! Croyez moi ou non, je n'en ai aucun souvenir. Tout ce que je sais, c'est qu'une fois que je pompette, je ne répond plus de moi et je deviens une charmeuse dans tout les sens tu terme. Je joue de mes atouts et j'en profite pour m'amuser un peu. Néanmoins, je ne sais en aucun cas ce que je peux faire dans je suis ivre à ce point là et c'est bien ce qui m'inquiète … Surtout que j'étais accompagné d'une jeune fille et d'un homme dont la réputation est grande de part son pouvoir et du fait qu'il soit le frère de Aa, le Raikage. Ma réputation à moi est en péril, je n'avais pas le droit à l'erreur et surtout dans une situation pareille. Je prier au plus profond de moi pour que personne d'autre ne nous ai vu tous ensemble faire je ne sais quoi ! J'avais honte … Mais je voulais vérifier tout cela pour en être sûr, même si pour l'instant, personne ne semblait avoir rapporter quoi que ce soit à ce sujet. Toutefois, la lettre que j'avais reçu de la part de la jeune kunoichi il y a quelque jours m'inquiétais au plus haut point. Se souvenait-elle de quelque chose ? Je voulais en avoir le cœur net.
C'est pourquoi, je lui avais donné rendez vous dans un lieu isolé, loin des regards et des oreilles de qui que ce soit. Je voulais qu'on ai une discussion à ce sujet, sans que personne ne puisse savoir ce qui s'était passé. C'est ainsi qu'en toute discrétion, je quitta mon bureau pour me rendre sur le lieu de rendez-vous. Tout le long du chemin, je pris soin de vérifié que personne ne m'avait suivi, notamment Ao et Chojuro qui ne sont que très rarement loin de moi. Heureusement, je sais que le jour de cette fameuse soirée, après ma sortie du restaurant, je leur avait donné l'autorisation d'aller se détendre où bon leur semble du moment que c'était loin des sources. C'était plus un ordre qu'autre chose, mais bon, je tiens à mon intimité, ce qui est normal, n'est ce pas ? Enfin, intimité … Celle-ci avait certainement était bafoué aux sources à mon plus grand désespoir. J'étais vraiment mal à l'aise en y pensant … Du moins, en pensant à ce que je ne me souvenais pas. C'était réellement une situation étrange. J'arrivais enfin à l'entrée de mon lieu de rendez-vous quand je me rendis compte que les gardes qui étaient censés, je dis bien censé, surveiller cet endroit, s'étaient bêtement endormis. Prise d'une colère noire, je posa mes mains sur les hanches, les regardant d'un air furax.
« Vous croyez faire votre boulot de cette façon?! »
Hurlais-je d'un ton énervé. Les deux protagonistes ne mirent qu'une fraction de seconde pour se réveiller en sursaut. A ma simple vue, leur visage s'était liquéfié. Ils étaient devenu aussi blanc que la neige et leur yeux étaient grands ouverts dans lesquels je pouvais voir qu'ils étaient effrayer et honteux à la fois. Ils se tenaient à présent raide devant moi, chacun la tête baissé en signe de respect et d'excuse. D'un ton faible et désolé, ils tentaient de se faire pardonner en s'adressant à moi en même temps.
« Pardonnez-nous Mizukage-sama ! Cela ne se reproduira plus ! Sumimasen' ! »
Me dire-t-ils avec tout la honte qu'ils avaient d'avoir travailler ainsi. Sans dire un mot mais d'un simple hochement de tête, je passais entre eux pour aller à la rencontre de la petite Kirijin. Elle était certainement passé avec une grande facilité à cause de ces deux fainéants. Mais bon, tant mieux pour elle, elle n'avait pas eu de problème ainsi.
J'arrivais enfin sur notre point de rencontre mais sur le coup je ne vis rien aux alentours. Quand j’aperçus une petite flaque d'eau prêt de la grande marre. Sachant qu'il n'avait pas plu aujourd’hui, j'en déduisait qu'elle s'était caché sous cette forme pour ne pas se faire repérer. C'était une technique typique de Kiri que tout les shinobis se devaient de connaître. Je pris un air sérieux sur le visage, cachant autant que je pouvais la honte que j'avais en repensant à ce qu'on avait pu vivre toute les deux dans ces bains … Se souvenait-elle de quelque chose ? Et si oui de quoi ? Je voulais vraiment savoir. Mais avant d'entamer cette discussion, je préférais laisser faire les choses et voir ce qu'elle voulait me dire et par la suite, voir où notre conversation aller nous mener...
« Bonjour Kitaki, tu peux venir, il n'y a personne. »
Lui-dis je d'un ton calme et rassurant. J'attendis enfin qu'elle reprenne sa forme normale avant qu'elle s'approche qu'elle s'adresse à moi. Je tentais tant bien que mal de dissimuler derrière mon sourire la gêne que j'éprouvais. A quoi pouvait elle bien penser ? Que voulait elle me dire ? Que lui avais-je fais ? Et surtout que c'était il passé ? Toutes ces questions me tournaient dans la tête, mais je ne voulais pas lui poser pour le moment. Toujours avec le sourire, je m'adressais à elle, en espérant n'avoir rien fais qui ait pu la blesser …
Elle était là, et s'avançait aux abords du lac avec une élégance qui lui était typique. Meï Terumi était bel et bien venu à la rencontre de sa consoeur ninja. Kitaki sentit à son visage strict mais contracté que quelque chose tracassait sa supérieure, constat que la genin prit pour une fausse impression, estimant qu'elle était la seule à avoir quelque chose à se reprocher. Après avoir jeté un coup d'oeil autour d'elle, la Mizukage demanda à Kitaki de se manifester, ce que cette dernière fit sans attendre. L'eau de la flaque s'anima et esquissa une silhouette humaine bleuté avant de s'effacer pour laisser ressortir les traits enfantins de Kitaki, terni par son évidente appréhension.
Un silence embarrassant s'instaura pendant une trentaine de seconde qui parurent infiniment plus longue aux deux kunoichis. Meï s'était familiarisée avec le jeu de la politique et ne s'en trouva pas véritablement décontenancé, son sourire suffisait à lui faire garder un certain aplomb. Kitaki en revanche, semblait bouillonner de l'intérieur à jeter des petits coups d'oeil craintif sur les cotés, tout en gardant la tête légèrement incliné vers le bas. Finalement, quand la Mizukage parla de nouveau pour l'inviter à s'exprimer, elle déglutit en prenant son courage à deux mains, et s'inclina avec une telle souplesse que son dos s'en retrouva presque parallèle au sol.
- Je vous présente toutes mes excuses, Mizukage-Sama ! Je... je ne sais plus ce que j'ai pu faire après que vous m'ayez fait goûté du saké, mais je suis persuadée que ça devait être ridicule ou embarrassant pour vous. Je vous jure que ça ne se reproduira pas, je crois que je ne retoucherait plus à un verre de toute ma vie...
Elle releva doucement la tête, sans pour autant rehausser son dos, scrutant Meï droit dans les yeux avec ses pupilles brillantes de sincérité.
- Si vous saviez la migraine que j'ai eu quand j'ai commencé à reprendre mes esprit dans ma chambre... c'était épouvantable ! … D'ailleurs, merci de m'avoir ramené... enfin, si c'est vous... c'est pareil... je ne me rappelle de rien !
Kitaki se redressa de toute sa hauteur en secouant la tête en s'arrachant presque les cheveux.
- C'est horrible de ne pas savoir ce que j'ai pu faire !
Elle fit une pause dans sa crise de culpabilité-paranoïaque et fixa Meï droit dans les yeux, un air inquiet sur le visage.
- Désolée, je me suis laissée emportée. Je devrais plutôt veiller à me rattraper plutôt que de ressasser mes fautes, c'est ce que devrait faire une kunoichi digne de ce nom.
Meï aurait surement pu vouloir répondre quelque chose, mais les nerfs à fleur de peau de Kitaki ne lui laissa filer qu'une vague seconde avant qu'elle ne reprenne la parole.
- Malgré tout... qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai dansé sur le comptoir ? Vomi sur quelqu'un ? Rah, ça m'énerve ce trou de mémoiiiiire !
Elle secoua de nouveau la tête en se tirant les cheveux. On aurait presque pu prendre ça pour quelque chose d'effrayant si cela ne venait pas d'une personne aux traits aussi expressifs que Kitaki qui avait tout d'une gamine qui subissait les affres du remord pour la première fois de sa vie. La différence étant ici l'ampleur des bêtises effectuées, restait à Meï la responsabilité de choisir de cacher la vérité, l'éluder partiellement, ou la déballer sans voile pour prêter court aux doutes de Kitaki. Une décision peu évidente moralement... quand bien même les conséquences pouvaient sembler moindre d'un point de vue extérieur.
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Sujet: Re: Complicité [PV Meï] Sam 1 Déc - 23:08
La jeune Kitaki ne cessait de sortir toutes sortes de paroles et d'excuses, plus rapide les unes que les autres que j'avais du mal à comprendre. Tout ce que j'avais pu deviner parmi tous ses blablas , c'est qu'elle n'avait aucun souvenir de cette soirée, ni même le souvenir qu'elle avait été aux sources avec Bee et moi. Au fond de moi, j'étais soulagée, en espérant qu'elle ne mente pas bien évidemment … Soulager, parce que moi-même je n'avais que de très vagues souvenirs de ce qui s'était passé, du moins avant le trou noir. Tout ce que je savais, c'est que nous étions tous les trois nus dans les sources, mais la suite met totalement inconnue … Parfois, de brèves images me reviennent très rapidement, mais elles sont tellement rare que je ne comprends pas vraiment ce que nous avions pu faire … Voilà pourquoi, j'étais contente de savoir qu'elle ne se rappelait de rien, au moins si j'avais pu faire quoi que ce soit de déplacé, elle n'en savait rien et moi non plus d'ailleurs...
Néanmoins, je ne voulais pas lui raconter tout ce que je savais. Elle semblait totalement perdue et tellement gênée, je ne voulais pas lui affliger cela en plus, elle se serait fait encore plus de soucis que cela. De plus, je ne voulais pas qu'elle ait une mauvaise opinion de moi. Imaginez une Kage s'amusant nue avec une jeune kunoichi encore mineur … Ce serait la honte pour moi, je serais certainement la risée de tout le village et je serai certainement renvoyer, exclue de mon rang. Comprenez donc pourquoi je préférais qu'elle ne sache rien... Moins de personne était au courant et mieux c'était.
Pourtant, au fond de moi j'étais encore très mal à l'aise en pensant à tout cela, mais j'essayais du mieux que je pouvais de ne pas lui montrer.
« Tu n'as pas à t'excuser Kitaki, ne t'en fais pas tu n'as rien fais de mal, je t'assure. »
Mon visage était aussi neutre que possible. Puis, un sourire se dessina sur mon visage, je voulais être aussi rassurante que possible, pour qu'elle n'ait pas à s’inquiéter, ni quoi que ce soit à se reprocher. Elle devait avoir confiance en moi, malgré que mes souvenirs me soient effacés... Je posa ma main sur son épaule, de façon à qu'elle puisse se relever, elle n'avait pas à se baisser de cette façon. « Relève toi s'il te plaît, tu n'as pas besoin de faire cela, crois moi. Et puis, tu sais, cette migraine c'est tout à fait normal après tout ce que tu as bu. C'est plutôt à moi de te présenter mes excuses, je n'aurais pas du te faire goûter d'alcool, excuses moi. »
Lui-dis d'un air désolé. J'étais tout de même soulager de savoir qu'au final, elle était rentrée saine et sauve chez elle et qu'elle était en bonne santé, qui sait ce qui aurait pu arriver si cela avait tourné mal, du moins, en espérant que cela n'est pas tourné mal, moi-même je ne savais pas.
« Tu n'as rien fais de bien méchant ne t'inquiète pas, tu as simplement danser et suer l'eau de tout ton corps et tu avais une drôle de façon de parler, tu en as dis des choses drôles, oh oui ! Mais ne t'en fais pas, c'était amusant alors n'y pense plus. »
Lui répondis-je en rigolant nerveusement. Je savais que je mentais, mais je le devais, c'était une obligation, pour son bien à elle. Mais je voulais vite couper court à cette conversation.
« N'en parlons plus, oublions ça, tu n'as pas de raison de t'en faire. Sinon pourquoi voulais tu me voir ? Tu voulais juste me présenté tes excuses, qui n'avait pas lieu d'être tu sais. »
Je changea rapidement de conversation pour passer à autre chose et oublier tout cela, la situation me gênée plus qu'autre chose.
La Mizukage avait choisi d'adopter une attitude rationnelle en mentant sciemment à Kitaki pour leur éviter du tracas à tous les deux. Si la réputation de la chef de Kiri était déjà sulfureuse, elle était compensée par des faits d'armes lui ayant permis de gagner le respect de ses pairs. Toutefois, la confiance d'une armée demeure une chose fragile, d'autant plus quand l'armée en question est composée de mercenaires impitoyables tels que les ninjas de Kiri. Batifoler est une chose, se laisser aller aux plaisirs de la chair en compagnie d'une gamine et d'un shinobi étranger en est une autre. Meï Terumi ne pouvait pas se permettre de risquer une perte de crédibilité auprès de son peuple. De plus, la Mizukage évitait ainsi d'autres angoisses à Kitaki qui fut un peu rassurée à l'idée de ne pas avoir outragé la grande chef de Kiri. La jeune genin se demanda toutefois au plus profond d'elle même pourquoi le fait de regarder Meï lui donnait une furieuse envie de manger du chocolat. Elle eut alors comme une image subliminale de sa Mizukage vêtue un peu à la façon d'une religieuse, mais avec les épaules dénudées et un petit air coquin largement assumé. Kitaki secoua vivement la tête comme pour brouiller cette drôle de pensée, et préféra fuir les yeux de Meï pendant quelques secondes. Jusqu'à ce que la Mizukage pose sa main sur l'épaule de la genin en l'incitant à cesser ses prosternations.
La chef de Kiri se voulait rassurante et attentionnée. Kitaki ne pouvait pas prétendre être insensible à cette attitude affable et esquissa un vague sourire timide à l'attention de Meï. La genin était contente de ne pas s'être brouillée avec cette noble femme qu'elle respectait beaucoup. Toutefois, Kitaki conservait toujours un sentiment de culpabilité quant à ce qui était arrivé et tenait à se rattraper d'une manière ou une autre. La perspective de s'être retrouvée à danser dieu-sait-où avec Meï l'accompagnant pour lui éviter des écarts la mettait mal à l'aise. La vérité l'aurait peut-être, d'une certaine manière, rassurée dans le sens où elle n'aurait pas eu le sentiment d'être la seule fautive. D'un autre coté, elle n'aurait pas su comment gérer ses rapports avec Meï en prenant en compte le fait qu'elles aient... fusionné, en compagnie d'un inconnu qui plus est. Peut être que Kitaki avait inconsciemment saisi que sa relation avec Meï n'était plus tout à fait la même. En tout cas, quand la Mizukage lui demanda si elle était venue pour une raison autre que celle de s'excuser, la première réponse intime qui se détacha de l'esprit de Kitaki fut :
- Je voulais juste vous voir.
C'était sorti tout seul, comme si quelqu'un s'était exprimé à la place de la Kitaki rationnelle et scrupuleuse vis à vis du protocole. La genin se rendit compte de l'étrangeté de ses dires, le rouge lui monta aussitôt aux joues et elle s'empressa d'ajouter autre chose, précipitamment.
Kitaki devenait un peu plus rouge à mesure qu'elle s'enfonçait dans des paroles sans queue-ni-tête. Son lapsus n'était pas révélateur d'un recouvrement de sa mémoire. Il n'empêche que son embarras était bien dû au moment intime qu'elle avait partagé avec Bee et Meï, mais la genin était incapable de resituer cet événement. En tout cas, parler de « prendre ses responsabilités » avait ici une double-interprétation assez comique qui pouvait presque faire douter Meï quant à l'état de la mémoire de Kitaki qui continuait de bredouiller.
Et là, Kitaki se vit elle même en tenue de soubrette sexy en compagnie de Meï en tenue de religieuse douteuse, à lui demander comment elle pouvait la servir. Les joues de Kitaki prirent une teinte un peu plus écarlate, son cerveau semblait définitivement perturbé en compagnie de Meï. Elle reformula aussitôt la fin de sa phrase.
- … Vous servir de disciple ! Oui-oui ! C'est là où je voulais en venir !
Si la requête pouvait paraître particulièrement gonflée, elle paraissait être une conclusion satisfaisante aux yeux de Kitaki qui avait dû mal à trouver une formulation qui ne lui paraisse pas tendancieuse ou ambigüe. Car encore une fois, elle avait une étrange tendance à laisser de drôle d'images de Meï apparaître dans sa petite tête sans qu'elle ne saisisse pourquoi. La genin préféra mettre ça sur le compte d'un certain stress, car rencontrer une personnalité du niveau de la Mizukage n'est pas chose commune pour un jeune ninja. Alors se montrer respectueux et rappeler son dévouement après avoir fauté auprès d'une notable pareil, cela semblait difficile aux yeux de Kitaki qui se mit en garde, le poing dirigé vers Meï, comme pour se redonner de l'aplomb.
- Si vous voulez, vous pouvez tester mes capacités. Je serai à la hauteur !
Déclara t-elle avec une assurance renouvelée, il valait mieux qu'elle fasse davantage marcher les muscles de son corps que l'éponge perturbée qu'était actuellement son cerveau. Cela la défoulerait, probablement.