{Entraînement Solo} Fuka Satsujin

Similaire au Shunshin ?

Environs de Sunagakure no Sato, par une journée nuageuse…

Face au Village caché du Sable, les cheveux au vent et le visage éclairé par les quelques rayons du soleil qui filtraient à travers l’épais manteau nuageux, Thrys respirait à pleins poumons, s’enivrant de l’air frais de sa patrie. De violentes bourrasques ébouriffèrent sa chevelure, les faisant virevolter dans tous les sens. Son katana Izayoï bien installé dans son fourreau à sa taille, ses lames dissimulées rétractées dans leur dispositif respectif, notre Juunin sentait qu’aujourd’hui était un jour prédestiné à l’entraînement.
Derrière lui, le désert du Pays du Vent. Immense terrain de jeu, bac à sable infini sans jeu de mots, Thrys savait qu’il avait du pain sur la planche. Déterminé à consolider son panel de techniques qui lui semblait plus que vétuste, il avait pris soin ces derniers temps de concevoir de nouveaux jutsus, posant ainsi les bases et les principes à plat. Et aujourd’hui… l’heure était venue de voir si la théorie pouvait être applicable.
Il se retourna, faisant ainsi face à l’immensité désertique, et sans plus attendre, il s’enfonça dans les dunes, utilisant le vent comme moyen de direction.

Après avoir marché plusieurs minutes, le temps pour lui de trouver le terrain parfait, propice à son futur entraînement, Thrys s’arrêta, observa les alentours, notant chaque objet dépassant du sol. Quelques rochers çà et là, dispersés aléatoirement sur le terrain plat, deux plantes à fleurs qui, malgré le climat aride de ce pays, parvenaient à pousser, et bien entendu du sable… du sable à perte de vue, dont les couches formaient des ondulations à cause du vent. « Voilà qui est parfait ! » songea Thrys en se déplaçant un peu sur sa gauche, cherchant un endroit où s’installer pour commencer. Il leva les yeux, nota rapidement la position du soleil, et après s’être placé, il composa quelques signes avant de finir son incantation :

« Kage Bunshin ! »

Un nuage de fumée apparut alors, accompagné d’un son semblable à un « Pouf », et une fois ce dernier dissipé, une copie conforme de notre Juunin apparut aux côtés de l’original. Thrys, poli même avec lui-même, le salua, et une fois que son interlocuteur lui répondit, il expliqua :

« Bien… vu que tu es moi, je suppose que tu sais déjà ce que j’ai l’intention de faire… néanmoins, je vais quand même les expliquer histoire que ce soit clair. »

Il pointa alors du doigt une zone face à lui, éloignée de sa position initiale, et demanda à son clone de s’y placer, puis de dégainer son katana. Sans perdre une seconde, le sosie du jeune ninja s’exécuta, s’arma du sabre, et connaissant la suite des indications, opta pour une position défensive, face à son adversaire.
Ce dernier, après avoir jugé la distance qui le séparait de son clone suffisante, continua :

« La technique que je compte développer est basée sur celle du déplacement instantané. Il laissa un petit instant à son interlocuteur de visualiser mentalement ledit jutsu, et, une fois que ce dernier porta de nouveau son attention sur Thrys, il poursuivit Mais, contrairement à celle-ci, mon objectif sera de me placer dans le dos de l’adversaire, et, profitant d’une ouverture, je pourrai lui asséner un coup mortel au niveau de la nuque, que cela soit avec Izayoï ou mes lames dissimulées Migi et Hidari. »

Le clone hocha alors la tête de haut en bas, comprenant alors le principe. Et, bien qu’il savait pertinemment qu’il était lui-même la cible de cette technique, et qu’il risquait donc de disparaître aussi vite qu’il était arrivé, il resta immobile, et prit davantage appui sur ses jambes, prêt à entamer l’entraînement. Thrys, quant à lui, dégaina lentement son katana, et visa de la pointe de ce dernier son opposant. Il l’observa alors quelques instants, et peu à peu, son regard se détacha de la silhouette de son clone, et vint tracer une ligne droite sur le sol, chemin qu’il empruntera lors de sa technique. Cette étape lui paraissait nécessaire, tant que sa technique n’était pas définitive, il devait s’entraîner à répéter chaque geste, chaque mouvement. Peu à peu, ces réflexes deviendront automatiques, et par conséquent, leur exécution serait bien plus rapide et ne pourrait être anticipée par d’éventuels adversaires.
Enfin, il termina sa droite imaginaire, liant ainsi son corps à celui de son clone, et sans plus attendre, il concentra du chakra dans ses jambes et ses pieds, afin d’en accroître la vitesse. La vitesse de déplacement était, tout comme pour le Shunshin no Jutsu, une préparation primordiale : sans vitesse, il était impossible de parvenir dans le dos de son opposant et le frapper, et ce dans un laps de temps assez court.
Et, après avoir senti qu’il était temps de commencer, Thrys prit une vive impulsion sur le sol, et fonça à vive allure sur sa cible, tout en dosant le chakra emmagasiné dans ses jambes. Son clone le regardait se ruer sur lui, et se préparait à contre-attaquer.

Tout à coup, arrivé à la moitié de la distance qui le séparait de son sosie, le Juunin actionna sa technique, tout en essayant de planifier ce qu’il avait à faire. En une fraction de seconde, il disparut du champ de vision de son adversaire, qui désormais se préparait à tout.
Mais alors qu’il avait calculé sa trajectoire pour se faufiler dans le dos de son sosie, Thrys réapparut juste devant lui, ce qui surprit le clone, et qui, sans perdre de temps, décocha un rapide coup de pied dans l’abdomen du ninja, le repoussant rapidement. Le Juunin retomba alors dans le sable, qui au passage amortit sa chute, et secoua rapidement la tête de gauche à droite, comprenant que pour un premier essai, c’était raté. Sa copie reprit alors une posture défensive et, après avoir revu mentalement l’action de son créateur, donna alors son point de vue :

« Cette première tentative est trop similaire à un Shunshin… un ninja expérimenté serait parfaitement capable de te repousser, comme je viens de le faire. »

Voilà une chose assez… surprenante. Notre héros trouvait cela plutôt amusant que de se parler à lui-même. D’un côté, voilà quelque chose qui pourrait s’avérer distrayant si jamais il devait faire face à une situation ennuyeuse… mais bon, cette technique nécessitait du chakra, et le Juunin n’en avait pas des réserves illimitées.
Thrys se releva, ôta la poussière qui s’était installée sur sa cape, puis serra le poing sur le manche de son katana. La portée était trop courte, il devait soit se rapprocher davantage de sa cible, soit brûler davantage de chakra pour élargir le champ d’action. Cette deuxième solution n’était pas envisageable, compte tenu du fait que pour rester présent sur le terrain, le clone nécessitait une dépense régulière en chakra, à petites doses certes, mais petit à petit la technique du multi-clonage dépensait son énergie. Quant au Shunshin, plus la distance de déplacement est grande plus les quantités de chakra à utiliser sont importantes. Pour cet entraînement, inutile de s’éloigner du clone, le but était de trouver le moyen de se déplacer dans son dos.

Préparé à poursuivre l’affrontement, Thrys balança son sabre en diagonal devant lui, dans le vide, avant d’adopter une posture offensive, katana tenu horizontalement au niveau du ventre et la pointe dirigée vers le côté. Il fit affluer une nouvelle fois du chakra dans ses

Comme le vent !

Immobile devant son clone, armé et prêt à se jeter sur lui, Thrys évaluait une nouvelle fois la distance qui le séparait de son adversaire, afin de viser son dos. Une attaque frontale était inutile, puisque l’objectif de cette manœuvre permettrait à notre héros de porter un coup fatal à l’ennemi, ou simplement de le neutraliser définitivement, l’empêchant ainsi de riposter. Son sosie, qui n’avait jusqu’ici pas changé de garde, attendait patiemment que le Juunin se rue sur lui. Chose qui ne tarda pas à arriver.

Notre jeune ninja fléchit alors ses jambes, fit circuler son chakra dans les articulations de ces dernières, et se propulsa sur sa cible, katana pointant sur sa droite. Un coup horizontal capable de trancher un homme en deux si la vitesse d’exécution était assez importante. Mais son clone ne semblait guère impressionné, et, relevant légèrement son propre sabre vers lui, il se prépara à contre-attaquer et à repousser l’original. Thrys bondit alors sur sa copie, courant à vive allure dans sa direction, et réitéra l’opération. Malheureusement, une fois de plus, il réapparut devant son double, qui s’empressa de le repousser un peu plus loin. Le Juunin, qui cherchait toujours un nouveau moyen de réussir, s’énerva, se releva, et sans prendre le temps d’écouter ce qu’allait noter son clone, il se rua sur lui, et au lieu de disparaître seulement quelques secondes après avoir entamé sa course, le ninja attendit d’être assez proche de sa cible pour exécuter la technique. Le clone l’observait sans dire un mot, les sourcils froncés et les yeux rivés sur ses gestes.

Soudain, Thrys disparut comme les deux premières fois, et au lieu de réapparaître juste devant lui, il se retrouva dans son dos, katana brandi prêt à frapper ! Avait-il réussi ?
Le clone se retourna alors rapidement, et contra alors l’assaut armé à l’aide de son propre sabre, arrêtant ainsi la chute de l’original. Stoppé face à son adversaire, lame contre lame, Thrys fixa son double dans les yeux, et un instant, il se dégagea, s’éloignant ainsi de lui. Ce dernier, qui vit une nette progression dans la technique de son créateur, expliqua néanmoins ce qui n’allait pas :

« Le mouvement semble acquis… cependant, tu n’as fait qu’améliorer la technique déplacement instantané… il ramena son sabre face à lui, se remit en garde, et termina désormais, tu dois travailler la vitesse. »

La vitesse ? Comment améliorer quelque chose qui semblait presque instantané ? Après tout, bien que la technique s’appelle « Technique du déplacement instantané », la vitesse des mouvements ne sont pas si vifs que cela. Mais il devait accroître sa vitesse, et ce par n’importe quel moyen.

Thrys, immobile face à son adversaire, ferma les yeux, et chercha mentalement une solution à cette nouvelle variable qui semblait influencer le taux de réussite de sa technique. Augmenter la dose de chakra dans muscles moteurs ? Non, c’était quelque chose de risqué… c’est d’ailleurs à ce titre que les experts en Taijutsu n’ouvrent que très rarement les différentes portes, véritables canaux anatomiques de chakra. Le corps, bien que regorgeant d’une quantité d’énergie à toute épreuve, ne pouvait suivre la cadence, si bien qu’une fois les portes de nouveau fermées, l’utilisateur se retrouvait grandement affaibli, et ses muscles et os blessés voire détruits. Non, faire varier la dose de chakra ne servait qu’à jauger la distance séparant le ninja de son adversaire, rien de plus.
Sprinter sur les derniers mètres ? Non plus, c’était inutile, le but n’est pas de se rapprocher de lui le plus rapidement possible, mais de se retrouver dans son dos et de le frapper dans la foulée, le tout à une vitesse comparable à celle du Quatrième Hokage… sans pour autant essayer de faire de même.

Voilà qui rend la tâche bien plus ardue qu’il n’y paraît. Thrys rouvrit les yeux, lança un regard à son clone, qui demanda alors d’un ton calme :

« Tu souhaites faire une pause ? »

Le Juunin hocha la tête, et sans perdre une seconde, la copie joignit les mains, avant de disparaître dans un nuage de fumée. Au même moment, notre ninja récupéra toutes les données perçues par son double, et parvint à analyser à la première personne ses mouvements. Il se revoyait courir dans sa direction, disparaître et réapparaître juste devant lui, à la façon des fantômes et des démons dans les films d’horreur.

Tout à coup, alors qu’il allait se déplacer un peu pour réfléchir à son problème, une violente bourrasque de vent se mit à souffler dans son dos, manquant de le faire chuter vers l’avant. Il se retint alors du mieux qu’il put, et observa alors les effets de cette rafale sur le sable, le poussant sur quelques mètres. Thrys ouvrit alors de grands yeux, sentant qu’il avait l’idée qui lui permettrait de finir cette technique. Il chercha alors un rocher à proximité de lui, bien à découvert, et après en avoir déniché un, il épousseta la surface rocailleuse, s’assit en tailleur, posa les poignets sur ses genoux et ferma les yeux. Concentrant son attention sur sa respiration, il se détendit totalement, avant de sentir son corps s’alourdir de plus en plus. Il ne ressentait plus du tout ses bras ni ses jambes, et son rythme cardiaque était semblable à celui durant le sommeil. Ses sens en éveil, ses capacités sensorielles s’activèrent de leur propre chef, et il pouvait déceler n’importe qui autour de lui. Mais son but était tout autre.
Lentement, il fit diffuser son chakra autour de lui, et suivi les mouvements de ce dernier, porté par le vent. Bientôt, il parvint à établir dans quel sens soufflait les rafales, et de ce fait, il imagina une nouvelle chose pour sa prochaine technique : prendre une impulsion en se calquant sur les bourrasques de vent, et ainsi parcourir en un court laps de temps la distance qui le sépare de sa cible. Ingénieux !

Thrys, heureux d’avoir trouvé une astuce, joignit une nouvelle fois les mains, et après avoir lancé l’incantation précédente, fit apparaître un nouveau clone, qui le salua de nouveau. Le Juunin lui indiqua alors de se placer un peu plus loin, et de se mettre en position défensive. Ni une ni deux, la copie se mit en position, et attendit l’assaut de son créateur. Notre ninja prépara alors son sabre, fléchit les jambes et fit affluer du chakra dans ses articulations. Il esquissa un sourire, impatient de voir ce qui allait se produire, et bondit alors sur sa cible. Arrivé à mi-chemin, il fronça les sourcils, et actionna son jutsu, tout en imaginant une bourrasque de vent : invisible et efficace ! Le moment de vérité !
Le Sunajin disparut alors littéralement, sous le regard attentif de son adversaire. Mais alors qu’il allait se tourner pour parer l’attaque qui devait se produire dans son dos, Thrys réapparut en un temps record, et sans laisser la moindre seconde à son clone pour riposter, il lui asséna un violent coup sur la nuque, le faisant disparaître dans un nuage de fumée. Notre ninja se mit à sourire, voyant que sa lame venait de transpercer son double, et lâcha :

« Parfait ! »

Mais son entraînement n’était pas fini. Maintenant qu’il avait appris le mouvement et qu’il en connaissait le principe, une nouvelle étape venait : le répéter, encore et encore jusqu’à ce qu’il devienne automatique.
Mais plus tard… pour l’heure, allons fêter l’apprentissage de cette nouvelle technique !