{Mission de rang B} Nouvelle cible.

Une pause ?

Note : Il s'agit de la suite de la mission : "Stratégies de chefs" et "Sur le front".

Les combats s’arrêtèrent… les deux camps décidèrent de stopper les effusions de sang pendant quelques temps, mais s’étaient juré de recommencer lorsque leurs forces se seraient réorganisées. Les troupes du seigneur rival établirent quelques campements autour de la cité du dirigeant du Pays de la Rivière, et panser leurs blessures, suite à ce premier round. A l’intérieur des murs de la forteresse, les soldats fêtaient cette première victoire, et essayaient d’oublier pendant quelques temps les prochains affrontements qui seraient sans doute bien plus violents.
Thrys avait rejoint le Seigneur féodal du Pays de la Rivière, qui s’entretenait avec ses conseillers militaires. La victoire semblait être un sujet de discussion ici aussi, mais les stratèges et tacticiens restaient lucides et conscients du danger qui les menaçait. Leurs ennemis ne s’arrêteront pas après cette petite défaite, et les combats reprendront de plus belle.
Dès son arrivée dans le bureau où se tenaient les cinq hommes, le Sunajin fut accueilli comme un héros. Un héros qui les avait sauvés des pluies de feu et des troupes ennemies ! Le Sunajin les remercia rapidement, ne voulant pas s’attarder sur cette redevance, et s’approcha de la carte posée sur une table au centre de la pièce. Les pions n’avaient que très peu bougé depuis la première réunion. Thrys attrapa le pion qui symbolisait les pièces d’artillerie et les canons, et les sortit du plateau. Il fit de même avec quatre pions représentant des troupes d’infanterie et d’archerie. Le conseiller militaire se pencha sur la carte, et présenta brièvement la situation :

« Nos ennemis arrêtent les affrontements pour le moment. Il posa son doigt sur trois emplacements sur la carte, habituellement vides, et continua Ils ont planté des tentes ici, là et là. De simples campements de toile, quelques palissades histoire de se protéger. Cependant, si nous attaquions ne serait-ce que l’un d’eux, les deux autres nous prendront soit à revers, soit ils en profiteront pour prendre d’assaut le château, et se l’approprier. »

La situation était complexe. Organiser un plan, prévoir et anticiper les coups ennemis… la guerre était une véritable partie d’échecs que se menaient les seigneurs. Plus facile à dire qu’à faire ! Thrys ne se considérait pas comme un stratège, bien que son esprit vif lui permettait très souvent de se sortir de situations délicates. Le Seigneur féodal, assis sur un fauteuil devant la carte, se frottait le menton, et affichait une moue dubitative. Le Sunajin, quant à lui, restait en retrait, adossé contre le mur et les bras croisés. Il observait… il observait sans dire un seul mot. Puis, après plusieurs minutes de discussion, une stratégie fut élaborée. Et, bien entendu, notre ninja est celui qui sera sollicité pour la mission ! Le jeune Juunin s’approcha de la table, et écouta les objectifs.
Cette nuit, il infiltrerait les différents campements à la recherche du seigneur de guerre ennemi. Trois campements ont été érigés, malheureusement, les espions du Pays de la Rivière n’ont pas pu déterminer dans lequel des trois la cible s’est réfugiée pour planifier le prochain assaut. Il s’agissait d’une mission très délicate, car elle mêlait discrétion et rapidité. Non seulement Thrys devrait agir dans le silence total, mais il lui fallait également ne pas traîner : si jamais le seigneur rival mettait au point une stratégie pour venir à bout de la forteresse, le Pays de la Rivière tomberait sous ses attaques. Notre ninja en avait pleinement conscience, et il saurait se montrer à la hauteur des attentes de son client. Le dirigeant de Kawa no Kuni avait payé rubis sur l’ongle pour garantir sa protection… le Village caché du Sable était donc dans l’obligation d’honorer ses engagements. Thrys observa quelques instants la carte, ainsi que la position des campements autour de la citadelle, et lança un regard au Seigneur féodal du Pays de la Rivière. Il n’avait d’autre choix que d’y aller… il ferma les yeux, lassé de toute cette histoire, et sortit du bureau, laissant derrière lui les stratèges du dirigeant du royaume. Tandis que le calme revenait peu à peu dans le village, le Sunajin se dirigea jusqu’aux portes de la citadelle, afin d’entreprendre sa mission d’assassinat.
La nuit était claire, pas un seul nuage n’obscurcissait davantage la terre et ne masquait la lune. Dans les ténèbres, une ombre se mouvait, et prit la route en direction du premier campement…

Informations complémentaires : Aucune pour l'instant.

Traque.

Somnolant sur une branche d’arbre, les yeux clos et l’allure droite, une chouette au pelage blanc comme neige… Il avait neigé… un fin manteau blanc recouvrait l’herbe et la terre, et l’atmosphère s’était très rapidement refroidie. Thrys, marchant à pas de loup dans la forêt, suivait les anciennes traces d’un sentier, qui le mènerait tout droit jusqu’au premier campement érigé par les troupes ennemies. Combien d’hommes devrait-il affronter ? C’était une question qu’il ne se posait pas… il aviserait lorsque le moment sera venu, voilà tout. Son katana fermement sanglé à sa ceinture ne bougeait pas, et attendait… sa lame pour l’heure immaculée et d’une propreté irréprochable patientait, et attendait avec impatience de pouvoir se planter dans la chair d’une pauvre victime, et ainsi s’abreuver son sang. Le Sunajin se hissa sur la branche d’un arbre, s’y agrippa fermement, et observa les environs. La pénombre était telle qu’il lui était impossible de voir très loin. Mais alors que son regard scrutait l’horizon, une faible lueur rouge orangée attira son attention. Une nouvelle s’alluma, puis une autre, et encore une. Bientôt, les quelques lumignons disséminés çà et là se changèrent en une sorte de véritable brasier ! Un sourire malsain se dessina sur son visage, derrière son masque, et après s’être redressé, il redescendit sur la terre ferme, avant de continuer sa route, et d’achever les derniers mètres qui le séparaient du campement.

Une base des plus banales. Entourée par des palissades en bois, Thrys s’était toujours demandé comment ces constructions pouvaient-elles être aussi rapidement construites. S’y prenaient-ils à l’avance ? Ou bien alors étaient-ils de très bons architectes ? Notre héros, tapis dans l’ombre, à quelques mètres du campement, analysait les déplacements des sentinelles, essayait d’en déduire la profondeur et l’angle de leurs champs de vision. Tout ceci, qu’il considérait comme une sorte de rituel qu’il s’imposait à chaque fois, était primordial. Mais alors qu’il fixait l’entrée du camp en essayant de trouver un moyen pour y pénétrer, les portes s’ouvrirent lourdement, révélant une patrouille de six gardes, qui s’apprêtait à sortir et à explorer les environs. Le Sunajin les vit passer devant lui, et imagina un plan. Après tout, moins les troupes ennemies étaient garnies, et plus les chances de victoire des hommes du Seigneur féodal de la Rivière étaient importantes !
Il rebroussa alors chemin, et partit en direction des sous-bois, où se rendaient parallèlement les soldats ennemis. Thrys se hâta, et après quelques réflexions quant au trajet de la patrouille, il chercha un poste d’observation, afin de tendre un piège à ses cibles. Il n’était pas très armé, mis à part son katana, notre héros ne possédait que quatre kunaïs, une dizaine de shurikens, des câbles et une ou deux notes explosives. Sur une large zone, il tendit les câbles au niveau du sol, et les relia à quelques buissons touffus, dans lesquels étaient disposés shurikens et kunaïs. Il n’avait pas beaucoup de temps, du moins pas assez pour élaborer un piège infaillible, mais il en eut suffisamment pour calculer les angles de tir, et ainsi toucher à coup sûr une cible ou deux. Si survivant il doit y avoir, alors le Sunajin les finirait… à sa manière… Bientôt, la petite clairière était devenue un véritable parcours du combattant. La neige recouvrait le chemin, et rendait invisible le câble tendu là où les soldats mettront leurs pieds. Thrys, contempla une dernière fois son œuvre, avant de se dissimuler dans les fourrés, afin d’y attendre les troupes ennemies.

Le temps passa… notre ninja commençait à s’ennuyer, si bien que peu à peu, la fatigue commençait à avoir raison de lui. Ses paupières s’alourdissaient, et, malgré les yeux mi-clos, le Sunajin continuait de surveiller le chemin, et attendait la patrouille. C’est alors que des interjections attirèrent son attention. Des hommes approchaient… cela s’entendait aux voix graves et masculines… Thrys tendit l’oreille, et écouta :

« Il caille !! C’est quoi ce pays ?! lâcha un premier soldat, lassé de devoir marcher dans la neige et le froid.

- Arrêtez de geindre, et continuez de marcher ! répondit le commandant, qui essayait de calmer la colère de ses troupes. Si j’en entends encore un, ce sera corvée de nettoyage du campement pour tout le monde, vu ?! »

La peur et la menace restaient toutes deux des méthodes très efficaces. Sur ces mots, plus un seul soldat ne l’ouvrit.
Notre héros les observa s’approcher. Étrangement ses sens étaient de nouveau en alerte, réveillés. Thrys restait immobile, ne voulant pas attirer l’attention de ses cibles, et fixa alors le câble tendu à ras du sol. Encore quelques pas, et le groupe serait embroché par plusieurs projectiles ! Tandis qu’un des soldats s’était arrêté pour faire une pause, le reste de la patrouille continua son chemin, et arriva à quelques mètres du piège. Le cœur du Sunajin battait à cent à l’heure. Ses ennemis n’étaient plus très loin du câble, et il attendait avec impatience le moment où le premier marcherait dessus, afin d’actionner le mécanisme.

C’est alors que le commandant du groupe posa le pied sur le câble, qui céda immédiatement. Sentant qu’il venait de heurter quelque chose d’inhabituel, le soldat regarda à terre. Il n’y avait rien, du moins, rien qui pouvait expliquer pourquoi cette étrange sensation était survenue. Il releva alors la tête, quand il vit en une fraction de seconde un kunaï qui lui fonça droit dessus. Malheureusement pour lui, il n’eut pas assez de temps pour l’esquiver ni même se défendre, si bien que la lame se planta entre ses deux yeux, pénétrant ainsi la chair et transperçant le cerveau. L’homme s’effondra sur le coup, sous le regard horrifié de ses soldats. Mais ceux-ci ne se rendirent pas compte que leur vie n’allait pas tarder à s’achever. Des shurikens jaillirent des buissons et des branchages, et éliminèrent deux autres combattants. Il n’en restait plus que trois. Une étoile dentelée vint se ficher dans la jambe du premier, le faisant trébucher dans la neige. Le second eut un peu plus de chance, un kunaï lui traversa légèrement la peau, arrêté par son plastron. Quant au troisième, placé entre deux angles de tir, peinait à bouger ses bras, blessés par deux projectiles. Thrys les dénombra rapidement… trois sur six étaient morts… d’autres agonisaient, et essayait de fuir, en criant au secours. A ce moment, le Sunajin apporta sa main au niveau du manche de son katana, avant de le dégainer et de bondir hors de sa cachette, et de venir se réceptionner juste devant les trois rescapés. Il se redressa, et ajouta sur un ton moqueur :

« Salut à tous ! »

Les soldats, qui pensaient être au bout de leur peine, paniquèrent en voyant le ninja qui déboula de nulle part. L’un d’eux tenta de fuir, mais Thrys s’interposa, et lui trancha une jambe, l’empêchant ainsi de continuer son chemin. L’homme hurla de douleur, avant de tomber à la renverse, et de se tenir la cuisse, voulant arrêter l’hémorragie. Notre ninja, sans se soucier du mourant, le contourna, et s’approcha des deux autres, tétanisés par la peur. Thrys planta son sabre dans le sol, se pencha vers ses cibles, et posa une question :

« Je ne vais pas y aller par quatre chemins… où se trouve le Seigneur féodal de votre nation ?

- Ne répondez pas ! Cette raclure vous tuera de toute façon ! s’exclama l’unijambiste, qui avait usé de ses dernières forces pour prévenir ses compagnons d’arme. »

Notre ninja se retourna vers ce dernier, retira son katana du sol, avant de s’approcher de l’homme à terre, et de le toiser de haut. Il soupira et ferma les yeux. Les laisser vivre était une faute grave, et cela, il en était certain. Après tout, ils pouvaient très bien revenir auprès de leur supérieur, et leur raconter toute l’histoire… non, c’était un risque qu’il ne souhaitait pas prendre… Il ouvrit la bouche, avant de dire d’une voix agacée :

« Je n’aime pas du tout ton attitude… je devrais peut-être t’arracher la langue, tu es trop bruyant… il brandit alors son sabre, visa le dos du soldat, et acheva sa phrase mais j’ai une meilleure idée… »

Il abaissa alors le bras violemment, sectionnant ainsi les organes du pauvre homme, qui s’éteignit aussitôt. Les autres soldats s’échangèrent un regard inquiet, avant de fixer avec effroi l’assassin du Sable. Thrys se tourna alors de nouveau vers eux, et posa une nouvelle fois sa question. Aucun des deux survivants ne répondit. Terrifiés à l’idée d’affronter le regard du ninja, ils gardaient la tête baissée, le regard posé sur la neige blanche tâchée de rouge. Mais malheureusement pour eux, leur bourreau n’était guère très patient, et avait besoin d’obtenir une réponse rapidement. Il insista une nouvelle fois, en y ajoutant un soupçon de menace, histoire de délier leurs langues. Chose très persuasive d’ailleurs, si bien qu’après quelques secondes de réflexion, l’un des deux hommes déclara, en tremblant, que leur seigneur se trouvait actuellement dans le campement central, au cœur de la plaine, non loin d’une grande rivière. Il implora alors le ninja du Sable de les laisser en vie. Thrys, lassé de cette guerre, accepta d’être clément… cette fois-ci…
Il s’approcha du premier, s’accroupit alors devant lui, et après l’avoir regardé droit dans les yeux, lui ordonna de partir, avec son compagnon d’arme. Ni une ni deux, les deux hommes partirent en courant, après avoir largement remercié le Sunajin. Ce dernier les vit s’éloigner, et, au fond de lui-même, il se demandait s’il avait fait le bon choix en leur laissant la vie sauve… enfin, les épargner lui permettait de se donner bonne conscience, qui était ébranlée depuis le début des combats…
Puis, après s’être remémoré la carte sur le bureau du Seigneur féodal du Pays de la Rivière qui représentait les environs, il prit la route en direction du campement où se trouvait sa cible. Sa mission serait plus simple qu’il ne l’avait songé… mais il pouvait se tromper…

- Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là… -

Dans sa tente, en compagnie de ses conseillers, le Seigneur guerrier observait une carte du château adverse, et essayait de trouver un point faible. Agacé de voir que les choses n’allaient pas comme il l’avait espéré, il somma tous les hommes de quitter les lieux, afin qu’on le laisse seul… Fatigué, il se laissa retomber lourdement sur son fauteuil, et soupira. Il lâcha quelques injures, avant de pester contre la lenteur de ses conseillers. « Bande d’incapables ! » répéta-t-il plusieurs fois de suite, en tapant du poing sur la table face à lui.
C’est alors que dans son dos, une ombre s’approcha, avant de se révéler au grand jour. Masqué et vêtu d’une longue tunique à capuche, il sortit de l’obscurité, s’approcha du Seigneur féodal, et lui demanda :

« Quels sont vos ordres ? »

Son interlocuteur réfléchit quelques instants, et se gratta le menton, d’où poussaient plusieurs poils. Il observa alors le château représenté sur la carte, et répondit :

« Infiltre les rangs ennemis… trouve les dirigeants, traque les et tue les ! »

L’inconnu hocha la tête, accepta les objectifs que lui communiqué le seigneur, et sortit de la tente. Il traversa le campement, passa les palissades, et scruta l’horizon. Un sourire narquois se figea derrière son masque, et sans perdre une seconde, l’homme mystérieux entama le chemin qui le mènerait jusqu’à la cité du Seigneur féodal du Pays de la Rivière.

Tandis que non loin de là, notre Sunajin approchait du fameux campement…

Informations complémentaires : Aucune pour l'instant.

Fin de partie.

Alors que l’homme masqué courait en direction de la forteresse du Seigneur féodal du Pays de la Rivière, notre Sunajin approchait des palissades qui bordaient le campement ennemi. Des tours de guet avaient été érigées aux quatre coins de la base, et deux supplémentaires entouraient l’entrée frontale. Sa cible craignait pour sa sécurité, dirait-on… Il se faufila le plus près possibles des murs en bois, et prit quelques instants pour observer les alentours. Plusieurs gardes surveillaient l’entrée, empêchant quiconque de pénétrer dans l’enceinte du camp. Au sommet des tours de guet, trois archers scrutaient l’horizon, et se tenaient prêt à tirer si quelqu’un osait s’approcher de trop près de la palissade. En revanche, seule le front de la base était défendu… les côtés et l’arrière étaient simplement surveillés par les tireurs d’élite, qui pouvaient donner l’alerte à tout moment. Notre ninja contourna furtivement l’entrée, et vint se placer face au rempart ouest. Difficile pour lui d’entrer… utiliser un clone et attirer l’attention des gardes étaient un plan qui avait fait ses preuves plus d’une fois, mais il lui fallait éliminer le seigneur ennemi sans créer trop de grabuge. La perte de cette personnalité dérouterait tous les hommes sous son commandement, ce qui faciliterait la victoire des soldats du Pays de la Rivière. Il n’aurait droit qu’à une seule chance…

Thrys s’approcha encore un peu plus des remparts, avant de se trouver à quelques mètres de la base des tours de guet. Les archers ne l’avaient toujours pas vu, ce qui lui conférait un avantage non négligeable. Sa présence sur les lieux était encore tenue secrète. Il se décala légèrement sur sa droite, et se plaça de telle sorte à ce que les archers face à lui soient alignés avec lui. Il ferma un œil, histoire de viser un peu mieux, avant de malaxer son chakra. Ses cibles étaient immobiles, voilà qui était parfait. A l’aide de ses mains, il composa plusieurs signes, avant de faire apparaître juste à côté de lui deux shurikens composés d’électricité. Les projectiles lévitaient lentement, et se mirent à tournoyer sur eux-mêmes, afin de gagner un peu de vitesse. Le Sunajin effectua un ultime signe, et immédiatement, les deux étoiles de foudre se propulsèrent jusqu’au premier archer, avant de venir se planter dans sa nuque, l’électrocutant sur le coup. L’homme tomba à terre, et se mit à gesticuler, comme pris d’une crise d’épilepsie. Les shurikens, quant à eux, s’estompèrent, avant de disparaître et de ne laisser en souvenir qu’une simple plaie encore ruisselante de sang. Les autres tireurs d’élite, qui entendirent la victime tomber à terre, se ruèrent sur le corps tremblant, avant d’essayer de comprendre la cause du mal qui le frappait. Ce dernier ne répondit pas, encore sous l’effet de l’électricité qui l’assaillait. Thrys observait la scène en contrebas, sans dire un seul mot. Il essayait tant bien que mal d’écouter ce qu’il se passait, mais malheureusement la distance qui les séparait était trop importante pour entendre quoi que ce soit.

C’est alors que les deux archers encore en état de marcher soulevèrent leur compagnon d’arme, qui n’allait vraiment pas bien du tout. L’amenaient-ils voir le médecin de l’armée ? Une chose était sûre cependant, c’est qu’ils allaient laisser ce poste sans surveillance. Ni une, ni deux, Thrys se rua jusqu’aux pieds des murs de bois, et entama son escalade. Il n’avait pas beaucoup de temps avant que les archers ne reviennent. Il grimpa, encore et encore, jusqu’à finalement atteindre le sommet de la tour. « Déserte… » songea-t-il en remarquant que les soldats ennemis n’étaient pas encore revenus. Mais alors qu’il cherchait à cette hauteur la tente principale du campement, des voix se firent entendre à proximité. Il s’accroupit alors, se dissimula du mieux qu’il le put, par simple réflexe, et tendit l’oreille. Les gardes regagnaient petit à petit leur poste de surveillance. Notre ninja, qui se sentait fait comme un rat, tourna rapidement la tête de gauche à droite, à la recherche d’une échappatoire. Cachée derrière la rambarde en bois qui empêchait les personnes de tomber des murs, il s’écarta le plus possible des archers, longeant la paroi tout en restant dans l’obscurité. Il lui fallait à tout prix éviter d’attirer l’attention des soldats de sa cible. Si sa présence dans l’enceinte du campement était révélée au grand jour, la sécurité du Seigneur féodal du Pays de la Rivière serait compromise, et un assaut serait lancé sur la forteresse. Le Juunin du Sable parvint à gagner un nouveau coin d’ombre, et resta immobile, le temps d’aviser. Devant lui se tenaient les deux hommes, les deux archers qui scrutaient avec zèle l’horizon et les alentours. Sur sa gauche, les rebords des remparts donnant sur le vide, et à sa droite, un petit escalier en bois qui menait dans le camp. Il ne pouvait pas passer par là, sous peine de se faire bêtement repérer.

Il lui fallait achever sa mission, et vite. Les gardes auraient sitôt découvert sa présence sur les lieux, et l’alerte serait donnée en quelques instants. Thrys ferma les yeux, diffusa pendant quelques instants de faibles quantités de chakra dans l’atmosphère, tout autour de lui, et examina brièvement les environs. Ses capacités sensorielles lui seraient utiles. Il joignit les mains, tel le ferait un moine qui méditerait, et collectait les informations qu’il apprenait grâce à sa propre énergie. Il devait y avoir… une bonne trentaine de soldats dans le camp, voire même plus… du moins, c’était ce que se disait le ninja du Sable, en interprétant les regroupements de chakra qu’il détectait çà et là autour de lui. Au cœur du campement, retranché dans sa tente principale, l’homme responsable de toutes ces tueries planchait devant une table… bien sûr, Thrys ne voit pas la table, ni même la tente, mais c’est juste histoire de planter le décor… il voit juste le chakra de sa cible… mais là n’est pas la question !
Entourée de plusieurs hommes en armures, la tente du seigneur de guerre était reconnaissable de loin. Différente de celles de ces troupes, elle semblait bien plus spacieuse et surtout luxueuse. Pénétrer à l’intérieur risquait d’être difficile, et il ne pourrait atteindre l’homme qu’il était venu abattre sans avoir à éliminer sa garde d’élite. Après avoir pris le temps d’observer les environs, le Juunin attendit le moment opportun pour sortit de sa cachette, et descendit rapidement les marches qui le séparaient du sol meuble du campement. Une fois arrivé aux pieds de l’escalier, il gagna rapidement une tente plantée dans un coin du campement, et se dissimula derrière la toile, loin du gros des troupes ennemies. Voilà qui serait assez complexe à gérer. D’une part, les hommes qui se trouvaient au-dessus de lui, sur les remparts. Bien qu’ils étaient censés surveiller les environs autour de la base et non pas l’intérieur de celle-ci, rien ne les empêchait de tourner quelques secondes la tête et voir ce qu’il se passait. Si Thrys se trouvait à découvert à cet instant précis, le tocsin retentirait. De plus, il ne fallait pas simplement jeter un rapide coup d’œil aux murailles, non. Certaines patrouilles se promenaient entre les tentes et recherchaient les éventuels assassins ou espions. Notre ninja devrait donc redoubler d’attention et surtout mémoriser les rondes des gardes afin de trouver le meilleur moment pour se faufiler jusqu’à son objectif.
Toujours accroupi derrière la tente contre laquelle il s’était réfugié, le Juunin de Suna vit passer devant lui cinq hommes. Vêtu d’une tenue lourde, il précédait les quatre soldats qui lui emboîtaient le pas, le regard sévère et l’allure très droite. Mieux valait ne pas se frotter à ces personnes. Notre ninja les suivit du regard, et après les avoir enfin perdu de vue, il fit plusieurs pas en avant, se hâtant du mieux qu’il le put, et gagna un nouvel abri de fortune, avant de passer à la suite de sa ruée vers la tente de sa cible. Thrys sentait son cœur qui battait dans sa poitrine, mais il restait néanmoins calme et concentré sur ce qu’il avait à faire. Il ne devait pas échouer. Mais alors qu’il observait avec discrétion les environs, un bleu, qui semblait errer dans le campement et qui s’ennuyait à mourir, l’aperçut, et se mit à courir auprès de ses supérieurs. Il jubilait à l’idée d’annoncer la nouvelle ! Des rêves de grandeur et de gloire fusaient dans son esprit, en pensant à la récompense qu’il obtiendrait.

Tout à coup, le tocsin se mit à retentir. Le Sunajin, aussi surpris que la plupart des autres gardes, observa autour de lui, et vit alors le jeune blanc-bec qui l’avait dénoncé, et qui pointait du doigt dans sa direction, afin de guider ses camarades jusqu’à lui. Le ninja serra les dents, fronça les sourcils, et apporta sa main sur le manche de son katana, avant de le dégainer dans un crissement métallique qu’il appréciait particulièrement. Ni une ni deux, il jaillit de sa cachette, et sans perdre un instant, il se rua jusqu’à la tente de sa cible, afin de ne lui laisser aucune chance de préparer une riposte défensive. Cependant, tandis qu’il courait en direction de son objectif, deux hommes, que dis-je, deux armoires à glace lui barrèrent la route, l’empêchant ainsi de continuer. Brandissant tous deux une immense hache de bataille, il était préférable de ne pas se retrouver en dessous… Thrys ne pouvait les esquiver ni même les contourner, et se résolut à les affronter. Les jambes fléchies, la lame pointée vers ses adversaires, il restait calme, et attendait une occasion pour porter un coup fatal.
C’est alors qu’un ennemi leva sa hache, et après avoir accompagné cet acte surhumain d’un grognement, il abaissa le bras, afin de trancher le Juunin du Sable en deux. Celui-ci, plutôt habile, esquiva de justesse l’attaque, mais alors qu’il se sentait en sécurité quelques instants, l’autre gorille l’envoya valdinguer contre la tente la plus proche à l’aide d’un coup de poing mémorable. Dans un grand fracas, notre pauvre ninja s’écrasa contre l’habitation de campagne, avant de se retrouvé perdu dans la toile. Quelque peu sonné, Thrys se frotta la mâchoire, et pesta après avoir remarqué que sa lame avait disparu. Il se débattit rapidement, afin de sortir de ce guêpier de tissu, tandis qu’il vit devant lui l’ombre d’un des gardes, brandissant son arme de destruction massive ! Le Sunajin roula du mieux qu’il le put sur le côté, et sentit le métal de la hache le frôler. Il soupira, avant de sortir enfin de son remue-ménage. Le second garde tenta à son tour de le pourfendre par un coup horizontal, mais fort heureusement, Thrys exécuta une rapide roulade, évitant ainsi l’assaut, et se rapprochant par la même occasion de son katana, qu’il ramassa aussitôt. D’autres soldats accoururent jusqu’à encercler le ninja, qui se demandait comment il parviendrait à se sortir de ce traquenard. Il jeta de rapide coups d’œil autour de lui, comptant ses ennemis, et commença à les éliminer un par un. Les effusions de sang recouvraient le sol du campement. Les hommes tombaient les uns après les autres, mais ce carnage semblait interminable. Chaque fois qu’un soldat tombait, un autre prenait sa place. Cela n’en finira donc jamais ?

Tout à coup, alors que notre ninja se battait avec acharnement, un hennissement résonna dans son dos. Il se retourna aussitôt, après avoir empalé un nouvel adversaire, et vit alors trois cavaliers qui gagnèrent les portes du campement, avant de prendre la fuite. « Oh bon sang ! » s’énerva le Juunin en comprenant que sa cible était en train de se faire la malle. Il fonça sur l’homme face à lui, le bouscula et parvint à s’extirper de ce cercle de combats, et ainsi atteindre les écuries. Il restait quelques chevaux, mais il n’était pas là pour en acheter un ! Il grimpa sur le premier, attrapa les rênes, et se mit à la poursuite des fuyards.
L’obscurité n’était guère un avantage, si bien qu’il devint bientôt difficile de suivre sa trace. Thrys redoubla d’effort, mais alors qu’il pensait avoir définitivement perdu l’homme qu’il chassait, ainsi que son escorte, il aperçut devant lui les trois cavaliers qui cravachaient à vive allure en direction de la forêt. Notre jeune ninja fit accélérer sa monture, et contourna légèrement la forêt, afin de les intercepter. Le cheval filait à travers la campagne, tandis que dans la forêt, les trois hommes espéraient semer leur poursuivant. Après une course effrénée, Thrys et son destrier atteignirent l’orée de la forêt, et dont la route le mènerait sûrement aux fuyards. Il se posta en travers du chemin, katana prêt à trancher des têtes, et attendit l’arrivée de ses cibles. Bientôt, les bruits des sabots sur le sol se firent de plus en plus intenses. Le Sunajin esquissa un sourire en coin de lèvres, et plissa les yeux, afin de mieux discerner les silhouettes qui sortaient de la pénombre et qui se ruaient jusqu’à lui. De sa main libre, il attrapa quatre kunaïs, qu’il destinait aux soldats qui escortaient le seigneur de guerre. Bientôt, les trois hommes sortirent des bois, et Thrys décocha son tir, faisant ainsi tomber les deux gardes à terre. Il n’en restait plus qu’un, qui fouetta davantage son cheval afin que celui-ci accélère la cadence… mais il ne pouvait plus rien faire…
Notre jeune Juunin le rattrapa, et lança un simple shuriken dans le dos du seigneur, qui, blessé par ce simple tir, tomba à la renverse, laissant filer sa monture. Voyant que son agresseur s’approchait de lui au pas, il tenta de ramper et de fuir aussi loin qu’il le pouvait. Après un petit saut, Thrys retomba les pieds sur terre, devant le fuyard, et le toisait de haut avec un regard condescendant. Le pauvre homme leva les yeux au ciel, et cracha d’une voix agressive :

« Toi ! C’est le Seigneur féodal du Pays de la Rivière qui t’envoie ? Hein ?! »

N’ayant aucun compte à lui rendre, le ninja du Sable brandit son katana et visa son dos. Très lentement, il se plaça le plus proche possible de ses organes vitaux, afin que sa souffrance soit rapide. Mais avant qu’il n’achève sa cible, cette dernière éclata de rire, un rire angoissant et démentiel, avant de finir :

« Quoi qu’il en soit… il va mourir ! Ahahahahaa !! Il n’est pas le seul à se munir d’assassins pour exécuter les basses besognes !! Ahahahahahaa !! »

Le regard du Sunajin s’aggrava, et il comprit aussitôt que quelque chose allait se produire. Il ne perdit pas une seconde, il fixa une dernière fois l’homme qui rampait à terre, et planta la lame de son katana dans la chair de sa cible. L’homme s’éteignit dans un soupir, et son âme quitta l’enveloppe charnelle qui la recouvrait. Mais Thrys n’avait pas de temps à perdre ! Il retira la lame du corps ensanglanté du seigneur de guerre, enfourcha son destrier, et se mit à galoper le plus vite possible vers la cité du Seigneur féodal du Pays de la Rivière. Les heures de celui-ci étaient comptées !

Informations complémentaires : Fin de la troisième partie de cette histoire. Plus qu'une !