Mission rang B : Cherche de l'herbe pour mon village

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Voilà que la quatrième grande guerre Shinobis arrive à grand pas et Konoha est manque d'une plante bien spéciale qui est grandement utilisé pour certains remèdes. Vous devrez donc vous rendre à Suna afin de cueillir ces plantes. Or, qui dit aller à Suna dit danger! Effectivement, c'est temps-ci, de nombreuses rumeurs parcours les villages comme quoi certains Nukenins attendent près des grandes portes des villages. Faite attention! Une fois arrivée à Suna, vous devrez faire un rapport à votre Kage ainsi qu'à votre retour à Konoha. Mission de rang B. Poste minimum 4.

A croire que quand personne n'était capable de faire les courses, on envoyait les plus aptes à mener une guerre. Une logique grotesque de la part de ses supérieurs, mais une logique qu'il ne pouvait en aucun cas contester, preuve que la hiérarchie faisait son effet tant bien que mal. Encore pouvaient-ils profiter de la situation, toute aussi soudaine que particulièrement délicate, mais bientôt, le vent allait tourner, dans un sens comme dans l'autre. Un sombre horizon se profilait, macabre et apocalyptique. Et, seuls face à ce rassemblement de légendes trépassées, les shinobis d'un temps qui se voulait révolu. On ne gagnait plus des guerres à la seule force d'un clan, on se devait de paraître aussi bas que l'adversaire pour avoir une chance de le contrer dans ses ignominies. Un raisonnement qui ne semblait pourtant pas plaire aux plus fortes têtes, celles qui se vantaient de l'honneur de l'Alliance, et qui mettaient en avant des valeurs perdues, les voulant primordiales pour chacun. Un excès de zèle dont les ennemis se passaient bien volontiers. Dans l'histoire, qui était le plus déterminé alors, si ce n'était celui qui mettait tout en œuvre pour atteindre son but et surmonter les obstacles se dressant sur son chemin, fussent-ils Dieux ou Bouddha ?

Asu n'adhérait pourtant pas cette perspective. C'était sans doutes pour ça qu'il se pliait aussi bien aux ordres qu'on lui donnait et aux missions qu'on lui confiait, non sans une certaine vexation mêlée d'amertume. Après tout, comment pouvait-on aspirer à la vengeance en restant en retrait dans les moments les plus tendus que le monde se devait de supporter ? Une opiniâtreté sans doutes appréciée par quiconque ne partageait pas sa vision du jeu, un jeu si dangereux qu'on pouvait se demander ce qu'il cherchait à prouver en se mettant en danger. Mais ça, il le mettait sur le compte de son esprit tout aussi compliqué à comprendre pour autrui que pour sa propre personne. A comprendre là qu'il ne comptait pas dépenser de sa si précieuse énergie pour donner une réponse à cette question.

L'air las, le pas nonchalant, il allait s'enquérir de la liste exacte des plantes qu'il lui fallait ramener. Une précaution supplémentaire pour ne pas subir davantage les écarts de température entre les villages caché de la feuille et celui caché du sable, surtout quand on n'ignorait pas sa flegme toute particulière. Il était déjà étonnant de le voir accepter une mission de ce genre, alors mieux valait ne pas trop lui en demander. C'était cependant pour lui l'occasion de récolter encore et toujours des informations au dépend d'autrui, une obsession maladive qui lui aurait valu bon nombre de réprimandes si ses faits et gestes se voyaient surveillés. Mais il était une perle rare, le genre de personne à fouiller le vice et la miséricorde pour sortir du miasme les meilleurs renseignements, mais plus encore : il était d'une fidélité exemplaire. Un atout de taille, qui rappelait à chacun à quel point ils pouvaient compter sur lui, ne serait-ce que pour les aider à sa façon...

C'est la mine réjouie qu'il sortit de l'hôpital. En effet, les plantes à récupérer n'étaient pas spécialement rares à Suna, il n'aurait donc aucun mal à en rapporter des quantités suffisantes pour pallier aux besoins de son village. Une bonne nouvelle en soi, l'occasion de s'attarder si jamais une mauvaise rencontre venait à s'offrir sur son chemin. L'hypothétique promiscuité de déserteurs le réjouissait dans un sens, car elle était l'opportunité parfaite pour faire d'une pierre deux coups. Et qui disait cela incluait gain de temps, une chose dont chacun pouvait se targuer d'en faire l'économie d'une quelconque façon que ce soit. Asu, lui, préférait commencer son périple sans plus tarder. Il salua les gardes alors en service pour surveiller les portes, inspira sa bouffée d'oxygène pour se motiver, puis entama l'entreprise de son village. Direction, Suna. Son sable, ses vents, et probablement ses rencontres fortuites...

L'aller en lui-même se passa de commentaires. Mis à part une petite poussée d'adrénaline lors de l'apparition succincte d'une paire d'oiseaux particulièrement discrets, Asu n'avait pas eu l'occasion de croiser ces mêmes brigands qui vagabondaient dans les environs des entrées des villages. Une chance comme une autre, bien que cette bonne nouvelle sonnait malheureusement comme mauvaise aux yeux du blondin. Il lui fallait donner un peu de piment à cette excursion, de l'action, de l'adrénaline. Le fantôme de l'ennui planait inlassablement autour de lui, marquant ses pas de son ombre malfaisante, et lui tentait immanquablement de l'éviter. Mais il n'était pas sans l'ignorer : peu importait où il pouvait se terrer, il saurait le trouver.

Une inéluctabilité qu'il se forçait d'esquiver. Mais quand il pouvait commencer à prétendre être un puits de science, il se doutait que cela l'entraînait fatalement sur une pente raide. Un dévers dangereux pour sa personne, qui cherchait à le plonger dans un monde lunatique de solitude et de dépression. De ses mandibules, il allait l'empoigner et l'inhumer dans ces entrailles pestiférées qu'il redoutait tant, comme la vulgaire proie qu'il était devenu une fois son talent révélé. Cependant, ce n'était pas l'ennui qui allait s'emparer de lui, du moins pas aujourd’hui.

En effet, au détour d'une poignée d'arbre, il sentit une présence néfaste pour sa personne. Cependant, il ne put se permettre de sauter pour esquiver le piège déposé à ses pieds et particulièrement bien dissimulé, se faisant hisser avec force dans un filet, restreint dans ses mouvements par la présence de quelques crochets d'acier à même la corde. Il entendit alors ricaner derrière lui, une voix d'homme, à la fois rauque et patibulaire. Sans doutes un être imposant, l'archétype même du chef brigand, jouissant d'un surplus de rapines et de denrées. Ce même qui sévissait dans la région, profitant de l'Alliance entre ces deux villages pour jouir des passages fréquents des quelques marchands. Ainsi donc, il tenait leur homme.

« Voyez ce que mes filets ont attrapé ! Un petit ouistiti. Je suis sûr que la limace sera prête à donner un peu des fonds du village pour ne pas recevoir ta tête sur un plateau »

Il ne pipa mot, feintant l'inquiétude de sa situation. A dire vrai, il aurait put l'être si il n'avait pas expressément désiré se faire attraper. Qui donc pouvait surprendre le blondin, qui plus est lorsque l'ennemi ne faisait pas preuve d'une discrétion particulière ? C'est grâce à cette mésestimation de ses capacités qu'il allait pouvoir s'en sortir. Et peut être faire d'une pierre deux coups, comme il l'avait tant espéré alors qu'il franchissait la porte de son village. Mais d'abord, quelques « obligations administratives » s'imposaient.

Il fut ainsi dépouillé de ses biens les plus sommaires, les brigands vantant le prix qu'ils pourraient tirer de toutes ces babioles. Sans doutes avaient-ils quelques contacts au marché noir, là où tout le monde pouvait se procurer les marchandises volées par autrui à autrui. Un commerce comme un autre cela dit, qui devait rapporter son pesant en or, surtout si les objets volés étaient de bonne manufacture, comme les dagues du blondin. Il se contenta de regarder les autres vider ses quelques parchemins. Une multitude de fruits et légumes tombèrent au sol, mêlés à quelques fleurs. Mangues, pommes et même papayes se mêlaient désormais dans une symphonie colorée, devant le regard impassible d'un ninja qu'on dépouillait. Quand on vint lui demander pourquoi ces fleurs étaient mêlées à tout ces fruits, Asu se permit d'étaler sa science.

« Ce sont des fleurs de roucou. Elles font de très bons colorants, et de parfaits compléments alimentaires. On en trouve dans... La mimolette par exemple. »

Ainsi satisfait, il retourna dans le mutisme le plus total. La nuit allait être son amie pour cette fois. Encore fallait-il qu'ils le laissent vivre jusqu'ici. Mais à avoir entendu leurs quelques discussions, ils n'allaient pas envoyer la demande de rançon tout de suite. Tant mieux pour lui, il allait profiter du couvert nocturne pour prendre sa revanche d'un temps. Il regrettait cependant ne pas disposer d'une capacité héréditaire lui permettant de jouir d'un caractère nyctalope. Cependant, cela n'allait en être que plus jouissif, l'espace de ces quelques secondes d'attaque...

Ils ne disposaient pas de feu, sûrement pour éviter d'attirer l'attention des quelques curieux qui pouvaient fréquenter cette partie ci de la forêt. Et à la lueur de la Lune, il distinguait jusqu'à cinq personnages l'entourant. De ses yeux cristallins, il sentait peser le regard d'un seul d'entre eux sur lui, sans doutes celui qui était de garde en ces lieux. Il allait être la première victime, le premier martyr de son déchaînement. Doucement, adagio... Lentement, les notes accéléraient, jouant une symphonie mêlant vie et mort dans une danse dangereuse, mais diablement entraînante. Un menuet mêlant surprise, domination, et pitié.

Les parchemins, dans leur subtilité létale, fusèrent alors en direction du nuke-nin alors de garde. Deux d'entre eux vinrent bloquer avec force ses voies respiratoires, l'empêchant à la fois de sonner l'alerte et de respirer à sa guise. Les autres vinrent limiter de beaucoup ses mouvements, pour éviter qu'il ne puisse prévenir les autres d'un trop plein de mouvements. Le blondin compta alors les secondes, lentes comme des heures, lourdes de fatalité. Il relâcha son étreinte lorsqu'il sentit nettement sa victime dans un profond sommeil. Cependant, dans sa grande clémence, il s'était contenté de le plonger dans un mini coma. Son heure viendra plus tard, quand les autorités de Konoha trouveront cette jolie troupe attachée et prête à vendre leurs informations en échange de leur liberté.

Il réitéra le processus pour la plupart d'entre eux, ces même qui se targuaient de l'avoir pris dans leurs filets il y a quelques heures encore. Ceci fait, les parchemins fusèrent dans sa direction, formant un semblant de lame pour lacérer peu à peu ces liens qui le retenaient. Une fois ces derniers enlevés, il ne tarda pas de bondir sur ses pieds, se rapprochant peu à peu du butin qu'ils avaient accumulé au fil des rapines. Il n'eut aucun mal, éclairé par la lueur crémeuse de la Lune perçant les frondaisons, à récupérer son barda auparavant subtilisé. Il en profita par ailleurs pour attacher fermement les quelques brigands avant de lentement les vider de leur chakra.

Ainsi rassasié, il ne perdit pas de temps pour prévenir les autorités de son village. Pointant son index vers les cieux, il tira une multitude de projectiles électrifiés, révélant à beaucoup sa position en plus de faire fuir la faune environnante. L'effet escompté arriva quelques dizaines de minutes plus tôt, alors qu'une équipe d'ANBU apparaissaient, alertés par le raffut occasionné. Il leur présenta rapidement la situation, s'excusant par la même occasion de l'accès de panique qu'il a sans doutes put leur infliger. Alors seulement l'un d'eux lui demanda si il voulait participer à leur interrogatoire. Le blondin se contenta de sourire, sans doutes parce qu'il se doutait que si lui s'était chargé de cela, cela n'aurait pas duré aussi longtemps.

« Non, j'ai des choses plus importantes à faire. Passez le bonjour à Tsunade de ma part, je suis sûr qu'elle appréciera mon cadeau. »

Il enfila alors ce qui semblait être une cape doublée en épaisseur. En effet, le désert de Suna était tout aussi meurtrier la nuit comme le jour. Des extrêmes de température mordaient ces terres comme des chiens errants, inlassables et mortels pour quiconque n'était pas préparé à les affronter.

« Suna m'attends. »

Suite de la mission, rencontre avec Gaara.