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 « J'étais venu pour une simple consultation » [Solo]

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MessageSujet: « J'étais venu pour une simple consultation » [Solo]   « J'étais venu pour une simple consultation » [Solo] EmptySam 29 Déc - 10:04



La volonté des roches !


À l'ombre des piles naturelles de roches déposées par les siècles, et au plus profond des vallées de granit d'où sifflait sournoisement le vent, une voix, plus forte que les autres, troublait la paix morne des environs par un hurlement si terrible que tout, jusqu'aux courants d'air caressant les parois rocheuses, cessa de résonner. Il y avait au milieu de ces immenses formes pétrifiées, un jeune homme si sec, dur et d'une âme solide, qu'il pût se confondre avec le décor. Et, tout en relevant les mèches de son front, le médecin des roches, incapable de trouver sa place au village, et par là son utilité pour le monde, refusait tant de reconnaître la vacuité de son existence qu'il venait trouver quelques lumières en s'isolant, ou une raison superbe pour ne point se mépriser. On ignorait partout cette dimension du personnage ; et l'on s'en moquait légitimement. Nadaré souffrait suffisamment de n'être pas assez doué pour remplir une tâche commune ; et l'ignorance générale des villageois, en plus de leur mépris, lui inspiraient peut-être la secrète mission de démontrer à Iwa qu'il n'appartenait pas aux figures solitaires du monde et écrasées par leur passé, mais plutôt aux volontaires soucieux de servir la grande cause des nations ; il lui manquait l'événement. Et, comme appelant du Ciel une intervention divine, l'Iwajin, incapable d'évacuer sa volonté de la tête, d'où sa frénésie, expiait ses réflexions vides par des coups de front contre la roche, tout en gémissant de douleur ; il avait l'air d'un suicidaire lié à l'existence. S'il lui avait été possible de se colorer la totalité du corps par ses blessures, il l'eut fait. Mais contre les piliers du pays, rien ne coupant ; il n'y avait là que du brut, sur quoi l'idiot pathétique se frotta si fortement les bras, les jambes et la tête qu'il en eut des plaques violettes, bleutées et parfois jaunâtres, d'où le sang, comprimé et expulsé de leurs cavités, peignait savamment des nuances foncées, et alternaient des pigments sanglants aux morceaux de chaire vive. Il parvint là plein de vigueur et sain ; il rentra en se traînant, non pas pour ses blessures, qui étaient grotesques, mais par le poids du mépris sur ses épaules ; et, zigzaguant dans le village, faisait fuir de son chemin les passants alarmées par sa réputation, ou même les ninjas qui, depuis leur enfance, raillaient sa qualité de médecin.

Si une telle folie ne pouvait-être compris autrement que par une telle scène, il convient néanmoins d'en délimiter les sources. Certes, l'observateur invisible comprenait là que Nadaré, en plus de souffrir de quelques maux, avait grandement besoin de se corriger moralement par six ou sept coups mal portés contre la roche, et espérait secrètement qu'une force supérieure lui accorde et l'énergie d'imposer au village ses compétences, et l'événement grâce auquel il tiendrait enfin un pied dans les affaires. Car l'unique objectif de l'Iwajin résidait là ; devenir influent, avoir sa chaise au conseil, discuter des stratégies à mettre en œuvre, et des actions à mener. Bref ; secouer les autorités endormies qui, alléguant aux autres villages de l'Alliance les grandes actions que retiendrait l'Histoire, déléguait Iwa à un rôle somnolent  ; et semblait refuser qu'elle tienne sa place légitime parmi les pages en pleine écriture. Que lirait-on dans 10 ans ? « L'Akatsuki battue par Konoha, Kiri, Suna et Kumo ; avec le soutien logistique d'Iwa » ? L'idée lui était insupportable ; et il eut bon, ce matin là, de l'écraser contre la roche, car en parvenant chez lui, il la sentit s'expier définitivement, pareille à une bougie faiblarde ; et cesser de lui importuner l'esprit par sa seule présence. Soudain, un rire nerveux lui fit trembler la totalité du corps. Ses blessures déjà ternes remuèrent pareilles à de la chaire flétrie, et leur hôte, soulagé et content, riait tout en considérant l'avenir radieux qu'un rêve soudain lui inspira. Nadaré sut alors qu'il ne devait pas attendre qu'une improbable mission réveille d'immenses capacités en lui ; il devait se créer lui-même, et prouver son mérite, quoi que la totalité du village trouvait en lui non pas un médecin utile, mais un fou à ignorer. Devait-il renoncer à sa folie créatrice, d'où il tirait l'originalité de son pouvoir, pour s'ancrer parfaitement dans la société d'Iwa, et pouvoir accéder à des fonctions dignes de lui ? Non ! Les grands hommes du passé, s'ils n'étaient pas morts avec leurs secrets et dans l’anonymat absolu, cultivaient religieusement une part sombre et méprisée par les masses. Il fallait sacrifier sa personne, la léguer toute vivante aux divinités de la folie et des cauchemars, pour qu'elles intègrent ici ou là les germes du génie ou de la puissance. Car Nadaré n'aurait jamais pu créer ses meilleurs poisons, ni invoquer des sangsues empoisonneuses, ni établir des remèdes contre les poisons les plus divers, s'il n'y avait pas, au fond de sa tête, un graine de folie que l'actualité ne cessait d'arroser. Il fallut qu'un jour, cette graine éclose.

Son projet paraissait simple ; il le présenterait au Tsuchikage comme un pantin, alors qu'il s'agirait d'une arme de guerre aux yeux les moins avertis. Seul un intérêt commun unissait l'Alliance et expliquait son origine : détruire les puissances néfastes et immenses qui s'unifiaient, cachés de tous. Dès lors que l'Alliance aurait écrasé la vermine – au prix lourd, certes – elle retrouverait le même état que jadis, et à la survie succéderaient de nouveau les intérêts politiques, commerciaux et militaires. Il semblait évident, même aux gens les moins stratèges, qu'il s'ensuivrait une nouvelle guerre, et que le village le plus épuisé par le précédent conflit serait écrasé et démantelé dans la semaine ; rejoignant les puissances moyennes de Kusa ou de Tsuchi. Alors l'objectif d'Iwa, bien que ses dirigeants paraissaient aveuglés par cet idéal grotesque d'Alliance, et pensaient qu'une victoire commune effacerait toutes les défaites d'auparavant, serait de ne pas être ce village affaibli ; mais bien au contraire, la puissance maîtresse du continent ; celle qui gronderait contre l'un et soumettrait l'autre par ses seules menaces. Bref ; le projet de Nadaré semblait clair : profiter de l'Alliance actuelle pour recueillir des informations, enlever des ninjas, espionner les positions amies, et mettre les assassinas, les enlèvements, et toutes les missions maladroites sur le compte de l'Akatsuki : afin qu'après son ultime chute, Iwa sache tout de l'étranger, et que l'étranger ne sache rien d'Iwa ! Voilà comment la roche retrouverait son rôle de balance du monde, chargé de rétablir l'équilibre entre les puissances, et de les surveiller, pétrifié, du haut de ses montagnes. Tout en ordonnant ses idées, Nadaré semblait charmé. Il rêvait déjà de ce qu'il mettrait en place. Il trouvait là une raison de vivre ; et même de survivre aux combats. Ainsi, le jeune homme posa la première pierre de son projet, en demandant aux secrétaires du village une audience auprès du Tsuchikage ; qu'il espérait, évidemment, à huit-clos.

Tandis que Kiri, Konoha, Kumo et Suna s'embourbaient un peu plus dans le conflit, et qu'ils bâtissaient de nouvelles murailles, remplissaient leurs entrepôts d'armes et mobilisaient des escouades sur toutes les routes du continent, deux hommes – l'un jeune, l'autre marqué par un siècle de conflits – discutaient secrètement de leur perte, certains qu'ils parviendraient ainsi à utiliser l'Alliance pour l'écraser ensuite. Onôki connaissait bien Nadaré ; il l'avait déjà rencontré maintes fois, et admirait ses progrès en médecine, tout en le soutenant dans ses recherches, même si certaines violaient les lois du village. Il venait d'une époque où la puissance d'un shinobi valait bien tous les manquements possibles au règlement. On fermait l’œil un jour pour rencontrer un ninja plus puissant le lendemain. Tel était la philosophie du vieux Tsuchikage. Mais au-delà de son rôle dans la vie de Nadaré, Onôki partageait le même sentiment concernant Iwa ; bien qu'il avait inscrit Iwa dans l'Alliance, il avait du mal à partager les techniques les plus secrètes, ou à entraîner des groupes de ninjas shinobis ; ou même à dévoiler les recettes de ses hôpitaux. Tout ce qui fit la grandeur d'Iwa était livrée en pâture pour une alliance éphémère. Le vieil homme souffrait lorsque, traversant la grande salle où se trouvaient toutes les grandes statues des anciens Tsuchikages, il se sentait écrasé par leurs regards accusateurs, et croyait les trahir chaque jour un peu plus. Pour cette raison, le vieil homme accepta le projet de Nadaré comme celui d'un envoyé du ciel. S'il conservait la même attitude stoïque, son esprit faisait des bonds : il était ravi. Enfin, une sorte de médecin et médiocre combattant lui soumettait un projet digne de laver ses précédents actes. Cela était d'autant plus la bienvenue qu'Akatsuchi, son gros protecteur, ne se trouvait pas dans son bureau, étant appelé ailleurs. Mais Onôki prévint Nadaré d'une chose des plus importantes : « Si l'on veut parler un peu plus de ce projet, il faudra se cacher, et être seul. Pas un autre homme que moi ne doit savoir de quoi il s'agit. J'essayerai d'éloigner mes gardes, mais sache que des ninjas m'espionne chaque jour ; et qu'ils sont absent aujourd'hui uniquement parce que tu es un simple Juunin venu – pensent-ils – pour réclamer une mission. C'est pourquoi, avant même de mettre en place l'organisation, il te faudra les éloigner. Trouve moi d'ici demain une mission qu'on leur assignera ; prépare la dans la nuit, et fais en sorte qu'elle soit assez grande pour mobiliser nos forces spéciales. » Nadaré sentit soudainement la bile âcre du condamné à mort. Économisant désormais chaque mot, il acquiesça d'un signe de tête, et rentra chez lui comme porté par les vents tant il ne faisait pas de bruit.




©Naruto Sensou

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