Miroir du passé [Katsuhiko Yoshida]

Malgré la "perte" de Shukaku, tu ne parvenais pas à dormir pour autant, tes insomnies étaient ancrées au plus profond de ton âme, de ta façon de vivre. Par contre, tu étais rêveur à présent. Ton esprit s'en allait ailleurs pendant les longues heures nocturnes. Indéniablement, tu préférais ta nouvelle condition de vie.

L'aube pointait à peine le bout de son nez que tu te levas de ce lit qui ne te servait à rien au final. Tu jetas un regard sur la ville et, déjà, certains commerçants s'activaient. Tu posas délicatement ta main sur le bureau de ta chambre qui n'était plus tellement usité à présent et tu plonges tes yeux dans ceux que te renvoyaient le miroir. Ces cernes semblaient incrustés à tout jamais.

Après avoir fait sa toilette et avoir déjeuné, il partit pour cette promenade matinal. Sur ton dos, la tenue traditionnel du Kazekage. Tu ne serais pas dans ton bureau, tu avais besoin de ces moments de détente pour te ressourcer, mais Suna, pas moins ou plus que n'importe quel autre village, n'avait pas le luxe d'être à l'abris d'évènement urgent et il était important que ces informations parviennent rapidement à toi.

Le sable brûlait déjà, tu voulais croire que c'était la représentation physique de la passion de ton peuple, plus jamais il ne vivra dans l'ombre de l'histoire. Tu en avais fait le serment. Aux morts. Aux vivants. À toi. Il y avait des promesses sur lesquelles tu ne pouvais pas revenir, celle là en était une. Tu avais le poids de l'avenir sur les épaules, mais tu étais convaincu que tu pouvais confier un peu de ce poids aux tiens.

En ce début de journée, tu passas devant le centre hospitalier de Konoha, un hurlement retentit à l'intérieur. En quelques secondes, tu fus à la source du bruit et tu vis un jeune homme complètement énervé, c'était le jeune Katsuhiko Yoshida, ou ce qui s'en approchait car tu ne lui connaissais pas ces pulsions sanguines qui filtraient au travers son attitude.

Il était d'un an ton aîné, mais il avait rendu de nombreux services à Suna grâce à ses talents de médecin. Mais au final, peut-être ne désirait-il pas passer Chunin car il avait conscience qu'il ne maîtrisait pas cette douce folie. Tu ne pouvais t'empêche de te revoir quelques années auparavant, après tout, n'étais-tu toi-même pas impuissant face à la volonté de ton autre "toi" ?

» Calme toi.

Dis-tu, grave et autoritaire. Autours de toi, un léger nuage de sable se levait pour l'empêcher de faire du mal à quiconque serait dans la pièce, même si tu leur conseillais de filer afin que tu puisses régler cette affaire.

» Katsuhiko Yoshida !

Impérial, tu voulais ramener ce shinobi à reprendre conscience du monde l'entourant. Si tu ne lui connaissais pas cette facette de sa personnalité, c'était surtout de visuel, tes rapports t'en avaient référés, mais tu pensais qu'il était définitivement parvenu à le contrôler. Peut-être étais-tu le plus amène de l'aider ?

Cette pièce n'était pas le théâtre idéal pour un combat, pourtant, tu te rappelais, honteusement, de cette chambre où tu avais voulu mettre un terme aux jours de Rock Lee. Cela dit, sur le lit, se trouvait une personne décédé. Tu comprenais que le jeune homme n'avait pas su garder son patient en vie. Était-ce là la cause de ce changement de personnalité ?