Naruto Sensou
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 Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo]

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Kyoku Yamaneko
Chuunin d'Iwa
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Kyoku Yamaneko


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MessageSujet: Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo]   Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo] EmptyVen 15 Fév - 20:27


Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo] Soi_pe10
The wind



Depuis toute petite, Kyoku aimait les papillons. Magnifiques, gracieux, lumineux. Libres surtout. Ils battaient de l'aile vers des horizons que nul ne connaissait, les esquisses fines et fragiles des arcs de leurs ailes s'étirant avec toute une grâce devant laquelle la petite fille qu'elle fût ne put que rester admirative. A chaque fois qu'elle tentait de s'en approcher, juste pour les toucher, ils s'envolaient, peureux de son grand être, bien que l'Iwajin ait toujours été d'une taille remarquablement petite, quel que fût son âge. Les rattraper ? Elle avait également essayé cela, leur courant désespérément après, pour finalement trébucher et goûter à la terre, s'égratignant dans sa prouesse son doux visage. Sous ses yeux éberlués, ils fuyaient toujours, intouchables, majestueux, eux qui comme elle ne jouissaient pourtant que d'une minuscule morphologie et s'avéraient si fragiles qu'une violente brise suffirait à leur arracher les ailes. Les pauvres petits êtres. Petits acrobates du ciel à la vie ne tenant qu'à un fil.

Au printemps, l'adolescente prenait le temps de les cueillir du bout des doigts, d'inspecter les dessins et les couleurs qui ornent leurs ailes, de les observer les écarter pour mieux les réunir, puis d'assister à leur envol, à leur fuite vers de meilleurs environs, à hauteur du ciel parfois, comme au niveau du sol. En hiver, par contre, elle s'occupait à rechercher les chrysalides des chenilles qu'ils avaient été avant de se transformer, à l'ombre des arbres qui occupaient par endroit leurs environs, celles-ci dissimulées entre deux branchages, enfouies malignement entre d'épaisses rangées de feuilles vertes et légèrement jaunies. Une activité à laquelle la kunoichi s'abandonnait à ses heures perdues, quand aucun entrainement ne l'inspirait, quand les grognements de Makai revêtissaient un caractère insupportables et qu'elle reniait le poids du silence, emprisonnée entre les quatre murs de sa demeure, à se tourner les pouces et à écouter le ronronnement de la vieille chaudière. Cette activité, la jeune fille s'y adonnait souvent durant les longues absences de son tuteur, quand son protégé était trop occupé par le perfectionnement de son art ninja et qu'aucune mission ne lui était directement assignée, ce qui devenait de plus en plus rare, cela étant, depuis le début de la grande guerre shinobi. Les missions se multipliaient, les entrainements se renforçaient, bien que ce dernier point ne dépende que de sa propre volonté, et le temps manquait pour renforcer la force des effectifs. Là encore, ils passaient une période relativement calme, aucun danger ne planait véritablement au-dessus d'Iwa, mais il ne serait tarder, Kyoku le pressentait, comme l'on percevait la fumée du feu de l'incendie qui se déclarerait bientôt sous nos yeux.

Son dernier combat l'avait menée à réfléchir sur ces feux qui se manifestaient en un clignement de paupières, sans qu'ils aient l'occasion de les anticiper, sans qu'ils aient les ressources pour les éteindre. Que fallait-il faire dans ces moments-là, inopinés, complètement incongrus, fallait-il vraiment sortir les armes ? Sa défaite écrasante lui avait démontré que non, pas dans tous les cas, pas quand les flammes s'avéraient aussi dangereuses que celles de la volonté de Deidara no Bakuton. Malheureusement, Kyoku l'avait constaté avec un peu trop de retard et la machine avait eu le temps de s'emballer, et elle avait failli perdre sa vie ce jour-là, et cela à cause de sa nature provocante en situation désespérée. Répondre au fatalisme par la provocation, un créneau qu'elle n'était pas prête d'emprunter à nouveau dans l'immédiat. Et si la chuunin ne daignait s'en rappeler par elle-même, ses multiples contusions s'en chargeraient à sa place et il n'y aurait pas que son orgueil qui en souffrirait dans ce cas-là. La meilleure tactique à adopter face à des adversaires contre lesquels ils ne faisaient pas le poids, restait, au grand malheur de la fierté de certains shinobis, la fuite, cet envol sauveur, cet envol qui leur permettrait de conserver leurs vies, de ne pas les éparpiller inutilement sur le champ de bataille, alors qu'ailleurs elles seraient utiles. Cette option, au sein de certaines circonstances, s'avéraient la plus judicieuse. Dommage que la chuunin ne l'ait pas tout de suite réalisé lorsqu'elle repéra l'énorme oiseau d'argile planer par-dessus les rocheuses d'Iwa no kuni.

Son premier objectif afin de combler les manques qui l'avaient trahie lors de sa confrontation face au déserteur, fut de perfectionner son Taijutsu ainsi que son endurance, mais ses blessures, encore elles et les marques rouges qui jonchaient son corps, ne lui laissaient aucun repos et leur souhait d'enflammer son calvaire un peu plus chaque jour l'empêchait de travailler correctement ses enchainements. Au bout de quelques maintes tentatives, toutes vaines, Kyoku décida de mettre un terme à ce supplice, sous les conseils de ses amis, de ses coéquipiers, de Doku qui, avant de repartir pour une mission de longue durée, avait dû la ramasser à la petite cuillère sur le plancher de la cuisine. Son corps ne supportait tout simplement plus, pour le moment, tous les étirements qu'elle lui imposait, il lui fallait trouver un autre moyen de poursuivre son entrainement sans nuire à sa convalescence. Alors elle songea aux papillons qui, en ce milieu de saison d'hiver, s'étaient créés leurs cocons de protection, à la facilité avec laquelle ils lui échappaient des mains alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, et l'adolescente qu'elle fût devenue se dit qu'à elle aussi, peut-être, des ailes profiteraient.

Kyoku donna le temps à ses idées de germer et de prendre forme, avant de prêter le pas en direction de la résidence du maitre qui lui avait tout appris dans le domaine de l'illusion. Elle s'y était rendue la veille, dans l'espoir de surprendre ce dernier durant son heure de jardinage, à l'arrière de la petite maison encastrée entre deux autres de la même taille, en train d'entretenir ses petites pousses en pots. Son sensei avait beau receler un bon nombres de connaissance dans l'art du Genjutsu, celui-ci ne possédait pas vraiment ce qu'on appelait la main verte et ses plantes ne passaient que rarement le seuil des deux mois de vie. Mais il s'obstinait, car il disait sans cesse que sans un minimum d'acharnement et de bonne volonté, ils ne parviendraient à rien dans la vie. Kyoku constata cependant que même avec beaucoup d'acharnement et toute la bonne volonté du monde, on pouvait aussi ne rien réussir, son sensei en était la preuve-même quand elle l'apercevait en train de tenter une réanimation désespérée sur une pauvre plante dont l'état de désintégration était si avancé qu'il lui était impossible d'en retrouver le nom. Malheureusement, son sensei était parti en visite chez de jeunes genins, à l'académie de leur village, afin de leur exposer sa longue théorie sur l'importance de se défendre contre le Genjutsu, et donc Kyoku fut contrainte de remettre son entrevue à plus tard. La kunoichi laissa toutefois un mot dans la boite aux lettres, au cas il prendrait l'envie à son tant et imprévisible maitre de la surprendre au milieu de la nuit.

Le lendemain se révéla des plus fastidieux. Il ne faisait pas particulièrement bon vivre à l'extérieur, entre deux bourrasques de vent et un froid qui insupportait de plus en plus, au fil des jours, l'adolescente, cette dernière préférait largement la chaleur du cocon où elle était domiciliée et la compagnie de l'ennui aussi collant que le vieux chewing-gum qui avait embarrassé sa semelle pendant une infatigable semaine d'allées-venues entre les quatre murs du village. Tout un monde de se trouver une quelque occupation sans un minimum de compagnie, la matinée s'était à peine achevée et Kyoku rêvait déjà de sa prochaine nuit. Au moins, rêver l'occupait, elle n'était pas le genre de personnes à supporter l'inactivité ou même une ou deux minutes de profonde méditation sur sa personne ; il lui arrivait certes de se plonger dans de profondes réflexions, mais jamais de son plein gré, toujours aux instants où l'on réclamait un maximum d'attention de sa part, à sa plus grande incompréhension.

Ce fut donc incommodée de son désir de nuire à l'inactivité que l'Iwajin décida d'entamer une extermination massive de saletés. La poussière commençait à s'amasser un peu partout dans la maison et la kunoichi développait au même rythme une allergie expansive contre ces crasses inutiles et à première vue indélogeables par la simple force de la pensée. Tant pis, un chiffon usé et un seau rempli d'eau chaude finiraient par en venir à bout. Armée de ces ustensiles, Kyoku récura de fond en comble la cuisine et le séjour, éliminant chaque gramme de poussière se présentant à elle, les noyant sans pitié dans l'eau brunâtre qu'il fallut jeter et remplacer au bout d'une vingtaine de minutes seulement. Le parquet ne fut pas oublié dans sa folie du nettoyage, les vitres et différents écrans non plus, et aucun ne rechigna contrairement au chat qui voulut se la jouer explorateur et qui termina son exploration couvert de peinture blanc beige deux mois plus tôt; nombreuses stratégies il leur fallut élaborer pour convaincre le matou de se faire shampouiner, et Kyoku en avait eu le visage égratigné pendant plus d'une douzaine de jours une fois le travail correctement effectué.

Quand son front fut baigné de sueur et ses yeux reflets de toute sa satisfaction face à une maison immaculée, fruit de son travail, la kunoichi daigna ouvrir une fenêtre pour aérer et renouveler l'oxygène, celui-ci enduit d'odeurs de divers produits qui lui montaient sérieusement au nez. La bise du début d'après-midi longea son visage avec souplesse, ses doigts d'air redessinant chacun de ses traits avec délicatesse, la jeune fille inspira profondément, quand une feuille humide rencontra son front. Tentant vainement dans un premier temps de l'observer en croisant les yeux, elle la plaça devant elle à l'aide de ses deux doigts. Une feuille verte, comme il en tombait parfois dans des zones plus boisées en plaine saison de printemps. L'adolescente s'étonna d'en cueillir une ainsi sans avoir à la chercher et l'inspecta longuement, avant de constater que la petite feuille n'était pas venue seule. Frères et sœurs avaient également investi son salon, un laborieux tapis vert recouvrant le sol fraichement nettoyé.

"Qu'est-ce que c'est que tout ça…!" s'étrangla la jeune fille effarée, les pupilles dilatées, le bleu de ses yeux semblant gris sous le choc de voir tant de désordre apparaitre soudainement après des heures d'acharnement.

De peur de voir grossir, sous ses yeux, la masse de feuilles sur son sol, Kyoku ferma précautionneusement la fenêtre, l'attention vissée sur son nouveau tapis. Cette fois, on ne pourrait pas dire qu'elle n'était pas écologique, c'était du cent pourcents naturel ! Néanmoins, la couleur ne lui convenait pas plus que cela et la kunoichi réfléchissait déjà à un moyen de faire sortir toutes ces indésirées de chez elle. Mais n'en eut-elle le temps...

Une bourrasque de vent souffla sur la pièce, emportant dans sa danse les petites feuilles vertes qui emboitèrent volontiers son pas. Dans un angle de la pièce, Kyoku se recula, une main en visière, les yeux plissés à l'extrême, sa curiosité dévorante de connaitre la contraignant à les garder ouverts. Au creux de son ventre, un nœud se forma, tandis que devant ses prunelles se dressait une énorme masse verte à la figure déformée. La kunoichi se crispa légèrement, une grimace perplexe esquissée sur son visage tandis que le monstre verdâtre se marrait devant elle.

"Kokoro-sensei ?" s'enquit-elle confuse, avant de serrer les poings et de manifester tout son mécontentement : "Kokoro-sensei, je viens de nettoyer la maison, vous pourriez en prendre compte !"

Un rire narcissique émana de la bouche sombre de la créature verdâtre qui la surpassait d'une tête minimum, pourtant la chuunin, désobligée, soutenait son regard moqueur. Avoir été prise aussi grossièrement dans les mailles du Genjutsu de son maitre la sortait littéralement de ses gonds, comme si réaliser que sa maison avait été méchamment salie après deux heures d'efforts pour la rendre impeccable ne suffisait pas. Autant dire que l'illusion avait intérêt à être purement visuelle, sinon elle passerait le balais à son professeur et celui-ci nettoierait tous les dégâts occasionnés. Hors de question qu'elle replonge les mains dans le sceau à cause de ses enfantillages !

"Ne t'emballe pas pour si peu, ma petite Kyoku. Toi qui adores tant t'amuser d'habitude." souffla une voix rayée par le temps, tel un vieux disque abîmé que l'on tentait de remettre au goût du jour.

Le tourne-disque ne fonctionnait plus correctement, pour le maitre en Genjutsu de leur village, mais son âge ne se rapportait pas forcément à son talent, celui-ci ne s'était pas amoindri une seule fois en quarante-trois ans d'application et de périlleuses aventures dont la jeune fille ne se lassait pas du récit. Kyoku avait tout appris de la sexagénaire en matière de Genjutsu, qu'il s'agisse des bases ou encore de la manière de les contrer le plus efficacement possible. Cette branche de l'art ninja n'eut bientôt plus aucun secret pour la jeune novice, sous la tutelle d'une telle pointure dans le domaine. Comme elle, la chuunin espérait un jour concevoir ses propres illusions, ses propres tactiques d'attaque et de défense, pour les enseigner, à sa retraite, aux jeunes shinobis, comme Kokoro l'avait fait pour elle. Car oui, son puissant maitre qui tuait les plantes vertes plus vite que son ombre et qui faisait voler des feuilles en plein hiver, se révélait n'être qu'une kunoichi à la retraite, dont les cheveux blonds avaient viré au blanc et dont les rides ne se comptaient plus depuis longtemps.

Plus par ennui que sous les menaces apparentes de la jeune kunoichi, la vétéran dissipa l'illusion en un vent violent qui redonna son aspect propre et éclatant au salon. Comment avait-elle transporté Kyoku jusqu'à sa seconde réalité ? Une question qui n'obtiendrait probablement aucune réponse jusqu'à que le professeur daigne apprendre sa technique à l'élève, ce qui ne risquait pas d'arriver de si tôt. En effet, la vieille illusionniste aimait garder quelques-uns de ses "tours" pour elle, les garder secrets et plus que certainement les emmener avec elle dans sa tombe. Un beau gâchis aux yeux de la chuunin qui ne demandait qu'à en devenir la successeuse, au plus grand amusement de la vieille qui lui riait sans gêne au nez quand elle lui exposait ce souhait.

Cette dernière gardait une posture droite, imposante, respectable… malgré son petit mètre-cinquante. Encore un détail que la chuunin admirait chez son aînée, le respect qu'elle inspirait d'un simple regard, et ce au dépit de la petite taille qui mesurait l'équivalent de la sienne. Ses yeux bruns, perlés de rouge, inspectait chaque fissure de la façade à laquelle la vieille permutait le visage de la plus jeune, d'apparence lisse, si l'on omettait les rides de contrariétés qui le creusaient. La longue parure blanche qui ornait sa tête cascadait tout le long de son dos, en accord avec le bleu glacé du kimono traditionnel qui lui ceignait le corps, la retraitée était toujours prête à partir sur les fronts malgré son âge.

"Ainsi, ma meilleure élève aurait besoin de moi pour que je lui apprenne à fuir ses ennemis ?"

"Je suis votre seule élève que je sache…" releva Kyoku en arquant un sourcil, interloquée par la remarque.

"Ne joue pas avec les mots ! Tu n'en restes pas moins ma meilleure élève !" pouffa la vieille, toujours amusée par une situation que nul autre ne pouvait comprendre.

"La seule, surtout…" soupira son interlocutrice.

A ses mots, celle-ci ramassa le seau vidé d'eau isolé dans son coin de la pièce et l'emmena hors de celle-ci afin que le chat n'aille pas s'y perdre quand elle aurait le dos tourné. D'ailleurs, où qu'elle pose les yeux, Kyoku ne l'apercevait nulle part. A croire que le matou craignait vraiment l'eau, et non le savon comme la kunoichi s'en était convaincue jusque-là. Une main ferme atterrit sur son épaule. Une poigne dominante, telle que si la kunoichi ne connaissait pas si bien son sensei, elle ne se serait jamais doutée qu'il s'agissait de la main de la vieille dame.

"Pose-moi tout ça quelque part, nous partons immédiatement !" déclara cette dernière d'un entrain marqué par la tonalité forte de son timbre.

"Quoi… ? Mais… on ne peut pas attendre demain, ou même une heure ou deux ? Je suis lessivée, Kokoro-sensei, vous ne vous rendez pas compte de ce que c'est de vivre avec Doku…" soupira Kyoku exténuée par ses deux heures de frottage, de grattage, de récurage et de maintes autres activités plus laborieuses les unes que les autres.

Face à l'expression déterminée de son professeur, malheureusement, son regard ne put qu'abdiquer. Autoritaire. Froid. Sans once de compassion. Pour une petite vieille qui riait d'un tout et d'un rien, elle pouvait se montrer très intimidante et en même temps très persuasive. Peut-être était-ce justement à cause de ces traits de caractère tempétueux que les plantes dont elle s'occupait finissaient toujours par mourir au bout d'un mois de souffrance. Peut-être, effectivement, cela expliquerait les nombreux cadavres dans son petit potager en été. Il existait mille et une suppositions. Toutefois, il résidait une certitude : Kyoku allait sacrément regretter son besoin impulsif de sans cesse remédier à ses difficultés.


©Naruto Sensou

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MessageSujet: Re: Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo]   Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo] EmptyMer 27 Fév - 19:36


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The wings



L'ingéniosité de la kunoichi retraitée ne cessait d'impressionner la jeune élève qui, hagarde, sondait l'immense mur qui s'étendait devant elle. Sans trop de mal, Kokoro, première illusionniste d'Iwa à une époque, avait emmené avec elle, dans son antre, la chuunin qui ne se lassait de découvrir, encore et encore, l'intérieur vaste et merveilleux qu'enfermait la petite maison encastrée dans une longue ligne de briques, de bois, de tuiles et de roches, celle que s'avérait être celle de l'ancienne à la longue parure blanche. Ce fut sans une attention pour le corridor sombre et triste où mouraient en silence les petites plantes en plastique, que les deux illusionnistes s'étaient dirigées vers le petit escalier que cachait une porte, coincée sous l'escalier principal qui menait, lui, au premier et seul étage, porte derrière laquelle elles avaient aussitôt disparu, une gueule tout en bois les avait alors absorbées dans ses ténèbres. Ténèbres douces, en aucun point hostiles, semblaient-elles ténues. Elles paraissaient grises. Débouchaient alors les deux kunoichis sur un arc pointu, cadré de bois sombre, au terme de dix à quinze marches de descente vers les sous-sols. Brillait alors une lumière apaisante, elle-même apaisée, par le biais d'une lampe en relief, un couvercle d'un rayon d'un mètre auquel Kyoku ne prêta aucune attention, comme pour le corridor, déjà fascinée par ce mur imposant.

A l'exemple d'un vieil arbre dont l'âge pèse, il se penchait dangereusement vers le sol, le plafond pour support, il formait une courbe magnifique à seulement un ou deux mètres au-dessus de sa tête. Dans ce mur, avaient été creusées une multitude de petites cases, délimitées par quelques séparations en bois, les plus haute comptant également sur une sorte de cale, pour éviter que les parchemins ne songent à tenter la gravité du sol. Les parchemins, Kyoku en comptait sûrement une centaine, rien que d'un coup d'œil, pour ensuite se demander s'il n'en y avait pas le double. Tous ces parchemins constituaient l'expérience de toute une vie, quarante à cinquante ans d'expérience dans la voie de l'illusion. L'adolescente demeurait bouche bée à chacune de ses visites dans cette cave, où seul ce mur suffisait à faire attraction et dont les seuls habitants s'avéraient être ces rouleaux de papier.

La première fois que Kokoro avait daigné l'emmener en ces lieux, la jeune fille qu'elle avait été s'était promise de s'instruire de tous ces parchemins et de maitriser toutes les techniques qu'ils renfermaient sans exception. Pourtant, l'Iwajin savait, même à cette époque, qu'un shinobi ne pouvait compter autant de techniques à son répertoire, c'était mentalement impossible. Mentalement, mais son maitre n'avait jamais été de cet avis. Ces parchemins, elle les avait tous composés, pour les uns mémorisés, pour les autres oubliés. Elle avait testé un jour chacune des techniques s'y trouvant, toutes les unes après les autres, en ayant raté quelques-unes, pour mieux en réussir d'autres. Ce fut en apprenant ceci, que Kyoku décida cela. Emmagasiner le plus de connaissances possibles sur le sujet. Toujours plus, sans jamais se montrer rassasiée. Un jour, ainsi, deviendrait-elle aussi une grande spécialiste du Genjutsu.

Ses yeux brillaient d'ambition, son cœur se gonflait d'un nouvel oxygène, celui que dégageait les vieilles poutres en bois. Le parfum du bois la ravivait, à toute évidence. Il lui était en effet agréable. Kyoku ne prêtait plus attention à l'odeur des nettoyants qui imprégnaient les manches de son vêtement, elle se concentrait sur le plus important, sur ce parchemin que son maitre cherchait désespérément des yeux, tandis qu'elle gardait la tête haute, à la recherche des plus hauts placés.

"Les papillons… Ah… oui ! Je m'en souviens !" déclara la voix grésillant de la vétéran qui s'abaissait près des premières rangées, l'air plus ou moins perplexe. Son index droit passait devant les embouts en bois gravés de chacun des rouleaux sans se décider à en toucher un. "C'est une jeune aspirante kunoichi de Konoha qui m'a fait part de cette technique, quand j'étais moi-même encore très jeune ! Je ne l'ai plus tentée depuis des années…"

"Ah bon ?"

"Je n'en ai plus eu besoin, sinon jamais. Je suis toujours parvenue à garder mes ennemis à distance par d'autres moyens. Néanmoins, j'ai toujours conservé sa technique en mémoire, avant de l'archiver bien entendu."

Son doigt s'immobilisa peu après. Deuxième rangée, cinquième case à partir de la droite. Son maitre n'était jamais montée au-dessus de la troisième rangée de cases, quand elle lui apprenait une nouvelle technique, et il tardait à la chuunin de connaitre le contenu des parchemins élevés à hauteur de sa tête, de ce fait. Même, si cela ne tenait qu'à elle, nul doute que l'adolescente aurait déjà essayé d'en saisir quelques-uns quand l'hôte était partie en cueillette. Après tout, elle savait comment entrer sans se faire surprendre. Malheureusement, les parchemins avaient été scellés de telle manière que seule Kokoro avait la possibilité d'en faire apparaitre les écritures. Un procédé ingénieux qui laissait un goût amer dans la bouche de Kyoku, la tête penchée sur le côté pour mieux voir le symbole gravé sur le rouleau que son maitre venait d'extraire.

"Le voici !" déclara cette dernière en déroulant d'un geste la longue bande blanche cernée d'un bleu pourpre, d'une couleur semblable ou presque à celle de la lavande, devant les yeux écarquillés de son élève. "Mettons-nous au travail, Kyoku !"

Sur ces mots, passa d'une paire de mains à une autre le parchemin découvert. Vierge. Et en attente d'une révélation prochaine, l'élève apprécia le maitre du regard. Le gris l'emportait sur le bleu. Un sourire fier s'esquissa derechef sur le visage de l'ancienne, qui s'empressa de résoudre le mystère de la page blanche en désactivant le sceau imperceptible à l'œil nu. Seulement à cet instant, apparut l'encre noir et les tons bleus qui l'accompagnaient. Trois schémas différents. Trois corps de face, parcourus de canaux de chakra. Divers sources y avaient été représentées, des écritures argumentaient le tout. Kyoku inspecta les consignes d'une concentration rare. Concentration dont elle faisait preuve seulement lors de l'utilisation d'une méthode de combat complexe.

"Votre écriture est toujours aussi illisible, Kokoro-sensei…" remarqua la kunoichi en fronçant les sourcils, d'une voix basse et preuve de toute sa difficulté à comprendre les écrits indéchiffrables.

La concernée se contenta d'acquiescer. Son sourire resplendissait. Elle devenait de plus en plus déroutante au fil du temps, et la jeune Iwajin s'en effrayait intimement. Cette dernière commençait sérieusement à se poser des questions sur le bien-être de la santé de son sensei, à la fois effrayée de la voir se faner et par la perspective de devoir la camisoler.

Son anxiété quant à toutes ces suppositions s'atténua toutefois rapidement, son attention attirée par le doigts du l'ancienne qui suivait le court de la ligne bleue parcourant le corps du premier et du deuxième schéma.

"Ton chakra doit circuler dans ton corps à des zones précises et sans interruption. Tu dois constamment rester concentrer sur ton objectif, que je n'aie pas à te réapprendre les bases surtout. Tu dois conserver un équilibre parfait entre les différentes zones situées ici, ici et là, sinon ça ne fonctionnera pas ! Et continue surtout à visualiser ! Si tu visualises ton effet avant qu'il se produise, celui qui regarde n'y verra que du feu, plongé dans ton travail de visualisation. Enfin… je ne t'apprends rien sur ce point."

Kyoku lisait, regardait et écoutait en même temps les consignes de Kokoro, car oui elle visualisait déjà le résultat de ses efforts. Acquiesçant à la fin des paroles de son maitre, la jeune illusionniste positionna le précieux contenu sur le sol parqué et décida d'entamer son entrainement. Enfin. Les mains jointes, les index et les majeurs entrecroisés, tandis que l'annulaire et l'auriculaire de la main gauche enrobait ceux de la main droite, la chuunin priait la chance, en quête d'une concentration à laquelle elle peinait à s'abonner pour une adepte du Genjutsu. Son maitre le lui reprochait souvent et attendait à présent patiemment que ses trois premières minutes de concentration vaine se terminent. Elles ne restèrent pas plus de deux minutes et quarante-trois secondes immobiles, la plus jeune affaissa les épaules et poussa un soupir à en réveiller un mort. L'air consternée, ses paupières closes se rouvrirent à la manière d'un rideau à ficelle.

"Et si nous sortions, Kokoro-sensei ?"

Requête acceptée, l'ancienne opina du chef et elles ne s'attardèrent pas plus longtemps dans les sous-sols, soudain dépourvus d'intérêt. Le parchemin en main, Kokoro les guida en direction de terrains plus isolés du village. A cette heure de la journée, ils se vidaient à une vitesse impressionnante : les genins terminaient leurs entrainements, les chuunins leurs étirements, les juunins leurs lamentations sur le temps. Le ciel se couvrait de cumulus blancs, des reflets grisés pour édredon. Aucune attention au ciel, Kyoku était décidée à maitriser les bases de cette technique avant la fin de la journée, elle s'installa à proximité d'un pilier rocheux, son dos y étant adossé. Elle adopta même position que dans la cave, sous l'œil avisé du professeur qui venait de s'asseoir à proximité, sur une chaise de roches à sa taille, comme quoi la nature pouvait être bien faite.

La bise soufflait en brides, murmurant de vagues idées à la kunoichi, cachée derrière l'obscurité de la peau qui couvrait ses yeux. Elle l'inspirait, cette brise, la chuunin s'y calait au mieux quand elle insufflait son chakra de chaque part de son corps. Il s'y promenait telle cette brise le long de son corps. Il rasait de près sa peau, la tendait, la plissait à loisir, Kyoku ne se sentait plus sous aucune forme. Elle se sentait comme à bord d'un bateau qui enchainait vague sur vague, vers l'avant et vers l'arrière, sur les côtés quand l'envie l'en prenait. Elle ne s'avérait plus qu'un dessin raté, raturé, déchiré, noyé dans un seau d'eau froide ou bien jeté à la mer. Le sel attaquait ses paupières, une impression de picotement l'agressait au creux de son ventre et à hauteur de ses épaules. Puis, sans qu'elle ne réalise comment ou pourquoi, elle se sentit basculer vers l'avant et ses yeux s'ouvrirent en grand. Le voyage cessa tout aussitôt.

Les genins avaient définitivement déserté les lieux et il ne semblait plus avoir âme qui vive autour de son être. Sauf une. Une petite femme habillée d'un kimono serré à la taille et d'un bleu froid. Froid comme le vent. La chuunin la détailla un instant, ses rides paraissaient avoir fondu sous la lumière imperceptible de la lune qui apparaissait sur les tons chauds de la fin de la journée d'hiver, elle l'observait et ses lèvres s'entrouvraient pour faire part d'une voix posée, neutre, sans intonation particulière dans le fond :

"Alors ?"

"Je pense que j'ai mal réparti mon chakra, sensei. Je ne…"

"Tu t'en sortais très bien, Kyoku. Je veux juste connaitre tes impressions." coupa Kokoro tout aussi platoniquement.

Le silence demeura, la jeune fille la bouche ouverte, le temps vide de toute avancée. Ses doigts restaient entrelacés, plus d'une vingtaine de minutes qu'ils étaient ainsi, durant son moment d'application intense. L'Iwajin manquait soudainement de mots, elle n'avait pas clairement compris. Néanmoins, contrainte par le regard soutenu de son maitre, qui décollait de son rocher, et par sa propre impatience d'extérioriser toutes ces sensations qui l'avait parcourue, l'adolescente ne tarda pas à faire part à l'ancienne de ce que cette dernière désirait. Ses impressions.

"Je n'ai jamais ressenti pareilles sensations, si vous voulez tant savoir. Je me suis sentie déformée de tous les côtés, j'ai eu l'impression d'être modelée par… le vent !" déclara Kyoku telle une petite fille qui viendrait tout juste de découvrir un nouveau mot et une nouvelle entité. "J'ai eu la vague impression d'être ma propre victime, de me transporter moi-même dans un Genjutsu."

A ses paroles, Kokoro opina à nouveau du chef, une main sur la hanche, la seconde tenant fermement le rouleau couleur lavande dont l'embout rencontrait en toute gentillesse le menton de celle qui le mettait en mouvement. A toute évidence, celle-ci se confondait à ses réflexions.

"Continue, tu es sur la bonne voie."

"Quoi ?" s'enquit Kyoku, stupéfaite de sa réponse. "Mais… dites-moi ce que je fais de travers, au moins !"

"Tu as lu les consignes, tu as vu les schémas et je t'ai exposé le détail avant que nous sortions. Tu as toutes les cartes en mains, Kyoku."

"Dites-moi au moins comment user de ces cartes !" s'exaspéra la kunoichi qui finit par délacer ses doigts et par laisser pendre ses bras devant le volte-face de la vieille dont la blancheur de la chevelure narguait son regard empli de frustration.

Presqu'aussitôt, l'adolescente l'entendit rire, celle-ci amusée de sa situation en toute apparence. Cette ancêtre commençait à lui échauffer les oreilles avec ses rires aigres et ses expressions de supériorité, mais fallait-il croire qu'elle préférait la laisser mijoter et pointer ses défauts par ses propres moyens. Autant dire que la tâche serait ardue et prendrait du temps. L'Iwajin n'était jamais parvenue par le passé à développer une technique toute seule, elle avait toujours compté soit sur Doku, soit sur Kokoro. Malheureusement, cette fois son sensei la laissait dos au mur, au plutôt dos à la roche. Si elle souhaitait évoluer et progresser, Kyoku devrait résoudre son déficit par elle-même. Autant espérer de suite que le lendemain la vieille aurait changé d'avis et daignerait l'aider dans sa tâche.


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Kyoku Yamaneko
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MessageSujet: Re: Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo]   Un battement d'ailes... [Entrainement ~ Solo] EmptyMer 6 Mar - 14:10


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Assise sur son lit en tailleur, seule, absorbée par l'obscurité de la pièce close, Kyoku ressassait en boucle les paroles de son maitre, à la quête ininterrompue des erreurs qui avaient pu composé ses premiers essais. Encore et encore, la kunoichi avait retenté la technique suite au départ du professeur. Encore et encore, elle avait malaxé son chakra, pesé son poids dans chaque partie de son corps, équilibré, inspiré, expiré ; rien à faire, l'illusionniste obtenait toujours le même résultat, celui-ci se montrant à elle en étant étendu sur la raideur du sol. Décevant, à la conclusion de cette journée qui humait encore une légère effluve de détergeant.

Jamais le sommeil ne daignerait l'empoorter avec tant de doutes semant le trouble dans son esprit. Jamais. Alors, condamnée à l'insomnie tant que le problème ne serait pas réglé, ce fut d'une humeur résolue que l'Iwajin leva son postérieur du duvet qui recouvrait la bonne tenue de sa couche et s'avança en direction de la fenêtre. La lumière nocturne tenait le ciel en éveil, elle passait au-travers le filtre de ses tentures, léchant le plancher d'une douce teinte tamisée, elle l'attirait. D'un geste de main souple, semblant peureux de froisser le tissu qui la cachait du reste du monde, Kyoku se révéla à la lune. Autour de l'astre, scintillaient mille et une étoiles.

Loin d'être philosophe, loin de vouloir trouver réponse parmi les petites étincelles célestes à l'exemple mille fois démontré à travers les récits contés, l'adolescente ne recherchait qu'un peu d'inspiration, qu'un dessin subtil esquissé sur la toile noire, un dessin qui l'aiderait à améliorer cette nouvelle technique dont elle n'était en connaissance que depuis quelques heures de la méthode. Son côté perfectionniste l'y contraignait, l'encourageait, l'enchainait à ce demi-sommeil qui l'éloignait imperceptiblement d'une part du parfait conscient et lui interdisait cyniquement d'une autre le repos que ses yeux quémandaient, ceux-ci cernés par toute la fatigue amassée durant la journée, qui ne faisait que se rallonger. Affectées de toute la peine du monde, ses paupières particulièrement ankylosées par le manque de sommeil se rabaissaient sur les parcelles grises qui répondaient à la splendeur lunaire et qui coloraient les marées blanches dans lesquelles elles baignaient d'une étrange nostalgie. Nostalgie apparente, trompeuse, sans fond, ni forme. La kunoichi leurrait l'univers de sa mine triste et désolée, débordante d'émotions, dans l'espoir qu'il lui fasse cadeau d'un soupçon de compassion et lui montre le chemin de la sérénité.

Soudain, apparut ce petit morceau d'être et de vie. Cette manifestation si infime de l'existence qu'elle faillit passer inaperçue devant son regard évasé, trempé dans les cratères lointains de la lune et dans sa couleur poussiéreuse, pourtant si attrayante. Cet être de la nuit battait des ailes, et ceci à une telle allure qu'en compter les battements figurerait être impossible. Ce n'était même pas la peine de les énumérer par trois. Un, et deux, et l'on perdait déjà le compte, dépassé par l'énergie de l'insecte, par sa vivacité et son allure magnifique, une fois celle-ci détaillée par l'œil bienveillant de la lune. Il paraissait invincible à ses yeux embrumés par les nappes malveillantes du sommeil. Il se pavanait, la narguait, l'insecte. De ses minuscules ailes plissées et de ses yeux tout aussi ridicules coincés à proximité de ses antennes, si cela s'appelait ainsi. Il lui exposait ses atouts, sa vitesse, sa force, son énergie, et Kyoku lui répondait d'une grimace de plus en plus expressive, à la fois désenchantée et ravie.

Malgré sa petite taille, ce papillon de nuit ne craignait pas la lune dont il se fit l'obstacle à la lumière. Il comptait autant d'assurance et d'audace, au sein de son petit corps, que le village d'Iwa en son ensemble, comptant tous ses shinobis. Il ne s'effrayait de personne, et il était dommage que le monde l'ait conçu aussi fragile et qu'il ne lui permette pas de lutter contre la malveillance des éléments. Le vent, les tempêtes, les torrents, et ces prédateurs qui se cachaient là où personne ne pouvait les voir. Si la nature l'avait doté d'une telle vitesse et d'un tel courage, n'était-ce tout simplement pas pour lui permettre de conserver sa vie le plus longtemps possible ? Probablement. Cela semblait davantage évident lorsqu'on repérait la venue d'un prédateur au loin...

Kyoku ne quittait pas le petit être des yeux, analysant sa démarche, d'un œil neuf, comme si elle n'avait vu pareille créature auparavant. Sa curiosité la poussa même à ouvrir la fenêtre de sa chambre et à se pencher par-delà le châssis, juste pour suivre la fin du parcours de l'insecte qui se fondait dans la nuit. Bientôt, il n'en resta plus qu'un vague souvenir, la créature devenue invisible, l'esprit offert à toute sorte de divagation. La kunoichi demeura dans sa position un certain temps, une dizaine à une vingtaine de secondes, à guetter le profond néant, à sentir la bise se plaquer contre son dos et contre ses bras, par le biais de ses vêtements de nuit. Elle continuait d'analyser la démarche du papillon s'étant enfui. Elle continuait de suivre le mouvement souple et extrêmement rapide de ses ailes. Elle percevait l'impact du vent par-dessous leur voile, et ses yeux s'écarquillèrent, émerveillés par la nouvelle qui parvint jusqu'à son esprit. L'illusionniste venait de trouver la source de ses erreurs.

Il lui fallut deux jours pour exploiter au mieux sa découverte et pour se rendre à nouveau jusqu'à la maison en centre-ville de son maitre. Un voile d'incertitude recouvrait le ciel, ce matin-là. Sûrement allait-il pleuvoir dans l'après-midi. Toutefois, par une bouche qui fendait la caresse blanche, l'on percevait une éclaircie audacieuse et qui suffisait, à elle-seule, à éclairer le noyau du centre-ville. L'adolescente abordait tournant sur tournant, esquivant passant sur passant, jusqu'à devoir se baisser pour échapper à l'attaque d'un coup de poing qui ne lui était pas destiné : comme quoi, même entre villageois, quelques conflits n'étaient pas à omettre, bien que celui-ci ne parut pas avoir de suite. Dans les cinq minutes qui suivirent son départ, la jeune fille parvint enfin jusqu'à la doublefaçades de la vétéran et à localiser celle-ci à proximité, dans une petite aire toujours désertée en début de matinée. De là, le brouhaha de la ville ne paraissait que chimère, tant il s'avérait lointain.

"A voir ton empressement, tu as dû réussir à combler ces manques dont tu te plaignais." constata Kokoro aussitôt les salutations de rigueur effectuées.

"Tout à fait ! En réalité, je pensais que cette technique ne reposait que sur une disposition astucieuse du chakra, en omettant toutes les méthodes traditionnelles. Je n'avais pas compris que pour atteindre mes fins, il fallait que je contrôle également cette déformation de mon corps qui se produit quand j'installe mon Genjutsu. Toutefois, je me suis entrainée sur Doku à son retour de mission, hier après-midi, et j'ai fini par maitriser ce déficit."

"Ce pauvre Doku te sert toujours de cobaye ?"

"Il est entrainé pour être endurant, sensei !"

De plus, cette technique d'esquive n'occasionnait aucun dommage, alors pourquoi s'inquiéter du statut que la jeune fille accordait à son tuteur pour la finition de cette technique ? Pendant des heures, la spécialiste en Genjutsu avait invoqué ses effets perturbateurs, convoqué ses sens, son sens plus ou moins affiné de la détection. Sa patience avait été mise à rude épreuve, et ce simplement pour comprendre les mécanismes d'une technique d'illusion simple comme bonjour, une fois maitrisée. Des heures à dessiner et redessiner le dessin raté, à le tourner dans un sens, puis dans l'autre, pour enfin comprendre que son objectif se tenait droit devant elle et qu'elle devait y porter un regard attentif.

Après avoir décortiquer l'affreux engrenage, la kunoichi quémanda l'aide de son tuteur pour poursuivre son apprentissage de sa nouvelle tactique de fuite. Il avait d'abord marqué son désaccord, il revenait après tout d'une mission éprouvante, dont il n'avait le droit que de mentionner l'existence, et loin de lui l'idée de fournir le moindre effort supplémentaire. Tant mieux, Kyoku ne lui demandait que sa présence et un minimum d'attention de sa part ! Suite à quelques supplications de la part de la jeune fille, Doku ne put que céder à ses beaux yeux, non sans nombreuses réticences derrière néanmoins. Une fois la tâche "convaincre Doku" accomplie, la chuunin put faire œuvre de son travail, enchainant les mudras dont elle avait pris connaissance la veille sur le parchemin et qu'elle avait fini par mémoriser à force de les effectuer. Le résultat, néanmoins, attisa le rire du shinobi en face d'elle, elle l'avait épié d'un regard curieux; à toute évidence, seule une partie de son corps obéissait à l'ordre de son esprit et de son chakra, s'évaporant dans une nuée de papillons colorées, tandis que le reste de son corps demeurait immobile. Peut-être n'inspirait-elle pas correctement son chakra, peut-être n'était-elle pas assez concentrée, et pour s'en assurer elle recommença à nouveau : même résultat.

L'Iwajin, si désappointée par son perpétuel échec, s'était alors mise à la recherche d'une erreur aussi complexe que la formation des flocons de neige. Peut-être malaxait-elle trop rapidement son chakra. Peut-être trop lentement. Peut-être devait-elle adopté une certaine position. Peut-être devait-elle s'abstenir de regarder son vis-à-vis. Mille et une suppositions, et la réalité qui s'évertuait à demeurer évidente lui passait complètement sous le nez, à cause du tourment qui secouait son corps et qui l'empêchait de garder les yeux en face des trous. Doku s'était derechef imposé, accompagné de son empoignable logique qui voulut déceler le mystère d'un claquement de doigts, il lui eut indiqué d'un geste démonstratif de toute sa lassitude ironique le sommet de son front.

"Tout ton corps doit suivre, y compris ta tête." lui avait-il aussitôt cité, d'un air d'évidence. D'après lui, elle cherchait tant à bien doser son chakra qu'elle en avait oublié l'essentiel, la suite de son corps dans sa technique. Si celui-ci ne suivait pas le courant, il était certain qu'il ne résulterait rien de ses efforts. La seule solution dont la jeune fille disposait dans ce cas, était d'oublier un peu ses canaux de chakra et ses dérivés - elle connaissait par cœur leur parcours -, et de se laisser tout simplement porter par le vent.

Fière et plus sûre d'elle que jamais, Kyoku sourit à son maitre, dénouant ses bras pour les mettre en suspend des deux côtés de son corps.

"Vous voulez voir le résultat ?"

Kokoro n'eut qu'à garder le silence et à observer l'enthousiasme de son élève grossir à l'esquisse d'un sourire intrigué. Celle-ci se recula d'un pas ou deux sur la petite aire de la ville, désertée à l'aube du nouveau jour, l'éclaircie s'était atténuée, il se dégageait une agréable senteur de pain chaud. La kunoichi accomplit les mudras nécessaires à sa technique, sous l'œil attentif de la retraitée qui ne prenait plus la peine d'en mesurer la perfection, elle connaissait le talent de la chuunin. Sinon, pourquoi prendrait-elle encore la peine de lui accorder de son temps et de rechercher des parchemins dans sa réserve rien que pour son exclusif apprentissage ? Car Kyoku était effectivement sa seule élève. Car Kokoro avait toujours eu de grands espoirs pour cette petite fille que Doku lui avait présentée à une époque, celle où cette jeune femme pleine d'énergie n'osait pas même lever le regard sur sa figure ridée.

A la conclusion des mudras enchainés, une nuée de petites ailes bleues naquirent du corps de la jeune illusionniste, celui-ci doucement déformé par une brise invisible, quasi inexistante ce matin-là. Cependant, cette brise, Kyoku la sentait distinctement traverser son corps, corps bientôt immatériel, emporté, dérobé et dispersé à travers ces petits êtres merveilleux qui, d'un instant à un autre, prirent leur envol vers une destination que la vétéran ne pouvait que s'imaginer, imperceptible, indécelable, telle celle des véritables papillons quand le printemps poussait sur leurs ailes et les disséminait dans les quatre coins du village. Un sentiment de liberté éprit soudain l'Iwajin, elle s'éloignait à tire d'ailes et ne parut pas vouloir redescendre sur terre, jusqu'à qu'une force plus importante l'y attire irrémédiablement.

Pendant ce temps, sur l'aire abandonnée, Kokoro n'avait pas bougé. Un sourire fasciné s'était étiré sur ses lèvres fines. La fille des déserteurs de Kiri était douée, elle n'en avait jamais douté. Elle savait depuis bon nombre de temps que celle-ci parviendrait à maitriser cette technique sans son aide, bien qu'avec un peu plus de temps que nécessaire. La vieille le savait mais continuait de se taire. Un jour, Kyoku le devinerait d'elle-même. Après tout, elle était sa meilleure élève.


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