Rencontre au clair de lune. [PV Kekkõ Shin]

Deux longues semaines s'étaient écoulées depuis ma rencontre avec Nëssa-san et depuis lors, je n'avais plus entendu parler d'elle. Certes, j'avais à présent la claire et nette mission de la retrouver et d'établir le contact avec elle, mais ce n'était pas ça qui me triturait le plus l'esprit. A vrai dire, je désirais de moi même la revoir. J'avais envie d'en apprendre plus sur elle, mais avant tout, j'étais désireux de comprendre pourquoi m'avait-elle épargné. M'avait-elle sauvé la vie ? Avait-elle eu un contre-temps ? Peu importait la raison, je voulais juste savoir. Devais-je lui en être redevable ? En tout cas, c'était ce que je ressentais. Je brulais littéralement d'envie de la revoir. Non pas un sentiment amoureux, mais plutôt un appel de mon corps, une poussée du destin. Elle avait planté des graines en moi, volontairement ou involontairement, et ayant germées, elles réclamaient leur maîtresse. Au fond de moi, j'avais le sentiment qu'elle était mon avenir. C'était comme un coup de foudre, une chose qui se vivait mais ne s’expliquait pas. C'était immuable.

Je me remémorais chaque détail de cette rencontre et de l'affrontement bref qui en suivi. Son Meiton et ses flammes m'avaient ridiculisé. Certes, ce n'était pas un Katon classique, mais quand même ! J'avais une sainte horreur des flammes et de la chaleur. J'avais tout fait pour tenir tête à ces utilisateur de feu qui tournaient en dérision mon art et le sous-estimais. Avec mon niveau actuel, rares étaient les Katon qui pouvaient se targuer de faire fondre mes jutsu et pourtant, elle l'avait fait. En dépit de son art, elle dégageait une prestance certaine et particulière. Elle était belle et douce, tout comme sa voix, mais l'aura de puissance qui se dégageait d'elle était tout bonnement contradictoire. Elle était simplement d'un autre niveau, peut être même d'un autre monde, d'une autre époque. En plus, elle avait lu mes pensées en un seul contact... Elle était forte, très forte. Je n'avais peut être pas croisé plus fort qu'elle jusqu'à présent, en tout cas pas de Shinobi encore en vie. Les deux seuls qui me venaient à l'esprit étaient Pain et plus récemment, l'Edo Tensei de Madara-sama que j'avais eu l'honneur de croiser dans les vastes terrains de Konoha. Nëssa-san... J'avais bel et bien eu le coup de foudre. Elle me hantait. Il était évident que je devais la revoir, mais à quelles fins exceptées sentimentales ? Elle m'intriguait au plus haut degré. Qui était-elle ? Quelles étaient ses buts ? Que me voulait-elle exactement ? Autant de questions auxquelles j'attendais des réponses. Je souhaitais de tout cœur qu'elles trouvent réponse.

La nuit était là. Les étoiles illuminaient le ciel et la Lune, cet astre majestueux, les dominait tous. Elle avais la forme d'un croissant, le même que celui qu'on pouvait voir sur les dessins des jeunes enfants. Le temps était plutôt doux et il ne pleuvait pas. C'était une soirée des plus agréable. Vêtu d'un kimono féminin rose, mes longs cheveux noirs lâchés en cascade dans mon dos, j'avais marché paisiblement aux côtés de Kawaiinta. Nous étions arrivés dans cette fameuse clairière qui avait été témoin de mes combats et de ma rencontre avec l'utilisatrice des Ténèbres, deux semaines plus tôt, jour pour jour. La végétation semblait quelque peu marquée par les flammes qui avaient tentées de la dévorer, de nous dévorer, de me dévorer. Ma neige avait totalement disparu, celle-là même que j'avais créé pour essayer de sauver Dame Nature en dépit de ma propre personne. On entendait le bruit des animaux nocturnes et je fus soulagé et heureux de voir que comme pour Konoha, la nature avait repris ses droit, son cours habituel.

Allongés dans l'herbe fraiche de la clairière, Kawaiinta mon Kuchyose et moi, nous regardions les étoiles sans mot dire, savourant cet instant paisible. Enfin... Moi personnellement car elle, elle était aveugle depuis sa quatrième année de vie. Les temps changeaient et nous ne savions pas si nous aurions l'occasion de partager d'aussi agréables moments dans un avenir proche. La guerre était déclaré et je pouvais perdre la vie n'importe quand. Malgré tout, il était inhabituel de la voir aussi calme. Peut être était-ce dû au fait que je l'avais enfin invitée à dîner comme je le lui avais promis. Moi qui pensais qu'elle en profiterait pour essayer de me draguer à outrance, j'avais eu tout faux. Elle avait été calme, entièrement calme. On avait eu des discussions banales et elle avait agit comme une fille timide à son premier rancard. Premier rancard ? C'était donc ça ! J'étais son premier rendez-vous galant pour elle. Cette idée me tira une grimace. Si tel était sa pensée, j'étais bon pour des crises de jalousies plus poussées de sa part et elle allait officiellement me considérer comme son petit ami. J'allais prendre la parole, mais comme si elle avait lu mes pensées, elle me devança.

« Neh Yun-Yun ?

-Oui Kawaiinta-chan ?

-Je te remercie vraiment pour ce repas et cette soirée.

-Ce fut un réel plaisir pour moi Kawaiinta-chan. Tu es quelqu'un d'important pour moi et aux vues de tous ces bons moments qu'on a pu passer ensemble et tous les services que tu m'as rendu, je te devais au moins ça. Et puis c'était une promesse.

-Certainement... Mais en fait, vois-tu... C'est la première fois qu'un garçon m'invite à manger et me traite comme une égale. Tu es le premier à me traiter comme une amie et tu es mon premier réel ami. A part mon frère et Kagenta, mon cousin et le reste de la famille que tu connais, je n'ai pas d'amis. Je n'ai pas de succès auprès des nôtres... Même si tu ressembles à une fille, tu es vraiment le seul qui m'attire vraiment. J'ai conscience de la différence de nos races et que notre relation relève de l'impossible, mais je ne peux taire ces sentiments et ne le veux. Tout ceci me convient amplement. Pour moi, tu seras à jamais mon meilleur ami spécial...»

Elle avait adopté un ton posé, sérieux et mélancolique. Ces phrases n'avaient même pas été ponctuées de "Nyan". C'était assez inhabituel pour que je la prenne au sérieux et ne tente aucune note d'humour. J'avais détourné les yeux du ciel pour les poser sur elle lorsqu'elle avait fait sa longue tirade. Je ne savais que dire ni que faire. C'était la première fois que j'avais à faire face à ce genre de situation, je n'y étais pas préparé. Elle pivota sur elle même de façon à se retrouver à plat ventre, collée à moi, sur ma gauche. Elle approcha sa tête de la mienne et je me figeais. Je vis ses lèvres ou plutôt babines avancer. Je redoutais ce qui allait se produire et mes yeux se fermèrent. Un contact chaleureux sur la joue, humide, elle venait d'y déposer un tendre baiser. J'étais soulagé et plongeait mon regard dans son regard aveugle qui était fiché dans le mien. On aurait vraiment dit qu'elle me voyait.

"T'es le meilleur, t'es mon Yun-Yun rien qu'à moi, Nyan ! "

Elle sourit alors. Elle avait repris son entrain habituel. J'éclatais alors de mon rire cristallin que personne à part mes amis Kuchyose n'avait encore entendu. Je me redressais alors, m'asseyant donc sur l'herbe. Souriant de mon sourire le plus chaleureux et sincère et donc tout aussi rare, je me tournais vers elle.

«Tu es vraiment unique Kawaiinta-chan. Je suis heureux de te connaitre et c'est un véritable d'être ce genre de personne pour toi. Restons amis fidèles à jamais !»

Un sourire se dessina sur son visage félin et elle s'assit près de moi, me promettant que nous serions toujours amis, une larme coulant le long de sa joue. Sa queue battit nerveusement l'ait, faisant tinter sa grosse clochette qui y siégeait. Nous restâmes ainsi posés un long moment, sans mot dire de nouveau. Mon regard se perdit de nouveau dans le ciel. J'espérais sincèrement que Nëssa-san face une apparition. Kawaiinta tressaillit et me chuchota quelque chose de manière à ce que seul moi ne l'entende. Je sentais mon nécessaire à outils ninja sur ma cuisse, mes précieux, senbons ne me quittaient jamais. Je me demandais bien ce que nous apporterait la nuit cette fois-ci...

Spoiler:

« Hyougaki Yuki »