(+18) [Flashback] La lune sous la cascade

Cela faisait plusieurs mois que la demoiselle vivait en parfaite solitaire, malgré qu'elle soit toujours accompagnée de cet étrange tigre blanc. Ayant exterminé involontairement sa famille, la jeune et talentueuse kunoichi conservait religieusement le poids de ce lourd secret sur ses épaules, ne désirant pas qu'on la juge inutilement. Nëssa fuyait incontestablement cette triste réalité ; elle préférait demeurer seule et à l'abri de toutes ces guerres chiantes. Selon elle, c'était bien mieux de ne pas prendre part à tout ça. En plus, elle possédait quelques objectifs précis à accomplir. Pour sûr, la dernière héritière du clan Eikaeiën agissait d'une façon quasiment nombrilisme. La pauvre ne comprenait pas encore l'importance des autres personnes. Ne s'étant jamais trop approchée de l'être humain, la douce ignorait totalement les bénéfices que pouvait lui apporter une bonne relation saine d'esprit. À vrai dire, elle avait peur de cette nouveauté et craignait l'inconnu. Au fond, peut-être était-elle une femme timide ? Des amis ainsi que des amours, elle n'en possédait pas pour le moment. Du moins, c'était ce qu'elle croyait. Amitié, la ténébreuse ne connaissait même pas la définition propre de ce mot et pas plus celui de l'amour. Bref, elle appréciait certainement plusieurs personnes au sein de son entourage, mais elle ne s'en rendait tout simplement pas compte. Élevée au coeur de la guerre et des champs de bataille, les sentiments n'étaient pas une chose que l'on apprenait aux jeunes enfants. Les parents aimaient mieux leur apprendre comment manier un katana ou lancer des shurikens. En conclusion, Nëssa n'était rien d'autre qu'une banale victime de ce système trop dur. Si elle aurait eu la chance de naître dans un monde différent, sa psychologie ainsi que sa façon de voir la vie seraient très certainement différentes. Il ne s'agissait que d'une question d'apprentissage.

Des amis... Avait-elle vraiment de vrais amis sur qui compter, des confidents ou des compagnons ? Si oui, où se trouvaient-ils actuellement ? La beauté n'en savait pas plus, mais il y a quelques années, elle avait rencontré un homme à la chevelure rouge. La demoiselle s'entendait assez bien avec lui. Se pourrait-il qu'ils soient des amis ? Tant de questions pour des réponses encore inexistantes. De toute manière, la solitude ne tuait pas, enfin, pour l'instant. Ainsi, il n'y avait aucune raison qu'elle commence à dramatiser sur ce sujet fatidique. Finalement, ce fut sur ces songes que la discrète kunoichi se dirigea vers un lieu où elle pourrait enfin se ressourcer tranquillement. Son gros matou de Pépite la suivait de près. Il faisait toujours soleil, même si la nuit n'allait pas tarder à s'installer. Voilà une occasion en or ; celle de prendre une bonne douche en pleine nature. À cette heure, il n'y avait que très peu de chance qu'elle soit dérangée par un quelconque individu. En plus de cela, Nëssa était dotée d'un pouvoir sensoriel relativement puissant, alors impossible qu'elle s'adonner à être la malheureuse victime d'une stupide surprise.

Non loin de là, la belle remarqua une petite chute d'eau avec un bassin à ses pieds. Il s'agissait bel et bien de l'endroit idéal. Sans attendre les précieuses indications de sa maîtresse, la créature à la fourrure blanche plongea dans les profondeurs des abysses, pataugeant joyeusement. Un chat qui aime l'eau ; voici une chose plutôt rare. De son côté, la demoiselle en profitait pour retirer les minces bouts de tissus qui lui servaient de vêtements. Nëssa n'aimait pas se vêtir, car elle trouvait ça bien trop lourd. Les habits, ça piquait. Oui, c'était mieux d'être toute nue. De toute façon, elle n'avait pas honte de son corps, alors ce genre de chose faisait amplement son affaire. Concentrant son chakra sous ses pieds, la jeune femme marcha par-dessus la surface aqueuse, jusqu'à atteindre la mini cascade. La beauté ferma les paupières, tandis que le liquide tiède s'offrait le luxe de parcourir sa voluptueuse anatomie. Machinalement, la déesse commença elle-même à se caresser les cheveux, ce qui lui procura une intense sensation de bien-être et de relaxation.

Néanmoins, une présence vint taquiner son imagination. Elle l'avait repéré depuis longtemps, mais Nëssa ne s'en était pas spécialement inquiétée. Finalement, peut-être que la belle kunoichi désirait qu'un homme vienne lui tenir compagnie... «Tu vas rester planté là, à me regarder toute la soirée, ou tu préfères venir me rejoindre ? », dit-elle tout en faisant dos à l'invité. Attendant une quelconque réaction de sa part, la ténébreuse continua de se détendre. La présence de Tensai ne l'effrayait pas réellement, car elle le connaissait depuis quelque temps. Après tout, il s'agissait bien d'une des seules personnes capables de la comprendre.


...

En fait, Nëssa n'était pas venue ici seulement dans le but de se ressourcer. Elle avait effectivement d'autres objectifs derrière la tête, mais la présence du rouquin les perturbait, même si ce n'était sûrement pas dans ses intentions. En effet, elle désirait développer une toute nouvelle affinité : le suiton. À son avis, il n'y avait rien de mieux que de se mettre directement au sein d'un environnement propice afin d'apprendre à contrôler l'eau. Cela faisait déjà quelques journées que la belle s’entraînait à maîtriser ce pouvoir. Malheureusement, elle n'arrivait toujours pas à modeler une technique stable et précise. La kunoichi était une femme relativement talentueuse, mais l'eau ne s'avérait pas être son domaine de prédilection. Son défunt clan était particulièrement doué dans les jutsus du type katon et elle-même possédait cette affinité depuis sa tendre enfance. La pureté de l'eau était complètement à l'opposer des capacités de sa famille. À un tel point, que jamais elle n'avait connu une personne de son entourage, en faire usage. Pour sûr, son apprentissage représentait un réel défi à relever. La ténébreuse savait très bien que si elle réussissait à franchir ce tout nouveau cap, elle pourrait alors s'orienter vers des techniques beaucoup plus complexes à maîtriser.

D'un côté, la beauté enviait le prestige de son « ami » Tensai. Il s'agissait d'un homme assez craint et respecté. Il était beau, jeune et fort... Bon sang ! Elle se sentait tellement pitoyable comparativement à lui. D'autant plus qu'il semblait la dévorer du regard ; il aimait visiblement le spectacle qu'elle lui offrait en exclusivité. Qu'est-ce qu'il y avait de si magnifique chez elle ? À vrai dire, Nëssa ne comprenait pas encore le fait qu'un homme puisse apprécier une femme tout simplement à cause de l'aspect physique ou vice-versa. Sur le plan émotionnel, la demoiselle était bien pire qu'une enfant. Elle en ignorait beaucoup trop et était loin de se douter que son cher interlocuteur ressentait une quelconque attirance en son égard. « Une expérience gênante ? Je ne vois pas exactement où tu veux en venir... », affirma-t-elle en toute ignorance. Quiétude à bord, la belle continua de laver les parties de son corps sous la douche, loin de se soucier réellement de l'opinion que pouvait avoir son partenaire.

La beauté écoutait les paroles de son compagnon. Celui-ci parla de bien se tenir dans de telles conditions. Encore une fois, elle n'arrivait pas à saisir ces mots-là. Où voulait-il en venir ? Évidemment, Nëssa ne faisait toujours pas le lien... Bref, elle avait l'air d'une fille stupide et ne pouvait rien n'y faire, en espérant que Tensai ne se moquerait pas trop de sa petite personne. Finalement, peut-être qu'elle devrait aussi bien arrêter d'exposer ses méconnaissances à son interlocuteur. Sur ces songes, la belle ne répondit rien, jusqu'à tant que l'homme à la chevelure rouge lui expose ouvertement sa joie, celle de la revoir en excellente santé. La demoiselle sourit, puis se retourna afin de faire face au shinobi en train de caresser la fourrure de ce gros Pépite.

S'approchant lentement des deux personnages, la kunoichi marchait sur l'eau. Désormais, le maître du corps à corps pouvait entièrement contempler l'anatomie dénudée de la femme aux courbes absolument parfaites. « Fumer n'est pas bon pour la santé. », constata-t-elle tout simplement en stoppant sa marche lorsqu'elle fut devant Tensai. Au fond, peut-être qu'elle se faisait du souci pour cet homme, ou non. Impossible de lire clairement dans le creux de ses pensées, Nëssa était une personne assez énigmatique et instable, une personnalité difficile à cerner. Elle ne désirait pas malfaire et encore moins pencher vers le mauvais côté de la force. Toutefois, elle éprouvait vraiment du mal à effectuer de bons choix. La dernière du clan Eikaeiën aurait tellement voulu qu'on lui explique toutes ces choses, qu'on lui ouvre de nouveaux horizons, qu'on lui dise qu'elle comptait au moins pour une personne sur cette terre...


...

Soudain, la couleur de la peau du rouquin changea rapidement de teinte, adoptant un ton rougeâtre. Sur le coup, Nëssa pensa qu'il était malade et qu'il faisait de la fièvre, ce qui ne tarda pas à l'inquiéter. La belle était sur le point de lui demander s'il allait bien, mais il tira le gros matou de Pépite devant lui. Cette action vint semer un certain doute à l'intérieur de son esprit. En effet, elle commençait lentement à comprendre que sa nudité pouvait créer d'étranges sensations chez les autres personnes. D'un côté, elle se sentait coupable de l'état de son cher partenaire. Oui, car tout ce qui se passait actuellement était de sa faute. La kunoichi avait toujours une grande difficulté à faire le lien entre le bien et le mal, alors comment pouvait-elle éviter de gêner son entourage ? La jeune femme était âgée d'environ dix-huit années. Pourtant, elle avait constamment l'impression d'en savoir beaucoup moins que les autres filles de son âge. Cette histoire l'embêtait énormément, tellement qu'elle préférait autant que possible d'éviter les contacts humains.

Elle stoppa sa marche et fixa de son regard rouge comme le sang son Tensai, qui en profita pour se relever et lui faire face. Nëssa haussa les yeux vers l'homme, puis regarda son corps musclé. Elle trouvait que c'était plutôt agréable à l'oeil, mais la belle se demandait surtout comment pouvait faire son compagnon pour vivre dans une telle enveloppe corporelle assez imposante. La dernière survivante du clan Eikaeiën n'avait pas l'habitude de vivre ce genre de situation et elle n'avait jamais contemplé une musculature masculine d'aussi près. La jeune femme désirait le toucher, mais elle hésitait toujours à poser ce geste, de peur que son « ami » le prenne comme un quelconque affront. Il était donc normal qu'elle possède tous ces questionnements, il s'agissait bien sûr d'une étape importante pour son développement psychologique. « Je n'ai pas l'intention de devenir une personne différente... J'ai seulement envie d'être comprise et de me faire accepter pour ce que je suis. », murmura-t-elle tout doucement, décidant de lui exposer ses petites peurs. La ténébreuse ne connaissait pas la gêne et encore moins le magnifique sentiment que l'on nomme Amour, mais la peur ainsi que la souffrance étaient des choses dont elle savait absolument tout.

Nëssa sentit soudainement l'un des doigts de l'homme en dessous de son menton. Sans effort, sa tête se leva vers lui, puis vit le visage du rouquin s'approcher du sien. Ses lèvres, chaudes et réconfortantes, se collèrent contre son petit front. La demoiselle n'avait vraiment pas l'habitude qu'on lui accorde ce genre de geste aussi tendre. Tensai dit également de douces paroles qui sonnèrent relativement attentionnées aux oreilles de la beauté. Malheureusement, elle ne saisissait pas parfaitement le signification de celles-ci. Comment devait-elle le prendre ? « Tensai... Ce monde me fait si peur. J'ai l'impression de n'être qu'une simple coquille vide, alors que toi, tu es un homme fort et reconnu aux yeux de tous. Je ne sais même pas pourquoi tu décides de t'attarder sur une femme comme moi. », dit-elle en baissant lentement son regard. Son joli visage féérique adopta un air désolé. Nëssa était tout simplement déçue d'elle-même, du monstre qu'elle représentait.


...

La peur... Ce mot définissait si bien le type de personne qu'elle était. Il s'agissait effectivement de la chose qui l'empêchait de progresser réellement, le mur capable de stopper sa course. La belle en était complètement consciente. Oui, car à force d'y faire face, elle savait bien à quoi s'attendre. La peur, le seul sentiment dont elle connaissait parfaitement le définition. Sa vie se résultait-elle uniquement à ce genre d'abomination ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à ouvrir son esprit à de nouvelles expériences enrichissantes ? Possèdait-elle vraiment la chose que l'on appel un "coeur", au fond de sa poitrine ? Certes, la ténébreuse pouvait l'entendre battre et l'écouter. Néanmoins, elle avait constamment cette désagréable impression de n'être qu'une simple coquille vide...

« Tensai, euh...Tu... », bégaya-t-elle en sentant ses bras musclés s'enrouler autour de son frêle corps. Pour la première fois de toute son existence, elle sentit son coeur palpiter. La situation l'effrayait. La pauvre, elle n'avait pas conscience des bénéfices de toute cette affection. Nëssa ignorait totalement que le rouquin éprouvait de forts sentiments à son égard, n'ayant même pas la moindre idée du mal ou du bien qu'elle pouvait semer au sein de son esprit. Collée contre lui, la belle avait la chance de le toucher physiquement. Son corps était chaleureux et dégageait quelque chose de rassurant. La beauté désespérée avait tellement envie de croire en lui, de croire aux paroles qu'il venait de lui confier. La jeune femme à la chevelure de neige demeura silencieuse, profitant tout simplement de ce moment inoubliable. Tensai lui faisait découvrir des sensations inconnues, ne sachant pas nécessairement pourquoi était-il poussé à agir d'une telle façon.

Le gros matou blanc devait certainement se demander ce qui se passait chez les deux shinobis, à un tel point qu'il restait totalement immobile, les yeux grands ouverts. Il semblait hésiter à bouger ou peut-être cherchait-il une possible proie à surprendre, qui sait ? Après tout, cet animal était des plus imprévisible ; il pouvait clairement transformer le déroulement d'une rencontre en un chaos infernal. Pour l'instant, le risque que cela se produise s'avérait être particulièrement élevé. En effet, la bête ne possédait pas un comportement habituel... Heureusement, la future utilisatrice de l'affinité suiton gardait un oeil dessus, ne désirant pas que son cher Tensai se retrouve plongé dans une impasse assez troublante.

L'homme se retira lentement de la femme, ils se fixèrent sans arrêt. Aucun mot ne sortit de la fine bouche de la belle, elle regardait et essayait de faire un lien logique avec les paroles que Tensai lui confiait. Sa connaissance de la vie ainsi que sa philosophie l'impressionnait, jamais elle n'avait été capable de créer un tel constat en si peu de temps. M'enfin, peut-être qu'elle réfléchissait trop et qu'elle ne laissait pas assez parler son pauvre petit coeur. Un mince sourire se dessina sur ses fines lèvres rosées, tandis qu'elle déposa l'une de ses mains sur celle que son compagnon venait de placer sur sa joue. Quelque chose de fort, hein...

« Tu es la seule chose forte que je possède. Dois-je m'accrocher à toi ? », demanda-t-elle d'un air innocent. La belle ne le quittait pas du regard, elle semblait attendre une quelconque réponse ou réaction de sa part. Désormais, il n'y avait plus qu'Elle et Lui, plus rien n'était important...


...

We are so afraid of all the things unknown
We just flee into a dream that never comes true - - -

Devait-elle vraiment s'accrocher à cet homme ? Prennait-elle le risque de vivre une quelconque déception ? Et si Tensai perdait soudainement la vie lors d'un combat, que ferait-elle sans sa présence ? Qui la protègerait de tout ce mal et qui lui remonterait le moral afin qu'elle puisse continuer vers la bonne voie ? Après tout, la belle était une femme extrêmement seule. Elle ne se sentait pas spécialement mal à l'aise dans ce genre de situation. Vivre de tels changements au sein de son existence lui coûterait certainement très cher à la longue. En effet, Nëssa venait de développer un puissant kinjutsu ayant pour but de la rendre invulnérable aux conséquences de l'âge, une sorte d'immortalité. La beauté se destinait à mourir très vieille, voir jamais. Si elle s'attachait à de nouvelles personnes, la pauvre risquait bel et bien de les perdre, de ressentir une profonde tristesse. Désirait-elle réellement souffrir au prix de l'amour ? La chaleur qu'un autre être humain pouvait lui apporter, était-elle suffisamment armée pour pouvoir s'en passer ? Visiblement, la kunoichi au regard sanguin ne savait pas trop vers quel chemin s'orienter. Son coeur avait besoin d'un soutien de confiance, mais sa tête essayait de la persuader du contraire. Finalement, elle ignorait toujours si Tensai était bon ou pas pour elle-même.

La demoiselle ne se gênait pas à dévisager son cher ami. Elle ne pouvait pas cacher le fait qu'elle soit naturellement attirée par lui. Néanmoins, Nëssa n'arrivait pas établir un constat assez clair à son sujet, ne sachant pas exactement ce qu'elle ressentait à l'égard de cet homme. Peut-être qu'elle se trompait totalement à son sujet... Profitant de ses caresses, elle demeurait calme et silencieuse. Pendant quelques secondes à peine, ses yeux rouges dérivèrent vers une partie basse de l'anatomie de Tensai. La jeune femme y remarqua une chose plutôt étrange et encore inconnue. L'inculte se demandait bien de quoi il pouvait s'agir. Peut-être qu'il cachait un kunai à l'intérieur de son slip. Quelle idée ! Il fallait croire qu'on n'était jamais trop armé ! Bref, cette drôle de bosse l'intriguait pas mal. La belle envisagea même à la toucher à l'aide de son autre main libre. Malheureusement pour elle, son interlocuteur se retourna et reprit sa position initiale. Il paraissait un peu... troublé par la présence de la déesse aux courbes plus que généreuses.

Cédant à sa demande, la beauté s'assit à ses côtés, tout en prenant soin de jeter un petit coup d'oeil à ce gros matou de Pépite. Heureuse de constater qu'il ne semait pas encore le chaos, elle pouvait continuer de se relaxer tranquillement avec son charmant compagnon. Cependant, son attraction envers l'étrange chose restait toujours d'actualité. Discrètement, l'une de ses mains noyées sous l'eau alla se faufiler sur le truc. En y touchant, elle était capable de sentir que ça n'avait pas la forme d'une arme qu'elle connaissait, mais c'était quand même assez dur pour être plus qu'un simple organe. Ça piquait vraiment sa vilaine curiosité, loin de se douter des effets relativement agréables que cela pourrait procurer à son partenaire. « Mais... Qu'est-ce que tu caches là ? », demanda-t-elle en toute franchise. Ah, le corps des hommes ! Il s'agissait bien là d'un terrain totalement inconnu à ses yeux.


...

Too much thinking goes on at the cost of all our intuition
Our thoughts create reality
But we neglect to be ! - - -

La pauvre en oubliait presque les bonnes manières tellement que sa divine curiosité avait pris le dessus sur sa conscience. Ignorant complètement ce que Tensai pouvait ressentir, elle n'hésita pas à le toucher. Bon, il ne s'agissait pas d'un énorme tripotage, mais quand même... En ce moment précis, la belle ne pensait qu'à enrichir le fruit de sa connaissance personnelle, n'envisageant pas spécialement la réaction de la victime de sa stupidité. Nëssa ne désirait pas lui faire de mal, malgré qu'elle l'aperçoive seulement comme un sujet d'expérience à analyser de fond en comble. Si ça l'énervait tant que cela, il n'avait qu'à quitter les lieux ou bien l'avertir. D'ailleurs, c'était exactement ce genre de chose qui venait de se produire. L'homme à la chevelure rouge bougea assez rapidement afin d'aller s'adosser un peu plus loin d'elle. À la fois surprise et abasourdie par ce mouvement imprévu, la beauté ne sut pas vraiment quoi lui dire. Demander pardon ? Ouais, présenter des excuses à Tensai serait peut-être une chose nécessaire. La jeune femme ne souhaitait pas que son fantôme de relation avec le rouquin se plante sauvagement à cause de sa maladresse. Elle était même prête à devenir meilleure et à réaliser plusieurs efforts afin qu'il ne la laisse pas seule au monde. Sans nécessairement s'en rendre compte, la belle avait véritablement besoin d'une personne comme ça au sein de sa triste vie. Si un jour il partait, ce serait très certainement une pure catastrophe. Maintenant, la kunoichi regrettait son geste ainsi que son attitude particulièrement anormale et elle se jura intérieurement de ne plus poser la patte dessus sans obtenir l'approbation de son légitime propriétaire. Au fond, tout ce qu'elle voulait, c'était d'apprendre à le connaître. Désirant chasser ces affreuses zones d'ombre au coeur de son esprit, la demoiselle n'avait pas toujours le choix de passer outre les limites.

Toutefois, Tensai lui expliquait tout de même l'utilité de cette étrange chose, disant que ça servait à concevoir des enfants. Sur le coup, la belle eut réellement du mal à la croire. Comment une si petite chose pouvait-elle donner la vie ? Malheureusement, les parents de Nëssa n'avaient jamais été précis à ce sujet. Ils préféraient plutôt esquiver ce thème. Tout compte fait, elle ne savait pas trop d'où elle venait exactement. Selon elle, les bébés tombaient du ciel, poussaient dans la terre d'un jardin pour ensuite être vendus sur les comptoirs de certaines boutiques spécialisées ou naissaient à partir d'un oeuf pondu par une poule. Bref, la pauvre ne s'était pas vraiment attardée sur cette question par le passé. Désormais, elle semblait le regretter, car elle ne savait pas précisément de quoi parlait son cher interlocuteur. La kunoichi aurait tellement voulu avoir une conversation constructive avec son « ami », mais elle ne pouvait pas camoufler son ignorance, le mensonge n'étant pas encore son domaine de prédilection. Après tout, la seule chose qui comptait à ses yeux, c'était le gain de puissance et de savoir. Les autres éléments de la vie courante se situaient souvent en bas de sa longue liste interminable. « Des bébés ? Explique-moi comment on peut faire ! », dit-elle avec un certain enthousiasme, excitée de savoir plus en détail comment un être humain pouvait créer la vie. À l'instant, Pépite haussa également le regard en directement du maître du combat en corps à corps, n'hésitant pas à le fixer directement, comme s'il attendait avec impatience une quelconque réponse de sa part.

Cependant, la belle se rendit rapidement compte d'un truc. En effet, ses précédents regrets remontèrent soudainement à la surface de son esprit. La question qu'elle venait de poser était sûrement embarrassante pour son interlocuteur. La belle se devait de rectifier cela en lui présentant des excuses. « Désolée... Tu n'es pas obligé de me répondre. Je ne veux pas te gêner et encore moins t'imposer mon ignorance. Je... Je peux partir si tu veux te reposer tranquillement. », termina-t-elle en baissant la tête. En ce moment, Nëssa avait réellement l'impression de représenter un poids aux yeux du grand shinobi et il s'agissait d'une sensation relativement désagréable. Finalement, elle aurait dû se taire depuis le début de cette rencontre.


...

Better, faster
We must return to the laws of the nature
Free ourselves from madness - - -

Croyant malfaire, la demoiselle était prête à quitter les lieux afin de laisser le jeune homme tranquille. Après tout, il était sûrement venu ici pour se reposer, la présence de la belle perturbait certainement son plan d'affaires. Ainsi, elle pensait à partir avec son gros matou de Pépite. Certes, Nëssa appréciait bien son compagnon, mais pas de là à ressentir quelque chose d'extrêmement profond à son égard. Oui, elle le prenait plus comme un bon ami, sans rien de plus. La ténébreuse savait désormais à peine la signification du mot « amitié » et elle se doutait déjà qu'elle pouvait compter sur le rouquin. Elle ignorait s'il cette histoire allait aller plus loin ou non. Malheureusement pour Tensai, la beauté aux pupilles sanguines n'était pas prête à s'attacher à une autre personne. La pauvre ne possédait pas encore la capacité d'offrir de l'amour à quiconque. Elle n'avait tout simplement pas cette mystérieuse flamme qui hantait le coeur des individus amoureux. Le maître du taijutsu sera-t-il vraiment capable de la faire naître ou était déjà sans espoir ? Pour sûr, la jeune femme n'envisageait pas une telle chose ; elle n'y prenait même pas le temps d'y songer une seule seconde. Son ignorance était bien trop grande. La belle avait grandement besoin d'apprendre, mais pour y arriver, elle devait impérativement apprendre à ressentir ses sentiments et également ceux de son fantôme d'entourage. Cruelle vie !

Soudain, son ami vint se coller d'un mouvement rapide contre elle. Sur le coup, elle sursauta, n'ayant pas nécessairement l'habitude de ce genre de chose. Néanmoins, il fallait avouer qu'il s'agissait d'une expérience particulièrement agréable. Le corps de l'homme était chaud et réconfortant. Sa musculature, douce et parfaite, donnait réellement l'impression d'être de confortables coussins. Oh, comme ça devait être une expérience agréable de dormir collée contre lui ! Maintenant, elle comprenait pourquoi ses défunts parents roupillaient dans le même lit ; c'était sûrement pour obtenir cette fameuse chaleur humaine. Bref, la belle fut interrompue dans ses propos et Tensai prit rapidement la parole en lui affirmant qu'elle ne devait pas s'excuser. Le fixant droit dans les yeux, la dernière survivante du clan Eikaeiën conservait docilement le silence, tandis que son interlocuteur en profita afin de prendre quelques distances. D'ailleurs, la kunoichi avait ressenti l'organe mâle de l'homme contre elle... C'était véritablement une chose étrange et cela l'intriguait beaucoup. À vrai dire, Nëssa était comme une petite fille devant une magnifique surprise.

Lorsque Tensai lança sa pipe en direction de Pépite, le gros chat ouvrit promptement la gueule et l'avala tout crue. Visiblement, le puissant fuinjutsu avait un petit creux. Il semblait être prêt à tout se mettre sous la dent, incluant un truc pour fumer. Le pauvre, il ne devait pas trouver ça très délicieux. « Hum... Ça me parait assez simple. C'est plutôt dommage, je m'attendais à quelque chose d'un peu plus magique. Créer la vie ne devrait pas être une chose aussi banale, tu ne crois pas ? Affirma-t-elle en toute insouciance devant cette réalité relativement étrange, puis elle reprit : Ce monde me déçoit de jour en jour. Plus j'apprends et plus je constate qu'il n'y a pas de place pour nos rêves. Nous sommes constamment envahis par notre douloureux passé. Jamais on ne pourra s'en sortir. », termina-t-elle, à la fois triste et déçue. Nëssa ne connaissait pas le véritable amour et encore moins ce que l'on pouvait nommer la passion. Toutefois, la souffrance ne cessait pas de la hanter, car elle rêvait tout simplement d'un monde meilleur, un endroit où ses rêves deviendraient enfin véridiques.


...

Le gros félin à la fourrure blanche remarqua l'expression faciale du rouquin expert en taijutsu. Peut-être en avait-il trop fait ? En effet, Pépite était une créature réellement bizarre, car il était l'un des rares jutsu à être capable de ressentir de quelconques sentiments. Malgré qu'il soit souvent joueur et apte à la rigolade, le tigre pouvait également éprouver la culpabilité lorsqu'il faisait des conneries. Certes, il avait parfois du mal à différencier les deux mondes, mais Nëssa y travaillait très fort afin de parvenir à le dompter et à lui faire prendre conscience de plusieurs éléments de la vie de tous les jours. Après tout, cette puissante technique était toujours dans une sorte de phase de développement. De jour en jour, sa maîtresse faisait de son mieux pour l'améliorer et y ajouter de petits extras. Il s'agissait bien là d'un sujet d'expérience, un genre de prototype vivant pouvant constamment progresser vers le futur. Sans nécessairement s'en rendre compte, la belle venait de créer un véritable joyau. Aucun shinobi n'avait réussi à réaliser une telle prouesse. Finalement, Nëssa n'était peut-être pas aussi merdique qu'elle ne le croyait. Les émotions ne s'avéraient pas être son véritable point fort, mais elle pouvait se vanter d'avoir la capacité de les donner à d'autres choses vivantes.

D'ailleurs, elle possédait déjà un excellent exemple devant elle, en ce moment même. Tensai ne résistait pas à sa simple présence. Bizarrement, elle le savait au plus profond de son coeur, malgré le fait qu'elle ignorait totalement les notions de l'amour ainsi que de l'attachement. Comment ? Ça devait sûrement être son instinct féminin qui se mettait désespérément en route. Depuis sa naissance, Nëssa était dotée de capacités sensorielles relativement étranges et puissantes. Capable de ressentir les autres individus, elle pouvait également saisir leurs sentiments. Ne sachant pas si c'était vraiment lié à ce pouvoir ou non, la beauté arrivait à lire dans le coeur des humains. Malheureusement, elle n'avait jamais su en déchiffrer le réel sens. Finalement, la belle n'était peut-être pas faite pour ce genre de chose... Pour l'instant, elle percevait plutôt ce monde comme une expérience scientifique. Devait-on voir la vie comme une sorte de jeu ?

Les rêves, ses rêves ? Tensai pouvait-il vraiment transformer les rêves les plus précieux de la belle en réalité ? En tout cas, il le désirait selon ses dires. Il fallait s'imaginer qu'il s'agissait déjà d'un bon début. Néanmoins, avait-il raison de s'attacher à la jeune femme au regard sanguin ? En effet, elle n'était pas une personne comme les autres. « Tensai... Tu as absolument raison lorsque tu affirmes que je suis "étrange". Je... hésita-t-elle en cherchant bien ses mots afin de ne pas trop choquer son interlocuteur. Nëssa n'était vraiment pas commune aux autres kunoichi, car elle possédait un don spécial, un pouvoir extrêmement convoité. À un tel point que l'on pourrait facilement la définir de Déesse, d'entité supérieure ou encore de démon directement sorti de l'enfer. Tu sais... Les femmes sont comme de jolies fleurs. Lorsqu'elles sont jeunes, elles représentent la beauté ainsi que la perfection. Toutefois, un jour ou l'autre, ces fleurs finiront pas vieillir. Inéluctablement, elles seront métamorphosées en une chose laide et hideuse. Le règne de ces fleurs n'aura été qu'éphémère et l'histoire finira par les effacer complètement. Elle marqua une courte pause, dressant son regard dans celui de son Tensai avant de reprendre. Mais cela ne m'arrivera pas ; je ne suis pas une "humaine". Nëssa cherchait toujours ses paroles. Pourquoi était-ce si compliqué de lui dévoiler tout cela ? Avait-elle honte d'être si différente ? Avait-elle peur que la seule et unique personne soi-disant importante à ses yeux ne l'accepte pas à cause de sa vraie nature ? Je ne vais jamais m'éteindre. », finit-elle en allant déposer ses deux mains sur le torse parfaitement musclé du jeune homme, lui offrant un certain réconfort.

Pendant ce temps, Pépite remonta à la surface, posant les pattes sur la terre ferme. D'un coup sec, il recracha la pipe de Tensai. Décidément, il n'avait vraiment pas envie de la garder à l'intérieur de son petit ventre. C'était compréhensible, car dévorer ce genre d'objet ne devait sûrement pas être une expérience des plus agréables. Malgré les révélations-chocs de la belle ténébreuse, la bête savait toujours y introduire quelques moments cocasses, cela faisait partit de son charme. «Je ne te l'ai jamais dit, parce que tu es important pour moi, enfin je pense que c'est ça. J'ai peur que tu me rejettes et que tu penses que je ne suis rien d'autre qu'un monstre. D'un côté, tu aurais raison de le croire. J'ai exterminé mon clan, je vis seule et je ne possède pas le sens de l'amour. Personne ne m'a jamais comprise... Mais je ne veux pas te perdre, Tensai. Des larmes se mirent à couler de ses yeux, témoignant clairement le niveau actuel de sa douleur. Ses sentiments étaient en train d'exploser, tout cela à cause de la peur. Ne m'abandonne pas. »


...

Après avoir régurgité l'étrange appareil buccal de l'expert du taijutsu, l'animal à l'appétit sans fin commença à éprouver une fatigue intense et soudaine. C'était sûrement toute cette agitation qi avait eu le don de l'épuiser. Le pauvre Pépite, matou de naissance, l'énergie et l'effort ne devaient pas être ses points dominants. Pour sûr, la créature spectrale se coucha sur l'herbe fraiche. Observant la scène sous la lune tombante, la puissante technique de fuinjutsu semblait se reposer, tout simplement. Néanmoins, personne ne pouvait réellement savoir ce qui se manigançait à l'intérieur de son esprit félin. À quoi pensait-il exactement ? S'agissait-il d'une bête exceptionnellement intelligente ou n'avait rien de vraiment pertinent dans la bouille ? La dernière survivante du clan Eikaeiën y travaillait toujours très fort. Jamais elle n'aurait pu croire que déchiffrer son propre jutsu serait une expérience aussi complexe que cela. Sans le désirer, la demoiselle avait créé une véritable oeuvre d'art et peut-être que certaines réponses à ses nombreuses interrogations se dénichaient au sein de ce Pépite. En effet, elle croyait en cet animal, enfin à ce jutsu plutôt, car elle y avait mis beaucoup de temps. Elle ne souhaitait surtout pas que tous ses efforts ne servent à rien.

D'ailleurs, la belle venait tout justement de déballer son sac à son cher Tensai, lui avouant indirectement qu'elle n'était pas comme les autres représentantes de la gente féminine. La beauté ne vieillissait pas - du moins, physiquement - et se condamnait à rester éternellement sur cette maudite terre. Toutefois, il ne s'agissait que de son simple et banal choix, une vocation quelconque. Nëssa désirait être une immortelle et elle en était devenue une en un temps record. Malheureusement, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir de la tristesse. Malgré sa longévité quasiment divine, la kunoichi avait peur de ne jamais être dans la possibilité de mettre au monde ses rêves les plus précieux. Collé contre le corps parfait de la jeune femme, l'homme ne tarda pas à essuyer ses fines larmes, ne manquant pas de la rassurer en lui disant qu'elle n'était pas si horrible que ça. Quel soulagement ! La belle avait enfin l'impression que quelqu'un pouvait partager son point de vue. Un sourire se dessina sur ses douces lèvres rosées ; elle avait envie de montrer sa gratitude. Finalement, elle arrivait à comprendre la valeur que possédait Tensai à ses yeux. Désormais, la ténébreuse savait qu'il était un excellent confident, voire plus encore. Néanmoins, un vilain doute persistait au fond de son vaste esprit. Devait-elle tout lui dévoiler ? Bon, après tout, elle ne possédait rien à prendre, à part l'amour que ressentait le rouquin envers sa personne. Tant pis, si elle était trop ridicule, il n'avait qu'à se foutre de sa gueule. Trainant un lourd et douloureux passé derrière elle, Nëssa connaissait des situations bien plus dramatiques que ce genre de truc.

La demoiselle avait de nombreux rêves en tête de liste, mais il ne s'agissait seulement que de petites futilités dont elle pourrait facilement se passer. En effet, la belle n'arrivait pas encore à cerner ses véritables objectifs. Lorsque son interlocuteur à la chevelure rouge lui posa inéluctablement la question, la pauvre ne sut pas quoi répondre dans l'immédiat. Nëssa avait peur qu'il se moque d'elle ou bien qu'il trouve sa mentalité totalement ridicule. Au fond, elle le connaissait encore très mal. En plus de cela, la beauté était une femme assez timide sur le point psychologique, n'osant rarement réaliser le premier pas. « Mon rêve le plus cher ? Hum... C'est plutôt une bonne question. Ça doit être la paix dans le monde ou une connerie du genre, car ces guerres interminables m'énervent tellement. Mais sur le plan personnel, j'aimerai bien revoir ma défunte famille, surtout mon grand frère avec qui j'ai grandi. Il me manque cruellement. Elle marqua une courte pause entre son dialogue. Une fois de plus, Nëssa devait chercher ses mots. Elle craignait bien trop de dire n'importe quoi, effectivement, son prochain sujet risquait d'être légèrement plus délicat à prononcer. Cependant, la seule chose que je souhaite, en ce moment, c'est de me débarrasser de ce maudit mal de dos. », dit-elle d'une voix cristalline.

Depuis son adolescence, la belle souffrait d'un atroce mal de dos. Le pire dans toute cette histoire, c'était qu'elle en ignorait la cause exacte, écartant le fait que sa poitrine était tellement gigantesque qu'aucun soutif n'arrivait à bien lui faire. Décidément, la nature pouvait bien être disproportionnée. « Et toi Tensai, c'est quoi ton rêve le plus cher ? », termina-t-elle, les yeux rivés vers ceux du rouquin.


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De plus en plus, Nëssa se rendait compte de son importance en ce bas monde. Elle avait beau penser qu'elle n'était rien d'autre qu'un horrible monstre et que sa vie ne valait absolument rien, mais jamais la belle ne s'était doutée que sa personne comptait chèrement aux yeux d'une autre. L'assassin de la lignée des Eikaeiën pouvait donc être une femme aimée. Son ignorance, son étrangeté et ses petites piques étaient peut-être des éléments de taille pour rendre un homme fou d'elle. Pour sûr, la kunoichi ne possédait pas une grande assurance dans la matière, voyant les choses comme une expérience sans réelle valeur. Néanmoins, il ne s'agissait que d'une psychologie éphémère. Oui, car à force de recevoir de l'amour, de l'attention ainsi que de la compréhension, la belle risquait certainement de « changer » sur le plan émotionnel. Du moins, elle allait comprendre un peu plus ce que son existence avait à lui offrir. En ce comportant d'une telle manière, la ténébreuse manquait de belles choses, toute la magie d'une existence lui passerait sûrement sous le nez sans même qu'elle s'en rende moindrement compte. En effet, il fallait que Nëssa commence à songer à son futur. Souhaitait-elle continuer à mener ce train de vie en solitaire ? Voulait-elle mourir de folie en étant une femme seule ? Désirait-elle intégrer des partenaires de confiance au sein de son cheminement personnel ? Comment allait-elle choisir le déroulement de son destin ?

Finalement, Tensai était-il la solution à toutes ses interrogations ? En tout cas, il semblait prendre beaucoup d'assurance face à elle. Du coup, Nëssa n'arrivait pas à très bien cerner son interlocuteur à la chevelure de feu. Peut-être qu'il s'amusait à jouer l'acteur et qu'elle essayait de profiter de la beauté au corps de déesse. S'il y avait une chose que la jeune femme avait apprise lors de son apprentissage afin de devenir une shinobi, c'était bien de savoir se méfier de l'autre en tout temps. On ne savait jamais trop ce que pouvait manigancer l'autre personne en face. Il était effectivement facile de jouer l'acteur, de coincer notre interlocuteur dans son petit jeu... À vrai dire, la demoiselle ne connaissait que trop bien ce genre de situation, elle-même en faisait aussi régulièrement usage. Toutefois, son instinct lui murmurait qu'elle pouvait accorder sa confiance au maître du corps à corps. Ils étaient « amis » depuis plusieurs années déjà. S'il avait voulu la tuer ou encore lui faire du mal, il l'aurait certainement fait bien avant cela. Putain ! Se reposer dans ce maudit monde était une tâche tellement difficile. On ne savait jamais ce qui se traquait à l'intérieur des ombres. N'importe qui pouvait subir une attaque, à n'importe quel instant. Malheureusement, cette triste réalité était presque en train de faire devenir paranoïaque la belle qui ne savait plus vraiment où mettre la tête en ce moment.

« Tu veux me rendre heureuse ? Premièrement, je ne connais même pas la signification de ce mot. J'espère que tu sais au moins que ce ne sera pas une tâche facile. », murmura-t-elle, les yeux ronds, sachant très bien que son interlocuteur se lançait au coeur d'une mission impossible pour le commun des mortels. Décidément, même Nëssa paraissait avoir oublié son futile espoir de devenir un jour heureuse. Dans ce monde, il y avait beaucoup trop de souffrance. Comment pouvait-elle sourire tout en ayant conscience que d'autres personnes sur cette planète éprouvaient de la douleur. Pour elle, ce comportement était totalement inconcevable ! Afin de devenir « heureuse », la belle devait éliminer tout le négatif et le transformer en positif. Il s'agissait d'une tâche hautement compliquée à réaliser. Si la belle désirait y parvenir, elle devait travailler fort pour devenir une femme plus puissante et plus influente. La demoiselle devait également se lier avec des partenaires de confiances qui partageraient des idéaux semblables. Au fond, l'héritière du clan Eikaeiën savait qu'elle n'était pas la seule à vouloir une paix durable.

Tout à coup, l'homme se positionna derrière la belle, profitant du moment pour la faire pencher vers l'avant. Elle ne comprenait pas vraiment la situation qui se présentait. Devait-elle prendre cela pour une attaque ou encore il s'agissait d'une tout autre chose ? « Ah... Je me disais aussi qu'ils étaient anormaux. Toutes les autres femmes en ont des biens plus petits que les miens. Maintenant, je comprends pourquoi. Constata-t-elle, tout simplement. Pour la suite des procédures, elle se laissa faire par toucher divin bel Apollon, sous le regard intrigué de Pépite qui avait de plus en plus envie de se joindre à la fête. Mhm... Tensai. C'est quoi tout ça ? Me caches-tu quelque chose ? Elle poussa de tant à autre quelques gémissements. À la place de la relaxer, ce massage provoqua plutôt l'effet inverse sur sa personne. Cela avait tendance à l'exciter. La demoiselle ferma les yeux, profitant de ce moment unique pour créer le vide à au sein de son esprit. Tout était parfait, jusqu'à tant qu'il stoppe ses doux mouvements afin de lui demander son humble avis. Tensai... Pourquoi tu t'arrêtes comme ça ? », répondit-elle, d'une voix à la fois envoutée et suave, témoignant parfaitement de son degré de satisfaction actuel.


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Nëssa qualifiait cette situation d'étrange, car jamais elle n'avait ressenti de telles sensations physiques. La belle ignorait que son corps pouvait également lui procurer une certaine source d'extase. En fait, une enveloppe charnelle ne servait pas seulement à encaisser de violents coups ; il s'agissait aussi d'un efficace conducteur de plaisir. Malheureusement pour elle, la demoiselle n'avait pas encore eu d'expériences en solitaire. Bon, par le passé, elle avait piégé ses deux parents en train de faire des trucs pas très catholiques ainsi que son frère devant des images de femmes nues, mais jamais elle ne s'était posée plus de questions. Était-il possible que l'homme à la chevelure rouge soit de la même espèce que son défunt grand frère ? Sur le coup, la belle ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait à l'instant. Tout ce plaisir, était-ce une chose normale ou bien il s'agissait encore de l'une de ses multiples bizarreries propres à elle-même ? Et si quelqu'un les regardait ? Et si un shinobi s'apprêtait à les attaquer en douce ? Non, impossible. La beauté ne ressentait aucune présence suspectes dans les environs. En fait, elle ne faisait que paranoïer mentalement. Après tout, elle était une ninja, dès sa naissance. Ses sensei et ses supérieurs lui avaient appris à toujours se méfier des autres personnes au sein de son entourage, à constamment demeurer sur ses gardes, car l'ennemi pouvait se cacher à n'importe quel endroit. Néanmoins, il fallait un jour revenir sur la terre ferme. Qui en ce bas monde lui vouait du mal ? Personne !

Heureusement, il était inutile d'y aller par quatre chemins. La belle devait impérativement faire le vide de son esprit afin de profiter pleinement de ce moment unique. L'occasion semblait si près de lui passer entre les doigts, il serait stupide de jouer l'idiote. Nëssa concevait enfin à se comporter en femme adulte. De toute façon, un mâle, c'était fait pour plaire à une femelle et vice-versa. Toutefois, la ténébreuse éprouvait encore du mal à tirer avantage de la situation, ignorant si elle devait aussi le toucher ou rester ainsi à profiter. La dernière survivante du clan Eikaeiën manquait cruellement d'expérience dans la matière. Elle ne savait même pas les notions théoriques les plus basiques ! En plus, c'était Tensai qui lui avait enseigné comment créer la vie, faire des bébés. Bon sang ! Comment pouvait-elle cacher sa honte ? Devait-elle en avoir ou était-ce normal pour une fille de sa « carrure » ? La légende du taijutsu arrivait-il vraiment à la comprendre au fin fond de son coeur ? Si c'était le cas, alors pourquoi se lancait-il dans l'expérimentation d'une telle manœuvre ? D'un côté, la demoiselle n'agissait pas d'une meilleure façon. Elle était clairement en train de profiter de ce divin massage. Certes, cela la troublait intérieurement, mais son corps en demandait toujours plus. Encore et encore, le toucher fantasmagorique de Tensai se faisait désirer sur les voluptueuses courbes de Nëssa.

« Tensai... Tensai... Tensai... » Elle ne pouvait pas s'empêcher de gémir ce prénom si magique, à de nombreuses reprises. Désormais, s'arrêter était devenu une tâche totalement impossible.Nëssa embarquait machinalement au sein de ce petit jeu vicieux. Elle ne pensait plus à rien, sa tête était complètement vidée, ses peurs semblaient s'être volatilisées comme par miracle et au diable ce gros matou de Pépite. Maintenant, il n'y avait que Lui et Elle. Au moment où l'homme créa une sorte de pulsion vers son bas ventre, la jeune femme poussa un gémissement intense et plutôt inhabituel, puis colla ses parfaites petites fesses sur le membre en érection de son masseur. Visiblement, elle trouvait ça assez agréable de ressentir cette chose contre elle.


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Peu à peu, son imagination se vidait. Ses craintes, ses doutes, ses interrogations ainsi que ses gênes les plus idiotes se volatilisèrent en un instant. La belle apprenait tout simplement à profiter de ce moment magique, à goûter aux plaisirs uniques que la vie pouvait lui réserver. Finalement, peut-être que ce monde n'était pas seulement fait de vices et de personnes lui voulant du mal. Était-ce vraiment possible de profiter de bonnes choses ? Était-ce malsain de se livrer à de tels plaisirs ? Puis, le sentiment de l'amour arriva à l'intérieur de son crâne. De l'amour, en avait-il entre ces deux personnages ? Au fond, il ne s'agissait peut-être qu'un coup de tête ou d'une simple affection, un banal désir de se sentir proche d'une autre personne humaine. En ce moment, il était tellement difficile de pouvoir lire dans leurs sentiments respectifs. Que ressentait Nëssa ? Que ressentait Tensai ? Impossible de bien savoir.

Le gros matou observait la scène, couché sur le bord du plan d'eau. Fixant sa chère maîtresse et le grand homme, la créature spectrale tourna à quelques reprises la tête sur les côtés. Pépite semblait vouloir s'approcher davantage de la scène afin d'établir un meilleur constat de la situation. Le félin à la fourrure blanche éprouvait le pressant besoin de comprendre l'étrange comportement de sa douce compagne de vie. Après tout, il n'était pas vraiment habitué de voir Nëssa se faire tripoter par une personne (autre que lui-même) et cela avait tendance à l'inquiéter quelque peu. Malheureusement pour le chaton, les divers gémissements de la belle l'interrompirent au sein de sa démarche. La puissante technique de fuinjutsu recula de quelques pas, continuant d'observer la scène avec un certain doute incrusté dans son regard de prédateur. Et si sa maîtresse souffrait ? Et si cet homme pouvait lui faire du mal ? Devait-il intervenir au risque de commettre l'irréparable ? Pour sûr, Pépite ne quittait pas de l'oeil la scène, ne désirant pas manquer un seul détail de l'action qui se produisait actuellement.

La beauté à la chevelure blanche ne semblait plus être capable de contrôler les signaux que son joli corps lui envoyait. Nëssa se comportait d'une manière anormale, criant et gémissant à moindre occasion. Était-ce réellement cela les effets que pouvait procurer un massage ? En fait, la belle n'avait jamais vécu ce genre d'expérience charnel, donc elle était vraiment mal placée pour savoir de quoi il s'agissait exactement. La ténébreuse se contentait tout simplement de subir ce que son partenaire d'affaires lui « imposait ». Néanmoins, elle fit un petit sursaut lorsque la main de Tensai quitta son dos, stoppant par la même occasion son divin massage. Les paupières mi-closes, la kunoichi suivait de l'oeil les mouvements de celle-ci. L'homme était en train de prendre soin de sa poitrine, la compressant entre ses doigts. Désormais, la demoiselle ressentait le corps du rouquin en parfaite harmonie avec le sien. La sensation était chaude et agréable, ça n'avait rien à voir vis-à-vis les différents câlins qu'elle réalisait en compagnie de Pépite. Pour la première fois dans sa vie, la belle n'avait plus cette vilaine impression d'être seule au monde. Maintenant, elle savait qu'il y avait au moins un individu qui était capable de comprendre son appel à l'aide, pourtant bien dissimulé sous une profonde couche de glace et d'ignorance des plus totales.

C'en était trop ! Nëssa commençait à ressentir des sensations venant de « partout », enfin surtout de sa voluptueuse poitrine. Tandis que Tensai en profitait pour lui mordiller le coup, le corps de la belle se mit à trembler de plaisir. Nëssa n'arrivait plus à lutter face à cet adversaire beaucoup trop puissant. Ce ne fut qu'après plusieurs secondes, voir minutes, de combat acharné qu'elle s'abandonna complètement à l'emprise charnelle de son guide, subissant finalement ce que l'on pouvait nommer un orgasme. Suite à cet ultime plaisir, la demoiselle ne possédait plus aucune force dans ses membres. Elle ne bougeait plus d'un seul pouce. Il était certain que si Tensai ne la retenait pas, elle risquait sûrement de perdre pied. Après tout, tomber était clairement l'une des seules choses qu'elle savait bien faire.


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