Rencontre sous le soleil couchant [Pv : Nee-Chan ]

Cette histoire n’était que les péripéties d’un désastre prématuré bordant l’imagination des uns. Une légende trop sanglante pour être racontée à des petits nourrissons, mais trop fantastique pour être crédible aux yeux insouciants des adultes. Elle pourrait être qualifiée de merveilleux ou d’atroce, qui était la personne qui aurait pu oser inventer un truc pareil. Tout comme les légendes sur les dieux et déesses, cela avait été inventé par un homme, qui un jour, avait décidé de faire rêver le monde, son univers ne fut plus jamais le même. Les humains prirent cette histoire comme une vérité et ils vénérèrent ces entités qui n’existaient pas. Rien que le fait de savoir qu’une possible forme de vie ou un esprit protecteur les regardaient de haut sur les nuages poudreux, tout cela, leur faisait éprouver une sorte de bien intérieur. Toutes ces croyances-là, toutes ces souffrances-là et tous ces sacrifices-là pour quelque chose qui n’avait encore jamais été digne de prouver le moindre signe de son existence auprès de ses fidèles. Quelle répugnance ! Quel désastre ! Comment vivre dans un monde comme celui-ci sans y devenir fou à lier ?

L’arrogance, l’ignorance, la passion, l’aventure, la haine… Ils étaient les éléments autant noircis que des verres enfumés par les flammes de l’enfer. Impossible de voir à travers ceux-ci, ils étaient les mots qui résumaient à la perfection le destin dans lesquels ils étaient forgés ; servir à mettre du merveilleux dans les légendes que les hommes racontaient depuis la nuit des temps. Voici l’une des parties de cette sublime histoire qui n’aura certainement jamais de fin. Une histoire qui avait eu le mérite de débuter par «Il était une fois…», mais qui n’avait pas encore eu l’exquise chance de se terminer par « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. » Tout le monde aurait aimé faire la lecture de ces mots qui sonnaient si doucement aux oreilles des uns, mais chez d’autres, ils étaient le sombre message de la répugnance ainsi que du déjà vu. La meilleure de toutes les solutions était de trouver le juste milieu entre les deux voies qui s’ouvraient à nous. Comment faire ? Comment trouver le droit chemin, celui qui menait en direction de la gloire éternelle ? Qu’est-ce qu’on recherchait tant à accomplir de si précieux ?

Le voilà finalement, le chapitre suivant de cette escapade écrite dans le sang et les larmes versées par la haine et la tristesse. L’histoire de la créature la plus puissante qu’il n’ait jamais foulée cette terre avide… L’histoire des ténèbres.

La pitié, un sentiment immonde qui ne devait pas être éprouvé par un shinobi digne de ce nom. Un véritable ninja avait l’obligation de ne point épargner ses adversaires qu’il rencontre, mais pourtant… Pourtant, la kunoichi aux techniques soi-disant légendaires avait fait preuve de pitié ce jour-là, peut-être qu’elle avait un bon fond après tout, peut-être que le code du règlement imposé à tous les shinobis de ce monde ne lui importait peu. C’était presque tragique de penser comme elle ou même dépravant. À ses yeux, les règlements n’étaient que le produit d'une construction inventée pour lui bloquer la route, celle des rêveurs, un gros ramassis de n’importe quoi marié avec une touche d’autorité abusive. Ensuite, il fallait mélanger tout cela ensemble pour obtenir le code du comportement du bon petit ninja pour les nuls. Celui ou ceux qui ne respectaient pas cette loi étaient condamnés à subir un quelconque châtiment, qui selon elle, qui n’existait pas. Un être humain devait être libre de faire qu’est-ce qu’il voulait et, ce, où il désirait, au temps qu’il le souhaiterait. Elle n’avait jamais réellement eu de respect pour la mortalité des hommes et des vivants. Le simple fait de savoir qu’un être pouvait mourir de vieillesse la répugnait au plus haut point. Pourquoi laissaient-ils le temps les malmener ainsi ? Elle ne comprenait pas cette nature, on ne lui avait aucunement expliqué. On aurait dit un enfant qui ne savait rien aux choses simples. Cette histoire, elle était presque drôle. Les humains se prennaient la tête pour rien, ils n'avaient aucune idée des véritables problèmes.

Les derniers jours avaient été plutôt dérangeants pour cette femme, en effet, elle était sortie de son petit train-train quotidien afin d'aller chasser de la nourriture. Des mots très vagues, on les auraient presque associés à une forme de vampirisme, or c'était plus que ça. Les vampires étaient des suceurs de sang mythologique... Alors que, elle, il s'agissait d'un mode de vie bel et bien réel. Il n'y avait rien de mythe dans cela, il n'y avait rien de légendaire. Il fallait regarder les vraies choses de face et s'attarder aux minuscules détails dans le but de devenir un être sachant tout. C'était souvent ces détails-là , ceux qui nous fuyaient d'entre les mains, qui étaient dignes d'être les plus intéressants.

La sagesse, celle qui voyait le sang-froid depuis des siècles, et même le sien, pinçait si fortement sa peau jusqu'à en voir le sang, sans l'écorcher. Il fallait forcer la vie à nous donner ce que nous désirons, oui il fallait arrêter d'être passif. Il fallait ouvrir les yeux sur ce monde bordé de désespoir et de haine, ce monde de tristesse et d'aveuglement...

La fin de toute vie sur la terre était-elle envisageable ? Pourquoi les humains étaient-ils aussi méchant les uns envers les autres ? Pourquoi recherchaient-ils toujours à tout détruire sur leur passage pour, ensuite, reconstruire ? La vie de tout homme était beaucoup trop courte, ils perdaient un temps précieux. Pourquoi le seigneur les avaient-ils dotés d'une stupidité hors-normes ? Où était-elle passé le devoir de faire survivre l'espèce ? C'était troublant, l'ignorance était un état d'esprit pathétique. Il fallait la chasser de ce monde. Comment faire ?

Les larmes que pouvaient verser les hommes étaient-elles les témoins de la faiblesse ? Un homme qui pleurait était-il réellement faible ? Lorsque tu pleurais, était-ce pour expulser le mal en dehors de ton âme ? Est-ce que cela te procurait vraiment un bien intérieur ou était-ce un poids supplémentaire ? Peu importe la raison, tu ne te doutais pas que l'événement qui allait se produire allait changer ta vision des choses pour le restant de ta misérable existence. Une joie pour deux tristesses, cela était futile.

Un bruit sourd se fit soudainement entendre en cette plage paradisiaque. Le soleil ainsi que le paysage étaient magnifiques, mais cela n'était pas très important. S'attarder à l'apparence de ce lieu était désormais une préoccupation qui ne l'intéressait pas. Les éléments qui n'étaient pas ténèbres ne valaient pas la peine qu'on s'occupe d'eux... L'effet sonore avait été plutôt brutal ; on aurait dit qu'une météorite venue des cieux s'était posée sur le sable fin de cette plage. Quelque chose, du moins une femme, était présente au milieu de l'impact puissant. Son aura aussi sombre que les profondeurs abyssales semblait s'être calmé. La femme était à genoux sur le sol de sable, les yeux clos. Elle était tout justement épuisée, mais elle n'avait plus à craindre pour sa vie, elle n'avait plus à craindre de perdre sa beauté, de perdre la chose qu'elle chérissait le plus au monde : son immortalité.

Toi, petite créature faible, petite créature qui versait des larmes de tristesse... Ton passé devait avoir été très triste pour que tu te penches sur ce malheureux sort. Cependant, il fallait que tu arrêtes d'être nostalgique, il fallait que tu contemples ton futur droit dans les yeux. C'était qu'à partir de ce moment que ta vie ne faisait que commencer. Choisiras-tu le bon chemin ?