Premier contact [Lexi]

Travailler pour le bien de l'Alliance amenait son lot de fatigues et de déceptions, surtout quand ses propres projets se voyaient relégués à des buts nettement moins entreprenants. Un frein à la progression du blondin, lui ne voyant pas cela d'un très bon œil à partir du moment où ses propres libertés se voyaient bridées par une instance sur laquelle il n'avait aucune emprise. Cette même instance qui l'avait contacté peu avant son départ pour Suna, lui signalant que les effectifs du village se voyant réduits, il devait répondre à son devoir de juunin et prendre une équipe sous son aile. Quelle ne fut pas sa réaction lorsqu'il se rendit compte à quel point il s'était fait piéger entre deux missions. Et alors qu'il était près à se rendre aux côtés de Gaara pour lui livrer les informations qu'il attendait, il s'était retrouvé pressé par le temps, et dès lors incapable de fournir une argumentation solide capable d'inverser la tendance. Son manque de véhémence fut alors interprété comme un timide oui, et le voyait finalement doté d'un sobriquet ridicule : senseï.

Son retour de Suna se fit dans la morosité la plus totale. En effet, l'entraînement avec Gaara s'était avéré bien plus douloureux que ce qu'il avait pu imaginer. Néanmoins, affronter un kage n'était sûrement pas quelque chose de reposant pour un shinobi, aussi puissant soi-il. Le blondin en avait fait les frais, malmené de toute part par le maître du sable, et il regrettait ce soudain accès de hautaineté qui lui avait valu ce défi un peu trop ambitieux. Et maintenant, il devait enchainer avec les caprices infantiles d'un trio de bambins à peine sortis de l'académie et frais genins ? Qu'avait-il donc fait pour mériter pareille sentence, si ce n'était chercher éperdument à passer outre cette obligation dont beaucoup se targuaient, mais que lui voyait du plus mauvais œil qui soit ? Néanmoins conscient qu'il devait mettre un peu de bonne volonté dans la formation de ses élèves, il tâcha de passer par les archives pour consulter le dossier de l'une d'entre elle. Ceci fait, il se dirigea vers le terrain d'entraînement, là où ils étaient sensés se rencontrer.

Cette dernière ne fut pas difficile à trouver lorsqu'il avait sa bouille imprégnée dans sa mémoire. Un petit brin d'adolescente qui avait déjà ses formes et ses habitudes, mais qui était encore ignorante de bien des choses. Piqué par la curiosité qui prit le dessus sur son mécontentement d'à son arrivée, sa queue de singe imita le mouvement d'un balancier alors qu'il s'approchait de la jeune fille. En effet, les dossiers ne faisaient aucunes mentions de son comportement, et il était désireux de la connaître le plus vite possible. Cela lui permettrait en effet de la cerner plus rapidement que par des hypothèses, ces mêmes qui s'accumulaient dans son esprit. Un fin sourire apparut sur son visage, alors qu'il se permit une légère révérence à l'égard de la demoiselle.

« Bonjour, Lexi. Je m'appelle Asu, et serai sans doute ton senseï pour les prochains mois à venir. Je m'excuse par la même occasion du ridicule de la situation, j'ai été mandaté par l'Alliance bien avant ton affiliation, aussi je ne pourrai pas rester plus de quelques jours ici. Tâchons d'en profiter, veux-tu ? »

C'est qui le plus angoissé ? Le lézard ou la fillette ?


Scène I.


Affligeant, c'était le premier mot qui me venait en tête en comprenant que mon rôle de Genin n'était rien, à quoi cela pouvait-il servir ? Je n'étais reléguée cas un second rôle, celui de la protection des citoyens. Mon frère ne m'avait jamais parler de cet inconvénient lorsqu'il était à ma place, bien au contraire il ventait toujours ses tâches comme si elles étaient toute plus glorieuse les unes que les autres. J'avais néanmoins choisie ma profession, ninja serait mon futur, car à l'heure actuelle je n'étais rien ni personne. Une fillette parmi tant d'autre souhaitant aider comme toute personne de notre époque. Cependant j'avais prévue quelque chose aujourd'hui.

Tshikashi et moi avions tout deux rendez vous avec notre futur Senseï, du moins le miens, puisque mon gros lézard lui n'avait pas besoin de maître, mais se voulait présent lors de mon premier entretien. Je m'étais rendu sur l'espace d'entraînement pour cette rencontre tant attendue, peu être qu'avec une équipe je serais envoyée en mission, de vrai mission pas secourir un chat coincé dans un arbre ou attraper des rats ravageant un magasin de fromage. Tshikashi se moquait de moi en voyant mon teint inhabituel, j'étais bronzée de nature mais dans le cas présent j'étais palote. Et c'était pas sur ce reptile que je pouvais compter pour me remonter le moral.

Alors que nous discutions de tout et de rien, ma vicieuse créature quatre fois plus grosse que moi se mit à sentir la présence de quelqu'un qui s'approchait. J'avais des papillons dans le ventre j'étais persuadée qu'il s'agissait de mon futur patron alors qu'en réalité il n'y avait qu'une personne venant s'entraîner. En même temps à quoi pouvais-je m'attendre en me trouvant ici ? J'étais devenue folle et malgré ma couleur de peau on pouvait aisément voir que je rougissais, laissant tout le plaisir à Tshikashi de se moquer de moi comme d'habitude. Mais d'un coup elle se mit elle aussi à s'agiter et venant d'elle c'était amusant à voir. Imaginez un lézard de quatre mètres qui bougeait partout autour d'une petite fille ne mesurant pas plus d'un mètre soixante cinq.

Continuant à crapahuter comme un enfant Tshikashi se faisait honte toute seule. Je me mis à rire comme une gamine, jusqu'au moment où la créature se stoppa net comme pétrifiée fixant un homme, mon teint changea encore virant au blanc j'avais peur que ce soit mon Senseï et qu'en prime il ait assisté à cette scène plus qu'humiliante. Tournant ma tête en direction de mon futur interlocuteur, je pris un air sérieux mais toujours aussi blanchâtre, mais celui ci possédait un attribut particulier, il semblait porter une queue et bien qu'encore sous le choc de mes actions, je ne pue m'empêcher de glousser intérieurement me redonnant vite des couleurs.

Tshikashi prit la direction des hauteurs s'éloignant de nous pour nous laisser un peu d'intimité et ne pas déranger ce moment. Cependant elle se considérait comme étant ma protectrice et se devait de garder un œil sur moi, ce qui n'allait pas passer inaperçu pour Asu-Sama. Celui ci ne prit pas le temps d'analyser la situation du moins à première vue mais, tachons de ne pas juger trop vite. Il se présenta très brièvement expliquant son arriver tardive et ajoutant quelques mot supplémentaire me laissant toute chose. Il n'allait pas rester longtemps ici ce qui signifiait qu'il allait me laisser en total autonomie.

Je ne craignais pas la solitude du moins je ne la craignais plus, j'étais sans arrêt avec Tshikashi et les chéris ( Autre invocation ). Cependant il n'est pas sans rappeler que j'étais sans présence parental mais je n'en cherchais pas, du moins je n'en voyais pas l'utilité et ce professeur n'était pas ici pour faire de la garderie mais pour entraîner des ninjas pour le bien de la nation du feu. Et je doutais qu'il soit ravis d'avoir à le faire, tout comme moi il devais être las des futilités de ce monde. Tshikashi me fit un signe pour que je m'incline face à cet homme en guise de respect. J’exécutais l'action sans attendre vouant une confiance aveugle en ma camarade.

-Asu Senseï ravie de faire votre connaissance. - Marquant une courte pause je repris. – Si nous ne disposons que de deux petites journées pour faire connaissance et établir un entraînement, nous n'avons pas de temps à perdre. Je suis à votre entière disposition.-

J'avais toujours le corps incliner laissant mon petit décolleté sous les yeux de mon senseï et cela Tshikashi me le fit remarquer très rapidement en laissant son air dépitée prendre le dessus ce qui eu pour effet de me redresser plus vite que la lumière devenant encore une fois palote. A cela s'ajouta le faite que j'avais parlé rapidement et que j'avais du le brusquer sans même m'en rendre compte. Asu devait rigoler intérieurement de mon comportement inappropriée mais, il fallait admettre que je n'étais pas habituée à être en présence d'autre personne adulte du moins. Mon entourage était restreint à des lézards et des enfants que j'adorais plus que tout au monde !

La peau basanée, le regard ambré, une chevelure mi-longue aux reflets améthystes et accompagnée de ce qui semblait être un lézard d'une taille imposante, sans doute une invocation ou quelque chose qui s'y rapprochait. Comme il s'y était attendu, son élève était plutôt mignonne, bien que son âge puisse laisser supposer qu'elle n'avait pas encore finie sa croissance. Un détail qu'il tâcha de bien vite oublier, ne serait-ce que pour éviter de se faire avoir par les charmes de cette dernière. De toute évidence, ils n'étaient pas là pour partager une litière, aussi le blondin chassa bien rapidement cette idée, aussi rapidement qu'on pouvait brûler un fétu de paille. Par la même occasion, Asu sourit bien plus lorsqu'elle remarqua son appendice animal, ne pipant mot pour ne pas la plonger dans un quelconque désarroi suite à ce que beaucoup pouvaient qualifier de déplacé. Dans le même temps, l'imposante créature écailleuse se permit de prendre ses distances avec le binôme, bien que le jeune homme pouvait toujours sentir peser sur lui le regard suspicieux de l'animal. Une présence qu'il oublia bien rapidement une fois que le dialogue commença. Et bien que la jeune femme eut possédé quelques attributs, il tâcha de ne pas s'attarder dessus, sauvé in extremis par un bâillement qu'il entreprit de dissimuler du mieux qu'il put. Alors, il enchaina rapidement sur quelques prérogatives qu'il jugeait nécessaires -et qui lui éviteraient une paire de cocasses situations dans lesquelles il se sentirait gêné.

« Excuse moi, ces derniers jours ont été éprouvants. Asu suffira amplement. Cependant, bien que j'apprécie ton enthousiasme, il va falloir qu'on apprenne à se connaître avant de se lancer dans l'entraînement ! »

Une manœuvre qui laissait largement penser qu'il était tout simplement frappé d'une oisiveté qui lui vaudrait sans doute quelques semonces de la part de Lexi. Un luxe dont il se serait sans doute privé, mais les idées venaient à lui manquer, trop occupé à préparer ses prochaines pérégrinations. Alors seulement, il se mit à marcher, espérant que l'enfant viendrait à le suivre jusqu'à l'ombre d'un arbre sous lequel il prit ses aises. D'une main nonchalante il se saisit d'un des parchemins qui battaient ses flancs, puis invoqua ce qui semblait être une jarre de terre cuite. De cette dernière il sortit alors une paire de cookie, avant qu'il ne tende l'un d'entre eux à sa partenaire. Son regard cristallin se planta alors dans celui de Lexi, ne laissant que la vague impression qu'il désirait ardemment lire en elle. Il tâcha cependant de garder affiché son fin sourire, tâchant de la mettre en confiance malgré tout. N'était-il pas là pour cela après tout ?

« Très bien. Parle moi de toi. »

Une étape qui aurait pu s'avérer particulièrement oiseuse, mais qui avait un certain intérêt aux yeux du blondin. Il allait ainsi pouvoir évaluer la franchise de son élève vis-à-vis de ce qu'il avait pu obtenir de son dossier, mais aussi des détails qui l'intéressaient davantage, comme l'estime qu'elle pouvait avoir d'elle ou encore son caractère, approché sous les traits les plus grossiers. De ses conclusions, il allait sans doute pouvoir lui trouver quelque chose à faire pendant le temps qu'il passerait à lutter contre le froid et la faim dans les contrées hostiles du Nord. Il était alors bien loin, le temps où lui-même était tout frais sorti de l'académie, pimpant et avide des connaissances de ce monde. Sans doute était-ce là le moyen de raviver la flamme de Konoha qui brûlait en lui, aussi faible et porteuse d'espoir fut-elle. Il croqua alors avec gourmandise dans le gâteau, attendant patiemment une réponse de son élève. Du coin de l'oeil, il tâcha de surveiller les réactions de l'invocation, de peur que cette dernière s'avérait bien plus intelligente qu'il n'y paraissait. Sa queue de singe entamait alors des mouvements aléatoires et particulièrement lents, trahissant cet état de plénitude qui l'habitait.

Il l'écouta attentivement, notant par la même occasion une certaine retenue dans ses dires, soulignant qu'elle n'était pas sûre de ce qu'elle avançait. En effet, il aurait été logique pour n'importe quel senseï un temps soit-il sérieux de vérifier quels étaient ses élèves, aussi pourquoi se permettait-elle de laisser le doute s'immiscer en elle ? Sans doute parce qu'il ne laissait rien transparaître qui puisse l'aider à savoir si elle avait vu juste ou non. Elle aborda alors des sujets que le blondin jugeait lui-même sensibles, non sans une certaine facilité. Une ouverture d'esprit qui le surprit sur le coup, car bien que sa position lui permettait d'avoir accès aux « particuliarités » de son dossier, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui livre ce genre d'informations sur un plateau d'argent. Aussi, non sans un air légèrement curieux, il se permit de glisser quelques mots une fois qu'elle eut fini son premier monologue. Une idée qui se transcrit en une simple remarque, laissant passer bien moins que ce qu'il avait en tête, mais qu'importe.

« Tu m'as l'air bien douteuse de ce que tu avances sur ce que je sais. Sois un peu plus sûre de toi concernant les choses qui se veulent acquises, l'hésitation est à l'origine de la défaite. »

Il se releva alors, tapant sur ses vêtements pour laisser quelques particules de terre et d'herbe tomber au gré du vent, écoutant attentivement les dires de son élève. Ainsi donc, elle ne semblait pas toucher par la solitude que pouvait apporter la perte de proches ? L'espace d'un instant, le jeune homme ne put s'empêcher de rire intérieurement de ce qu'il considérait comme un mensonge assourdissant tant il était incrédule devant Lexi. Sans ces pertes, n'aurait-elle vraiment pas pu se lever et rejoindre les rangs des shinobis, la perte d'un être cher était-elle nécessaire à l'accomplissement d'une personne, plongeant cette dernière dans le malheur le plus impie et la souffrance la plus véhémente qui soit ? On pouvait guérir d'une entaille, mais seuls quelques génies étaient capables de ressusciter les morts. Alors seulement, la vie gardait une importance bien plus grande que la destinée la plus radieuse qui soit. Jusqu'où pouvait-elle aller finalement en terme de sacrifices pour lui permettre d'avancer toujours plus ?

Il chassa rapidement cette idée en se basant sur un défaut de son interprétation. Il aurait tout le temps de se faire une idée plus précise de ce que tout cela représentait pour elle. Et bien que son sourire avait subitement disparu pour laisser place à une expression neutre, il restait attentif à la scène se déroulant sous ses yeux. Comme pour s'amuser, l'invocation s'était dressée sur ses pattes arrières, forçant le jeune homme à lever la tête pour croiser le regard reptilien. L'espace d'un instant, il se surprit à ressentir une légère antipathie envers l'animal qui semblait se moquer de son ridicule mètre soixante-dix, mais il tâcha de vite baisser les yeux, las de se tordre le cou pour quelqu'un dont il n'avait pas vraiment cure. Il répondit néanmoins à Tshikashi, toisant son élève en feignant d'avoir mal à la nuque.

« Ravi de te rencontrer. Bien. Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je vais commencer par tester tes connaissances. J'ignore si tu es au courant, mais un ninja doit toujours avoir un tour d'avance sur son ennemi. Et ce tour, on l'obtient par les informations précises, aussi nous allons nous pencher là-dessus en premier. Parce qu'avant de combattre, il faut savoir survivre, et que ça passe en premier par ce que tu sais. »

Il tourna alors les talons, se dirigeant vers la tour de l'hokage d'un pas décidé. Ce brusque virement avait sans doute interpellé la jeune femme et son invocation, et il espérait intérieurement qu'elles ne chercheraient pas à savoir les raisons d'un tel changement. A vrai dire, il avait hâte de partir en mission pour ne pas avoir à se confronter au regard inquisiteur d'autrui, bien que ce regard soit bien plus inutile que performant. On ne lisait pas dans un esprit comme le sien comme on pouvait lire un dossier. Il était bien plus compliqué à saisir, immuable et pourtant éphémère dans ses détails, et le savoir pertinemment faisait qu'il disposait de quelques avantages sur son élève : elle ignorait tout de lui, la réciproque n'étant pas vérifiée. Une lacune qu'il serait sans doute intéressant de combler d'une façon qu'il chérissait tout particulièrement, laissant germer dans son esprit une idée d'application autrement plus drôle que la simple mission. Cependant, la pratique restait nettement plus captivante dans un premier temps, aussi il tâcha de saisir un papier une fois arrivé au bureau de l'hokage. Une rapidité qui aurait pu en dire long sur le hasard avec lequel il comptait faire cet entraînement, bien que les choses s'avéraient légèrement plus subtiles qu'elles n'y paraissaient.

« Voilà notre ordre de mission. Montre moi maintenant que tu sais y faire, surprends moi. »

[HRP : autant continuer la mission dans ce topic, plus simple.]

Le jeune homme étouffa un rire léger à l'entente de la réaction de son élève lorsqu'il lui donna l'ordre de mission. Fin moqueur, il tâcha néanmoins de garder son sérieux en dissimulant son sourire derrière une main gantée, bien que l'intention n'était pas vraiment au rendez-vous. Non seulement il avait trouvé le discours touchant du fait de son manque de réalisme, mais en plus elle l'avait légèrement surpris à parler d'une telle façon. Aussi il ne put s'empêcher de partager son amusement, se doutant que la kuchiyose partagerait sans équivoque cette moquerie. Il avait repris un air nettement plus joyeux et entraînait désormais le binôme jusque dans les rues du village, là où ils commenceraient leurs investigations.

« Un vrai robot qui cherche à plaire ! Très drôle, mais inutile, franchement. Reste toi même avant de vouloir me faire plaisir, je n'aime pas spécialement ceux qui utilisent les mots à tord. »

S'ensuivait un rictus satirique rapidement changé en une expression plus maladroite lorsqu'il rentra dans un civil qui semblait bien pressé. Les deux énergumènes tombèrent alors après le choc, tandis que sous l'oeil attentif du blondin se dévoilait une sacoche qu'il tâcha de subtiliser dans un bref mouvement, mouvement qui serait sans doute remarqué par la jeune femme si elle faisait preuve d'un minimum d'attention. De son angle de vue, la victime de ce rapiat n'eut pas la même chance, se relevant sans que le blondin n'ait eu le temps de donner des excuses plus polies, directement coupé par l'envie pressante de mettre le plus de distance entre eux. Une précipitation qui n'avait pas échappé au blondin lorsqu'il s'était jeté sur la trajectoire de l'énergumène, la curiosité primant sur le bon sens. Cependant, il semblait avoir été chanceux sur le coup, car après qu'il eut inspecté le contenu de la sacoche, il se contenta de la fermer et de la lancer en direction des mains de son élève. Il déboucha alors sur une ruelle marchande, dans laquelle il acheta une pomme qu'il croqua avec avidité.

« Malgré sa capuche, j'espère que tu as noté la fine cicatrice sous l'oeil gauche. Ce vieil Ayaki semble toujours faire preuve d'assuétude, peut être saura-t-il t'aider dans ta mission. »

Si il connaissait chaque nom et personne du village devait rester une question qui brûlait les lèvres de son élève. Mais elle devait rester dans l'ignorance, Asu appréciant toujours entretenir une part de mystère quant à ses capacités. Comme il avait pu le lui dire auparavant, avoir un tour d'avance sur autrui était une sécurité supplémentaire en ce qui concernait sa propre survie. Beaucoup s'arracherait sa forteresse mentale, ce palais de mémoire dressé par ses gènes. Mais tous chercheraient à s'enquérir de ses talents en matière d'interrogation, un don rare qu'il ne pouvait se permettre de mettre à disposition de n'importe qui. Non, pour Lexi, la version officielle restera qu'il eut déjà l'occasion de soigner de sa toxicomanie l'individu. Il espérait seulement que la suggestion ainsi faite soit assez forte pour ne pas lui faire poser des questions qui n'amèneraient qu'une frustration de ne pas se voir offrir de réponse. Le blondin regarda alors le ciel, particulièrement dégagé et indiquant le début de l'après-midi. Alors seulement, il se tourna vers son élève et son invocation, tout sourire comme à son habitude.

« Bien, j'estime que cela devrait t'aider à rapidement en finir. Tâche de ne pas te mettre dans une situation que tu viendrais à regretter. Je te propose de me retrouver chez moi quand tu auras fini, je t'y attendrai. »

Il tendit alors à la jeune femme un papier sur lequel il avait noté une adresse -la sienne en l'occurrence. Ceci fait, il tourna les talons et commença à glaner çà et là vers les étalages, ravi de voir ces devantures aux couleurs acidulées réveiller ses papilles. Il n'y avait aucun doute qu'il allait laisser la jeune femme se débrouiller. Une situation qui l'amusait toujours plus encore, lui qui prenait désormais cela comme un jeu qui avait pour but de faire mûrir sa jeune élève. Responsabilité, jugement, clémence, tout autant de valeurs qu'il pouvait lui inculquer par ses méthodes quelques peu excentriques. Mais tant que le résultat était là, n'était-il pas autorisé à faire ce qu'il jugeait nécessaire?