Sujet: Les liens du sang [Flashback] Mar 17 Avr - 8:41
Temari observait son frère du coin de l’œil alors qu’ils progressaient dans le désert. Elle restait sur ses gardes depuis leur séparation d’avec Kankurô et Baki. Il affichait son air concentré des missions, que rien ne pouvait perturber. Et qui oserait le faire ? Ils étaient chargé de livrer un document au village d’Oto avec lequel Suna avait commencé une alliance depuis peu. Une mission de rang C pour les Genins qu’ils étaient alors. Le vent caressait la peau de la jeune fille et faisait virevolter quelques mèches de ses cheveux. Au fond, elle était rassurée d’être avec Gaara. Tout d’abord, il valait mieux qu’elle soit seule avec lui plutôt que Kankurô qu’elle n’aurait pu protéger si tel avait été le cas. Ensuite, si des ennemis venaient à leur encontre, qu’importe leur force, Gaara s’en chargerait. Elle espérait tout de même fortement qu’ils n’auraient aucun problème à livrer ces documents secrets. Elle détestait au plus haut point voir son frère se battre. Si pour certains, sa force était impressionnante et offrait un spectacle divertissant, la jeune fille tremblait devant l’expression de son visage. Lorsqu’il n’affichait pas l’indifférence au meurtre ou actes de violences qu’il commettait, il avait un air mélangeant la folie et le sadisme le plus pur.
Ils étaient partis depuis plus d’une heure mais aucun n’avait décroché un mot pour l’instant. Temari songea avec lassitude que ce serait certainement le cas durant la totalité de la mission. Elle-même n’était pas la fille la plus bavarde du monde mais tout de même, marcher dans ce silence de plomb avait un côté… angoissant. Mais que dire à quelqu’un comme Gaara ? Les rares fois où ils communiquaient, c’était pour se donner mutuellement des informations dont la connaissance était nécessaire à l’équipe. Elle songea à Kankurô qui était parti dans une autre direction et sentit son cœur se tordre. C’était la première fois que la fratrie se séparait pour une mission. Ils n’avaient d’ailleurs pas eu de nombreuses occasions d’accomplir des missions de rang C. Il se pouvait que cela tourne mal pour lui. Comment en serait-elle informée ? Bien heureusement, Baki était avec lui, mais tout de même, elle n’aimait pas cette situation dans laquelle elle ne pourrait rien faire si la vie de son frère était en péril. Ni agir, ni même savoir et ce deuxième point était celui qui l’angoissait le plus. Son regard se posa à nouveau sur Gaara, légèrement en avant par rapport à elle. Elle se demanda alors si elle serait capable d’éprouver ce même genre d’affection pour lui ? Que ressentait-elle pour lui également ? Elle n’était pas sûre d’éprouver cet amour fraternel comme c’était le cas pour Kankurô. Ou peut-être qu’il y avait de l’affection parmi les sentiments confus qui la submergeait lorsqu’elle était avec lui. Cette affection était peut-être cachée par la peur. Ou peut-être n’y avait-il rien. Simplement le vide derrière la crainte. Comment aimer quelqu’un qui semble incapable d’éprouver la moindre émotion, le moindre sentiment hormis le plaisir d’ôter la vie à quelqu’un. Comment seulement aimer une personne qui se comporte comme le monstre qu’il porte en lui… Et lui, comment la considérait-elle ? Comme une sœur ou comme un simple humain sans plus d’importance que les autres ? Un pion à écraser... Il était d’ailleurs possible que son désir de tuer avait si peu de limite qu’il serait capable de l’attaquer elle-même. Temari se mit à rougir de ses pensées et secoua la tête pour les chasser de son esprit. Il restait son frère et son coéquipier. En tant que tel, elle ne pouvait émettre de tels jugements et, attachée ou non à ce qu’il était, elle devrait faire équipe avec lui et il était de son devoir de le protéger s’il se trouvait en danger.
Le bruit de ce vent qui faisait des vagues dans le sable et dispersait de la poussière tout autour d’eux ne suffisait pas à rendre le silence plus soutenable. Gaara était maître dans l’art de ne pas se faire entendre, même lorsqu’il ne cherchait pas à cacher sa présence. Rien, ni un bruit de respiration, ni une foulée dans le sable ne résonnait. Temari en était presque venue à calmer sa propre respiration pour ne pas perturber cette ambiance qu’elle détestait tant. Rien qu’en le voyant marcher de dos, son frère l’impressionnait. Il avait cette prestance digne d’un Kage. Oui, il aurait sans doute pu être Kazekage à son tour s’il avait pu éprouver une once de sympathie pour son village ou le genre humain en général.
Si ce calme n’avait pas été tel qu’il était alors, Temari n’aurait sûrement pas pu entendre ce léger bruissement, à peine perceptible venant des dunes sur leur droite. Ne changeant rien à son comportement pour ne pas montrer à leurs assaillants éventuels – s’ils pouvaient les voir – qu’elle savait. Elle s’avança légèrement vers son frère, fixant toujours un point au loin et, arrivée à sa hauteur, elle dit doucement :
« Nous ne sommes pas seuls. »
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Sujet: Re: Les liens du sang [Flashback] Mar 17 Avr - 23:34
Encore une journée qui s'annonçait des plus moroses. La guerre était déclarée et j'étais scotché dans un bureau, en l'occurence le mien. En tant que Kazekage, je devais veiller au bon déroulement des préparatits et au bon fonctionnement de mon village. La paperasse que je brassais en ce moment même faisait partie de mes attributions et je ne pouvais y couper, encore moins dans l'état actuel des choses. Je n'avais plus qu'à prendre mon mal en patience. J'étais un homme de terrain et justement, l'action me manquait. Un rouleau de mission passa une fois de plus entre mes mains et le mot qui me sauta tout de suite fut Oto. Je ne pris même pas la peine de le lire car de toute façon, j'eus un moment d'égarement. Mon esprit vagabonda quelques instants puis un bruit de pas me ramena à la réalité. Je posais alors le rouleau de requête sur la table, reculais ma chaise et me relevais pour ensuite aller me placer devant la fenêtre, mon regard se perdant dans le lointain. Les souvenirs d'une missions m'envahir et le temps d'une rêverie éveillée, je quittais mon bureau pour revivre mon passé, 4 ans plus tôt, alors que je n'étais qu'un Genin en mission à destination de Otogakure.
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Je n'avais que douze ans à cette époque. Temari et moi marchions tous les deux dans ce désert qui m'était si familier. Je le connaissais plutôt bien, il était mon chez moi, ma famille. Cela devait bien faire une heure environ que nous nous étions séparés de Baki et Kankuro, je ne me souviens plus vraiment de la raison de cette dernière. Malgré tout, nous poursuivions notre route sans mot dire. Comme à mon habitude, j'étais silencieux, marchant devant ma grande sœur à laquelle je ne prêtais que peu d'attention. Le vent soufflait, charriant le sable des dunes et venant nous gratifier de son air frais tout en taquinant à la fois nos vêtements et nos chevelures respectives. Appréciais-je vraiment cet instant ? Je ne saurai le dire. Ce qui était sûr, c'est que ce qui m'enthousiasmait et me motivait intérieurement, n'était autre que l'idée de pouvoir me battre contre des shinobis d'une certaine force. Vivant... Oui, vivant, je voulais me sentir vivant. Seul le cri et le sang des être que je tuais me faisais me sentir vivre. Je ne pouvais exister que par le meurtre. Peu importe l'ennemi qui devait se dresser devant moi, peu importe sa force, je le ferai plier comme un vulgaire parchemin, sous la poigne cruelle et inévitable de mon sable. Le démon du sable, le Jinchuuriki de Shukaku, Sabaku no Gaara, ce nom serait celui de l'être le plus fort, le plus craint et le plus respecté.
Tel un fantôme, ombre parmi les ombres, j'ouvrais la marche, flottant sur le sable avec une souplesse déconcertante. J'étais silencieux à l'extrême, un grain de sable parmi tant d'autre, le faucheur du désert, la Mort en personne. Temari ne parlait pas et moi non plus d'ailleurs. Je n'éprouvais nul besoin de prendre la parole et de toute façon, je n'avais guère de chose à lui dire. Nous ne nous parlions quasiment jamais. Je ne voyais donc pas pourquoi le faire maintenant et la mission ne me l'imposait pas. Pour sûr, je n'avais que faire de savoir si elle désirait discuter ou pas même si je pouvais affirmer sans crainte qu'elle préférerait de loin ce silence à une quelconque conversation avec moi. En se taisant et n'interférant pas avec moi, en restant dans mon dos et se calant sur mes pas, elle savait qu'elle avait bien moins de risques de me contrarier et de s'attirer mes foudres. Pour être franc, je la détestais autant que le reste, Kankuro y compris. Non, en fait, pour être plus honnête, je les haïssais moins que les autres. Pour tout le monde, j'étais un pariât. Je n'était qu'un monstre qui avait tué sa mère et faisait s'abattre une pluie de malheurs sur le village. J'étais le Shukaku. Nombreux étaient ceux qui souhaitaient ma mère et je ne comptais même plus le nombre de fois qu'on avait essayé de m'assassiner. Morts, ils étaient tous morts ! Je les avais tous éliminés, rayant leur existence de ce monde à tout jamais. D'ailleurs, les cadavres... On ne pouvait plus les appeler ainsi, il n'y avait que des morceaux de viande qui jonchaient le sol.
Je sentis le regard de mon aînée posé sur moi et je tournais lentement la tête vers la droite pour lui lancer un regard noir par dessus mon épaule. Je sentais son angoisse. Elle puait l'anxiété, la peur dégoulinait de tout ses pores et elle m'agaçait. Son regard... Son regard était celui que je détestais le plus, celui que les Sunajin craintifs me lançaient. J'eus alors une violente envie de la tuer mais quelque chose attira mon attention. Je me détournais alors d'elle pour continuer à regarder devant moi, toujours silencieux. Une mission rang C hein ? Juste livrer un document à Oto, l'allié providentiel de ce maudit village de Suna ? J'avais quelques doutes quant au bon déroulement de l'opération, mais je ne craignais rien, seuls mes éventuelles agresseurs trouveraient le repos éternel. La blondinette qui se traînait derrière moi vint alors plus près de moi.
« Nous ne sommes pas seuls. »
Sans même prendre la peine de la regarder, je lui rétorquais alors sèchement :
« Je le sais déjà... Continuons d'avancer comme si de rien n'était, laisse-les croire qu'ils mènent le jeu.»
Je fis quelques pas encore puis me stoppais soudainement, pivotant sur moi même et plongeant mon regard dénué d'une quelconque humanité dans le sien. Les liens n'étaient rien pour moi, je ne connaissais que la solitude et frère, sœur, pour moi, ce n'étaient que des mots inutiles parmi tant d'autres. D'un ton froid et pleinement menaçant, je lui lâchais alors ces quelques mots bien parlants.
« Ne me gêne pas...», Mon ton et mon regard s'intensifièrent alors que mon visage était toujours aussi impassible, « Ou je te tuerai ! »
Je me retournais une fois de plus et repris la route. Mon visage s'illumina d'un rictus dément. L'appel au meurtre. J'allais enfin confirmer mon existence, le sang allait couler. Tout ce que je souhaitais, c'était qu'ils me divertissent un minimum. Poursuivant ma route, le bouchon de ma gourde se désagrégea et du sable se mit à en sortir discrètement. Deux doigts placés devant mon œil, un œil de sable se forma. Une fois la connexion établie je le laissais alors tomber sur le sable. Il espionnerait bientôt nos poursuivant en toute quiétude. Le laisser voler serait trop voyant, je voulais juste jouer avec eux en les laissant croire que nous ne les avions pas remarquer pour avoir encore plus de plaisir à les briser lorsqu'ils passeraient à l'action.
Spoiler:
Jutsu utilisé :
Daisan No Me : Troisième œil Technique qui consiste à transformer son œil en sable, puis de le re-matérialiser en œil en dehors de son corps pour observer quelque chose en particulier. Il peut le déplacer à sa guise et peut voir partout. Très utile pour l’espionnage, ou en cas d’enfermement ou aveuglement.
Sujet: Re: Les liens du sang [Flashback] Jeu 19 Avr - 8:30
Gaara répliqua qu’il était déjà au courant. Evidemment, si elle avait ressentis la présence d’autres personnes, ce prodige sans états d’âmes ne pouvait pas l’ignorer. Il lui somma de faire comme si de rien n’était. Elle en avait bien l’intention. Elle continua donc sa marche silencieuse, laissant à nouveau son frère un mètre d’avance. Elle ne pouvait pas imaginer marcher à ses côtés. Déjà, elle-même ne se considérait pas comme son égale mais surtout, en faisant cela, elle pourrait déchaîner la fureur du jeune homme, facilement irritable, admettons-le. Quelques instants plus tard, celui-ci s’arrêta net. Par réflexe, elle se stoppa également, ne se souciant alors plus de l’image que les deux genins transmettaient aux éventuels adversaires qui foulaient également le désert. Les yeux de Gaara se plongèrent dans les siens. Ils étaient vides, vides de toute émotion, de toute joie ou peine. Ces yeux qui ne s’allumaient que lorsqu’ils goûtaient au sang. Le cœur de Temari se mit à battre à tout rompre. Elle retint son souffle, cherchant désespérément ce qu’elle avait pu faire de mal. Elle s’était contentée de marcher à nouveau derrière lui, lui laissant la distance nécessaire pour qu’il puisse supporter la seule présence. Alors pourquoi ? La jeune fille qui avait tant de peine à contenir ce qu’elle ressentait fit l’effort d’afficher un visage se voulant aussi impassible que celui de son cadet. Elle ne devait pas montrer sa peur, ce serait pire que tout. Mais peut-être l’avait-il déjà senti. Peut-être le tanuki nichant en lui aiguisait son flair. Ainsi, de la même manière qu’un chien sentirait la peur de Temari s’échapper de chacun de ses pores, Gaara l’aurait deviné également. Et il est de coutume de dire que les chiens qui sentent la peur sont plus enclin à attaquer.
« Ne me gêne pas... »
La petite pensa défaillir. Elle déglutit dans un bruit sourd, continuant de soutenir le regard de son frère. Elle ne serait pas une gêne. Si d’autres personnes se présentaient, elle avait bien l’intention de se mettre en retrait pour qu’il puisse déverser toute la violence qu’il refoulait depuis le début de leur mission. Elle resterait en retrait, comme souvent, et n’interviendrait que si la situation se montrait au désavantage de Gaara. Elle entama le geste de hocher la tête pour acquiescer à sa requête lorsque :
« Ou je te tuerai ! »
Elle se figea dans son élan. C’était avec peine maintenant qu’elle gardait son regard fixé à la façade lisse du visage de son frère. Sa bouche tremblait légèrement malgré tous ses efforts pour la maintenir droite. A cet instant, elle savait qu’il en serait capable. Au fond, la réponse à ces questions d’avant était donnée. Il ne ressentait rien pour elle. La notion de liens du sang lui échappait complètement. Bien que la jeune fille était submergée par une vague de terreur en ce moment-même, elle avait suffisamment de conscience disponible pour préférer être ici plutôt que Kankurô. Gaara pouvait très bien la tuer ici-même, au milieu du désert, et finir sa mission seule. Oui, il en était capable, mais en cet instant, il manquait quelque-chose. Ses yeux ne témoignaient d’aucune émotion. Il n’y avait pas cette folie démoniaque qui lui était si caractéristique lorsque l’envie irrépressible de tuer montait en lui. Elle avait donc de bonnes chances d’être épargnée. Du moins l’espérait-elle. Le garçon se retourna au bout de quelques secondes qui lui parurent une éternité. Il reprit sa marche et Temari fit de même. Toujours attentive au moindre son, elle était à présent impatiente que les intrus se montrent. Heureusement qu’ils étaient là pour canaliser la soif de sang de son frère, sans quoi elle aurait visiblement eu à supporter ce rôle. Gaara plaqua alors deux doigts sur un de ses yeux. Sa sœur devina aisément qu’il allait faire usage de la technique du troisième œil afin de visualiser les intrus. La jeune fille devait-elle se risquer à demander ce qu’il voyait. Ils formaient une équipe avant tout et elle savait bien que si elle ne cherchait pas à savoir, il continuerait sur sa lancée, seul, afin de tout régler par lui-même. Le message était clair, elle n’était qu’une gêne. Elle ravala alors toutes les paroles qu’elle aurait pu dire ainsi que sa propre fierté et continua dans sa marche, ne pouvant se baser que sur les bruits qu’elle entendait pour tenter de deviner le nombre et la position des intrus.
Au bout de deux longues minutes, elle ne tenait plus et murmura, toujours de là où elle était :
« Tu vois quelque-chose ? »
Il semblerait qu’au fond, elle avait l’intime conviction que son frère pouvait changer. Que le travail en équipe qui lui était imposé allait lui faire voir les choses différemment. Peut-être comprendrait-il que d’autres pouvaient s’attacher à sa personne et qu’il n’était pas si seul qu’il le pensait. Tel était l’espoir de Temari mais elle ignorait encore quel serait ce déclic qui ferait de Gaara, un être humain.
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Sujet: Re: Les liens du sang [Flashback] Lun 23 Avr - 13:41
Mon œil de sable était à présent en place, inerte sur le sable. Toutes les connexions étaient établies et je n’avais plus qu’à passer à l’action. Marchant toujours à la même allure, deux doigts posés sur mon œil clos, je maintenais mon jutsu. Je me fichais clairement que mes ennemis ne me voient ainsi. Après tout… Qu’ils comprennent ou non, lorsqu’ils passeraient à l’actions, ils écourteraient d’eux même leur espérance de vie. Je les laissais donc prolonger quelques instants encore leurs misérables existences. Je n’avais envie que de me divertir. Ma faim n’en était pas encore à son paroxysme.
Après un moment que j’estimais suffisant, mon Daisen no Me se mit à léviter. Quelques instants auparavant, j’avais pu apercevoir un pied passer juste à côté de mon troisième œil, laissant son empreinte grossière, profondément marquée dans le sol sablonneux de notre cher désert, mon désert. J’avais alors laissé un peu d’avance à cet intrus avant de le prendre en filature. Quel imbécile faisait-il. Incapable de voir qu’il était déjà sous ma surveillance, suivit par l’œil externe du démon que j’étais, il continuait de donner ses ordres. J’en profitais alors pour scruter ses côtés. Je comptais alors le nombre de poursuivants. Un sourire carnassier se dessina alors sur mon visage. Parmi ce groupe hétéroclite se trouvait un membre de choix. Celui même dont j’avais vu le pied se poser non loin de mon jutsu d’espionnage. Un Jounin. Quoi de mieux pour m’aider à me sentir vivant ? Je sentais mes pulsions meurtrières croître à grande vitesse. Le sang pulsait dans mes veines et faisait tambouriner mes tempes. L’excitation était présente et j’en devenais impatient. Tout mon bon sens s’envolait. Je commençais à m’agiter, à devenir nerveux. Il fallait qu’ils passent à l’action, je ne désirais plus que ça. Le Shukaku aussi semblait être dans le même état que moi.
« Tu vois quelque-chose ? »
Elle avait brisé le silence. Temari avait parlé, me rappelant par la présente qu’elle était avec moi depuis tout ce temps et que je n’étais pas aussi seul que je le croyais. J’avais fini par l’oublier tant je m’étais enfoncé dans les limbes de ma folie sanguinaire. Je ne ralentis cependant pas mon allure. J’hésitais quelques secondes à lui répondre, mais les paroles de Baki me vinrent en mémoire. Celles-là même qu’il me disait lorsque je faisais mon asocial. Je n’avais pas peur de lui, mais ses remontrances m’agaçaient et surtout… Celles du paternel qui venaient s’ajouter à celles de mon sensei. Je devais faire un effort et montrer un temps soit peu de considération à ce qu’on appelait ma sœur. Je me fis donc violence et après un court instant, je lui répondis sans même la regarder, ni même la considérer, d’une manière quasi machinale et d’un ton sans aucune apparente émotion.
« Je vois nos poursuivants. Ils sont au nombre de six, un Jounin et apparemment quatre Genin et un Chuunin. Tous de Ame. Il y a parmi eux un ninja traqueur. Le Chuunin je dirai… L’un des Genin semble utiliser le raiton. Ils ont accéléré leur allure et sont en train d’essayer de nous encercler tout en gardant environ quatre cent mètres d’écart entre eux et nous.»
Nos ennemis étaient sur le point de nous attaquer. Je me stoppais alors et tournais la tête vers Temari en arrêtant mon jutsu.
« Ils arrivent ! »
Ma névrose était passée à un cran supérieur. J’affichais un rire dément alors qu’un éclair jaillit dans le ciel. C’était leur signal. Bientôt ils apparaitraient autour de nous, nous menaçant très certainement de nous tuer pour une raison quelconque. J’étais excité. Même si je regardais Temari dans les yeux, je ne la voyais de nouveau plus. J’étais en pleine transe. L’odeur du sang m’envahissait. Je les imaginais déjà tous morts, mon sable se délectant de leur sang et de leurs restes humains. Seul le Jounin et à la limite le Chuunin m’intéressaient. Les autres étaient trop faibles pour moi. Des shuriken fusèrent en direction de Temari, dans son dos, tandis que 2 Genin apparaissaient. L’heure de l’amusement était arrivée !
« Derrière toi ! »
L’heure de l’amusement était arrivée. Il était temps de nous divertir un peu. J’hésitais quelque peu à aider Temari, mais au final, je n’avais fait que de la prévenir. Elle était assez forte pour s’en sortir toute seule et si elle succombait à ça, c’était simplement qu’elle était trop faible pour ce monde.