Konoha et Iwa, respectivement les plus puissants rassemblements de ninja des Pays du Feu et de la Terre. Deux cultures, deux visions du mondes, plus ou moins contradictoires. En parallèle, les Seigneurs régissant les deux Pays ne tardèrent pas à développer leur convoitise, vis à vis des territoires de leurs voisins. Bien entendu, déclarer directement la guerre à un autre souverain sans bonne raison aurait été perçue négativement à l’étranger. Aussi, les Seigneurs issus des deux Pays décidèrent de mener une guerre indirecte, en impliquant des forces militaires extérieures. Ainsi se déclencha trois Grande Guerre au sein du monde souterrain des ninjas, celle qui amena les soldats de Konoha et d’Iwa à des crises humaines et économiques sans précédent !
Les vétérans de Konoha et d’Iwa encore en vie aujourd’hui devait avoir du mal à comprendre comment deux puissances si souvent opposées au cours de l’Histoire étaient aujourd’hui amenées à combattre côte à côte. Pourtant, il subsistait une certaine animosité entre les effectifs des deux armées, comme une haine congénitale transmise par des aïeuls ayant subi les affres de la guerre. Ce constat avait suscité l’inquiétude des chefs des deux villages, Tsunade de Konoha et Onoki d’Iwa. Ils convinrent d’un accord visant à renforcer les bonnes relations entre les deux villages, afin que leurs troupes, au moins jusqu’à la chute de l’Akatsuki, puissent s’entendre et ainsi mieux travailler ensemble.
On aurait pu imaginer que cette mesure concernerait essentiellement les plus jeunes troupes des différentes armées. Malheureusement pour Tori, l’invitation s’étendait aussi aux ninjas de classe moyenne et supérieure. C’est donc avec une expression déconfite qu’elle découvrit un matin,dans sa boîte aux lettres,une enveloppe contenant une invitation à se rendre à Konoha avec quelques confrères afin de pouvoir « sympathiser avec ses frères et soeurs d’armes », avec une mention notable : « Toute personne se dérobant à ce devoir verra son salaire suspendu. ». Il va sans dire qu’il n’y eut aucun absent le jour du départ.
Le voyage se passa relativement tranquillement, le Tsuchikage s’était arrangé avec une caravane de marchand pour mener ses effectifs dans des conditions décentes. Les marchands disposaient ainsi d’une escorte conséquente à prix réduit en échange de leur hospitalité. Les ninjas furent déposé à quelques pas du Village de la Feuille où ils reçurent un accueil si mielleux qu’ils en eurent presque mal au coeur. Visiblement, cette rencontre semblait tout autant être une corvée pour leurs compatriotes de Konoha qui avait dû se lever aux aurores pour les recevoir. Ils durent endurer ensemble d’horribles documentaires commentés par un narrateur visiblement drogué aux anxiolytiques, ils portaient sur les conséquences désastreuses des guerres sur les deux clans et prônaient une morale dégoulinante de bons sentiments. Pour sûr, ces trucs devaient être une sorte de propagande risible destinée aux jeunes ninjas qu’ils avaient dû sortir de placards poussiéreux pour l’occasion. Les spectateurs semblèrent plongé dans une sorte de transe abrutissante le temps de la séance... qui sembla durer une éternité. En réalité, une heure s’était écoulée, et les organisateurs avait déjà décidé de laisser quartier libre à leurs visiteurs, ils étaient probablement déjà à court d’idées niveau activité encourageant le « devoir de mémoire ».
Toutefois, cette liberté était relative dans le sens où les organisateurs de Konoha avait trouvé ludique d’associer chaque visiteur d’Iwa à un membre de la communauté de Konoha. Ils firent tourner une vieille machine qui faisait tournicoter des bouts de papier dans une boule de plastique, probablement empruntée à un semblant de maison de retraite. Ils débitèrent un à un les noms des personnes concernées, jusqu’à tirer Tori de sa torpeur en l’interpellant.
- Hanekaijin Tori !
Elle se retint de pousser un profond soupir, et s’approcha de la modeste estrade qu’ils avaient installés pour l’occasion. Ils firent tourner la curieuse machine, et l’animateur annonça haut et fort le nom de la personne condamnée.
- Inuzuka Katsui !
Tori observa un à un les ninjas de Konoha autour d’elle et s’arrêta sur une kunoichi qui s’avançait avec grâce vers elle. Tori ne put s’empêcher d’arquer les sourcils, elle n’avait pas un, mais deux accompagnateurs. Une belle femme et un chien aux airs puissants. Tous deux étaient assez intimidants aux yeux de Tori qui se sentait toute petite à coté d’eux. Ce n’était pas qu’une image, Katsui était plus grande et avait un physiquement infiniment plus mature que celui de Tori. À coté de sa consoeur de Konoha, Tori avait autant de charme qu’une gamine lépreuve. La belle héritière de Inuzuka incarnait un idéalde femme, élégante et musclée, comme bénie par la nature. Des qualités physiques qui titillaient la jalousie de Tori, même si elle refusait de l’admettre, considérant cela indigne d’une kunoichi digne de ce nom.
Le canidé qui accompagnait Katsui, semblait avoir une parenté limpide avec un cousin sauvage. Son poil dru et imposant ne donnait clairement pas envie de s’en faire un ennemi, de même que son regard rutilant qui semblait lire à même l’âme des gens.
Après de brèves présentations solennelles où les deux kunoichis durent se serrer la main. Le trio put sortir dans les rues animées de Konoha, sous un Soleil relativement agréable. C’était une belle journée qui s’annonçait, mais elle saurait vite tourner au calvaire si les deux kunoichis ne parvenaient pas à s’entendre. Prenant son courage à deux mains, Tori se tourna vers sa consoeur, jetant des coups d’oeil inquiet à son compagnon.
- Je me doute que ça te plaît pas d’avoir quelqu’un d’Iwa te collant aux basques, mais crois moi, si on me laissait le choix, je te ficherait volontier la paix. Désolée.
Tori fronça les sourcils en s’interdisant aussitôt d’évoquer le fait qu’elle risquait de se faire sucrer son salaire du mois si un mauvais rapport ressortait de cette journée en compagnie de Katsui. Elle préféra essayer de rester amicale... même si on la sentait clairement un peu tendu.
- B-Bon... qu’est ce que tu voudrais faire ? C’est que je ne sais pas ce qu’on peut faire dans ce village. Si quelque chose te tente...
Elle se gratta distraitement les cheveux en fuyant le regard de sa consoeur, ces yeux de biche de couleur azur avait beau être jolis. Il lui rappelait combien le gouffre étant grand entre leurs élégances respectives. Tori espérait que son appréhension n’allait pas être interprétée comme de l’impolitesse.