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 C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]

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C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] Empty
MessageSujet: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyDim 14 Oct - 20:41

La nuit était tombée depuis un petit moment maintenant le village respirait le calme et la tranquillité. Les gosses étaient couchés, les parents entre eux dans leurs maisons paisibles, et Izaki était parti dieu sait où. Madame Mizuke dormait – pour ne pas changer – et donc San se retrouvait seule à la maison, devant sa fenêtre, en admirant les étoiles. Elle aurait donné n’importe quoi pour être à leur place. Voyager dans le cosmos en toute liberté avec pour seule contrainte d’éviter les autres comètes qui peuvent te faire face… Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle s’imaginait aller plus vite que la lumière, ne plus sentir l’apesanteur, voler et s’envoler à travers les nuages pour dire au revoir à tout ce qu’elle connaissait et profiter des mondes imaginaires et autres qu’elle pouvait rencontrer. Un soupire s’échappa de sa bouche et elle se redressa. Pourquoi les imaginer ? Pourquoi ne pas profiter de la nuit pour aller dans un endroit qu’elle n’avait pas encore vu ? Pourquoi ne pas prendre elle-même son envol, sans attendre Izaki, sans attendre qu’on lui tende une perche, sans attendre qu’un vent plus fort qu’elle ne la pousse ? La jeune femme sortie de sa chambre, s’arrêtant quelques secondes devant celle de sa mère qui dormait à poings fermés, à moitié couverte, une bouteille de saké presque vide prêt d’elle. La jeune femme secoua légèrement la tête et alla dans l’entrée pour prendre son grand manteau, dont elle rabattit la capuche sur son visage, elle accrocha son katana à sa taille, le cachant par le tissu qui la couvrait également du froid, et termina par ses chaussures.

C’est le cœur lourd qu’elle franchit le pas de la porte, laquelle se referma en silence, comme si un simple coup de vent avait décidé de retourner à son habitat naturel. San arpenta un moment les rues vides en longeant les murs, histoire de ne pas se faire choper. Pas qu’elle avait quelque chose à se reprocher, mais l’interrogatoire allait être pénible et elle n’avait aucune envie de se justifier. Quelques minutes après, elle arriva prêt de la grande porte qui s’imposait comme l’entrée d’Iwa et décida de suivre les barrières qui délimitaient le village pour s’éloigner de cette sortie trop facile. Elle se glissa derrière l’un des bâtiments de pierre et juste avant que la barrière ne soit stoppée naturellement par la roche elle passa par-dessus d’un bon agile et silencieux. Elle allait pouvoir profiter pleinement de cette nuit à l’air doux et au ciel clair qui rendait le chemin élégant et rassurant. Telle une ombre, elle quittait rapidement les frontières sécurisées du village pour s’enfoncer dans des contrées inconnues, rien de plus que les alentours d’Iwa en fait, mais des endroits dont elle n’avait pas pu encore profiter. Pas de plantes ce soir, juste le plaisir des paysages nouveaux et du bruit paisible de la nature enfin en paix, sans l’homme pour la piétiner et la troubler.

Au final, et après avoir fait un tour de plusieurs heures, elle se retrouvait sur une pierre tout en haut du village d’Iwa. Une de ces fameuses pierres ou l’eau ruisselait pour venir se jeter dans une fontaine créée par les villageois. La jeune femme, les jambes dans le vide, contemplait ce village de roches froides, aussi froide que ses habitants. Un frisson de mal être lui traversa tout le corps dans un tressaillement fortement désagréable et elle ferma quelques secondes les yeux pour laisser le vent jouer avec ses longs cheveux roses. Lorsqu’elle reposa ses yeux bleus sur le village qui lui faisait face, le soleil commençait à se lever, donnant une teinte orangée sur les formes qui se dessinaient devant elle. C’était le moment de rentrer… Avant qu’on ne la voie et qu’on lui demande 1) pourquoi elle était en dehors du village 2) comment elle était sortie. La jeune femme se releva doucement pour dominer le village de son corps frêle et commença à descendre les roches et les chutes d’eau à la vertical, du chakra s’émanant de ses pieds. Elle atterrit souplement au sol, prêt de quelques baraques rocheuses, et observa quelques secondes autour d’elle. Ses mains vinrent se croiser, resserrant son manteau autour d’elle, et elle reprit le chemin pour aller jusqu’à chez elle… Jusqu’à ce qu’une pierre roule jusqu’à ses pieds. Elle s’arrêta alors net, pour tourner lentement la tête vers l’arrière. Quelqu’un l'avait calé...
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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyLun 15 Oct - 15:18



Corriger les Fugues.


C'était tous les jours le même programme. Nadaré se levait avant les premières lueurs de l'aube, hydratait les diverses plantes qui occupaient la moitié de son appartement, relisait quelques travaux et autres rapports, puis se rendait au palais d'Iwa lorsqu'on l'y convoquait, ou à l’hôpital militaire. N'ayant d'autres repas qu'une poignée de pilules vitaminées, il gagnait rapidement son lieu de travail et s'occupait jusqu'au soir de soigner les shinobis blessés ou de suivre des formations sur l'Irou. Invisible, sans véritables connaissances parmi les autres chirurgiens, Nadaré reconnaissait souvent des visages incrustés dans sa mémoire, comme ceux d'anciens camarades avec qui il subit l'examen des médecins d'Iwa, au terme duquel il fut officiellement reconnu comme apte à la pratique. Parmi ces vagues amitiés qu'il ne tissa jamais se trouvait San. Bien qu'ignorant tout d'elle, il se sentait intimement convaincu d'avoir au moins un point commun avec elle : l'expression neutre, presque morne, qui ne lui quittait pas le visage. Le malheur semblant accablé la jeune femme éveillait des souvenirs identiques en Nadaré. Lui qui avait perdu sa sœur, puis son habitat, se retrouvait au sein d'une foule de fous armés, sans autre objectif quotidien que d'en sauver le maximum, pour qu'ils soient de nouveau capable de semer la destruction ailleurs ! Triste destinée. L'enfant de la montagne connaissait uniquement le prénom de San, et ayant eu vent des rumeurs à son sujet, savait qu'elle ne portait guère Iwa et ses habitants dans son cœur. Et bien que Nadaré lui-même n'avait aucune attache biologique ou familiale avec le pays des roches, il se sentait entièrement porté par les forces vives du village, et conservait une réserve de mépris infinie pour tous ceux qui osaient l'insulter. Qu'elle cache au moins sa haine !

Au début, Nadaré l'observait uniquement du bout d'un cil. Le peu de fois qu'ils se croisaient dans l’hôpital limitait ses observations. Puis, lorsqu'il prît connaissance de ses rumeurs au coin d'un couloir, il garda un œil sur elle. Il ne pouvait tolérer qu'un médecin n'ait aucune amitié pour ses propres patients ! Emploierait-elle tous ses capacités face à un Iwajin gravement blessé ? On ne pouvait accepter cette certitude. Ainsi le jeune homme s'informa sur elle, sans en faire son sujet principal. Il prit connaissance de son adresse, de son évolution et de ses compétences pour peu qu'on en savait. Il chercha à savoir un peu pourquoi elle détestait tant l'Humanité - chose paradoxale pour un médecin voué à la servir - mais comme elle était la seule à en connaître la réponse, il conclut que son objectif envers San serait de recevoir ses confidences. Parfois, Nadaré souhaitait l'arrêter et débuter la conversation, mais son incapacité à ouvrir une discussion et la froideur de son interlocutrice le démotivaient toujours. Quelques semaines plus tard, le hasard voulut que Nadaré se trouve sur le chemin de San. N'ayant aucunement l'intention de lui dévoiler ses suspicions, et souhaitant rester le plus inconnu possible, il prit une autre route tout en décidant de l'espionner un soir prochain. Et les nuits se succédèrent durant lesquelles le jeune homme regardait San flâner tout en prenant note de son chemin. Au troisième jour, il s'inquiéta suffisamment de ses marches nuptiales et solitaires pour la rejoindre. Mais, ayant suivi l'exacte route de San, il arriva face au mur du village. C'en était de trop. Si San s'éloignait si tardivement d'Iwa, sans passer par la porte, donc clandestinement, ce ne pouvait être qu'à des fins d'espionnage ; ou la fille était cinglée.

Alors Nadaré passa également au-dessus de la muraille rocheuse, et craint tant de perdre sa proie qu'il entama le reste du voyage avec rapidité, scrutant les alentours du village comme un animal en chasse. S'il était incapable de parler à une jeune femme, il était en revanche suffisamment austère pour les rappeler à l'ordre. Plutôt que d'obéir à son cœur, il lui était plus facile d'obéir à la Loi. Et la Loi lui ordonnait de s'informer d'avantage sur les balades malvenues de San. Après une dizaine de minutes de course, Nadaré fut désespéré. Aucune empreinte sur le sol, pas d'odeur dans l'air, guère de vibration aux alentours : le vide. Il décida d'attendre auprès du bâtiment d'où disparut la jeune Mizuke, et manqua de s'endormir lorsque le soleil éclaira sa position. Tandis qu'Iwa s'éveillait difficilement, et que les fenêtres s'ouvraient simultanément au chant du coq, un mouvement plus suspect que les autres attira l’œil de Nadaré. Et la chevelure rose de San soulevée par le vent de son saut s'éclipsa au coin d'une ruelle. Aussitôt, le jeune homme accourut à sa rencontre, et, n'ayant rien pour l'arrêter dans sa course, tapa du pied dans une pierre, et constata sa réaction. Aussitôt, le médecin d'Iwa lui barra la route, la fixant sévèrement, comme pour l'alerter de son erreur, et lui dit quelques mots brefs avec autorité : « San Mizuke ? Je n'aime pas qu'on quitte le village avec une telle réputation. Tu sais ce que tu risques. Dis moi où tu étais, et sois convaincante. Je risquerais d'être pénible. » Il s'apprêtait à lui saisir les poignets au moindre geste, mais souhaitait d'abord alerter le chef du service de torture d'Iwa, chargé de l'interrogatoire, et qui s'imposait dans le village comme une figure terrifiante puisqu'auparavent, tout chûnin devait lui résister une séance pour avoir le grade. Satisfait de son bon geste, Nadaré lui saisit fermement le poignet, tourna un talon et la traîna jusqu'au bout de la ruelle, attendant sa réponse.


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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyMar 16 Oct - 8:40

Pourquoi faut-il que ça soit toujours elle qui se tape les boulets ? Pourquoi est-ce que c’est toujours elle qui doit supporter les fans du village et les caprices des villageois ? Pourquoi est-ce qu’elle ne peut même pas profiter d’une nuit étoilée en dehors du village sans tout de suite passer pour une méchante fille qui veut l’exterminer et le réduire en poussière ? Les yeux posés sur la petite pierre qui avait roulé jusqu’à ses pieds, elle les releva lentement vers l’inconnu qui se tenait derrière elle. Ses sourcils se froncèrent, alors qu’elle tentait de reconnaître le visage – pas trop déplaisant – qui lui faisait face. Quoi qu’un peu jeune… La jeune femme le regarda de bas en haut, lentement, sans l’écouter parler, se foutant royalement de ce qu’il disait, et enfin elle le reconnu. C’était un des nombreux ninjas qui avaient passé l’examen pour devenir médecin. Elle plissa légèrement les yeux, en fixant son visage, et soudain son nom apparu dans sa tête comme un claquement de doigt. Buraindo Nadaré. Rien de bien effrayant en soi… Mais vaut mieux ne pas se fier aux apparences. Elle ouvrit enfin la bouche, pour répondre sans trop répondre à ce qu’il venait de dire, puisqu’elle n’avait pas écouté, mais il lui attrapa le poignet fermement pour commencer à la tirer. Les yeux écarquillés, elle se laissa d’abord entrainer. Voyant qu’ils approchaient de la fin de la ruelle, elle finit par s’impatienter et fit un mouvement du poignet rapide, tournant son bras entre les doigts de Nadaré, jusqu’à ce que sa propre main ait pris le dessus. De là, elle agrippa le poignet du jeune homme et lui tordit simplement, pas pour lui faire mal, juste pour qu’il la lâche, et elle recula d’un pas. Sa main vint se poser par reflexe sur le pommeau de son katana mais elle desserra ses doigts vite fait. Pas de bêtise, ou du moins pas dans le village… Sinon elle allait avoir de gros ennuis.

Je suis sortie en « cachette » parce que les portes étaient fermées, que les gardes pionçaient et que je n’avais pas envie de me justifier. J’ai l’âge de sortir quand je veux, avec qui je veux, pour faire ce que je veux, et jusqu’à maintenant je suis toujours revenue. On ne me saoule pas autant quand je sors pour aller chercher des plantes au compte de l’hôpital, alors fous moi la paix, j’ai pas envie de faire mumuse. Tu devrais aller te préparer, l’académie ouvre tôt non ?

Oui oui, elle le provoquait là. Elle venait de l’insulter en quelques paroles de boulet et de gamin. San a toujours été cash de toute façon… Néanmoins, la froideur n’était pas dans ses habitudes. Et en l’occurrence, un doux sourire planait sur son visage, légèrement tiré en coin. Signe de moquerie et d’agacement. La jeune femme resserra son manteau autour d’elle après avoir ressenti un frisson sous le vent matinal qui se montrait carnassier, puis elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Sur ce, mon ange…

Elle s’approcha à nouveau de lui et vint prendre son menton entre ses doigts délicats, toujours avec autant de douceur.

Je n’aime pas les fouineurs, encore moins les balances, et je ne supporte pas qu’on m’espionne. Donc si tu ne veux pas que ça finisse mal, je te conseil d’éviter la prochaine fois. Ou débrouille toi au moins pour que je ne te cale pas. Je n’ai pas envie de m’attirer des ennuis à cause d’un lèche-bottes inconscient et pénible.

San lâcha le menton de son interlocuteur d’un geste qui se fit moins doux, voir presque brusque, et plongea ses yeux bleus dans ceux du jeune homme. Elle n’allait pas partir comme une voleuse non plus, elle était sauvage mais pas stupide, hors de question de montrer son dos à celui qui pouvait devenir un ennemi probable. Et hors de question de partir de toute façon, qu’il veuille une joute physique ou verbale, elle ne fuirait pas. A ses risques et périls.
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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyMar 16 Oct - 10:26



Corriger les Fugues.


La main de Nadaré s'était aussitôt refermée sur le poignet de San qu'elle parvint à s'en défaire. La facilité avec laquelle elle se dégageait de lui, et l'aplomb de son caractère, le ravissaient intimement. Il s'attendait à l'obéissance ; il eut une réaction farouche, ce qui ne lui déplaisait pas. Le médecin eut ainsi un instant d’inattention durant lequel San parût menaçante, et posa même la paume sur son arme. Si l'Iwajin souhaitait en savoir d'avantage sur ses sorties nuptiales, la jeune femme ne semblait pas prête à lui dévoiler l'objectif de ces marches. Que fuyait-elle ? Certain de lui être inutile, et souhaitant parvenir à installer une bonne entente en réparant sa maladresse, Nadaré n'eut aucune réaction. Il restait calme, attentif, tout en fixant des yeux les perles étoilées de sa comparse. Elle justifiait sa faute par une raison plus terrible encore qu'il était malvenu, voire illégal, de quitter le village autrement que par la grande porte. Après tout, à quoi sert une muraille, si ce n'est à bloquer l'accès, et pouvoir contrôler et réguler les flux entrants et sortants ? Il y avait là une raison plus profonde encore, que la Mizuke cachait, mais Nadaré fit quand même mine de comprendre. Sa provocation lui arracha un rictus. Habitué qu'il était aux fillettes, le caractère gracieusement bestial de San ne pouvait que l'attendrir. Ses insultes l'amusèrent, mais propre à sa tenue et attaché à son apparence, il conserva une expression neutre, impassible et immuable, gardant à l'esprit qu'il questionnait la jeune femme.

Puis – chose étrange – sa main de porcelaine lui tint une seconde le menton, sans pour autant le déconcerter ; car le médecin régulait son rythme cardiaque et apaisait ses nerfs avec expertise. Aux insultes de San suivirent des menaces. Nadaré enchaîna aussitôt : « Je fais mon devoir. Quitter le village sans autorisation est illégal. Tu devrais le savoir. Je suis surpris qu'aucun membre des forces spéciales ne t'ait pas repéré. Ça me confirme au moins que j'ai raison de m'inquiéter pour Iwa ; voilà que des jeunes filles parties cueillir quelques fleurs parviennent à passer outre la muraille et les surveillants du village. » Au moins, il parvint à dévier du mieux qu'il put la conversation non plus sur ce qu'il venait de faire, mais sur l'incapacité des autorités en place, et la médiocrité ridicule des gardes. À l'évidence, San n'appartenait pas à ces agents doubles qui faisaient la une durant les périodes de crise. Après avoir marqué une pause, il reprit : « Navré de t'avoir saisi de la sorte. J'étais inquiet, et voir une silhouette disparaître derrière la muraille dans une période si risquée m'a attiré là. Avec tout ce qui se passe dehors... et ces dangers humains de l'Akatsuki qui veulent réduire Iwa, Kumo, Suna, Kiri – que sais-je ! – en poussière, je craignais qu'il n'arrive quelque chose. On doit rester sur nos gardes tout le temps. Et je ne te connais pas assez pour juger de ta crédibilité. » En effet, on prête beaucoup moins d'attention à un ami en pleine faute qu'à un anonyme suspect. C'était l'occasion pour Nadaré d'en apprendre d'avantage sur San. À vrai dire, le seul moyen de parvenir à ses fins, et de savoir ce qu'elle faisait au-delà du mur, restait de la comprendre, au mieux de se lier à elle. Chose compliquée au vu de la situation. Et chose impossible si San refusait cette amitié, au vu de son caractère.

Alors Nadaré eut un sourire léger – hypocrite, certes, mais un sourire léger. Il lui était si difficile d'être content autrement que face à un cadavre déchiré et offert à lui qu'il ne savait pas sourire ! On remarquait le tremblement de ses lèvres, qu'il ne sut comment disposer un instant, et parut si ridicule en tentant d'exprimer sa compassion qu'il se tint le crâne avec gêne. Le jour se levait lentement, et Nadaré, tout en fixant San, parvenait à jeter quelques coups d’œil sur son accoutrement, en quête de détails, de traces ou d'indices. Mais il ne vit que la blancheur de sa peau et la teinte légèrement violette de ses cernes. Elle semblait épuisée. Ainsi Nadaré fouilla dans sa poche, manquant d'écraser ses sangsues, et sentit la délicieuse matière du ryo. Il allait pouvoir réparer son erreur et, pour la première fois de sa vie, forma de ces phrases romanesques qu'il n'avait jamais utilisé de sa vie, aussi maladroitement qu'il eut à sourire : « J'ai faim. Tu veux manger quelque part ? » Certes, la phrase était maladroite ; mais l'individu l'était tout autant, et on remarquait bien qu'il avait rarement du avoir affaire aux femmes, et ignorait tout de leur fonctionnement. Inviter quelqu'un – en plus, une fille – ne lui était jamais arrivé tant le travail et la solitude lui coulaient dans les veines. Il ne manquait plus qu'une réponse. Et l'angoisse lui serra le cœur. Que pouvait-il lui arriver de pire que d'inviter une fille après un événement si saugrenu ? Recevoir un refus. Avant même que la réponse ne fut donnée, Nadaré se jurait de ne plus jamais se mettre dans une telle situation.


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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyMar 16 Oct - 13:16

Le fait est que les gardes connaissent San. Ils savent qui elle est, pourquoi elle sort, ils savent qu’elle sort régulièrement bien que trop souvent, et à force ils ne discutent plus avec. C’est une sorte de complicité arrangeante qui s’est installé entre la jeune femme et les autorités. Depuis un moment, ils ne notent plus ses entrées et venues. Et le fait qu’elle passe les barrières sans problème est simplement dû au fait qu’elle n’a pas envie de se justifier et qu’eux n’ont plus envie de noter ses allés et venus. Ils savent qui elle est, pour sortir ce n’est pas un problème, elle n’est pas une menace, et pour ce qui est de son retour, il y a plus discret que de se dresser de toute sa hauteur sur les pierres qui adossent Iwa, non… ? Ses entrées et ses sorties sont donc contrôlées et parfaitement vues, mais l’entente mutuelle des ninjas se fait en silence. Pas d’histoire, pas de problème, pas de rapport. Bref, mot d’ordre : tranquillité. Seulement, ça, elle ne l’expliquait pas et elle ne l’expliquerait pas à Nadaré. Ça ne le regardait pas, c’était une entente entre les gardes et elle, et il n’avait pas à s’en mêler. Elle se contenta donc de hausser les épaules à sa remarque sur la sécurité défaillante et tout le reste, sur lequel il fautait complètement, ayant un autre sourire en coin quand il termina sa tirade. Le truc c’est que San a tellement de sourires en coin en peu de temps qu’à force on n’y fait pas attention, alors qu’aucun d’entre eux ne sont là pour rien.

Néanmoins cet interrogatoire devenait pénible. La jeune femme roula des yeux d’un air fortement agacé et laissa échapper un soupire. Elle n’était pas du genre à cacher ses émotions, etc… Comme les ¾ des personnes qu’elle croisait. Quand elle voulait sourire, elle souriait, quand elle voulait râler, elle râlait, quand elle voulait hurler, elle hurlait, et quand elle voulait dire merde, elle disait merde. Personne n’allait contrôler sa vie et ses sentiments. Et en l’occurrence, le fait que Nadaré soit un piquet aussi froid qu’un bâtonnet de glace commençait à la saouler un peu. Tu mettais un robot à sa place, ça revenait au même. Et le voilà qui se mettait à l’inviter… Eh bien, le jeu allait pouvoir commencer. Puisqu’il tenait tant que ça à son image de garçon frigide et faussement timide, elle allait tenter de percer son humeur. Elle est séduisante, à n’en pas douter. Bien sûr, ça ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais elle avait ses chances, et puis c’était le but du jeu que d’essayer de jouer avec son comportement. Elle inclina alors légèrement la tête sur le côté, faisant semblant de réfléchir, et avec un nouveau sourire amusé elle acquiesça d’un signe de tête. Elle avait faim de toute façon, son escapade nocturne lui avait creusé l’estomac. Donc tant qu’à faire, pourquoi ne pas accepter l’invitation ? La jeune femme reprit un ton doux.


Bien. Pourquoi pas ? Nadaré c’est ça ? Je te préviens, je suis fatiguée, donc je ne reste pas longtemps.

Fatiguée ? Ouais un peu. Mais elle n’aimait pas dormir dans la journée. Donc c’était juste une excuse pour ne pas devoir se le farcir toute la journée. Parce que si monsieur avait été capable de l’attendre toute la nuit pour la choper, de quoi était-il encore capable ? Y a des malades comme ça sur terre parfois, on ne sait pas trop ce qui se passe dans leur tête mais bon… Bref. Elle resserra une fois de plus son manteau autour d’elle, commençant vraiment à avoir froid. Vivement qu’ils entrent dans un petit restaurant ou quelque chose du genre, histoire que ces frissons disparaissent une bonne fois pour toute. Elle était certaine qu’ils provenaient uniquement de la fatigue, mais l’air frais y était pour quelque chose aussi. En parlant de fatigue, San plaça sa main devant sa bouche pour se mettre à bailler. Il y avait un blanc énorme entre son interlocuteur et elle. Elle s’attendait à ce qu’il continue à la harceler de question mais même pas, il restait calme, silencieux. Ce type, s’il avait eu une fois dans sa vie une copine, c’est qu’elle devait être faite de métal. Impossible sinon… C’est dommage pourtant, il a une gueule d’ange, il semble bien foutu sous ses vêtements, il est déterminé aussi, bien qu’un peu trop réglo face à la loi, à son goût. C’était un mixte un peu raté, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie hein ! Au pire, en guise de consolation, elle pouvait toujours mater.


Dernière édition par San Mizuke le Dim 21 Oct - 9:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyMar 16 Oct - 18:46



Corriger les Fugues.


Elle acceptait ! C'était à la fois un miracle et une désolation ; miracle, parce que Nadaré n'espérait pas secrètement qu'on lui offre cette opportunité après son exaction ; une horreur parce qu'il devrait la traîner un peu plus longtemps que prévu. « On y va alors » ; ces paroles prononcées, Nadaré parvint au bout de la ruelle, traversa encore quelques quartiers et arriva à l'unique échoppe où il s'égarait quelques fois, flanqué de San. Un silence morose s'était installé le long du trajet  ; mais le bruit des commerces en pleine ouverture, et de la vie reprenant son cours limitaient les dégâts en occupant l'esprit. De plus, la marche ne dura que cinq minutes, durant lesquelles certes on ne parlait point, mais qui n'étaient pas extrêmement gênantes au vu de la situation. À force de côtoyer des personnalités étranges, on finit par ne plus être étonné par leur comportement. C'en était de même pour Nadaré.

Arrivés Au Gros Maquis, Nadaré choisit de s'installer à la terrasse, pensant qu'on y serait plus à l'aise, car il faisait chaud, et qu'on pourrait profiter de l'animation des rues si d'autres moments silencieux arrivaient. Pour sûr, l'objectif matinal de l'Iwajin était d'en savoir plus sur San. Une kunoichi si mystérieuse, froide et partageant le même emploi que Nadaré l'intéressait au plus haut point. Et comme il n'avait aucune sangsue à analyser aujourd'hui, il se reporta sur San ; bien que la chose serait périlleuse, et elle en avait fait la démonstration dès ses premiers gestes. Assis face à face, les deux shinobis furent immédiatement accostés par le serveur ; Nadaré, qui ne mangeait quasiment rien, commanda tout de même de leurs sucreries afin de paraître normal, et de ne pas aggraver son cas en avalant le plus naturellement du monde ses pilules vitaminées. À l'entrée du restaurant se trouvait la carte où San déterminerait son choix. Et, attendant leurs victuailles, ils n'eurent d'autre choix que d'entamer la conversation.

L'Iwajin aurait préféré lui parler de médecine, d'anatomie bizarre, de cadavres pourrissants et autres scènes joyeuses qu'ils rencontraient parfois. Mais il en était tout autrement. Parler au sexe opposé relevait du mystère. Il fallait les deviner sans un mot ; bref, être télépathe ou chanceux, et pouvoir début la discussion sur ses sujets préférés. Dans le cas présent, Nadaré souhaitait amener San à se confier. Et connaître ses intentions. Il se risqua à une première question d'abord, mais la ravala aussitôt, et préféra se présenter : « Buraindo Nadaré. Médecin d'Iwa. C'est à l’hôpital que je t'ai rencontré. Et bien avant, en fait. Mais on était tout gamin. On suivait des cours de médecine. Je crois savoir même que personne ne nous parlait en classe. » Petit rire gêné. La parenthèse aussitôt refermée, il enchaîna : « Je sais ce que ça fait, d'être seul et victime des rumeurs. » Il lui tendait là une perche, et espérait qu'elle la saisisse. Si Nadaré parvenait au moins à la lancer sur ce sujet, et d'expliquer un peu plus pourquoi on racontait tant de choses aussi graves pour un shinobi, il serait tout de même satisfait de sa journée.

Il se déversa aussitôt dans la ville une foule multicolore et floue tant elle était dense ; des vieillards perchés à leur fenêtre se remémoraient leurs jeunes années en contemplant des gamins en pleine course pour l'Académie, tandis que les boutiquiers du village commençait à brailler leurs prix et à aguicher la populace d'Iwa. Cette charmante ambiance berça Nadaré ; la froideur qu'avait installé San se dissipait peu à peu. Tout reprenait vie. La nuit dans laquelle elle se balada s'évanouissait. Peut-être détestait-elle le jour. Alors le médecin contemplait discrètement ses traits, ou les évasions de son regard ; car tout s'était détendu, et l'on ne se fixait plus sévèrement. La beauté juvénile de San s'opposait à la réputation noirâtre qu'on lui prêtait. Ou tout cela relevait de la jalousie, de la moquerie ; ou la jeune Mizuke était véritablement aussi désirable physiquement que détestable personnellement. Quel gâchis qu'un aussi beau vase contienne uniquement de ces graines sombres qui détruisent un homme !


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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyDim 28 Oct - 19:09

Le visage humain comporte de nombreux nerfs qui réagissent à des stimuli, au vue de certaines images, à l’entente de certains mots, de certaines voix. Aussi inexpressif que puisse être Nadaré, les émotions et les réactions peuvent toujours être discernées si on y fait très attention. Et le mélange de joie et de mécontentement qui avait tiré une drôle de grimace sur le visage du jeune homme amusa légèrement San qui ne le lâchait pas du regard. Enfin, ils partirent vers l’endroit où ils allaient passer la matinée. Un silence gênant s’était installé entre eux. Qu’allait bien pouvoir dire San à cet homme si bizarre qu’elle avait observé tant de fois ? Ses yeux se posaient de temps en temps sur lui, le détaillant, le comparant aux images qu’elle se faisait de lui quand elle l’observait de loin. De toute façon, chaque ninja, chaque villageois étaient passé au crible fin. San les avait observé, connaissait plus ou moins leur nom, leur vie, leur adresse… Tout était enregistré dans sa tête. Pourquoi ? Par méfiance tout simplement. Le poids que portait San quant à la réputation qu’elle avait n’était ni plus ni moins qu’un cercle vicieux. Il y a avait deux camps : le village et elle. Allez savoir qui a commencé la méfiance, mais l’opposant en a fait de même et maintenant c’est une boucle sans fin qui se trace, encore et encore. Le jour où celle-ci sera trop sombre pour qu’on puisse l’effacer, il sera trop tard. Dans tous les cas, ils arrivèrent bientôt Au Gros Maquis, ce qui tira un léger sourire à San.

Elle aimait cet endroit. Pour sa convivialité, pour son serveur aux cheveux verts qui souriait tout le temps à San en rougissant, pour ses boissons sucrées et ses douces pâtisseries, pour son odeur de gâteaux qui rappelait des souvenirs d’enfant à San et pour sa décoration on ne peut plus joyeuse. Son cœur se pressa légèrement dans sa poitrine alors que son regard se mettait à pétiller. Plus jeune, elle y allait avec Izaki. Son frère lui payait toujours des sucreries, et ils allaient se poser sur les toits des bâtiments pour les manger en regardant le soleil se coucher. A chaque fois qu’ils faisaient ça, ils se faisaient disputer le soir par leur mère parce qu’ils ne mangeaient plus rien à table… Mais c’était un moment de complicité pour lequel San aurait donné sa vie, s’il avait risqué de disparaître. Un moment de complicité qui n’existait plus. Oh, bien sûr, Izaki ferait tout pour sa sœur. Mais la tendresse et les marques d’affection de leur enfance avait disparu, noircissant le cœur de la jeune femme qui se sentait plus seule que jamais. L’arrivée dans cet endroit lui fit donc à la fois un bien fou et accentua le mal qu’elle ressentait à longueur de temps. Mais, globalement, elle était heureuse d’être là.

Le sourire du serveur ne loupa pas et elle l’observa pendant les quelques secondes ou Nadaré commandait, avec un sourire doux. Il est beau, c’est un truc de dingue… Bref, San reporta enfin sur Nadaré une fois que son serveur fut parti et se rendit compte qu’il était en train de lui parler. Qu’avait-elle raté ? Boh, surement rien de bien important. Elle écouta donc son charabia et soupira en roulant des yeux.


Je sais qui tu es, inutile de te présenter. J’ai peut-être l’air nonchalante comme ça, mais j’en sais plus que ce que les gens veulent bien croire, sur les Iwajins.

San tendit alors la main pour attraper une pâtisserie qui lui donnait envie et mordit dedans avec gourmandise. De nouveau, ses yeux pétillèrent de joie. Ce n’était vraiment pas difficile de la faire sourire ou de la rendre joyeuse en fait. Il suffisait juste de ne pas aborder les mauvais sujets. La jeune femme avala sa bouchée et baissa un peu la tête quant à la remarque de son interlocuteur. Elle laissa couler un blanc, pendant une longue minute qui dû paraître interminable pour ce pauvre Nadaré d’ailleurs, puis enfin elle prit la parole, en relevant ses yeux bleus dans ceux du jeune homme.

Tu veux que je te raconte mon histoire, c’est ça ? Alors très bien. Je vais t’aider à comprendre mon attitude et mon comportement. Si je suis comme je suis, c’est que je suis bloquée dans une sorte de boucle sans fin. Tu n’as pas à connaître les détails mais mon père est mort quand j’étais plus petite – et que lucifer le garde -, ma mère a totalement perdu la boule et mon frère est devenu une larve qui ne bouge plus de chez nous sauf pour s’entrainer. La communication est devenue impossible entre nous. Du coup j’ai commencé à déprimer… Et alors qu’une fois, à l’hôpital, je me suis violemment disputé avec un médecin, alors qu’on devait soigner un patient en danger de mort. Il n’a pas voulu écouter ce que je lui disais, il a été faire ce qu’il pensait juste, et le ninja est mort. J’ai gueulé, et sur un coup de tête j’ai dit que ce village ne m’apportait rien de bon, que je n’avais rien à y faire et qu’il ne faisait que maudire ma famille. Ces paroles en l’air m’ont carrément pourries l’existence… J’ai grandi et j’ai eu à ma charge trois élèves merveilleux, à qui j’aurai tout donné. J’aurai fait n’importe quoi pour les garder à mes côtés… Elle posa ses yeux sur les élèves qui, en retard, couraient pour arriver à l'académie, un sourire triste aux lèvres. Ils étaient doués, solidaires, et leurs idéaux étaient tellement bons… Son sourire disparu et elle tapa légèrement de son poing sur la table. J’aurai pu continuer à m’en occuper si cet enflure de médecin qui a tué son patient n’avait pas été raconté des conneries à mes supérieurs ! A partir de ce jour, j’ai envoyé voler tout le monde. Et maintenant je préfère rester dans mon coin, le village n’a qu’à se démerder sans moi. Elle reposa ses yeux bleus sur Nadaré. J’espère que tu comprends. J’en ai assez de me faire juger. Et je n’ai aucune attache ici. Alors je n’irai pas dire que j’ai envie de déserter, mais il est hors de question que je serve ce village. Ils n’auraient pas dû me retirer mes élèves… C'est comme s'ils m'avaient arraché mes propres enfants.

Ayant enfin fini son semblant d’explication, la jeune femme termina sa pâtisserie avec gourmandise, cette lueur de gourmandise dans le regard revenant rapidement dans celui-ci.
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MessageSujet: Re: C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ]   C'était une nuit presque parfaite. [ Nadaré - San ] EmptyJeu 1 Nov - 11:27



Corriger les Fugues.


Le ciel se tâchait enfin de couleurs un peu plus rousses lorsque Nadaré décida de briser le silence à la fois froid et cordial qui pesait entre eux pour une raison étrange. L'un n'avait jamais tenu de rendez-vous ; l'autre semblait réservée de nature ; un tel mélange ne pouvait qu'engendrer le vide. Ainsi patienta-t-il, à l'écoute du personnel affolé, qui jouait involontairement une étrange musique avec leurs claquettes, et devenait des ombres aux visages serrés par l'angoisse tant la clientèle débordait du restaurant familial. Le paradoxe entre la vie exaltée d'Iwa matinal, et les faces blanchies par la fatigue, et gonflées par le sommeil de San et Nadaré, attirait quelques regards amusés qu'un couple si jeune – car on eut dit un couple – semble si hostile l'un envers l'autre ; et on pût penser que la Rancœur déjeunait avec l'Aigreur. Ainsi deux âmes fatalement liées par cette force supérieure qu'on appelle le hasard mordaient aléatoirement dans des brioches multicolores que la patronne joyeuse ne cessait de remplir sournoisement pour mieux alourdir la note ! Et Nadaré, trop soucieux de la réponse de San, ne remarquait ni n'écoutait rien d'autre. Il accordait à la jeune femme une attention particulière ; et remarquait, tout en la contemplant, que sa vie tenait une place vide, et qu'il manquait dans son histoire récente une présence féminine. Était-il inconsciemment attiré par San, pour avoir perdu sa tendre sœur, dans ces temps si joyeux, et pourtant ombragés par cette terrible perte ? Lui qui se moquait bien des individus, même du village ; pourquoi s'était-il empressé, sans raison apparente, alors qu'il lui en fallait toujours une pour commander ses actions, à courir après une chevelure rose dans l'ombre de la nuit, et de veiller jusqu'au matin, pareil à un amant stupide attendant sa maîtresse dans l’armoire, pour qu'elle revienne, l'air nonchalant, et manque de lui tordre le poignet ? Car San pût légitimement – et ironiquement – croire que Nadaré fut un agresseur.

Aussi, le visage en porcelaine de l'Iwajin sembla fondre ; et ses traits rigides se détendirent à cette unique réflexion. Il comprit ce que San, pourtant anonyme et toute inconnue à lui, représentait. Cette force de caractère, enfermée dans un corps si gracile et noble, l'effrayait tout en l'attirant. Il paraissait que Nadaré, par les quelques images malheureuses de San qu'il conservait en tête, la connaissait depuis toujours. Et l'idée qu'il venait de rencontrer le remède à tous ses maux lui humidifia le cœur d'un alcool étrange, et manqua de lui former le sourire satisfait des enfants retrouvant leur mère ! Il en était certain : San, malgré elle, incarnait non pas la figure de remplacement de sa sœur, mais la continuité. Tout homme se devait d'avoir une femme pour idéaliser une vie. Pour Nadaré, et aujourd'hui, c'était elle. Alors il saisit l'une des pâtisseries face à lui, y mordilla la framboise en sucre, parût dégoûtée un instant, puis avala la chose et retourna son regard curieux sur San, pensif. Il fallait désormais entendre la version de la Kunoichi ; et connaître l'origine des rumeurs l’oppressant depuis tant d'année.

Et, tout en écoutant, il fut pour la première fois pris par l'injustice. Tant de malheurs sans mérite ne pouvait affecter un visage si doux ! Ainsi, on insultait San pour avoir causé la perte d'un ninja ? Nadaré en oubliait le poids du titre de médecin. On considère toujours le ninja-médecin comme le deuxième assassin d'un homme. Mais pire encore : elle semblait innocente. À la fois désolé et impuissant, Nadaré préféra rester silencieux ; mais ce silence était une réponse, puisqu'il contenait son pardon et sa clémence. Lorsqu'elle s'adressa directement à lui, le troublant tout en le ravissant, il fut pris d'un acte peut-être déplacé, et tendit son bras vers elle pour saisir son unique paume valide. Que dire ? Il ne pouvait ni arranger les choses, ni les changer ; son statut restait celui d'un inconnu pénible, qui plus est, mal rencontré. Nadaré sentit le rythme cardiaque de San dans le creux de sa main, et crût bon, pour égaliser la balance du malheur, et pas avoir l'air de l'unique homme chanceux des environs, de raconter également son histoire : « Lorsque je revois les différentes périodes de ma vie, je me sers d'images fortes. La première d'entre elles représente un pavillon dévasté. Je vois son toit déchiré par une explosion, et soutenu dangereusement par des poutres fumantes. Les cris de ma sœur aînée, qui ne cessait d'appeler ma mère avec violence, n'avait alors aucun sens pour moi. J'étais un nourrisson. Et à l'entrée de la ferme, d'où rentrait chaque jour mon père, se tenaient des morceaux de viande humaine encore habillée, et malgré mon âge, j'ai reconnu ses vêtements. Puis des explosions sourdes ont réduit notre ouï, et ont creusé profondément la terre à quelques pas seulement de nous. À travers quelques fenêtres déchirées comme du papier, des visages menaçants de ninjas se déformaient monstrueusement. Ils nous avaient remarqué, mais nous n'étions par leur cible. Ils faisaient la guerre aux ennemis d'en face. Et comme nous étions entre eux, ils ont jugé bon de bombarder la ferme. » Alors, il crût bon de réserver l'épisode de sa sœur à plus tard ; on ne pouvait se confier si facilement, d'autant plus qu'il n'avait pas encore eu la réaction de San. Il lui raconterait la chose lorsqu'elle serait proche, et digne de confiance. Mieux : il lui dévoilerait l'importance de sa sœur quand San aura pris autant d'importance qu'elle dans la vie de Nadaré. Ainsi, il continua. « Je ne veux pas renchérir ton malheur par le mien. Je te trouve plus à plaindre que moi, puisque je n'ai pas su tout de suite ma peine, alors que tu la subis chaque jour. Perdre des proches ; dans ton cas, des enfants fait parti de notre rôle de shinobi. Il faut accepter la mort, les pertes et les injustices. Mais... si ta famille ne t'écoute plus, et que tu souhaites parler un peu, sache qu'il y a à Iwa un autre type à l'écoute. » Son cœur n'avait plus fourni ce sang électrifiant parmi ses veines depuis longtemps. D'anciennes émotions lui revigorèrent les membres. Certes, il avait perdu sa sœur ; mais il venait de trouver une jeune femme, jumelée par le malheur.


©Naruto Sensou

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