Kumo Style - Karui [U.C]

L'histoire de Karui n'est guère piquée des vers mais, à l'inverse de nombre de shinobis souvent atteints par une fatalité galopante en proie aux affres du destin, elle peut se targuer d'une existence qui jusqu'à lors a toujours été des plus calme et sereines. Née il y a près d'une trentaine d'années, fille d'un père marchand et d'une mère institutrice à l'académie élémentaire, la jeune enfant n'a jamais réellement baigné dans le milieu controversé et guerrier des Shinobi, bien au contraire. Algèbre, études normales et autres banalités affligeantes se profilaient à l'horizon... mais c'était sans compter la volonté de la gamine.

Fortement influencée par le caractère rigoureux de sa génitrice et le côté plus effacé de son géniteur, Karui a pu observer tout au long de son enfance, la poigne de fer tenue par celle qui lui avait donné la vie. Dirigeant le foyer avec un sens fort du devoir et un caractère explosif face à un mari bien plus amusé par les sautes d'humeurs qu'offusqué que ce soit la femme qui porte la culotte ; l'enfant eut tout le loisir de se forger un caractère qui, par mimétisme, se révéla très proche de celui de sa mère. C'est alors ainsi que la petite enfant, bagarreuse et bien plus masculine que ses copines de classe, se tourna tout naturellement vers l'enseignement Shinobi et la promesse d'une vie vouée à l'action. Force est de constater toutefois qu'à l'époque, émerveillée par les tours de passe passe de ces combattants traditionnels, elle s'était fait un rêve d'enfant de rejoindre leur rang, plus par émerveillement que réelle vocation. Toutefois, le futur aurait tôt fait de lui démontrer son talent réel pour les arts ninjas.

Arrivée à l'aube de l'adolescence, les parents de la jeune enfant accédèrent à la requête de leur progéniture: l'académie terminée,elle se présenta aux examen Genin du vilage de la Foudre avec une réelle conviction. Un examen qui se solda par... un échec retentissant. En effet, la jeune pré adolescente, dans un excès de zèle avait totalement négligé le côté intellectuel de la chose, se focalisant sur les entrainements physiques, lui apportant dès lors une note éliminatoire en examen théorique. Néanmoins, il ne lui fallut guère plus d'une année pour finalement pouvoir enfin prétendre au bandeau frontal tant désiré et commencer dès lors à bâtir son avenir en tant que membre des forces Shinobi du village des nuages.

C'est à cette époque que la jeune femme fit la rencontre de ceux qui, plus tard, seraient aussi bien ses compagnons d'armes qu'amis et, pour certains, intimes connaissances: Darui, Samui, Omoi. Attirée vers eux de prime à bord par les deux garçons du fait de la similarité de leur teint de peau, ils ne mirent pas longtemps à devenir inséparables et se mirent très vite à faire les 400 coups ensemble dans les rues du village des nuages durant leur temps libre. En quelques années toutefois, Darui, bien plus doué et plus talentueux que ses amis, se fit choisir par le Sandaime Kazekage, alors père d'Ei Yotsuki, pour être son disciple personnel. KArui, Omoi et Samui quand à eux, firent partie de la même équipe d'intervention Genin, sous les ordres de C, un ninja d'élite de Kumo. Et c'est alors sous son égide bienveillante que, durant près de quatre ans, l'équipe - alors baptisée équipe Samui du fait de la remarquable blonde platine et froide qui faisait office de tête pensante du trio - fit ses premières armes dans le monde impitoyable et couvert de sang qu'était la voie tracée par le Rikudou Sennin.

Vers l'âge de seize ans toutefois, la team Samui se vit offrir la possibilité de participer à l'examen Chuunin. Enjoués par une telle occasion, ils n'hésitèrent guère et purent jouir de leur promotion malgré quelques petits désagréments durant la session d'examen - notamment une disqualification évitée de peu pour cause de susceptibilité de la jeune Karui ayant proprement cédé à la colère et copieusement insulté les arbitres à cause d'un match perdu -. Mais, promus chuunin, ils eurent l'honneur de pouvoir prétendre à l'entrainement de l'une des légendes de Kumo: L'Abeille tueuse lui même ; Bee-Senpai, Jinchuuriki de Hachibi au sein de Kumo, et considéré comme le frère adoptif du Raikage en place, Ei Yotsuki.

Si, au début de leur coopération, Karui n'accordait que peu de crédits à son nouveau sensei du fait de son comportement, les années passées ensemble et les épreuves survenues dans la vie du Jinchuuriki, s'ouvrant parfois à ses élèves à la lueur de la lune blafârde et près d'un feu mourant, eurent tôt fait de dessiner l'épéiste sous un jour nouveau, bien plus profond que l'image de rappeur décalé qu'il offrait à ses spectateurs habituels. Avec le temps, le simple intérêt se muta en une réelle admiration envers l'Abeille Tueuse. Sa flegme et son sang froid, ainsi que son sens de l'humour chronique adoucirent le caractère emporté de la jeune femme, tandis que ses petites crises de colère voyaient en Omoi un éxutoire tout trouvé et compatissant. Seule Samui restait un mystère pour elle, malgré leur formation.

Karui est une femme qui toise le monde depuis un regard des plus inhabituels. Du haut de son mètre soixante douze, et arborant des pupilles d'un profond doré à l'iris sombre, la kunoichi se targue, pour la plupart du temps, d'une certaine moue contrariée se résumant à un regard assassin couplé à certains tics comportementaux reconnaissables tels le sourcil froncé, ou encore la tension acerbe que l'on peut s'entir autour de sa personne. D'un teint plutôt mât et tanné par l'altitude et l'air vivifiant des montagnes, la jeune femme arbore une chevelure rousse - voire rouge - tirant sur le grenat dont elle ne prend, malheureusement soin que trop rarement, préférant de loin les laisser naturellement virevolter dans son sillage au gré des caprices du vent. Tandis que son allure, svelte et élancée, aussi fine et douce que sa personnalité est forte et impulsive ; découpe les paysages et fend les alizés dans des bonds puissants mais calculés.

D'une ascendance différente et bien plus exotique que la plupart des contemporains des autres nations, nombre de shinobi de Kumo montrent des caractéristiques physiques qui dérogent de la norme. En ce sens, une bonne partie des Kumojin disposent des mêmes particularités physiques que la jeune rousse, à savoir un teint basané et des traits faciaux bien plus proéminents que les fins traits dits " asiatiques ". Si la carrure de la jeune femme s'avère assez fine, voire maigre, sa force physique n'est plus à faire. En effet, du fait de l'entraînement drastique imposé aux ninjas de la Foudre par Ei Yotsuki , la jeune demoiselle s'est montrée capable de certains exploits physiques insoupçonnés capable de rivaliser avec ses homologues masculins à la musculature pourtant bien plus développée.

Aimant se trouver à son aise, la kunoichi quitte rarement son uniforme de shinobi d'élite de Kumo. Ce dernier est composé de deux ensembles superposés dont un gilet sans manches renforcé , dévoilant le côté droit de son épaule et se joignant dans son dos en une pseudo bandoulière de couler crème ; tandis que le second ensemble est, lui, un kimono sombre la recouvrant des épaules jusqu'aux chevilles - aux manches mi-longues -. Ayant trouvé ses marques dans cet accoutrement, elle a toutefois pris quelques libertés à l'image du fourreau de son sabre, qu'elle porte fièrement dans son dos ; ou encore le bandeau frontal de son village que la femme utilise comme foulard pour nouer ses cheveux - tout en prenant garde de laisser son insigne bien en évidence-.

Karui est, du reste, une personne facile à cerner que d'aucuns traiteraient de simple d'esprit. En effet, la jeune femme ne voit en général le monde qui l'entoure que de deux couleurs : ce qui est "blanc" est allié ; ce qui ne l'est pas est une potentielle menace. Fidèle à se principe, elle n'accorde que très peu de crédit quand aux paroles des personnes étrangères à son village et, bien que vouant une fidélité sans borne à son entourage immédiat; se montre bien plus réticente lorsqu'il s'agit de placer ses espoirs chez d'autres personnes dont elle n'a pas encore pu mesurer la valeur. Impulsive et - de prime à bord - insensible , froide et violente, Karui sait imposer son opinion et sa volonté à ceux qu'elle considère comme des égaux hiérarchiques, n'hésitant pas à hausser la voix ou à dégainer son arme pour se faire entendre - ce qui lui vaut d'ailleurs nombre de quolibets quand à son côté " garçon manqué " un peu trop visible -. Néanmoins, en tant que soldat, elle cultive un respect de la hiérarchie et des aînés ayant accompli leurs fait d'armes.

A l'image du Raikage, la rousse donne bien plus de poids aux actions qu'aux mots ou aux convictions, c'est donc sans surprise que son admiration envers Ei, Bee ou encore Darui n'a cessé de croître durant les longues années passées auprès d'eux. Néanmoins, ceci a également affecté sa psyché d'une certaine forme de narcissisme et de recherche constante de compétition avec sa promotion - notamment avec son équipier Omoï qu'elle apprécie d'enquiquiner le plus clair de son temps -. Ceci constitue sans doute sa plus grande faiblesse, tout en étant sa plus grande force. Ambitieuse, Karui n'a de cesse de rechercher les défis les plus ardus afin de les relever pour mettre la barre bien plus haut qu'elle ne fut jamais ; autant pour la gloire de la nation des nuages que pour sa propre légende qu'elle compte bien écrire tout au long de ces temps agités.

Si la jeune demoiselle a le plus grand respect pour ses aînés et les faits d'armes, elle abhorre en revanche la suffisance. Les plus grands modèles de suffisance à ce jour étant à ses yeux le Jinchuuruki de Konoha, Naruto Uzumaki ainsi que son ami - et adversaire - le criminel Sasuke Uchiha. Leur vouant une animosité sans bornes depuis le Kidnapping de Bee, elle ne peut s'empêcher toutefois de ressentir une pointe d'envie et de jalousie quand aux pouvoirs et aux implications de ses deux individus encore tous jeunes et pourtant si impliqués dans un conflit qui déciderait sans doute de l'avenir du monde Ninja. Néanmoins, si sa rancoeur est forte et tenace elle n'en est pas moins soulagée par l'ordre d'abattre l'Uchiha à vue, et par ce moyen, atteindre l'insupportable suffisance de l'Uzumaki - caractérisée par sa présomption de braver des nations entières pour préserver la vie d'un rebus pourchassé mort ou vif.