Lorsque le passé vient nous hanter... [PV : Akamatsu Muramasa]

Lorsque le passé vient nous hanter...

Elle avait un drôle de pressentiments. Un pressentiment qui lui annonçait une belle journée. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Comme à son habitude, elle accompagna les enfants du quartier jusqu’à l’académie ninja. Plusieurs d'entre eux la connaissaient et ne se gênaient pas pour la taquiner. Elle réussit à attraper l'un des jeunes qui s'amusaient à l'agacer gentiment, entourant son bras autour de son cou et lui ébouriffant les cheveux de sa main libre. La chuunin adorait les enfants et il n'était pas rare qu'elle s'occupe de ceux de son quartier. Alors, elle leur laissait le droit de la taquiner, car, d'une manière ou d'une autre, c'était elle qui prendrait le dessus tôt ou tard.

Après les avoir raccompagnés, Yume se rendit directement au cimetière de Suna. Un lieu triste où personne n’avait vraiment envie d’y être. Néanmoins, elle devait s’y rendre pour voir ses parents qui avaient perdu la vie en la protégeant. Avec les années, c’était devenu une routine pour elle. Elle s’y rendait au moins une fois par semaine si ce n’était pas plus depuis que Ayumi, sa coéquipière, était morte également.

La journée avait passé bien rapidement. Entre les entraînements et ses occupations habituelles, elle n'avait pas le temps de s'ennuyer. Les mains dans les poches, Yume se promenait entre les échoppes. Elle se perdit dans ses pensées sans véritable raison. Elle repensait à son cousin dont elle n'avait plus de nouvelles depuis bien des années. Où était-il ? Était-il toujours vivant ? Pourquoi ne donnait-il aucun signe de vie ? C'était plutôt étrange qu'elle repense à lui, car ils n'avaient pas forcément été bien proche étant enfant malgré les visites fréquentes chez son oncle et sa tante. Soudainement, la chuunin bouscula un jeune homme ce qui la tira de ses rêveries.

- Excusez-moi, je n'ai pas regarder où je mettais les pieds.

Curieusement, après avoir bien observer le jeune homme qu'elle avait percuté, son visage lui rappelait quelqu'un. *Akamatsu ?!* Était-ce bien lui ? Était-ce bien ce cousin qui n'avait donné aucune nouvelle depuis plusieurs années ? Cette couleur de cheveux et ce regard étaient pourtant les même que l'enfant qu'elle avait connu. La jeune femme hésita un moment, plongeant son regard vairon dans celui de son interlocuteur.

- Akamatsu... est-ce bien toi ?

Peut-être qu'elle se trompait totalement de personne, mais elle devait en avoir le coeur net. Elle devait savoir si c'était bien lui. Le soleil commençait déjà à disparaître derrière les murs de Suna, teintant le ciel d'un magnifique orange. Il ne tarderait pas à faire nuit...

Lorsque le passé vient nous hanter...

Yume pencha la tête sur le côté, ardant son regard vairon plein de points d'interrogations dans celui de son interlocuteur. Si c'était bel et bien Akamatsu, pourquoi ne se souvenait-il donc pas d'elle ? Avait-elle tant changé que cela depuis son mystérieux départ ?

- Mais qu'est-ce que tu racontes Akamatsu ? Je sais que nous avons pas été très proche étant enfants, mais ce n'est pas une raison pour me traiter comme une inconnue. s'exclama-t-elle en posant ses poings sur ses hanches.

Sauf que quelque chose au plus profond de son âme lui disait qu'il ne mentait. Comme s'il avait perdu la mémoire du jour au lendemain et avait oublié tous les membres de sa famille, ses amis et son village natal. Pourtant, la jeune femme ne savait plus quoi penser. C'était tout de même impossible qu'il aie perdu la mémoire. Du moins, elle espérait qu'il ne l'aie pas réellement perdue.

- Et puis, où étais-tu donc passé depuis toutes ces années ? Tu sais que tes parents t'ont cherché partout ? Tu auras pu au moins nous envoyé une lettre pour éviter que l'on s'inquiète pour rien !

Les sourcils légèrement froncés, on aurait presque dit qu'elle était en train de réprimander un enfant de cinq ans. Cela l'amusait quelque peu, mais elle devait rester sérieuse. Tant de questions envahissaient son esprit ! Sauf qu'il fallait y aller doucement. Une étape à la fois. Après tout, ils venaient de se retrouver non ?

Lorsque le passé vient nous hanter...

Elle était tombée droit sur le problème. Il avait bel et bien perdu la mémoire, mais comment était-ce possible ? Si seulement il pouvait se souvenir de Suna, de sa famille, de son passé. Yume n’aurait pas eu besoin de faire ressurgir les souvenirs du passé. Des souvenirs qu’elle aurait bien aimé oublier également... Par où commencer ? Devait-elle lui parler de sa famille ? Ou bien devait-elle lui faire retrouver quelque peu la mémoire en lui faisant visiter leur village natal ? Ne sachant pas trop comment agir ni quoi dire avec un amnésique, mais décida de commencer par le plus simple : se présenter. La jeune femme prit une grande inspiration.

- Je me nomme Yume Murakami. Laisse-moi te faire visiter le village. Peut-être retrouveras-tu un peu tes souvenirs en voyant les endroits que tu as le plus souvent fréquenté.

Elle tourna les talons, commençant à marcher tout en lui faisant signe de la suivre. Elle avait bel et bien une idée de lieu derrière la tête. Lorsqu’ils étaient jeunes, ils allaient tous les deux à l’académie ninja ensemble. C’était donc après quelques minutes de marche à traverser les rues de Suna qu’ils arrivèrent devant l’académie de leur enfance. Ne disant rien, elle ne fit que marcher devant le bâtiment, observant chacune des réactions de son cousin.

- Dis-moi, Akamatsu... Cet endroit te dit-il quelque chose ? C’était ici que nous passions beaucoup de temps ensemble, dans notre village natal.

Yume s’arrêta pour le regarder dans les yeux, son regard bicolore exprimant une certaine chaleur, une certaine tendresse voir même de l’affection. Une affection qu’à habituellement une cousine pour son cousin qu’elle côtoyait plusieurs fois par jour. Sauf que cette affection avait presque totalement disparue après toute ces années sans donner de nouvelles ni signe de vie. À vrai dire, elle ne savait plus comment réagir face à lui. Elle était heureuse de le savoir sain et sauf, mais pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’être quelque peu distante comme si elle n’avait pas envie de se remémorer le passé qui était resté enfoui dans son âme depuis bien longtemps. Des souvenirs d’un passé qui la faisait souffrir et qui la fait toujours autant souffrir lorsqu’elle s’endort.

- Tu viens de la famille Murakami. Ou devrais-je plutôt dire le clan Murakami. Sauf que notre clan commence à être faible. Il n’y a plus beaucoup d’héritier. Savais-tu que le clan ne m’a pas recueilli lorsque mes parents sont morts ? Cela risquait d’entacher la réputation de notre famille toute cette histoire de trahison et d’amour. Qui suis-je ?

Désormais, il connaissait une petite partie de son histoire, celle de la jeune chuunin. Après lui avoir dit cela, allait-il se souvenir un peu de qui elle était pour lui ? Allait-il se souvenir qu’elle faisait partie de sa famille sans pour autant être sa soeur ? Qu’est-ce qui va maintenant se passer ? Seul le destin pourrait nous le révéler...

Lorsque le passé vient nous hanter...

Ses yeux s’écarquillèrent tant la surprise était grande. Il fallait croire qu’à la simple vu de ce bâtiment, une petite partie de son passé lui était revenue. Yume sentit quelque chose d’humide tomber dans le creux de son cou : c’était de l’eau. Pourtant, il ne pleuvait pas, le ciel de cette nuit était sans nuage. Pourquoi donc Akamatsu pleurait-il ? Parce qu’il n’avait donné aucune nouvelle ? Parce que l’histoire de sa cousine l’avait touché au coeur ? Il ne cessera jamais de la surprendre.

- Si tu veux que je te fasse un câlin, il serait préférable que je ne sois pas inondée par tes larmes. Alors, cesse de pleurer, d’accord ?

Elle glissa ses mains dans le dos du jeune homme pour l’enlacer. Cela lui semblait si étrange de faire un câlin à quelqu’un d’autres qu’à des enfants. Surtout que ce n’était pas n’importe quel shinobi qu’elle enlaçait : c’était un membre de sa famille. C’était étrange pour elle d’être proche ainsi de quelqu’un qui partageait le même sang qu’elle, celui des Murakami. Malheureusement, même si cette étreinte était agréable, elle s’éloigna tout de même de lui. Yume ne voulait pas qu’il pense qu’elle soit blessée par son absence puisqu’en réalité, elle ne l’était pas.

- Ce n’est pas à moi que tu devrais aller t’excuser, mais plutôt à tes parents. Ce sont eux qui ont le plus soufferts parmi le clan. Après tout, tu es leur fils et puis... Je ne suis que ta cousine. Tu ne devrais pas verser de larmes pour moi tu sais ?

La chunin leva les bras vers le ciel nocturne pour s’étirer. Elle en profita également pour observer la demi lune qui brillait de tout son éclat. Par la suite, elle posa ses poings sur ses hanches, un sourire au coin des lèvres. Le passé appartenait au passé maintenant. S’il voulait revenir ici, à Suna, elle l’accueillerait, mais elle ne redeviendrait jamais comme la petite fille qu’il avait connu.

- Alors, dis-moi, combien de temps comptes-tu rester ici ? Il y a certainement des gens qui doivent t’attendre à Iwa, non ?

Lorsque le passé vient nous hanter...

Yume observa attentivement son cousin. Elle aurait du se douter qu'il voudrait parler de ses parents et les voir. Cependant, elle n'avait pas vraiment envie de remettre les pieds dans une maison appartenant à leur clan. Elle passa une main dans sa longue chevelure, se résignant à sa demande.

- Bon, très. Je vais te conduire à eux à une seule condition : je ne te suivrais pas à l'intérieur. Suis-moi.

Elle déambula dans les rues de Suna dont elle connaissait chaque recoin. La jeune femme continua d'avancer dans le silence absolu de la nuit qui avait finalement étendu son voile obsure sur le désert. L'air frais caressait déplaçait quelques graines de sable sur leur chemin et caressait son visage pâle qui semblait calme malgré le trouble qui l'avait gagnée dès l'instant òù elle avait croisé le regard de son cousin pour la première fois depuis longtemps. Yume brisa alors le silence en lui parlant un peu de ses parents. À vrai dire, elle n'avait pas beaucoup de souvenirs d'eux. Elle se rappela que son père était un homme respectable et que sa mère était une femme émotive et douce. Malheureusement, elle ne pouvait pas lui en dire plus et elle s'en excusa auprès d'Akamatsu.

Elle s'arrêta brusquement devant une grande maison, mais elle ne la regarda pas. Son regard fixait le vide, la rue silencieuse qui avait un air sinistre. Yume leva le bras et pointa la demeure dont quelques lanternes éclairaient l'endroit.

- Entre dans cette maison et tu les trouveras. Comme je te l'ai dit, je ne te suivrais pas. J'espère que mon oncle et ma tante te reconnaitront au permier regard.

Elle se retourna vers Akamatsu et lui sourit.

- Aie confiance en toi. Maintenant, nos chemins se séparent. Peut-être que nous nous croiserons de nouveau ! dit-elle en s'éloignant tout en lui faisant un signe de la main, un signe d'au revoir. Yume disparut alors au détour d'une ruelle, abandonnant le seul membre de sa famille qui était heureux de la voir.