L'Art Est Une Explosion | Deidara [EC]

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Deidara _ Les jours se suivent et se ressemblent, les instants défilent au rythme de ce que l’on appelle secondes, minutes ou heures. Le temps est inépuisable, comme cette représentation chimérique que l’on s’en fait d’une poudre qui s’écoulerait dans un sablier à l’infini. Autant de moments qui peuvent être vécu par tout ce qui existe ; et pourtant seul l’instantané est magnifique. La seule beauté est celle des choses brèves. L’art est une explosion.
Akasuna No Sasori _ Tu es plus doué pour capturer des jinchuurikis que pour donner une définition de l’art Deidara. À ce que j’ai pu entendre, je dirais même que tu n’en as aucune conception. L’éternel est fantastique. Seul l’impérissable est artistique.
Deidara _ Sasori, ton travail de marionnettiste ne peut en aucun cas être comparé à de l’art, si tu avais vécu ma vie, tu comprendrais que mon point de vue est très proche de la réalité de la chose.
Akasuna No Sasori _ Quelle a donc été ta vie pour que tu te permettes de l’associer de cette manière avec l’art ? Ton égocentrisme te perdra, l’art doit être universel.
Deidara _ Si tu me permets, j’aimerais te faire le récit de quelques traits de mon existence. Non, en fait je ne te laisse pas le choix. Bref, l’humble artiste que je suis a vu le jour sous les pires auspices qui soient. Iwa.. le seul village Shinobi où l’on trouve autant de rochers. Je hais la pierre, c’est tout à fait contre artistique, j’ai passé mon enfance à regarder ces flancs de cailloux. Rien n’a changé pendant une vingtaine d’année. La roche n’évolue pas avec le temps, sauf dans le cas où une explosion viendrait perturber son équilibre he he.. Alors quand je me suis senti prêt je me suis lancé. J’ai préparé autant de C4 que j’ai pu et j’ai bombardé tous ces villageois insignifiants, dont peu s’étaient véritablement soucié de moi depuis mon enfance et la mort de mes parents. Juste retour des choses, n’est-ce-pas ?
Quand j’en ai eu terminé avec ce village de moins que riens, je me suis baladé au quatre coins du monde. Entretenant mon talent artistique dès que l’occasion m’en été donnée, il m’arrivait souvent de me confronter à des shinobis des cinq grandes nations. Ceux là ne m’ont jamais posé de problème, même s’ils me traquaient fréquemment. Ma tête était mise a prix, ce n’était pas une simple prime que l’on proposait à celui qui la ramènerait dans un sac à son Kage, mais une véritable fortune. C’est ainsi qu’on a commencé à me reconnaître, moi et mon véritable sens artistique, comme visionnaire. Et alors que ma carrière promettait d’être palpitante… Trois cafards se présentent pour me couper les ailes. Je nomme : Itachi, Kisame et toi, Sasori. Je te respecte uniquement pour l’admiration que tu portes à ce que l’on appelle l’art, mais je dois te sortir de ton ignorance…
Je disais donc, je me suis retrouvé face à face avec vous, trois larbins de l’Akatsuki, aucun d’entre vous ne me prenait au sérieux, j’étais bien plus jeune, mais pourtant bien plus talentueux que vous tous. Itachi a simplement profité d’un moment où je songeais à vous laisser repartir pour me couper la retraite. À l’époque, je n’avais aucun besoin de vous dans mes plans, mes intérêts étaient personnels. Maintenant je comprends qu’Akatsuki a été un bon choix pour moi, plus d’actions directement signées, et donc plus de notoriété. En quelques mois j’étais dix fois plus recherché sur le continent. Mon but étant de participer à un maximum d’actions pour l’organisation qui pourraient me conduire a une renommée plus importante, je me suis engagé comme vous tous dans la capture des démons à queues. Pain-Sama a eu la bonté de m’associer un binôme tel que toi, nos débats sont toujours très animés, bien que je les remporte à tous les coups.
Akasuna No Sasori _ Je t’arrête dans tes affabulations, mais j’ai toujours été ton supérieur Deidara, et tu n’as rien remporté du tout.
Deidara _ Dans ce cas, cher compère, veux tu bien m’expliquer qui a remporté le droit de capturer l’hôte d’Ichibi ? Le démon Shukaku à une queue ?
Akasuna No Sasori _ Pain en a décidé ainsi ! Et tu as été en mauvaise posture au point de manquer de te faire tuer au cours de ce combat !
Deidara _ Que de mépris et de jalousie dans tes propos Sasori. La mort te rend aigri. J’ai rempli mon contrat en ramenant le Kazekage vivant au repaire, où tu as d’ailleurs trouvé une fin à ton existence sur Terre. Mouahahah. Quel comble pour un artiste qui prône l’immortalité que de trouver le repos ETERNEL ! Ne crois tu pas ? Après ta mort, Pain m’a affecté Tobi en tant que nouveau partenaire. C’était un homme bizarre, vraiment étrange. Il passait son temps à gesticuler dans tous les sens en criant comme une femme, mais ses techniques étaient surprenantes… je n’ai jamais vraiment réussi à le cerner. Et puis est arrivé ma fin. Aussi héroïque que dramatique, je suis mort en emportant le rejeton des Uchiwas avec moi. Le petit frère d’Itachi. Il s’est bien défendu, mais cela n’aura pas été suffisant face à mon art explosif. Alors ? Que penses-tu de cet apologue ? Comment pourrais-tu encore penser que l’art est quelque chose qui rime avec éternel...
Akasuna No Sasori _ Zzzzzz.
Deidara _ Je te hais Sasori…

Dans le monde des morts, la vie n’est pas toujours rose… Il faut trouver de quoi occuper son temps. Il me serait inutile de vous décrire l’apparence du lieu dans lequel je me trouvais, ce sont des mots que vous ne comprendriez pas, mais peu importe. Je m’assis en tailleur à même le sol et plongeai mes mains dans mes sacoches remplies d’argile. Et j’entrepris d’élaborer une copie conforme de moi-même à partir de la terre modelable dont je disposais. Perte de temps ou occupation comme un autre ? Il fallait que je bouge, je n'étais pas contemplatif comme Sasori, je ne pouvais rester en place. Je ne peux toujours pas d'ailleurs.
Il fallait commencer par les bases, je modelai donc deux plantes de pieds à la fois souples et résistantes pour supporter ensuite ce qui serait l’équivalent d’une soixantaine de kilo d’argile. Les jambes se déroulaient naturellement à la suite des pieds, fines et solides toujours pour les mêmes raisons de capacité à supporter un poids donné. Jusqu’à là, rien de bien compliqué. Le bassin n’était pas vraiment de relief comparé au reste de la silhouette, mais il fallait tout de même faire ressortir les os, saillants par-dessous la peau. Je développai sur le tronc de ma sculpture des abdominaux visibles et des pectoraux bien dessinés afin de conférer à cette œuvre à mon effigie un certain charisme qui était d’ailleurs le mien. Après avoir allongé les bras fins de part et d’autre du buste de mon personnage, je m’attaquais à son cou, puis ce serait au tour du visage, la partie la plus délicate de la sculpture. Les détails m’ayant toujours passionné, je m’attelais à cette phase de construction avec la plus grande minutie.
Je me représentais mon visage, comme un ovale en trois dimensions. Sur lequel venaient s’agglutiner des tas d’éléments divers. Je dessinai ma bouche, fine et étirée, avec un léger sourire malsain au coin des lèvres. C’était une attitude que je me plaisais à arborer la plupart du temps, de mon vivant. Mon nez fut rapidement achevé, court et relativement petit, discret et délicat, il était simple mais efficace auprès des dames. Tout comme l’éclat azuré qui distinguait mes yeux de ceux de n’importe qui d’autre. Enfin je pris la peine de m’attarder sur les oreilles de ma sculpture, et leurs courbes que je souhaitais rendre parfaites. Je finis par conclure cette étape, non sans une certaine fierté personnelle. Un regard vers mon alter ego d’argile, je soufflai, puis me replongeai dans ma tâche de construction. Le mannequin de terre manquait d’allure sans ses cheveux. Je lui offris de longues mèches blondes rayonnantes qu’il coifferait sûrement à ma manière, avec une « queue de cheval » sur le haut du crâne.
Le corps de ma poupée de glaise était donc sculpté à mon image, je me redressai, m’avançai pas à pas vers celle-ci puis l’observai longuement sous toutes les coutures. Elle était parfaite. Il ne lui manquait plus que quelques vêtements pour être mon parfait duplicata. Un grand manteau noir à capuche par-dessus un t-shirt de maille, un pantalon de toile et des sandales montantes de shinobi feraient parfaitement l’affaire. Ainsi vêtu mon autre moi paraissait plus réel que nature, en fait, c’était moi. Je me voyais en face à face.