Mission Rang C : Souplesse Commerciale. [Tori Hanekaijin / Eiko Gosuke]

Devoir

C’était une belle journée qui semblait promise au Village d’Iwa, où le ciel dévoilait pleinement ses charmants atours azurés, sous un Soleil enclin à ravir les terrestres par sa douce chaleur, de temps à autre altérée par la brise montagnarde. C’était un temps de rêve, dont les promesses rêveuses craquelaient sous le poids des responsabilités de chacun, ne pouvant profiter que maigrement de la quiétude que la nature dispensait en de telles circonstances. Sous ce ciel bleu bercé par les anges, Tori Hanekaijin d’entraînait.

Elle se trouvait sur le terrain d’entraînement, un peu à l’écart des autres personnes présentes car elle maltraitait une série de trois mannequins de bois animés de chaotiques mouvements mécaniques, écrasant le poing dans l’un, fracassant le flanc d’un autre du pied. Elle repoussait avec une détermination frénétique leurs assauts désordonnés, sans vraiment tenir compte de la présence d’autres personnes, d’où l’intérêt de ne pas pratiquer cet exercice auprès de ses confrères. Si il était dangereux, cet entraînement le meilleur moyen de développer ses réflexes aux yeux de la chuunin, rien n’était plus imprévisible : Que ces pantins sans raison faisant pleuvoir anarchiquement leurs coups. Tori faisait durer cet exercice une quinzaine de minutes sans discontinuer, puis prenait quelques secondes pour reprendre son souffle et boire un peu d’eau avant de reprendre, cela depuis un peu plus d’une heure. Elle s’adonnait à cette activité avec une hargne renouvelée depuis qu’elle s’était vue blessée lors de sa dernière mission importante, lors de laquelle elle fut opposée au redoutable « Démon des Eaux », Kisame de l’Akatsuki.

Tori s’était battue vaillamment, non pas sans une once de témérité aux vues l’écart incommensurable qui existait entre elle et l’épéiste sélacien. Elle n’aurait de repos qu’une fois qu’elle se saurait en mesure de rivaliser avec ce misérable anarchiste au visage hideux et au regard cruel. Elle frappa avec une ire fulgurante l’un des mannequins qui s’écroula lourdement sur le sol en gesticulant ses membres tel insecte coincé sur le dos. Chuunin esquissa un sourire en imaginant une scène similaire où elle poserait le pied sur ce squale humanoïde qui avait osé laissé une cicatrice en travers de son dos. Une blessure superficielle certes, mais qui avait laissé une marque indélébile sur le corps de Tori. Elle jura intérieurement de lui rendre la pareille, si ce n’est pire.

C’est alors que la chuunin entendit une voix grave l’appeler derrière elle. Tori fit volte-face et reconnut l’un des représentants du Tsuchikage, une personne en charge des communications entre le chef du village et ses soldats de classe moyenne et inférieure. L’homme en question était facilement reconnaissable à son crâne dégarni et sa frétillante moustache grise. Celle-ci sembla s’animer d’elle même un instant, le temps que son porteur réfléchisse aux mots qu’il allait employer. Il préférait tendre tout simplement un ordre de mission à la chuunin.

- Le village vient de s’être vu octroyé d’une mission assez pressante hum… *sa moustache frétilla encore* Il existe deux cités au nord et au sud du Pays de la Terre qui entretiennent des relations commerciales approfondies. Malheureusement, hum… des individus aux activités louches ont commencé à détourner des marchandises sur leurs principales voies commerciales. La cité de Midorine souhaiterait convaincre celle de Akaiha de modifier l’itinéraire de leurs convois marchands et décider ensemble d’un point de chute secret pour procéder à l’échange de leurs marchandises. Mais ils craignent qu’un espion ait gagné leurs messagers et ont préféré demanda à une force militaire neutre de s’occuper de la transmission du message que voici.

Le fonctionnaire sortit un petit tube métallique dont il retira l’extrémité pour révéler une missive officielle écrite et signée de la main du Seigneur de Midorine. Il tendit les deux éléments à Tori en hochant doucement la tête.

- Cette affaire est désormais entre vos mains. N’oubliez pas que ces Cités sont des clients importants d’Iwa. Veillez à donner une bonne image de vous une fois arrivée à Akaiha.

Tori acquiesça tout en examinant attentivement la missive, suivie de l’ordre de mission. Un détail la fit ciller, elle n'était pas la seule à être appelée à remplir cette mission.

- Je ne pars pas seule ?

Le fonctionnaire hocha négativement la tête en fronçant ses fins sourcils tandis que sa moustache frémissait.

- Non. On a estimé qu’il serait plus sage de confier cette mission à deux ninjas, même si elle ne revêt pas un danger clairement établi. Vous aurez un long voyage à faire, et un accident peut toujours arriver. Dans ce cas de figure, la présence d’un compagnon pourrait être salvatrice.

Il se gratta légèrement la nuque en inclinant la tête sur le coté.

- Par ailleurs, ça vous fera un peu de compagnie.

Tori releva un regard interrogateur sur le fonctionnaire, elle n’était pas vraiment convaincue de cette version des faits et avait plutôt l’impression d’être systématiquement « baby-sitté » par un autre ninja.

* Le Tsuchikage me croit-il totalement dénuée de bon sens ?! *

Songea t-elle en contemplant de nouveau l’ordre de mission d’un œil désormais contrarié. Elle soupira, reléguant ses interrogations au second plan et remercia poliment le fonctionnaire pour son déplacement. Bien que la perspective de devoir à nouveau partir courir le Pays ne l’emballait pas particulièrement. D’autant plus que d’après l’ordre de mission, elle devait partir ce soir dès qu’elle et son partenaire se serait retrouvé aux portes du village. Tori resta songeuse un instant, puis entreprit de ranger les pantins-combattants en espérant qu’une bonne douche pourrait la requinquer et la motiver un peu en vue de ce qui l’attendait.

Plus tard dans l’après-midi. La kunoichi attendait, adossée aux remparts du village. Munie de son long manteau en dépit de la température presque estivale, elle regardait distraitement la nature environnante en jetant de temps à autre des coups d’œil au ciel, désormais nuageux, où des aigles poussaient leurs cris strident en tournoyant, probablement à la recherche de proies. Les montagnes semblaient autrement plus agitées qu’en début de journée.

« Saleté de gamin, déguerpit de mon toit et n'y revient plus, espèce de "!"/?&*$*$¤%@$. » Cria le vieille homme.

« Vous êtes Gosuke Eiko ? » Dit-elle avec un visage amusé.
« Euh oui, c'est à propos ?» Répondit le chûnin, en enlevant la terre sur ses bras.
« Je n'ai pas beaucoup de temps. Le Tsuchikage vous confie une mission en partenariat avec Hanekaijin Tori, vous devez aller la rencontrer aux portes du village, elle vous en dira plus sur la situation et ce que vous devez accomplir. Aurevoir. »

Camaraderie

Les minutes s'enchaînaient sans que nul ne se passe, personne ne semblait vouloir se manifester à l'entrée du Village de la Roche. Tori commençait à taper impatiemment du pied en relevant son regard vers le ciel, si peu voilé par les nuages. Elle se surprit à esquisser un sourire en se disant que son partenaire devait, comme elle, ne pas être particulièrement pressé de partir. Sachant pertinemment qu'ils devraient éviter les zones baignant dans la lumière, ça lui semblait bien dommage de fuir ainsi les vertus solaires, mais tel était l'apanage du ninja en mission.

La chuunin fut arrachée à ses pensées par un son aigu et insistant, le sifflement d'un type aux étranges cheveux bleutés, qui balayait les alentours de ses yeux pétillant de vie. Il cherchait vraisemblablement quelqu'un ou quelque chose, et ce fut une raison suffisante pour pousser Tori à se décoller du mur et s'approcher du jeune homme, en le considérant de ses suspicieuses mirettes ambrées.

- Gosuke Eiko, je présume ? Je suis celle avec qui vous avez rendez-vous.

Elle enfouit sa main dans la poche intérieur de son manteau, et en tira le tube métallique qui contenait leur ordre de mission. Elle l'ouvrit doucement, puis déplia le papier qu'elle parcourut rapidement avant de le resserrer d'une poigne ferme.

- D'après ce qui est écrit ici, je dois vous renseigner sur la nature de notre mission. Ils n'ont plus les moyens de fournir un document par personne dans ces foutus bureaux administratifs ?

La chuunin darda un regard assassin à la tour qui s'élevait dans le ciel, au plein cœur d'Iwa. Avant de reprendre son explication d'un ton ferme.

- En résumé, nous devons servir de messagers pour une importante cité du Pays. Nous devons transmettre une missive officielle à l'un de leurs principaux partenaires commerciaux. Vous savez où se trouve la cité d'Akaiha ?

Tori ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre et fit apparaître un parchemin dans le creux de son autre main qu'elle déplia... à l'envers dans un premier temps. Puis, constatant son erreur, retourna le document, le rouge aux joues. Il s'agissait d'une carte du Pays de la Terre qui, curieusement, à bien regarder, relier les principales villes non pas par des routes mais par des « galeries ». Si Eiko ne pouvait le savoir, l'explication était en fait évidente : Cette carte était un emprunt fait aux taupes ninjas avec lesquels Tori avait signé un pacte. Lui octroyant la possibilité de requérir leur aide en combat et éventuellement d'emprunter certains éléments de leur culture. Ici, cette carte serait suffisante pour indiquer la position de Akaiha. Tori désigna ainsi de l'index un point rouge vers le bas du parchemin.

- C'est ici, soit au sud du Village d'Iwa. Il nous faudra traverser les bois pour la rejoindre, il est impératif que nous soyons discrets !

Elle fit disparaître la carte sans laisser à Eiko la possibilité de la consulter lui même, et rangea l'ordre de mission dans son tube métallique qu'elle glissa à nouveau dans la poche intérieure de son manteau brun.

- Bien, partons maintenant, nous n'avons pas de temps à perdre.

Elle fit alors volte-face, et se mit en marche sans ajouter un mot, déterminée à en finir rapidement avec ses obligations. La première partie du voyage se déroula sans grand problème, elle consistait essentiellement à descendre des hautes cimes où était localisé le village sans subir les conséquences tristes qu'entraîneraient une chute maladroite. Chose que les aigles attendaient avec avidité, histoire de s'éviter la peine d'une traque impitoyable avec leur futur repas.

Quand le relief s'avéra enfin moins incliné, les deux ninjas aboutirent à l'orée de bois imposant à l'intérieur desquels la lumière peinait à filtrer la cime des arbres et leurs feuillages généreux. Ce n'est pas sans appréhension que Tori s'enfonça dans ces ténèbres relatives, cette obscurité lui évoquait bien de mauvais souvenirs. Par ailleurs, ce genre d'endroit était peut être peu fréquenté, mais c'était pour une bonne raison : Nul ne peut être parfaitement conscient de tous les dangers qui se terrent sous les airs accueillants de la nature. Le manque d'assurance de Tori dans cet environnement pernitieux l'amena même à délier quelque peu sa langue.

- Je n'aime pas la forêt... quand je pense que c'est le terrain de prédilection des ninjas mielleux de Konoha.

Le duo continua de marcher un moment avant que Tori ne s'immobilise brusquement, les oreilles attentives. Les environs semblaient calme, les animaux semblaient s'être tus à l'arrivée de ces deux étrangers. La chuunin estima cela normal et fut donc rassérénée tandis qu'elle s'asseyait contre la base d'un arbre.

- Ça fait un moment que l'on marche. J'ai du mal à évaluer l'avancement de la journée avec ce manque de lumière, mais je dirais que nous avons trimés presque toute l'après midi. On va prendre le temps de faire une pause.

Elle ouvrit sa besace d'où elle tira une outre d'eau dont elle prit une gorgée avide avant de la projeter vers Eiko d'un geste nonchalant.

-Alors tu es un chuunin ? C'est drôle, tu as l'air d'avoir plus ou moins mon âge et je ne t'ai jamais vu. Tu as été promu il y a peu ?

Tori s'adressait à son interlocuteur d'une voix neutre, visiblement moyennement intéressée. Elle n'était naturellement pas des plus loquace, d'autant plus avec un parfait étranger. Qu'il soit originaire de son village ou non. Elle estimait toutefois nécessaire, autant pour que pour lui, de commencer à se connaître dès maintenant. Quitte à éventuellement être amenés à coopérer au cours de multiples missions, autant essayer de le faire avec des personnes que l'on connaît, ne serait-ce que vaguement.

-Alors tu es un chuunin ? C'est drôle, tu as l'air d'avoir plus ou moins mon âge et je ne t'ai jamais vu. Tu as été promu il y a peu ?

« Je viens effectivement d'obtenir ce titre, malgré que je crois t'avoir déjà remarqué dans mes premières années à l'académie. J'ai toujours cru que l'entraînement valait beaucoup plus qu'un nouveau titre et j'ai plutôt oeuvrer à perfectionner mes différents arts avant de passer les examens. Donc oui, je suis un nouveau, mais j'en connais déjà beaucoup en la matière ! Sur ce, je crois qu'il est temps de repartir, nous avons encore bon chemin à accomplir. »

« Enfin, on voit à plus loin qu'un mètre devant soit. » Fit Eiko.

« Ça y est Tori, on y est presque ! »

« Mon maître vous attend dans son bureau, suivez moi. »

« Bonjour Monseigneur, je suis Gosuke Eiko, en provenance d'Iwa, moi et ma partenaire sommes chargés de vous remettre un parchemin en provenance du seigneur de Midorine. »

Achèvement

C’est après s’être envoyé une rasade d’eau qu’Eiko répondit aux questions soulevées par Tori, avec un certain détachement qui laissait entendre qu’il n’était pas non plus un grand bavard. Son explication amena un petit sourire sarcastique à se dessiner sur le visage de Tori qui jugea amusante la haute estime que semblait se porter son interlocuteur. Une confiance en soi rafraîchissante, mais peut être un brin trop téméraire. En tout cas, Eiko n’était clairement pas du genre à trouver satisfaction à se reposer un instant, puisqu’il décréta la reprise de leur route à peine deux minutes après qu’ils se soient arrêtés. Tori se contenta d’hausser les épaules avant de se redresser pour reprendre la route, en remarquant au passage que son compagnon avait quasiment fini son outre en une fois. Détail qui la fit ciller d’indignation, mais qui fut insuffisant pour l’amener à faire une quelconque remarque. L’eau ne risquait pas de devenir une denrée précieuse au cours de leur trajet, au pire, les liquides n’étaient pas rares ce genre d’environnement, si bien qu’ils n’auraient pas à recycler leur urine pour survivre en cas de grande soif.

Les deux ninjas continuèrent de s’enfoncer dans la sombre forêt qui commença peu à peu à laisser filtrer les rayons déclinants du Soleil, jusqu’à ce que le nombre d’arbres se réduisent en conséquence, leur faisant découvrir un charmant petit bosquet au grand soulagement de Tori qui commençait à être lassée de n’avoir qu’obscurité et sombre écorce face à elle. Ce paysage bucolique autrement plus agréable sembla réveiller l’estomac d’Eiko dont la volonté primaire ne tarda pas à se manifester au travers de gargouillis insistants. Cette brusque faim qui le tenaillait l’invita vite à mettre les mains aux poches d’où il tira deux barres aux céréales enveloppées dans un triste emballage. Il en offrit une à Tori qui grimaça une fois qu’il eut le dos tourné en identifiant cette infâme nourriture, c’était un concentré de vitamines diverses bonnes pour l’organisme, mais au goût absolument abject. La chuunin croqua la barre avec réticence, tout en tâchant d’avaler chaque morceau sans prendre la peine de laisser leur goût s’imprégner dans sa bouche.

* Quelle horreur… *

Ils continuèrent leur marche en silence, dénotant la réduction progressive de la végétation environnante jusqu’à ce qu’ils aboutissent à une route pavée vieillissante, probablement très fréquentée. L’interprétation de ces signes était évidente : La civilisation était toute proche, et elle ne tarda pas à se faire identifier à quelques kilomètres de là, de par ses toits qui fendait partiellement l’horizon de leur cime. Notamment l’un d’eux, imposant et au style architectural, devait appartenir à un édifice important, probablement le palais du Seigneur local.

Ragaillardi par cette vision encourageante, les deux ninjas accélèrent le pas et ne tardèrent pas à rejoindre les remparts de la cité où ils s’identifièrent sans grand mal avant de pénétrer le cœur de la ville. Cela sous un ciel qui s’inclinait peu à peu face au voile obscur de la nuit, nappant la voûte céleste de ses premières perles astrales. Tori scruta le ciel d’un œil inquiet, elle se demandait si une visite du dirigeant d’Akaiha ne risquait pas d’être déplacé, vu l’heure tardive.

Cela ne sembla poser de problèmes aux gardes du palais (qui fut bel et bien l’auguste bâtiment remarqué au loin par Tori) qui les confièrent les visiteurs identifiés à un homme au teint légèrement hâlé qui les invita à le suivre. Ils traversèrent une kyrielle de salle de salles qui baignaient dans l’opulence avant de rencontrer le Seigneur de la cité qui trônait derrière un élégant bureau en acajou, affalé sur sa chaise. Ce noble bedonnant semblait avoir quelques soucis en tête, mais il était difficile de déterminer s’ils avaient rapport avec la politique ou une fantaisie typique des hommes de pouvoir, du genre : "Qu’est ce que je vais raconter à ma femme pour pouvoir rejoindre la douce servante s’avérant en fait être ma maîtresse."

Tori s’apprêta à prendre la parole, mais ce fut finalement Eiko qui la devança.

- Bonjour Monseigneur, je suis Gosuke Eiko, en provenance d'Iwa, moi et ma partenaire sommes chargés de vous remettre un parchemin en provenance du seigneur de Midorine.

Tori s’avança doucement vers le seigneur en s’inclinant doucement.

- Mes hommages...

Elle s’apprêtait à lui remettre le tube contenant le parchemin avant que le serviteur les guidé jusqu’ici ne s’interpose.

- Un instant ! Rien ne nous dit si vous êtes véritablement des ninjas embauchés par sa Seigneurie Masamune. Je préfère vérifier le contenu de ce cylindre avant mon souverain.

Tori considéra un moment le serviteur d’un œil inquisiteur, il semblait quelque peu nerveux, ce qui ne lui inspirait pas confiance.

- Pardonnez moi, mais ce message s’adresse directement au Seigneur de la cité d’Akaiha. Si vous le voulez, je peux sortir la missive sous vos yeux pour que vous constatiez qu'il n'y aucun danger.

Le serviteur sembla perdre patience et s’adressa à la jeune fille sur un ton autrement plus sec.

- Ne vous jouez pas de nous ! Si vous êtes un ninja, vous devez être en mesure de nous mystifier et de nous tromper sur la nature de ce document.

Tori arqua un sourcil à cet remarque.

- Donc vous admettez que nous sommes des ninjas, et en tant que tel, nous n’avons donc rien à gagner à venir nous présenter devant sa Seigneurie pour lui remettre un faux message.

Le souverain toussota comme pour marquer son droit à la parole, avant de faire entendre sa voix grave et autoritaire.

- J’ai parfaitement confiance en ces jeunes gens, Ryoko, n’oublie pas que j’ai des… "amis" en mesure de me donner bon nombre d’informations. Et je sais de sources fiables qu’Iwa a bel et bien été sollicité par le Seigneur de Midorine.

Le serviteur sembla pousser un profond soupir avant que son employeur n’enchaîne une autre phrase.

- Aussi… j’ai appris que tu avais une façon bien particulière de me servir. En donnant des informations sur ma personne à des tiers par exemple.

Le majordome resta de marbre, sa couverture avait été percée à jour. Et son partenariat juteux avec le groupe de bandits qui parasitait les transactions de Akaiha était terminé. Quand le Seigneur appela la garde, le félon tenta le tout pour le tout en sortant une dague de la manche ample de son vêtement. Un geste que décela immédiatement les ninjas d’Iwa, experte en taijutsu, Tori le plaqua au mur dans un réflexe vif, bloquant d’une poigne ferme la main armée du traître tandis que l’autre lui serrait violemment la gorge.

- Lâche ça, où t'es mort.

Elle ne plaisantait, cela se lisait dans l'éclat bouillonnant de son regard. Après quelques secondes d’hésitation, le félon lâcha son arme, amenant Tori à relâcher la pression exercée sur son cou, sans pour autant le libérer. Par la suite, le Seigneur Musashi remercia les deux ninjas d’Iwa pour s’être chargé du transport du message, tout comme pour leur intervention immédiate pour le protéger. Même s’il ajouta sur un ton ironique, qu’il n’était pas aussi stupide et rouillé physiquement pour se faire assassiner par un opportuniste incapable de se tenir dague en main sans trembler.

Les deux ninjas quittèrent ensuite le palais avec la certitude que le rapport que ferait le Seigneur de leurs services serait des plus mélioratif, ce qui conféra un sourire satisfait au visage de Tori. Elle se rendit avec légerté à l'une des auberges locales où elle savait qu'elle allait pouvoir dormir sur ses deux oreilles, tel était le réconfort qu’apportait l’achèvement du travail bien fait.

« Bonne nuit Tori. »

« Au revoir, je vous confie de signaler nos salutations au seigneur.»

« Tu sais Tori, j'ai bien aimé ma mission avec toi, à la prochaine, enfin, j'espère !. »