Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo]
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Sujet: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo] Mar 1 Mai - 13:08
Une matinée comme une autre ? Non, cette matinée était toute autre. Un matin brumeux comme un autre au village caché de la brume, mais pourtant, mon approche de cette journée en devenir était belle est bien différente des autres. Aujourd'hui était un jour décisif pour moi. J'avais des questions et les réponses, je les trouverai en ce jour.
Sortant de mon lit, tant bien que mal, je me dirigeais vers ma salle d'eau. Je croisais mon reflet dans le miroir en pied de cette pièce. Mes yeux se posèrent alors sur mon corps frêle et dénudé. Mis à part mon organe masculin qui pendait entre mes jambes et mes pectoraux, j'avais vraiment l'air d'une femme. Ma musculature, mon visage, tout était vraiment féminin. Je dégageais alors ma chevelure toute ébouriffée par cette nuit au sommeil plutôt agité, qui me barrait la vue. La main droite toujours dans mes cheveux et le coude figé et suspendu en l'air, mes yeux gris se posèrent à leur tour sur mes tatouages tout d'abord, puis finalement sur ces petites brûlures étranges qui abimaient mon corps. Elles commençaient à disparaitre petit à petit mais étaient encore quelque peu douloureuses. Je les sentais comme au tout premier jour et je pensais que cela durerait encore quelques temps. Je relâchais alors ma longue chevelure noire corbeau tout en soupirant puis me détournais de la glace pour entrer dans la douche. L'eau se mit à couler, fraiche, froide, je sentais ma peau se réveiller lentement et mon esprit semblait être de moins en moins embrouillé. Je me shampouinais tout d'abord avec une délicatesse matinale, me massant le cuir chevelu, relaxant. Tout lentement, je me savonnais, m'attardant sur chaque partie de mon corps, les massant avec soin elle aussi, revigorant. Je me rinçais ensuite, trainant encore un peu sous cette eau exquise, je finis par sortir. Attrapant ma serviette du bout des doigts, je m'essuyais et me contemplais une fois de plus dans le miroir.
Ma peau semblait plus belle et éclatante et j'étais à présent bien réveillé. Je quittais alors la pièce entièrement bleutée pour regagner ma chambre. Je m'habillais de ma tenue habituelle d'Oinin puis gagnais ma cuisine. Mon estomac était noué mais je mangeais tant bien que mal. Après avoir fini de me préparer, je sortis enfin de chez moi pour me diriger vers mon objectif. Mon esprit était tellement pris que je ne m'étais pas rendu compte du temps qui était passé. Lorsque j'étais redescendu sur terre, je réalisais enfin que j'étais arrivé devant le QG.
Mon cœur battait la chamade. Profond soupir, inspiration de courage, respiration coupée et retenue, je poussais la porte et franchis le seuil. J'y étais, je ne pouvais plus faire marche arrière à présent. Je devais aller jusqu'au bout, même si je craignais ce que j'allais découvrir, par anticipation. Un signe de tête, un second, un salut de la main, un sourire, un regard admiratif, un autre dédaigneux, un autre haineux, un deuxième, un troisième, au final, tout était comme à l'habitude. Les sentiments à mon égard étaient complètement similaires aux jours d'avant. Certains m'appréciaient, d'autres non, c'était mon quotidien ici à Kiri et je l'avais assimilé. La seule chose qui était différente, c'était la direction que j'empruntais, les objectifs qui me tenaient à cœur et la raison pour laquelle je venais ici en ce jour. Le chef n'était pas là, tant mieux ! J'arrivais devant une porte que j'allais franchir pour la première fois, elle des archives classées secrètes. Je toquais à la porte et attendis un instant qui me sembla interminable.
La porte s'ouvrit dans un grincement lugubre. Une jeune femme au airs d'intellectuelle passa sa tête par l'embrasure de la porte. Elle avait une chevelure aussi noire que la mienne, mais moins longue et pas du tout coiffée. Ses lunettes rondes cachaient un peu son visage aux traits fins et gracieux. Elle était clairement jolie, mais une profonde tristesse semblait s'être incrustée sur son visage. Elle semblait fatiguée, non pas de manque de sommeil, mais plutôt de la vie. L'archiviste me toisa un instant du regard puis me fit un signe de tête. Elle savait pourquoi j'étais là et était disposée à m'aider. C'était un échange bon procédé. Je lui avais sauvé la vie par le passé.
***~début du flashback~***
Elle avait été capturée par des Nukenin qui voulaient avoir des renseignements que seule l'archiviste pourrait leur donner. La sécurité du village en dépendait et j'avais été mandaté avec mon escouade pour aller la récupérer avec la mention spéciale de ne laisser aucun surveillant. Lorsqu'elle vit mes talents en œuvre, son visage à la mine défaite sembla s'illuminer. La dizaine de Nukenin avaient été éliminés avec plus de difficulté que prévue, mais tout était comme il se devait au final. L’archiviste était en vie et les bandits tous morts. Cependant, son état était hautement préoccupant. Elle avait de nombreuses blessures sur le corps, que l'on pouvait voir au travers de ses vêtements déchirés, montrant qu'elle avait subis de violentes et cruelles tortures. Elle ne pouvait donc pas se déplacer par elle-même, mais elle refusait que quiconque lui vienne en aide, tout le monde excepté moi. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais je dus me résoudre à la prendre sur mon dos. Il fallait faire disparaitre les corps et les secrets qu'ils renfermaient, mais la demoiselle ne pouvait pas attendre plus longtemps. Je partis donc devant avec elle en laissant le sale boulot à mes subordonnés.
Chemin faisant, je sentis ses bras se resserrer autour de moi. Elle se mit à pleurer en murmurant "Tu es revenu pour moi Shiro... Tu m'as envoyé cet ange pour me sauver, merci..." Elle dit tout un tas de choses du même genre dont je ne comprenais pas un seul mot. Pour moi, elle devait divaguer suite à une quelconque drogue, mais au bout d'un certain temps, je me rendis compte qu'elle était lucide. Elle me questionna sur mon prénom, mes capacités et mes origines. J'étais d'abord réticent, mais lorsqu'elle aborda le sujet de mes pouvoirs, disant qu'elle avait connu des gens qui avaient les mêmes capacité héréditaires que moi, ma langue se délia. L'envie de connaitre et de rencontrer des gens comme moi me motivais plus que tout. Le récit sur ma vie avait pris tellement de temps, tant elle avait voulu tout savoir dans les moindres détails que nous étions finalement arrivés devant l'hôpital de Kiri. Nos chemins devaient donc se séparer, mais avant, elle me promis de m'aider un jour quand elle le pourrait et à cette occasion, elle me donnerait toutes les réponses qu'il me faudrait. Elle me remercia alors pour mon aide et me déposa un baiser sur la joue. C'était la première fois que quelqu'un du village avait un contact aussi sincère et chaleureux avec moi. Je restais un instant statufié, interdit, puis lorsqu'elle eut disparu de mon champs de vision en compagnie des soignants et que je fus tout seul, je disparus alors pour aller faire mon rapport.
***~fin du flashback~***
C'était il y avait de cela environ 1an et demi et ce jour-là, j'avais appris qu'il y avait d'autres utilisateurs de Hyouton à Kiri, mais je n'avais jamais réussis à en rencontrer un seul. J'avais le net sentiment qu'ils avaient été exterminés comme certains clans tristement célèbres dans le village, mais je ne voulais y croire. Haku, dont je descendais, avait bel et bien survécu, j'espérais donc au fond de moi-même qu'il y en ait d'autres. J'avais essayé d'enquêter par mes propres moyens, mais à chaque fois, je me heurtais à des murs plus ou moins imposants et les retours de portes étaient plus violents à chaque fois et la haine des gens à mon égard ne faisant que grandir, tant et si bien que je dus finir par me résoudre par abandonner, même si l’espoir demeurait en moi. Il demeurait et demeurerait encore une longue période, mais prendrait fin tôt ou tard, aujourd'hui pour être plus précis...
« Entrez Hyougaki no Yuki. Je suis heureuse de voir que vous avez passé toutes les épreuves jusqu’à présent avec plus ou moins de succès et que vous êtes en vie. Nous n’avons pas beaucoup de temps et je suis consciente des risques que j’encours, mais si telle est la dernière chose que je dois faire, c’est avec plaisir que je perdrai la vie pour vous aider. Je pense que c’est mon destin, si j’ai survécu tout ce temps, c’était peut être pour vivre cet instants et livrer mes secrets »
Un baiser sur ma joue. La porte se referma derrière moi...
« Hyougaki Yuki »
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Sujet: Re: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo] Sam 12 Mai - 21:32
Mon cœur sembla s’emballer. Non, il s’emballait. J’appréhendais totalement. J’étais pareil à un lapin lâché dans le terrier d’un renard. Je n’avais pas peur de finir dévorer, mais plutôt peur de découvrir ce secret qu’il y avait au sujet du clan auquel j’étais censé apparaitre et surtout ce qu’il adviendrait de la pauvre femme qui m’aidait, si jamais nous étions mis à jour. Certes, j’étais préparé au fait qu’ils aient été exterminés comme tant d’autres clans de Kiri, mais la véritable question qui me tourmentait, c’était de savoir pourquoi il y avait tant de mystère derrière tout ceci, pourquoi ne voulait-on pas que je fouine sur cette affaire ? Mon estomac était noué. Les extirpant avec peine de ma bouche, je parvins à prononcer ces quelques mots.
« Ravi de vous revoir Hazegawa Fumiko-san.»
« Appelle-moi Fumiko je te prie, on est presque de la même famille toi et moi… Tu es sûre que tu n’as pas été suivi ? »
Ces paroles eurent l’effet d’une bombe sur moi et j’eus l’impression que le monde s’écrouler. Mon souffle se coupa comme sous l’effet d’un violent coup de poing dans l’estomac. Ma famille ? Avais-je un lien de parenté avec elle ? Mes yeux grandement écarquillés, la surprise non dissimulable irradiant mon visage, je la fixais d’une manière quasi impolie, ne pouvant plus détacher mon regard de cette femme emplie d’un savoir que je convoitais. Comme si elle lisait en moi, ce qui ne devait pas être difficile à l’heure actuelle, elle poursuivit en posant un doigt sur ma bouche, son index au parfum de pêche.
« Chut ! Doucement mon tout beau. Je vais répondre à toutes tes questions, mais chaque chose en son temps… »
Elle m’attira alors à sa suite et me montra une porte dérobée. Elle me fit comprendre que si jamais les choses se passaient mal, je devrais m’échapper par là. Encore une fois, elle m’intima l’ordre de me taire en me stipulant que je ne devais pas m’inquiéter pour elle et que si jamais elle devait mourir, elle s’en irait le cœur léger si elle avait pu partager ses secrets avec moi. Si elle avait vécu jusqu’à présent, c’était qu’elle avait encore quelque chose à vivre, une mission à accomplir et que cette dernière, c’était moi. A la fin, elle irait retrouver Shiro, il n’y avait donc pas leu de s’inquiéter pour elle.
Sa résolution suscitait en moi un mélange d’admiration mêlée de peine et de pitié. Elle était vraiment prête à quitter ce monde et son visage le reflétait bien. C’était triste mais c’était ainsi. Je ne pouvais aller contre sa volonté, même si au fond de moi, cette chose appelée cœur, me criait de ne pas l’abandonner à son sort. Je ne savais vraiment pas quoi faire, mais je me résolus à agir en fonction de mes états d’âme, au moment propice. En attendant, il n’y avait pas lieu de se tracasser d’avantage pour une chose qui n’était pas sûre d’arriver. Shiro ? Qui était ce type ? Elle parlait souvent de lui. A cet instant, le visage d’Ayako sembla passer devant mes yeux. Son petit ami ? Fort probable. Je ne voyais que cette option. L’homme qu’elle aimait. Cette révélation m’attrista encore plus. Je m’imaginais perdre l’amour de ma vie et devoir vivre avec ce vide créé. Mon cœur le supporterait-il ? La douleur d’avoir perdu Yagura sama… Ce n’était peut être pas comparable, mais ça m’aidait bien à comprendre ce qu’on pouvait endurer.
Fumiko me demanda d’invoquer mon Kuchyose traqueur, accentuant encore plus mon étonnement déjà excessif. Elle en savait vraiment long sur moi. Comment pouvait-elle savoir à propose de Kawaiinta, je n’avais pas souvenir de le lui avoir dit, ni même de la lui avoir présentée… L’air interdit j’exécutais machinalement le rituel d’invocation de la féline qui m’aidait beaucoup, celle à laquelle j’avais le plus recourt. Dans un tourbillon de flocons de neige, la féline apparut. Elle n’était pas comme d’habitude. Elle ne me sauta pas dessus et sembla même étonnée, littéralement figée, ses yeux aveugles dardés sur l’archiviste.
« Kawaiinta ? Quelle surprise ! Tu as bien grandie, tu es une belle jeune femme à présent ! »
« Nyan ? Fumiko chama nyan ? »
« Kireinta… »
« Mère est…»
Un silence de plomb s’en suivit. Kawaiinta et elle se connaissaient… C’était vraiment de plus en plus étrange. L’atmosphère m’était des plus glauque. Je me sentais mal à l’aise terriblement mal à l’aise. Était-ce une mauvaise farce ? Si c’était le cas, elle n’était pas drôle du tout, non, vraiment pas drôle du tout ! Kireiinta ? La mère de Kawaiinta ? Même à moi elle n’avait jamais parlé d’elle. Le boss non plus, ni aucun des Kuchyose. Il semblait qu’il y ait aussi un tabou à ce sujet aussi et je n’avais jamais cherché à aller plus loin, par respect pour mes amis Kuchyose. Cependant, là, il était temps qu’on me mette au parfum.
« Loin de moi l’envie de passer pour un insolent, mais pourrait-on m’expliquer ce qui se passe je vous prie ? Comment vous connaissez-vous ? Comment savez-vos autant de choses ?»
Kawaiinta passa à côté de moi sans même m’adresser la moindre intention. C’était la première fois de toute notre histoire commune qu’elle agissait ainsi. Dès notre première rencontre, elle avait été chaleureuse avec moi et venait toujours à moi, quoiqu’il arrive. J’étais interloqué, mais ne lui en voulait guère. Au contraire, j’étais plus peiné de voir sa mine aussi défaite. Je la regardais se diriger vers la porte et s’assoir contre le mur, par terre, concentrée sur les environs, l’air absent. Un raclement de gorge. C’était Fumiko. Je portais alors mon attention sur elle. Elle m’indiqua une chaise, m’invitant à m’y assoir. Je lui tirais la sienne, l’asseyant d’abord, de manière galante, avant de gagner moi-même ma place. Mes katana, les Koori no Katana posés sur la table en croix, mon masque dessus, je plongeais mon regard interrogateur et avide de connaissance dans le sien. Ces yeux violacés encadrés par des cheveux de la même couleur et cachés par des lunettes ovales. Elle était vraiment magnifique. Dommage qu’elle soit si emprunte de tristesse. Oui, lorsqu’elle rayonnait de joie de vivre, Fumiko devait être une belle femme. Son visage aux traits fins, sa bouche délicatement ouvragée, sa poitrine opulente hors normes… Elle était taillée pour mettre les hommes à ses pieds. Qu’avait-elle bien pu vivre pour finir ainsi aigrie et dénuée d’envie de vivre ?
(HAZEGAWA Fumiko)
Elle ôtait ses lunettes, les posant sur la table face à elle, l’heure de vérité avait sonnée...
« Hyougaki Yuki »
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Sujet: Re: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo] Dim 13 Mai - 11:13
Assis dans une pièce emplie d’étagères plus ou moins fournies, sans fenêtres, sombre et éclairée à la lueur des chandelles, un Oinin et une archiviste se faisaient face. L’air, ici, été plutôt frais mais charriait une odeur de renfermé bien prononcée. Assis face à Fumiko, j’adoptais un silence de moine. Ses lèvres s’ouvrirent, le monde s’arrêta.
« Ce que je vais te révéler, je ne l’ai jamais raconté à qui que ce soit. Je vais te dire tout ce que je sais sur le clan maitre du Hyouton à Kiri, ancienne gloire de notre Nation et clan maudit par excellence. Cette histoire m’est d’autant plus difficile à te raconter que je ne suis pas douée pour raconter des histoires, aussi, je te serai reconnaissante de ne m’interrompre qu’au minimum. En plus, cette histoire est mêlée à la mienne, de par Shiro, mais aussi à la tienne car tu as leurs gènes en toi. »
J’acquiesçais d’un hochement de tête approbateur. Elle me sonda un instant, puis poussa un profond soupir. Son visage devint grave et un peu moins figé. Elle reprit la parole pour une longue tirade que je gravais pour l’éternité au plus profond de mon âme. Je ne savais pas le contenu de son histoire, mais avant même qu’elle ne prononce ses premiers mots, je savais dors et déjà que ma vie était sur le point de prendre un nouveau tournant, que ma personnalité propre naitrait de cette rencontre et de cette conversation. Je pourrais vous retranscrire intégralement mot à mot son histoire, mais je n’en ferai rien. En lieu et place, je ne vous révélerai que quelques parties et résumées.
Le tout commença par un retour aux sources. Le clan Yuki était un clan de shinobi utilisant un Kekkei Genkai affinitaire leur octroyant le pouvoir de manipuler la glace. A la base, ce clan était originaire de Yuki et s’installant à Kiri pour des raisons assez floues, ils adoptèrent le nom en rapport avec leur art et leur origine et pour symbole, un flocon de neige. Ce clan, était puissant et respecté par le passé, parmi l’élite. Ses membres, plus illustres les uns que les autres, étaient tous facilement reconnaissables. En effet, ils avaient les cheveux noirs et une silhouette svelte. Le trait le plus marquant était le fait qu’à première vue, il n’y avait que des femmes. Au second regard, on s’apercevait que ce n’était pas le cas. Les hommes avaient une allure plus qu’androgyne, ce qui portait à confusion. Le clan Yuki était considéré comme un clan noble, transmettant son savoir de manière héréditaire, mais pas à tous les membres. L’habilité à manier le Kekkei Genkai ne se transmettait pas équitablement à chaque membre. Elle pouvait sommeiller en certains pour se transmettre aux générations suivantes. Ainsi, on pouvait noter des cas où des familles entières avaient le don, ou d’autres où seuls un ou deux membres voir aucuns n’avaient de talents Hyouton notables et ce sur deux à trois générations successives. Malgré tout, ils cohabitaient tous ensemble dans une totale cohésion, s’entraidant tous et étant soudés comme d’aucun. Malgré leur bonté reconnue, ils avaient acquis le nom de clan maudit.
En effet, leur habilité suscitait de grandes jalousies et convoitises, mais surtout, leurs techniques basées sur des miroirs de glace, des miroirs démoniaques comme ils les appelaient eux-mêmes, étaient mal vues de certains. Chacun avait son utilisation propre des miroirs et certaines se passaient au sein de la même famille. On disait qu’ils avaient pactisé avec un démon des neiges pour avoir leur pouvoir, d’autant plus qu’ils semblaient ne pas souffrir des affres du temps. Ces gens, semblaient vieillir plus lentement que le commun des mortels, si bien que jusqu’à leur 50ème voir 60ème anniversaire, ils semblaient toujours jeunes, ayant l’air d’avoir une vingtaine d’années pour les plus chanceux, voir dans la trentaine pour les moins chanceux. Au-delà, la vieillesse suivait son cours habituelle, ravageant les visages à vitesse grand V. De plus, ils avaient une longue longévité et on les croyait semi-immortels, ne pouvant mourir qu’au combat ou de maladie, mais ce ne sont là que les croyances des gens de l’époque et des légendes. Ils étaient tout à fait mortels, comme tout le monde.
Sautons à présent ce passage historique, passant une partie sous ellipse pour en venir à un autre passage que je juge bon de vous partager. Fumiko, l’archiviste, me dévoila des informations intéressantes. Tout d’abord, Shiro… Yuki Shiro, frère cadet de Yuki Saito, avait été son amant. Elle et lui avaient été fiancés dans le passé. Elle ne faisait pas partie de leur clan, mais ils avaient fait équipe plusieurs fois depuis leur plus jeune âge et le temps avait fait son œuvre. Très vite, ils se mirent en couple et dès lors, ils ne se quittèrent plus. Là n’était pas le plus important. Le plus important résidait dans le fait que Shiro avait le don et Saito, lui, ne l’avait pas. Une terrible jalousie régnait dans le cœur de l’aîné car étant le fils du chef de clan, il ne supportait pas d’être écarté de la succession par son petit frère ayant le pouvoir en lui. Il voulait à tout prix le pouvoir et était prêt à tout pour l’avoir. Il préférait mourir que de voir son frère parasite accéder à la plus haute marche alors que lui ne serait considéré que comme un membre honorable des branches secondaires. Il avait le Suiton et le Fuuton comme tous, mais ne pouvait pas manier le Hyouton. Incapable de se résigner à ça, il sombra dans la haine la plus noire que le clan ait pu avoir en son sein.
YUKI Saito
Dans ce dédale de sentiments diffus et variés, la vie se frayait un chemin, suivant son cours comme elle le pouvait. Le père mourut de manière douteuse et Shiro succéda à la tête du clan. Saito, récemment intégré aux forces spéciales de Kiri, pensant avoir mérité le titre de par ses talents hautement reconnus, ne tomba que de plus haut à cette annonce et ce fut là, le début de la fin. Une année plus tard, après avoir longuement ruminé son plan, se sentant abandonné par son clan et trahi par ce dernier qui le soupçonnait d’avoir jouer un rôle dans la mort de leur chef, pratiquement banni et vivant en marge des Yuki, il passa à l’action. Il fabriqua de fausses preuves, enrôla des partisans et fomenta un coup d’état au nom du clan Yuki. Se servant de ses pions, il les envoya tenter de destituer le Mizukage du moment, Yondaime Mizukage, Jinchuuriki du Sanbi, Yagura. La tentative fut un échec, comme l’avait planifié le jeune homme et pour cause ! Il avait prévenu le Mizukage de la tentative. En représailles, il fut ordonné que le clan entier soit dissous s’ils ne plaçaient pas Saito, ayant fraichement acquis la confiance du Mizukage abusé. Le clan Yuki ne l’entendant pas de cette oreille, tenta une rébellion sus l’égide de Shiro. Quelques jours avant cet incident tragique, Saito révélait quelque chose à son cadet qui le poussa à prendre les armes. Ainsi le massacre du clan Yuki fut ordonné et presque tous furent décimés. Les rares survivants tentèrent de se cacher tant bien que mal mais à chaque fois que l’un d’entre eux éveillait sa capacité devant les gens, sa famille entière était exécutée. Certains, de peur de mourir inutilement, préféraient tuer leurs enfants, ainsi que leur femme ou leur mari eux-mêmes, par honte et par peur des représailles.
Le combat qui marqua le plus la jeune femme et qui sonna le glas du clan, fut l’affrontement des deux frères qui vit la mort de son bien aimé et mis fin à toute une lignée de shinobis de renom. Elle marqua une pause et se mit à pleurer. Je tendis la main vers elle, mais elle la repoussa tendrement et renifla en séchant ses larmes avant de reprendre son discours.
« Tu sais Yuki, ces Katanas que tu arbores fièrement, comme tu le sais, ils viennent de tes Kuchyose, mais sais-tu que ces Kuchyose sont liés au clan Yuki depuis des temps ancestraux ? Le rouleau est propriété du chef du clan et c’est lui qui apprenait les invocations aux membres de son clan qui été jugés dignes de passer le contrat avec l’un des Kuchyose invoqué. Les Koori no Katana, tout comme ce rouleau, jadis, ils appartenaient à mon bien aimé. Oui, ces sabres… Ils sont remis par le chef des Nekotora au chef du clan à son investiture et sont le symbole de leur amitié commune. Seul le chef du clan peut les léguer à défaut de celui des Kuchyose. Celui qui les possèdera sera le maitre des Nekotora et accèdera à leur savoir le plus secret. C’est pour cette raison que Saito voulait plus que tout le pouvoir. Les Yuki no Koori Nekotora, maitres du Hyouton, ont un savoir infini en la matière et peuvent repousser les limites de tes capacités en la matière, je pense que tu as déjà subi quelques uns de leurs enseignements, sinon, tu n’aurais pas ces armes légendaires… Avec ces sabres, il aurait pu manipuler le Hyouton aisément, l’ancien, il aurait pu réveiller le don endormi au fond de lui, et même si le clan n’était plus, il aurait au moins la satisfaction d’avoir un puissant pouvoir pour lui tout seul. Il s’imaginait déjà Kage. Cependant, il n’eut pas la chance de mettre la main dessus. Shiro préféra mourir que de les lui céder et Kireiinta, la mère de Kawaiinta, qui avait reçu l’ordre de les rapporter à l’ancien, fut mortellement blessée lorsqu’il essaya de l’empêcher de fuir, mais elle réussit tout de même à s’échapper in-extremis. Il essaya tant bien que mal d’invoquer les félins des neiges, mais aucun ne répondit plus à son appel. Il se mit alors en quête des membres du clan qui avaient survécus, essayant de les abuser pour qu’ils l’aident à accomplir sa quête de récupération des armes et se heurtait au refus systématique, tant et si bien qu’il les éliminait systématiquement. Très vite, il se retrouva seul, en possession d’un rouleau inutile d’invocations dont il ne savait que faire.»
Elle marqua une nouvelle pause et plongea son regard couleur lavande dans mes yeux. Une lueur semblait s’allumer et y danser. De la compassion ? Pour moi ? Elle n’avait pas fini de me dévoiler ses secrets et la suite n’était pas des plus reposante…
« Hyougaki Yuki »
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Sujet: Re: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo] Dim 13 Mai - 14:54
Profitant de ce break, elle se servit un verre d’eau et m’en proposa un par la même occasion que j’acceptais, plus par politesse que par réelle nécessité. Elle vida son verre d’un trait, comme si elle avalait un remontant. Sa descente m’impressionna. Je devinais aisément les soirées qu’elle avait dû passer à s’enfiler des litres de Sake. Machinalement, je me mis à balayer du regard la pièce, comme si j’espérais y déceler des cadavres honteux de bouteilles vides, mais rien. Je me sentis un peu honteux. Le bruit du verre redéposé sur la table me fit sursauter et je me recentrais sur elle, un regard de coupable acculé qui la fit éclater de rire. Son rire, cristallin, semblait raisonner dans sa gorge comme venu d’un autre temps, résonnant à travers les âges. Depuis combien de temps son cœur ne s’était-il plus ainsi exprimé ? Sans réellement comprendre pourquoi, mon cœur lui répondit. Je lui souriais moi aussi, d’un sourire des plus rare pour moi, un sourire sincère et pur. Elle se pencha au dessus de la table et me caressa la joue gauche, de sa main droite. Un geste maternel et affectif que j’expérimentais pour la première fois. Mes yeux s’écarquillèrent mais je ne bronchais pas, préférant savourer ce moment unique d’une rare intensité. Elle se remit convenablement, s’éclaircit la voix et reprit.
« Je te disais donc… Ah oui ! Le temps passa et très vite, il n’eut plus personne vers qui se retourner et cru son désir perdu à tout jamais. Même Kurokagenta, son Kuchyose, le seul qui lui était fidèle, finit par subir son courroux et il le tua lorsqu’il finit par comprendre qu’il ne pourrait pas plus que ça lui être utile. Kawaiinta et les autres Kuchyose pourront t’en apprendre plus sur leur partie de l’histoire, je n’en sais pas plus que ça à leur sujet. Je sais juste qu’eux aussi ont eu leur part de souffrances, de douleurs et de pertes.
Comme je disais donc. Il finit donc par abandonner ses ambitions et se résigna à vivre sa vie normalement. Malheureusement, quelques années plus tard, un jeune shinobi, un renégat, allié fidèle du Démon de la Brume Momochi Zabuza, se fit connaitre et sa faculté à maitriser le Hyouton interpella Saito. Haku, Yuki Haku était devenu sa nouvelle proie. Malheureusement, les vagues successives d’Oinin envoyées par le village n’eurent guère plus de chances les unes que les autres. Si ! Certaines revenaient en vie… Le jeune garçon tomba face à des shinobis de Konoha et avec lui, le clan Yuki et les ambitions de Saito.
Plus récemment, tu as été découvert. Si tu te souviens bien, Saito était celui qui a préconisé qu’on te ramène au village. Tu ressemblais à Haku certes, mais normalement, tu aurais dû être exécuté et on t’aurait fait disparaitre comme le veut le règlement des Oinin que je n’ai nul besoin de t’expliquer… Ce qui t’as sauvé, si je peux dire ça comme ça, c’est ta maitrise du Hyouton, le fait qu’Haku soit déjà mort et que Saito soit présent lors de ta capture et sache que le précédent était mort. La suite, tu la connais, je n’ai pas besoin de te la raconter, plus que ça. Tu as été emprisonné, torturé, on t’a testé, brisé, reformaté, testé ton allégeance au village et finalement, tu nous as intégré et tu as fais tes preuves, te hissant aux sommets que tu as atteint en un temps plus que record quand on sait d’où tu viens et la réalité approximative de la durée de ta vie actuelle écoulée… Le rouleau t’as été remis selon ses soins, tu as lié une amitié avec les Nekotora, reçu les armes en question et tout se déroulait selon son plan. Cependant, il y avait une ombre au tableau… Ta proximité extrême avec Yagura. Il ne l’avait pas prévue. Tu étais devenu son homme de main le plus fidèle, il ne pouvait donc pas t’éliminer sans attirer les soupçons. Puis le Kage est mort, mais à ce moment là, tu étais devenu trop fort pour qu’il t’affronte directement. Je ne sais pas s’il a laissé tomber, mais j’en doute… Tu ne t’ai jamais demandé pourquoi on t’accordait de nombreuses missions difficiles et dangereuses ? »
En effet, depuis un certain temps, j’avais des doutes sur la succession de mes missions d’infiltration. Pourquoi m’envoyait-on seul alors qu’en général, les autres travaillaient en équipe ? Le chef, le nouveau chef, voulait-il ma mort ? Pourquoi donc ? Elle interrompit ma méditation.
« Je vois que tu as l’esprit vif, c’est tout à ton honneur, je n’ai pas de mal à reconnaitre là le Chien de Chasse de Yagura. Cependant, tu fais fausse route, ou presque. Tout comme Hao est ton nom de code, d’autres en ont un aussi. Mais avant de te le révéler, laisse moi te dire ceci : je ne te demande pas de me croire sur parole, mais sache que je n’ai aucun raison de te mentir, je n’ai rien à y gagner et tes Kuchyose ne pourraient pas être mes complices, ce serait bien trop planifié pour être humain…
A mon avis, Saito en a toujours après ses ambitions. Pour y parvenir, il a juste adopté une autre stratégie. Soit il se sert des missions pour t’affaiblir et trouver une ouverture, soit, il essaie de gagner ta confiance. Ce que j’ai à te dire là, c’est le plus dur à avaler, mais aussi ce qui va nous mettre en danger tous les deux et sceller notre avenir. Il y a 22 ans, Saito avait deux fidèles complices : Ayashi Misa et Tamanosuke Ryûjin. Leurs noms de code ? »
Elle regarda autour d’elle, l’air apeurée, comme si elle avait peur que des espions soient présents. Elle semblait devenir la proie de la panique. Elle déglutit avant de se retourner vers moi.
« Misa est Asuka, Ryûjin, tu le connais sous le nom de Kibito et Saito… Yuki Saito… Tu le côtoie lui aussi au quotidien. C’est le membre de ton escouade si avenant avec toi… Yakumo. Voilà, je crois que tu sais tout... Tu es assez intelligent pour comprendre la suite.»
Effectivement, tout se mettait en place dans mon esprit. Le chef qui ne m’appréciait pas beaucoup et m’assignait toujours de périlleuses missions depuis la mort du précédent, mon équipe à laquelle j’avais été assigné, ou plutôt assignée à ma surveillance. Tous les évènements étranges de ma vie à Kiri, tous ces non-dits. Toutes les machinations et autres tromperies, ce massacre inutile, les souffrances qu’avaient subies ces personnes, ma création elle-même et mon calvaire, tout ceci je ne le devais qu’à la folie d’un seul homme qui eut un effet boule de neige : Yakumo, no Yuki Saito !
Je me redressais d’un coup, envoyant valser ma chaise en frappant des deux poings sur la table. Toute ma vie entière n’était qu’une illusion, jusqu’à la mort de Yagura et ma faible prise de décision dernière, je n’en avais pas été le maitre. Un simple jouet… Le fait d’être utilisé ne me gênait pas plus que ça, j’avais été conditionné pour ça, mais je ne supportais pas l’idée d’être manipulé par n’importe qui et pour n’importe quoi. Seul quelqu’un de plus fort que moi avait le droit de m’utiliser. Je voulais être utile à une personne, mais une personne qui me reconnaisse comme une existence propre, qui m’accepte tel que je l’étais et qui ait réellement besoin de moi, une personne qui serait ma famille, mon chez moi et pour qui l’ivresse serait aussi vrai. Là était ma nouvelle résolution. Un sentiment nouveau émergeait. La haine ? Possible ! Je me sentais lésé, abusé et j’avais envie de tuer ceux que j’estimais responsables de mon calvaire. Yuki, ce mot se mit à résonné dans ma tête. Une connexion, puis une autre et ainsi de suite. Yuki. Ce prénom, je l’avais hérité non pas à cause d’une habilité à manipuler la glace ou une originie du Pays des Neiges, mais en l’honneur du Clan Yuki.
Comme si j’avais reçu un coup de poing en plein estomac, je m’affalais sur la table, les yeux rivés sur mon masque. Kawaiinta sembla se précipita vers moi et Fumiko chan aussi. Je n’entendais plus rien. Tout n’était plus que chaos et confusion. Lorsque je me redressais, comme si elle avait pressentit une cassure en moi, Kawaiinta feula, tous poils hérissés puis baissa la tête et s’inclina avant de s‘assoir.
Je me redressais, sortais un des katana de son fourreau, juste ce qu’il fallait afin de me servir de sa lame pour m’entailler l’index sur le tranchant de sa lame. Avec le sang, j’inscrivis un Kanji unique sur l’œil gauche de mon masque d’Oinin si précieux. Désormais, il y figurerait les Kanji : YUKI. Mon prénom, le même que le nom du clan des mes pseudos ancêtres. Par ce geste, j’affirmais la cassure avec le monde des Oinin, les règles établies. J’étais prêt. Je savais que ma vie ne serait plus à Kiri. Je contemplais un instant mon œuvre avant d’enfiler mon nouveau masque. Je dardais les fentes sombres de ce visage impersonnel sur l’archiviste.
« Fumiko Onee-chan… Je vous remercie pour ces révélations et je suis prêt à écouter et à accéder votre requête, seulement, j’ai besoin de vous entendre la formuler. Demandez-le moi et pour cette fois-ci, je serai votre arme, l’outil de votre vengeance ! Vous n’avez pas d’autre alternative, je ne tolèrerai aucune tentative de raisonnement. Ce qui doit être fait sera fait. Vous aviez votre mission, j’ai à présent la mienne… »
Mon ton ne souffrait d’aucune contestation possible. Il était glacial et ferme mais on pouvait y déceler une flamme nouvelle. Un nouveau moi était en train d’émerger…
« Hyougaki Yuki »
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Sujet: Re: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo] Sam 19 Mai - 19:29
Il y eut un long silence, criant de singularité. Nous nous regardâmes un long moment dans les yeux, sans dire mot. Combien de temps cette absence de dialogue s’éternisa-t’elle ? Aucune idée. Après un moment que l'on aurait cru figé à jamais dans les méandres du temps, elle, Fumiko onee-chan, baissa les yeux puis acquiesçant d'un signe de tête, elle me glissa un simple "Je t'en supplie", plein d'émotions, de tristesse et de supplications. Après une reflecxion mêlée d'un grande et timide hésitation, je lui pris les mains que je joignis entre elles, les encadrant des miennes. Plongeant le ciel hivernal de mon regard dans le champs de lavande du sien, je lui confirmais ce que j'avais précédemment affirmé. Sa vengeance serait faite, ainsi que celle du clan Yuki entier. Elle me sourit alors.
Il y eut encore un silence et cette fois-ci, je fus la cause de sa fin. Je lui demandais si elle avait quelques requêtes à formuler afin d'être pleinement satisfaite de mon action. Une longue discussion s'en suivit alors. Tout ce dont je vous révèlerai, c'est qu'entre autre, nous avions abordé son envie de participer à la tâche, mais je l'en dissuadais. C'était beaucoup trop dangereux. Je ne voulais pas qu'elle perde la vie pour cette besogne. C'était mon rôle d'arme que de m'y atteler. De plus, elle devait vivre sa vie, je n'avais rien à perdre moi à endosser le rôle de Nukenin, de toute manière, j'en étais déjà un depuis le moment où j'avais été créé. Elle, en revanche, elle risquait de finir en prison, torturée ou autre et même si on la condamnait à mort, ce serait triste pour elle de mourir ainsi. Nous n'avions pas grands liens, pourtant, mon cœur, cette chose qui battait en moi, dans ce qu'on appelle la poitrine, ne pouvait se résoudre à la voir mourir ou souffrir plus que ça. Il m'imposait de lui redonner le sourire. Un peu plus tard dans la conversation, elle me stipula qu'elle voulait qu'il ait le choc de sa vie, qu'il souffre comme jamais il ne pourrait souffrir nulle part ailleurs. Diverses possibilités furent évoquées notamment celle de mon apparence.
D'après les dires de l'archiviste, j'avais les mêmes traits que son amant. Comme j'avais déjà énoncé auparavant mon envie de m'affirmer en tant qu'entité unique, elle me proposa alors de me faire une nouvelle coiffure pour casser un peu plus le lien de ressemblance entre Haku et moi. J'avais hésité mais je finis par me laisser convaincre. L'idée de me jouer de ce traître en lui rappelant son frère décédé... C'était une perspective plutôt jouissive, j'aimais jouer et voir les gens tomber de haut. Malgré tout, alors que ses ciseaux me traçaient une frange, seule retouche envisagée et envisageable, je lui demandais de ne pas m'en faire une totale. Je tenais à garder mes mèches latérales. Après tout, ceci ne m'empêcherait pas de ressembler d'avantage à Shiro Niisan. Je ne désirais pas plus que ça, au final, abandonner le visage d'un autre pour avoir celui d'un autre. Je désirais avoir le mien. Elle tiqua un peu, mais elle finit par accepter de bon cœur. Elle acheva son œuvre et je fis apparaitre un miroir de glace. Me plaçant devant, je pus admirer mon nouveau visage. C'était impressionnant de voir à quel point quelques simples coups de ciseaux pouvaient transformer un visage sans autre artifice qu'une diminution de cheveux. Pas de Henge, aucune illusion, c'était bel et bien moi.
J'allais refaire mon chignon, mais elle m'en empêcha, me faisant signe de ne point le faire et de patienter. Elle disparut par une porte que je n'avais pas encore remarquée et ne prit guère de temps à revenir. Elle avait un carton en main qu'elle déposa amoureusement sur la table. Elle souffla dessus pour le dépoussiérer, réaffirmant son intention d'un revers de manche. Un sourire nostalgique s'en suivi et elle en sortit des petits cordages tous fins. Elle m'attacha alors les cheveux en une queue de cheval moyennement basse. Elle me confia les autres en me disant que c'était un cadeau et j'acceptais ces derniers avec honneur. Fumiko neechan sortit ensuite un uniforme. Elle m'expliqua alors qu'elle l'avait fait pour son amour, mais qu'il n'avait pu le porter. Elle tenait vraiment à ce que je l'accepte. Tout ceci ressemblait à une scène d'adieux, comme si nous étions certains de ne plus pouvoir nous revoir ainsi par avance. Après tout, ce n'était pas totalement faux. J'allais finir par devenir un Nukenin et je ne devrais plus m'impliquer dans sa vie, de peur qu'elle soit châtiée elle aussi. Ça, toute fois, c'était au meilleur des cas... Dans le pire, je serai tué par Yakumo/Saito et déduisant d'où provenaient mes informations, il la tuerait elle aussi.
J'examinais alors un peu la tenue et notais un flocon de Neige enchâssé au centre d'une étrange croix. Elle m'expliqua alors que cette croix spéciale était le symbole de son clan. Le flocon de Neige étant celui des Yuki, elle me dit alors qu'elle avait fait ceci pour signifier son union avec son amour. Je trouvais cette attention des plus attendrissante. Je lui signifiais toutefois, que je porterai son uniforme une fois que j'aurais quitté Kiri, afin de briser mes liens avec le village, mais avant tout, pour lui faire savoir que je ne l'oublierai pas et que je lui étais et serai toujours reconnaissant de m'avoir permis de pouvoir enfin savoir d'où je venais, pour pouvoir aller de l'avant. De la tristesse ! Je voyais de la tristesse dans ce regard. S'était-elle attachée à moi ? Était-ce l'idée que je mène une vie de hors la loi, traqué sans relâche qui la mettait ainsi mal à l'aise ? Sans vraiment prêter attention à mes actes, je la pris dans mes bras. Elle me rendit cette étreinte et m'accorda un simple "désolé" auquel je répondis par un baiser sur son front.
Un miaulement. Je me retournais vers Kawaiinta. Quelqu'un approchait. Elle me stipula d'un signe de tête que c'était amical. Un tintement de clochette. C'était un son familier, celui commun à la clochette que portait tous mes Kuchyose, au niveau de la queue. Les yeux rivés sur la porte, si je n'avais pas l'habitude, je n'aurais rien vu. Une ombre passa sous la porte, et s'approcha furtivement de nous. Kagenta sortit de cette ombre. Un chat tigré au pelage sombre de petite taille. Il me regarda l'air étonné, semblant se demander s'il s'agissait bien de moi. Il allait éclater de rire, mais voyant Fumiko et Kawaiinta, ainsi que l'uniforme dans mes mains avec le symbole du clan Yuki, il se ravisa et prit un air sombre. Il était muet, mais on se comprenait aisément. Il m'expliqua que ma présence était requise au plus vite. La Iryna avait fait un faux pas et Yakumo et Asuka la tenaient captive, elle et un invité de marque. Il demanda alors à Kawaiinta si l'heure était venue et la féline acquiesça d'un signe de tête. Je ne comprenais pas. Il lança un regard interrogateur à Fumiko nee et elle acquiesça d'un signe de tête. Voyant ma detresse de ne pas comprendre quoi que ce soit, elle prit la parole.
« Comme je te l'ai dit, tes Kuchyose t'expliqueront le reste en détail... »
Kawaiinta me déclara qu'elle devait aller prévenir les siens, mais je la retins. Je lui demandais de me garder les petits cordages colorés à cheveux et la tenue. Elle accepta. Elle m'adressa un sourire et me signifia qu'elle serait toujours avec moi, peu importait les épreuves et qu'elle me promettait de tout m'expliquer si jamais son père ne le faisait pas. Pour l'heure, elle devait partir. Après m'avoir câliné, elle disparut. Je repris mes effets personnels restants, les mettant en place. Je me dirigeais alors vers Fumiko nee et l’étreignis.
« Ne vous en faites pas Nee-chan, je viendrai à bout de cette mission et votre vie pourra reprendre son cours. Je ne vous oublierai jamais et si l'occasion se présente un jour, nous nous reverrons. Lorsque la tâche sera effectuée, la main meurtière et un souvenir de moi seront déposés sur le rebord de la fenêtre de votre chambre.»
Elle déposa un baiser sur ma joue et je m'éloignais.
« Sayonnara Hyougaki no Yuki, Yuki Yuki kun. »
Je me stoppais alors. Yuki Yuki. J'avais un nom de famille. Malheureusement, je ne voulais pas l'associer à d'autres méfaits. Je devais le mettre de côté. Dorénavant, mon surnom, serait mon patronyme. Surnom et nom de famille, le clan Yuki se transformait et renaitrait de ses cendres en tant que clan Hyougaki.
« A partir de maintenant, je ne suis plus que Yuki, Hyougaki Yuki, un tueur impassible, un traitre. Sayonnara Hazegawa san !»
C'était la dernière fois qu'on se voyait en tant que membres du même village. Sans avoir pris la peine de me retourner une dernière fois vers elle, je rejoignis Kagenta et nous disparûmes grâce à son fameux jutsu. Le destin était en marche, ce n'était plus qu'une question de temps.
« Hyougaki Yuki »
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Sujet: Re: Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo]
Le passé est immuable, le destin, lui, il s'écrit... [solo]