Sous les flammes du soleil [Tori - Yuki]

Nous étions enfin arrivés au pays du sable. Je ne savais même plus combien de temps nous avions passés sur le chemin. Le trajet m'avait semblé interminable car nous n'avions pas échangé grands mots sur la route. Je trouvais ça fort malheureux, mais elle me perturbait un peu. Elle avait une manière de me regarder qui me mettait vraiment mal à l'aise.

Avant de partir de Kumo, après avoir récupéré le rouleau de mission, j'avais invoqué deux Kuchyose qui étaient spécialisés dans le transport. C'étaient des chats tigrés bipèdes comme Kawaiinta, avec une grosse clochette sur la queue, mais ceux-ci, à la différence de mes autres amis, étaient de taille plus imposante. Debout, ils devaient atteindre aisément les deux mètres vingt. Cependant, à l'inverse des autres, ils passaient plus le temps à quatre pattes car de cette façon, ils étaient bien plus rapides. Ils utilisaient un chakra de type Fuuton afin de booster leur allure. Avec eux, nous gagnerions un temps précieux. A la vitesse à laquelle ils allaient, rallier le Pays du sable serait une simple formalité. Aussi, avait-je invité Tori à prendre place sur le dos d'Ayaigenta, après les avoir présentées l’une à l'autre. Ayaigenta était plutôt docile et encline à rencontrer de nouvelles personnes donc je pensais qu'elles s'entendraient bien. Pour ma part, c'était Mugenta que je chevauchais. Après quelques recommandations, nous partîmes en direction de notre destinée.

Comme je vous le disais donc, nous étions à présent au Pays du Vent et notre mission commençait. Les deux Kuchyose avaient bien mérité leur repos donc je les libérai de leur tâche après les avoir respectueusement remerciés. J'ouvris alors une fois de plus le rouleau afin de m'imprégner de nouveau de la tâche qui nous incombait. Après avoir mémorisé chaque mot qui avait été marqué, je le remis en poche et le rangeais en poche. Je me tournais alors vers Tori. J'étais bel et bien décidé à établir un contact avec elle. Nous étions tous deux équipiers pour cette mission et nous ne savions nullement combien de temps elle nous prendrait, alors autant faire ami, c'eut été beaucoup plus agréable que de rester ainsi. En plus, les informations dont nous disposions étaient minces et assez floues. Deux cerveaux vaudraient donc mieux qu'un. C'était ce que je me disais à ce moment là. Après l'avoir observée un temps au travers de mon masque, je pris mon courage à deux mains.

« Je ne sais pas quel problème vous avez à mon égard Tori-san, mais je n'ai aucunement l'intention de poursuivre la mission sans établir le dialogue. Que vous m’appréciez ou non, le dialogue serait vraiment de mise en pareille situation.»

Je la fixais toujours, alors que je marquais un temps d'arrêt. Elle était frêle et menue, mais semblait marquée par les aléas de la vie. Elle semblait avoir traversé de nombreuses épreuves, difficiles ou non. Elle avait vécu, en dépit de son jeune âge, c'était un fait. Non pas que je discernais quelques cicatrices ou autres traces, juste que je pouvais le deviner à son regard et son attitude. Peut être que le fait que je sois masqué la dérangeait un peu. Il était vrai que côtoyer des personnes sans savoir qui elles étaient pouvait être difficile. Pour nous autre, ils étaient une deuxième peau, nus vivions avec et nous nous reconnaissions tous malgré ces derniers, mais pour une première rencontre, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux. Après tout, leur but premier n'était-il pas de dissimuler notre identité même? J'entrepris alors de faire une chose que je n'aurais pas fait en temps normal. J'ajustais bien mes deux Katana dans mon dos, comme si je voulais encore gagner un peu de temps, puis je me décidais enfin à ôter mon masque. Cette action me coutait, mais elle n'était pas vaine pour moi. Juste le temps qu'elle se familiarise avec ma personne, je pouvais bien lui montrer mon visage. Après tout, à présent, nous étions tous alliés... Mon visage d'un blanc neigeux devait contraster à mort avec le paysage local et ceci me tira un petit sourire, alors que je plongeais mon regard grisé dans le sien, masque en main.

« On me surnomme Hyougaki Yuki et je suis Oïnin de Kiri. A présent que vous avez vu mon visage Tori-san, essayons de mieux nous entendre, la mission n'en sera que d'autant plus agréable, vous ne croyez pas ? »

J'inclinais alors légèrement la tête sur le côté droit et tout en plissant les yeux, je lui souris de plus belle. Entre ma voix, mon apparence et mon visage, j'avais vraiment l'air d'une femme, mais je ne m'en souciais pas. J'étais comme j'étais et peu m'importait le regard des autres à ce sujet. Je balayais un instant l'étendue de sable qui s'étendait à perte de vue devant nous. Des dunes, des dunes et encore des dunes, toujours des dunes. Pas la moindre oasis, pas la moindre présence d'eau. Je n'étais définitivement pas à mon avantage en ce lieu. Je retournais une fois de plus vers Tori.

« Avant de nous lancer, avez-vous une requête à soumettre ou des suggestions ? Même si je suis le chef, j'ai pour coutume d'écouter les avis de mes camarades de route. »

Je me tenais face à elle, attendant sa réaction. Elle avait les cartes en main et je me demandais la ou lesquelles elle déciderait d'abattre.

« Hyougaki Yuki »

Le désert du Kaze no Kuni... Il y avait si longtemps que je n'étais plus venu par ici. J'en avais presque oublié la chaleur suffocante de ce lieu au climat aride si particulier. J'avais du mal à me figurer que des gens puissent vivre au quotidien en pareil endroit. Personnellement, je n'aurait pas pu. Bien entendu, j'aurais pu y vivre car j'arrivais à abaisser ma température pour rester au frais, mais y vivre touts les jours, ne jamais goûter aux joies de la neige recouvrant le paysage de son épais manteau blanc et frais. Vraiment impossible. D'ailleurs, je commençais vraiment à étouffer. J'activais alors ma fuite de chakra, laissant une fine couche de ce dernier envelopper ma peau neigeuse d'un frais manteau Hyouton, léger et régulier. Voilà qui était bien plus viable pour moi. Je pouvais de nouveau me concentrer sur ce qui se passait, sur notre mission commune à Tori-san et moi.

Lorsque j'avais parlé, elle avait éclaté rire, ce qui m'avait un peu surpris et intérieurement, je m'était senti un peu mal à l'aise, mais je n'avais rien laissé transparaitre et n'avais rien dit. Ainsi, mon masque l'avait dérangé. J'avais donc visé juste. Cependant, je me demandais comment elle ferait plus tard lorsqu'elle devrait travailler avec des ANBU, après tout, le masque était notre identité propre. Il fallait le respecter et le chérir, nous n'étions personne, nous n'étions rien. Je doutais fort que d'autres n'hôtent leur masque ainsi pour établir un contact avec elle et si elle agissait toujours de la sorte, elle aurait bien du mal à s'intégrer lorsqu'elle aurait à coopérer avec des membres des forces spéciales. Ôter son masque sans ordre préalable, était pour nous comme dévoiler son art à tout va pour un shinobi normal. De plus, si une personne se faisait passer pour nous, cela pouvait avoir de lourdes conséquences, surtout si elle s'infiltrait dans le village. Pour ma part, peu m'importait à ce sujet. Mon aura qui me vallait le surnom de Hyougaki n'était pas imitable à moins d'être possesseur de mon Kekkei Genkai et de maitriser mon jutsu... Je m'enfonçais encore dans les abysses de mes pensées.

Tori-san se mordit alors le pouce, composa une série de mûdras et fit apparaitre sur le sable chaud, trois petite taupe. A cette vision si mignonne, je ne pus m'empêcher de m'extasier. J'aimais les animaux et les Kuchyose me fascinaient beaucoup. Ses trois amis étaient si mignons... Ils étaient petits, ils lui arrivaient aux genoux, mais semblaient être des valeurs sûres, en dépit de leur air un peu ahuri. J'aurais aimé faire connaissance avec eux, mais les circonstances ne s'y prêtaient guère. C'eut été déplacé de ma part et j'enviais alors quelque peu la kunoichi lorsqu'elle les salua. Ainsi, ses amis étaient spécialisés dans la recherche souterraine ? Elle avait de la ressource et ça me plaisait. Voilà qui était très avantageux car après tout dans le désert, la surface du paysage changeait jour après jour, au gré du des vents.

« - Ils ont de la chance, il fait beaucoup plus frais sous terre qu'à la surface. À eux trois, ils travaillerons au moins vingt fois plus vite que nous, en se fatiguant autrement moins.»

Cette réflexion me tira un petit sourire. La fraicheur souterraine, voila qui me faisait envie, mais je ne craignait plus la morsure de la chaleur. A vrai dire, je devais être aussi chaud qu'un cadavre au toucher... Pas de risque que je bronze non plus. La guerrière d'Iwa m'adressa un clin d’œil qui me décontenança. Elle semblait quelque peu, plus chaleureuse et ce n'était pas pour me déplaire. Je lui adressais alors un nouveau sourire puis posais mes yeux sur les remous sablonneux créés par les taupes bipèdes. Mon cerveau tournait à cent à l'heure. Nous enquêtions sur l'Akatsuki, il ne faillait donc pas baisser sa garde. Pour avoir rencontré quelques membres par le passé dont le fameux Pein et l'homme masqué, je n'avais guère envie de me retrouver balayé une fois de plus comme un vulgaire shinobi de bas étage. Soit dit au passage, le masqué, il semblait un peu stupide, lâche et faible à cette époque et c'était ce blondinet, Deidara-san je crois, qui avait tout fait.

Je posais alors de nouveau le regard sur Tori-san. Une pensée naissait en moi, résonnant dans chaque parcelle de mon esprit. Quoiqu'il arrive, même si je ne la connaissais pas, je ne la laisserai pas mourir. Je ne perdrai plus personne face à l'Akatsuki. J'étais le chef de cette équipe, sa vie m'appartenait donc le temps d'une mission, et j'étais bel et bien décidé à la lui rendre à la fin de cette mission. J'avais perdu Kagura-sama, le précédent Mizukage, puis j'avais subi la force de Pein avec mes collègues, lorsque nous devions rapporter au village, Utakata, le Jinchuuriki du Rokubi. Mon regard gris toujours fixé sur elle, je me promis de ne pas la laisser mourir. Juste pour cette mission, juste pour cette fois, je mettrai ma vie en jeu afin de l'aider. Elle reverrait son village !

« Tori-san... J'aurai besoin de quelques informations à votre sujet, répondez-y si vous voulez. J'aimerais juste savoir quel rang vous occupez au sein de votre village et quelles sont vos capacités, spécialités, ou affinités, comme vous le désirez. Pour ma part, je suis Yuki, Oinin de Kiri et on peut dire que j'ai 19ans... Je suis spécialisé dans la traque de Nukenin, l'assassinat silencieux et l'infiltration et collecte d'informations. Je me défends bien en Ninjutsu et mon affinité principale est le Suiton, et un peu en Fuuton, comme vous pouvez le voir dans mon dos, je suis un manie bien les double katana, mais aussi d'autres armes... Je vous ai livré quelques informations sur moi et ce n'était pas innocent. Si je vous demande la même chose, c'est pour élaborer des stratégies et savoir comment me battre afin de vous compléter. après tout, nous sommes une équipe. Montrons aux autres que nous ne sommes pas à prendre à la légère.»

J'inclinais alors légèrement la tête sur le côté droit, une fois de plus et lui fis un léger sourire.

« Oh ! Et avant toute chose... Je suis un garçon. »

Je remis ma tête dans son axe normal et mon visage redevins aussi froid et insondable qu'à l'usuel. Je la dévisageais, attendant une éventuelle réaction de sa part ou non, mais aussi sa réponse à ma tirade, tous sens en alerte.

« Hyougaki Yuki »

Tori-san avait été au centre de mon attention un moment durant. Je l'avais écouté lorsqu'elle avait parlé, avec attention, et n'avais eu de cesse de l'observer. Elle m'avait tout d'abord semblé assez rustre à prime abord, mais au final, je la trouvais plutôt sympathique, voir attachante à sa manière. Elle avait quelque chose qui faisait que je voulais me lier à elle. Était-ce lien que l'on qualifiait de fraternel ? Si c'était le cas, alors je la voyais comme une petite sœur que je devais protéger au maximum des dangers extérieurs. Je ne connaissais rien des liens même d'une famille, si ce n'était au travers de mes observations et des dires qu'on m'en avait fait. Je n'avais pas de famille. Non pas que j'étais orphelin, mais plutôt que je n'avais ni père, ni mère et ce, pour la simple et bonne raison que je sortais tous droits d'un gros bocal de verre rempli de sérum physiologique.

Toujours était-il que j'avais écouté ses paroles avec grand soin, les analysant par moment. Elle avait tout d'abord consenti à répondre à ma requête. Au début, elle avait déclaré qu'elle ne me dévoilerait ni son âge, ni son rang au sein de son village. Ceci me fit tiquer, mais je ne lui en tenais guère rigueur. En revanche, cette réaction quelque peu abrupte me fit penser directement qu'elle devait, soit avoir mon âge, soit être plus jeune que moi et que son rang, dans tous les cas, était inférieur au mien. Qui plus est, à son ton et ses manières, je cru déceler une certaine pointe de jalousie. Était-elle envieuse de mon rang ? Je ne pu m'empêcher de la trouver mignonne. A mon avis, elle devait être Chuunin ou Jounin car je doutais fort qu'un Genin n'ait été envoyé sur une telle mission. Aux vues de Sakura, ils acceptaient minimum les chuunin. Elle était donc forcément l'un des deux. En plus, elle venait d'un clan. Avait-elle elle aussi des capacités spéciales? Dans tous les cas, je ne voulais pas me prononcer sur un choix, mais pour parer à toute éventualité, je me basais sur le fait qu'elle eut pu être Chuunin basique. Ainsi, la stratégie mise en place ne pourrait être que renforcée aux vues de ses capacités. La kunoichi avait ensuite enchainé sur sa description et force était de constater qu'elle semblait être un bon élément. Katon et Taijutsu ? Voilà qui n'était pas pour me déplaire dans ces circonstances. Je n'aimais pas le Kâton, mais je ne l'avais pas en face de moi, mais avec moi. Avec mon Fûton, je pouvais donc amplifier ses jutsu. En ce qui concernait le Taijutsu, moi j'étais plutôt distance. Je trouvais qu'on formait alors, une bien belle équipe. Nous pouvions nous compléter mutuellement, dans un rapport distance/corps à corps. Le taijutsu était un point faible chez moi et je doutais de pouvoir la battre en cas de combat rapproché. Pour finir, elle avait des connaissances en matière de Kuchyose.

A l'annonce de cette dernière spécialité, accompagnée d'un mouvement de menton, elle désigna ses taupes qui s'affairaient sous terre et l'une d'elle sortit la tête aussitôt du sol, comme si elle avait écouté toute la conversation et leva la patte. On aurait dit un salut et je le lui rendis. Aussi attentionnée qu'elle l'était avec des amis, elle m'en devenait de plus en plus attachante. La taupe disparut de nouveau sous terre et un ange passa. Tori-san prit alors le soin de mettre fin à ce nouveau silence par une boutade. Elle me singea en ajoutant qu'elle était une femme. Je rigolais quelque peu avec elle à ce sujet. Je n'en avais jamais douté. Un taupe sortit alors de nouveau du sol et présenta une cape mangée aux mythes. Après examen, la jeune kunoichi m efit un signe de négation. Je pris alors un air plus grave tout en prenant la parole.

« Pour ce qui est du combat, si jamais nous devions nous battre, je pense que nous devrions essayer de nous compléter du mieux que nous le pourront. Je suis faible en taijutsu et plutôt adapté au combat à moyenne et courte distance. En agissant de paire, nous devrions être capable de défaire des ennemis, à défaut, de plier retraite de façon sécuritaire. En attendant, concentrons- nous sur la fouille. Je ne peux pas trop vous aider dans ce domaine Tori-san, car je n'ai pas vos compétences et que de toute façon, vous bien avoir les choses en main, mais si vous vous occupez de la fouille sous le sol, je peux au moins assurer notre protection au niveau du sol. »

Je fis alors les mûdras nécessaires à mon sort, me mordis un doigt à sang et j'invoquais ma chère amie, Kawaiinta, mon Kuchyose sensoriel et certainement celle à laquelle je faisais le plus souvent appel. Dans un nuage de poussière, elle apparut et je me retrouvé propulsé au sol. Comme à son habitude, elle n'avait pas pu s'empêcher de me sauter dessus. Elle remarqua alors la présence de Tori-san alors que je me levais en m'époussetant.

« Je vois que tu es accompagné d'une fille Yun-yun... »

« Tu vois ? »

« Nyan ! C'est méchant ça !»

« Tori-san, voici Kawaiinta-chan, Kawaiinta-chan, voici Tori.»

« Enchantée... Nyan... »

Kawaiinta avait parlé de façon assez détachée. Elle faisait une fois de plus sa jalouse mais nous n'avions de temps à perdre ainsi. Je la rappelais alors à l'ordre.

« J'ai besoin de tes services s'il te plait... »

Elle se figea alors, complètement alerte. J'en profitais pour faire mes excuses auprès de Tori pour le comportement quelque peu douté ou étrange de mon amie. Son caractère me faisait souvent perdre du crédit au début, mais ses capacités étaient vraiment fiables. Après quelques instants, elle prit la parole.

« Neh Yun-Yun... Je sens que nous avons de la visites, deux sources de chakra bien distinctes se dirigent vers nous. A en juger par leur allure et tout, ils ne semblent pas hostiles, mais bon... Restez-sur vos gardes, nyan ! »

Je remis alors mon masque, dégainant alors mes deux Koori no Katana qui étaient à mon dos. Mieux valait rester prudents.

« Hyougaki Yuki »

Alors que je balayais des yeux les envions, en garde, je sentis soudain une présence nouvelle, une source de chakra plutôt conséquente et proche de nous. Mon rythme cardiaque accéléra d'un coup. Mon instinct de survie avait parlé et je sentais que nous n'avions pas affaire à un ennemi commun. Il était d'un niveau supérieur. Il était le troisième être que je rencontrais en si peu de temps, à me laisser une telle impression d'impuissance. Alors qu'il apparaissait telle une vision horrifique petit à petit, comme si on le dévoilait de sous une nappe, je ressentais comme une pointe d'amertume. J'étais considéré comme un ninja d’élite par mon village et même si je savais qu'il y avait toujours plus fort en ce monde, je n'aurai jamais pensé que comparé à eux, j'aurais une aura si faible, tellement même que la leur me dévorerait. Pourtant, loin de là même, je n'éprouvais aucune peur, du moins, pas pour ma propre personne. J'avais peur pour Kawaiinta-chan et Tori-chan. Perdre ma vie n'étais pas une source de terreur pour moi. Je défendais ma vie car je voulais encore voir des choses de mes propres yeux et accomplir certaines tâches, mais si je devais perdre la vie, j’estimais que ce ne serait que justice pour un être issu d'un mort.

L'homme était à présent entièrement dévoilé et avait un accoutrement quelque peu singulier. Il prit la parole d'une manière que je jugeais plutôt hautaine mais qui s'accordait bien avec son aura. Alors qu'il nous disait de maudire le destin qui l'avait placé sur notre route, je ne trouvais rien de mieux à faire que de ranger mes Koori no Katana dans mon dos. Le destin ? J'avais décidé de changer. Le destin ne me contrôlait plus. Il ne régissait plus ma vie. A présent, c'était moi qui en était le maitre. Mon destin, je le bousculais, le frappais, le martelais, le modelais moi même. C'était à moi de décider de ma mort ou simplement de ce que je voulais faire de ma vie. J’étais vivant alors j'avais le droit de le revendiquer comme tout le monde. Mon geste pouvait paraitre insolent, peut être était-ce vraiment ce qu'il était... Aussi puissant était-il, il n'avait pas à me dicter mes actes. Kawaiinta semblait paniquer. Ses poils étaient tout hérissés et sa queue fouettait frénétiquement l'air, faisant sonner la grosse clochette qui y était accrochée. Elle bondit soudainement vers moi alors que je m'apprêtais à retorquer une phrase cinglante et glaciale au nouvelle arrivant qui n'avait même pas pris la peine de se présenter.

« Nyaaaaan... Gomen ne Yun-Yun... Je ne l'ai pas senti arriver mais il est vraiment doué... En plus... Il est fort ! Très fort ! C'est perdu d'avance... Tu devrais invoquer Papa ou/et grand père... »

« Ma foi... Je sais. C'est la première fois que quelqu'un trompe tes sens et je sens son aura. Il n'est clairement pas un shinobi de bas étage... Et les deux sources de chakra ?»

« Elles arrivent toujours... »

« Je vois... Merci. Tu peux...»

« Nan ! Même si j'ai peur, je me battrai avec toi Yun-Yun. Si tu devais mourir, je ferai comme il a été convenu pour ton corps et ton âme et je te suivrai dans la mort, Nyan ! »

Kawaiinta avait quasiment hurlé ces derniers mots alors que jusqu'alors nous chuchotions. Je la gratifiais alors en lui caressant gentiment le dessous du menton et elle ronronna quelque peu puis se mit en garde. Tandis que Tori prenait la parole, je croisais les yeux de notre adversaire et je fus surpris de voir qu'ils étaient pareils à ceux de Madara-sama que j'avais rencontré quelques temps auparavant dans la forêt de Konoho. Un autre Edo Tensei ? Non... Je devais rêver... Des morts aussi puissants debout ? Il se tramait quelque chose de très grave. S'il était là alors que nous étions en mission, ce ne pouvait être le fruit d'un simple hasard. J'en doutais grandement. Il devait y avoir un rapport avec l'Akatsuki, mais quel était-il ?

Tori-san semblait être victime d'un apparition. Elle le fixait et semblait ne plus pouvoir en détacher le regard, le teint livide. Nidaime Tsuchikage ? Mes soupçons se confirmaient... Un Edo Tensei, il n'y avait pas de doute. Les infos que la Iwajin me livra me firent le plus grand bien. Elles étaient les bienvenues et me permettaient une ébauche de stratégie. Elle sembla même retrouver son aplomb et cracha un nuage de cendre. Elle semblait impulsive mais son idée n'était pas mauvaise en soi. Elle semblait maitriser son sujet. Cependant, je n'étais clairement pas à mon avantage dans ce lieu aride. Me fiant à toutes les informations en ma possession, j'en arrivais à une petite ébauche stratégique. Je fis quelques signes en malaxant mon chakra et je vis Kawaiinta tressaillir. Elle savait ce que j'aillais faire et même si elle n'aimait pas l'eau, elle se prépara. Je m'approchais alors un peu plus de Tori alors que la chaleur montait. Était-ce normal ou les conséquences de son jutsu ? Toujours était-il que je lui chuchotais mon idée, les yeux rivés sur notre adversaire.

« Tori-san... Comme je vous l'ai dit, je suis utilisateur de suiton et comme vous pouvez le constater, je suis peu avantagé ici. Il me faudra quelques temps pour être 100% opérationnel et en plus, Kawaiinta-chan m'a confirmé l'approche de deux sources de chakra mais ne peu définir s'il s'agit d'amis ou d'ennemis. Ensuite, ne baissons pas notre garde, il est fort probable qu'il soit celui que vous pensez qu'il soit car c'est un Edo Tensei. C'est un mort ramené à la vie et contrôlé par un shinobi. J'en ai entendu parlé dans une autre vie... Soyons prudents, c'est un ninja de prestige à ce qu'il semble et de part sa condition, il ne mourra pas... Le seul moyen de le vaincre est de le sceller ou de tuer la personne qui le contrôle. Autant dire que nous sommes dans de beaux draps, mais nous pouvons nous en sortir. N'agissons-pas sans réfléchir et tâchons de nous compléter. J'ai confiance en vos capacités et j'aimerai vraiment vous voir vous épanouir et un jour me surpasser, qui sait ? »

Je lui fis un clin d’œil caché par mon masque, mais l'accompagnait d'un mouvement de tête amical. J'étais prêt à combattre.. Des clones apparurent au nombre de 3 à mes côtés. Ils étaient un petit plus afin de pouvoir préparer l'utilisation de certaines compétences à venir, même si j'avais des jutsu que je pouvais lancer sans eau autre que celle contenue dans mon corps. Je fis signe à Tori afin de lui signifier que j'étais prêt à agir en duet avec elle et mon Kuchyose vint se poster non loin de mes clones et de moi, ainsi que de Tori, tous sens en éveil et prête à intervenir, alors que je prenais un katana en main et que je malaxais et maintenait un mûdra de l'autre. La température ambiante autour de moi commençait à baisser.

J'avais rencontré un Edo Tensei il y avait peu en la personne du légendaire Madara Uchiha, mais pour une raison qui m'échappait, je n'avais pas mis au courant mon QG, mon Kage ou même l'alliance. Je ne voulais pas dire à Tori que ma certitude sur l'Etat de notre adversaire venait de là. De toute façon, je ne le pouvais pas. Madara-sama m'avait-il piégé dans un quelconque genjutsu au moment où nos regards s'étaient croisés ? Je ne lui mentais pas, mais ne lui disais qu'une moitié de vérité à cette brave kunoichi, car j'avais vraiment entendu parlé des Edo Tensei dans ma vie précédente, lorsque j'étais encore une expérience d'Orochimaru-sama et shinobi d'Oto à sa solde. Il était mort... Qui d'autre que lui pouvait maitriser ce jutsu ?

Je fixais le nuage de cendre opaque dans lequel on ne pouvait plus discerner quoi que ce soit. De ma voix neutre et glaciale, je pris la parole à l'intention de notre ennemi.

« Honoré de pouvoir affronter un ninja de votre trempe Muu-sama, cependant, je ne suis pas disposé à mourir de suite, ni même à laisser mourir mes partenaires ici présentes. Ne pouvons-nous pas trouver un terrain d'entente à l'amiable ? »

Spoiler:

« Hyougaki Yuki »

« Vous connaissez mon nom, j'en suis flatté. Alors pourquoi ne pas fuir, si vous avez tant d'informations à mon sujet ? Qu'importe le nombre que vous êtes, ce n'est pas important face à un utilisateur de Jinton. Vous ne pouvez rien, quoiqu'il arrive, c'est un fait. »

J’étais sur le point de rétorquer d’une manière très froide, provocatrice et insolente à notre opposant, comme je savais si bien le faire, mais une voix se fit entendre. Non ! Disons plutôt qu’aux vues de l’absence de réaction des deux autres, j’étais le seul à l’avoir entendue, non, Kawaiinta aussi. Cette voix je la connaissais…

* Shun-kun ? Akami Shun-kun ? *

Voilà les quelques mots qui me vinrent à l’esprit, son nom. Ceci me déconcentra quelques instants. Je le connaissais plus ou moins. C’était un ancien d’Oto comme moi et qui avait fini à Kiri, mais nos raisons étaient tout à fait autres. Que faisait-il ici ? Ce désert était beaucoup trop vaste pour que ce soit une simple coïncidence. Venir en renfort ? Ce n’était pas trop dans ses habitudes, en tout cas, pas à moi… J’allais lui répondre lorsque je fus une fois de plus interrompue. Décidément, on ne voulait plus que je parle. Le Destin était donc du côté de Tori-san à cet instant, soit ! On voulait que je combatte ? A cela ne tienne. Je n’en avais pas vraiment envie, mais si je n’en avais pas le choix, il ne me restait plus qu’à entrer dans ce combat insensé à mon tour. Je ne comprenais pas trop pourquoi des vivants devaient affronter un mort dans un combat des plus inégal, mais ce qui était sûr, c’était que je ne désirai pas périr de la main d’une marionnette zombie. Non, il était impensable qu’un mort ne m’ôte la vie. Je ne mourrai pas en ce lieu, ni en cet instant. J’avais l’intention de vivre, mon cœur s’était éveillé et j’avais commencé à apprendre à l’écouter. Ma personnalité propre émergeait petit à petit et se précisait lentement, mais sûrement. Il y’avait cette personne qui m’avait laissé quelques traces sur le corps, et cette autre personne qui m’avait fait découvrir un nouvel horizon. Ces deux êtres, toutes deux des kunoichi, je voulais les revoir, m’ayant marquées toutes deux à leur façon, chacune pour une raison différente, mais qui à coup sûr étaient des clés de mon destin. Cependant, je n’avais pas le temps de rêvasser.

Ce qui m’avait empêché de répondre à Shun-kun à ce moment-là, c’était un tremblement de terre dont Muu-sama était la cause. Le sol tremblait et mes clones se dissipèrent, laissant place à des tas de neige qui commençaient à fondre avec cette chaleur démentielle. Un Kunai fusait droit vers moi mais je ne m’en serai pas rendu compte si je n’avais pas vu Kawaiinta s’élancer vers moi, probablement dans le but de l’intercepter et s’il n’y avait pas eu cette taupe qui était sortie du sol agité pour venir l’envoyer valser d’un coup de griffe, avant de disparaître comme elle était apparue. Je vis alors la jeune kunoichi s’élancer vers notre opposant qui lui fonçait dessus lame à la main. Elle le toucha d’un magnifique coup au menton, mais son coup n’était pas assez puissant pour espérer vaincre l’ancien. Elle ne fit que le repousser, ce qui je crois, devait plus être son but. Je vis alors le Tsuchikage semblant être perturbé. Cette sensation… Cette réaction… Il n’y avait pas de doute, c’était bel et bien Shun-kun. Je détestais bel et bien son art, mais il ne se faisait aucun doute qu’il le maitrisait. J’étudiais brièvement la situation. Il ne me fallut que quelques temps pour juger la situation. Si mes calculs étaient exacts, les deux nouveaux arrivants seraient un utilisateur du son, et une valeureuse combattante que j’appréciais dans l’ensemble : Haru Hanae-chan. Je fis signe à Kawaiinta-chan et celle-ci partit à leur rencontre afin de les briefer quelques peu. J’avais en main Mizuha, mon Koori no Katana à la lame translucide bleutée. Je posais la main droite sur Kazeha, mon katana à lame translucide blanche. D’un geste brusque, rapide et précis, l’avais dégainé en envoyant une forte bourrasque de vents tranchants vers Muu-sama. De la distance qui nous séparait, je n’avais pas de doute qu’il la verrait arriver, mais il ne coûtait rien d’essayer. Je fis un bon en avant, propulsé avec l’aide de mon chakra pour me rapprocher un peu plus de la scène et me placer légèrement en retrait derrière Tori, mais toujours bel et bien visible du point de vue de Muu-sama. Cette configuration, vue du dessus, donnait l’impression d’un triangle pour les plus imaginatifs, ou tout simplement d’un angle obtu.

« Combattre vous excite donc tant tous les deux… »

« Hyougaki Yuki »

La Iwajin se sentait un peu trop les ailes à mon goût. Sa façon de me parler me déplaisait vraiment. On sentait vraiment qu'elle n'était pas de Kiri et qu'elle ne connaissait pas ma réputation. Même si j'étais une gentille personne dans le fond, ma réputation et certains de mes surnoms étaient amplement mérités. Personne y compris notre Kage ne me parlait ainsi. L'actuel chef de l'ANBU lui-même, alors qu'il était censé être mon supérieur ne se permettait guère d'écart de langage de la sorte envers moi. Après tout, n'étais-je pas l'un des Oïnins les plus cruels du village, connu pour être capable d’exécuter une personne sans montrer ne serait-ce qu'une once d'émotion ? Femmes, enfants, vieillards, shinobis, j'avais tué des centaines de personnes sur simple ordre ou pour protéger mes secrets. Je n'aimais pas tuer certes, mais cela ne voulait pas dire que je n'étais pas capable de le faire. J'étais de Kiri après tout, la mort était notre quotidien. Chez nous, lorsque la brume se levait, il y avait deux types bien distincts de gens, ceux qui craignaient ce brouillard sanglant qui lorsqu'il se levait, laissait son lot de cadavres : les âme fauchées ou à faucher ; et ceux qui jouaient avec cette brume, ceux qui l’arpentaient et chassaient : Les faucheurs d'âme. Je faisais partie de cette seconde catégorie. Chigirigakure no Satô no Koori Shinigami, tel était ce qui se chuchotait dans les couloirs du QG lorsque je passais, Le Shinigami de Glace du Village caché de la Brume Sanglante. Visage d'ange et cruauté démoniaque, personne n'osait vraiment me mettre en colère. Pourtant, cette kunoichi se permettait un peu trop de familiarité avec moi. Je ne le tolérais que de la part de supérieurs ou de celle de mon maître ou maitresse, or je ne me souvenais pas l'avoir reconnue comme telle.

Ses paroles résonnaient en moi et son arrogance, son impétuosité, ses manières et d'autres choses encore, commençaient m'agacer. J'avais fait suffisamment d'efforts pour la mettre à l'aise et la dérider un peu, mais ce n'était pas comme si j'avais un réel besoin de nouer des liens avec elle. Certes, ma personnalité se définissait, mais je n'en restais pas moins Hyougaki Yuki, ce qui constituait en soi, toute mon actuelle existence. Ma mission était quasi achevée et rester à Kiri et dans l'alliance était pour moi juste un bonus. Il était vrai que l'enjeu de la guerre valait le coup de se battre du côté des nations shinobis des grandes nations, mais rien ne m'obligeait à rester dans leurs rangs. Je ne voulais pas de ce genjutsu éternel dont parlait l'homme masqué, c'était un fait, mais il n'était pas dit que je devais faire partie de cette alliance pour apporter ma contribution à cette guerre et mener le monde vers la paix véritable, celle que je voulais voir de mes propres yeux. J'ôtais alors mon masque une fois de plus, mais mon visage n'était plus celui d'une jeune fille candide. Mes yeux n'étaient plus colorés comme un ciel gris annonçant la tombée de neige prochaine. Non. Mon visage était des plus virils, ses traits étaient durs, mon sourire était pointu, des dents de requin, celles si particulières et propres aux épéistes de Kiri. on regard était noir et dénué d'humanité et lorsque ma voix se fit entendre, elle aussi était plus virile, plus rauque. Tout ceci était emprunté à Momochi Zabuza, celui de ma mémoire. En revanche, ma coiffure et le reste n'avaient pas changés

« Tori-san, je vous déconseille vivement de me reparler de la sorte à l'avenir, ce n'est pas parce que j'ai daigné vous montrer un visage que vous devez vous permettre tant de familiarité. Vous m'avez confié votre dos n'est-ce pas ? Quant à vous Muu Oji-sama, sauf manque de respect, je vois que la modestie ne vous étouffe pas. Nous sommes certes jeunes, trop jeunes comme vous le dîtes, mais vous semblez être un peu trop sûr de vous et sous-estimer vos adversaires, ce qui n'est pas digne d'un Kage digne de ce nom. Nous sommes peut être faibles, mais nous, nous sommes encore en vie, si vous êtes là sous cette forme, c'est qu'on vous a déjà terrassé une fois. Vos pouvoirs ne sont donc pas si parfaits que ça...»

Mon masque à présent rangé dans mon kimono, mes katana au dos, j'avais réalisé une série de mûdra à toute vitesse alors que je parlais. Un dragon d'eau s'éleva alors des restes de mes clones pour aller s'écraser sur les deux autres de feu. Serait-ce suffisant pour contrer ? En tout cas, je ne perdais rien à essayer. J’enchainais alors d'autres mudras puis je maintins un sceau sur une main tandis que Kawaiinta me posait la patte sur l'épaule. Elle me chuchota quelque chose à l'oreille et je lui fis un signe de tête en réponse. Elle se plaça alors silencieusement à ma gauche et reprit son rôle. La main droite toujours figée sur le mudra, je gardais les yeux rivés sur le combat.

Spoiler:

« Hyougaki Yuki »

La rencontre fracassante des trois dragons se fit retentissante. Mélange de flammes, d'eau chaude, de vapeur, de fumée, de poussière et de sable, couplée à un souffle chaud bien menaçant, l'explosion fit ses effets et mon seul réflexe fut de placer la main gauche en avant afin de me protéger de tous ces retours peu sécurisants. La déflagration et tout ce qu'elle transportait passa de part et d'autre de moi, et se heurtant devant moi, à un mur de glace suffisamment grand pour me protéger. Avec tout ce qui s'en suivi, je ne voyais pas grand chose, mais aussitôt le souffle ravageur passé, j'abaissais ma main, interrompant par la même, mon jutsu défensif. Je n'avais pas peur du tout de la suite des évènements, j'étais même plutôt confiant. L'échec ne devait plus faire partie de mon vocabulaire. Peu m'importait la force de cet adversaire, si je devais me battre contre lui, à n'en pas douter, je ferai tout mon possible pour le vaincre. Je n'avais quasiment pas utilisé mes capacités et j'avais une certaine confiance en mes capacités. De plus, nous étions deux.

Je tournais la tête vers la jeune Iwajin pour constater qu'elle allait bien. A cet instant, nos regards se croisèrent mais je ne saurais dire ce qu'exprimait le sien. Le mien en revanche, était des plus neutre. Une voix me parvint malgré la distance, comme portée par le vent et lorsque la confusion et le chaos se dissipèrent, l'Edo Tensei avait disparu. Avais-je vraiment entendu sa voix ou l'avais-je rêvé ? Je n'avais en rien compris sa phrase. Je reportais alors mon attention vers Tori-san pendant que Kawaiinta se positionnait à côté de moi, me faisant signe qu'il avait bel et bien disparut. La jeune Kunoichi arborait une mine déconfite, emprunte de tristesse. Posant sa main sur mon épaule, elle demanda pardon et je n'en compris pas du tout le sens. Ce contact m'exaspéra outre mesure. Ces derniers temps, les gens se complaisaient à me toucher un peu trop facilement. La vie hors de Kiri commençait vraiment à me déplaire. Peut être devais-je me faire une réputation en dehors du village ou devenir Nukenin. Cette idée me tira un sourire sardonique. Ma condition était des plus ambiguë. Déclarant que nous en avions fini en ces lieux, la jeune femme poursuivi son chemin dans le sens inverse du village. Tournant la tête vers elle, je lui adressais la parole.

« Euh... Ma foi oui, Suna est dans cette direction...»

J'avais remis mon masque et me mis au niveau de Tori-san.

« Vous deviendrez une grande kunoichi si vous apprenez la tempérance. Être aussi impulsive ne vous mènera qu'à votre perte. Vous avez du potentiel, ne le gâchez pas, Tori-san. »

Je concentrai alors mon chakra dans mes jambes, prenant une profonde inspiration et une puissante impulsion, d'un bond prodigieux, j’accélérai donc la cadence. Nous nous étions trop attardés à mon goût et j'avais des projets plein la tête et des questions qui ne pouvaient plus attendre de réponses...

« Hyougaki Yuki »