Un retour au source. PV San

Un petit poison par la, un petit aphrodisiaque par ci, et que je te créer un somnifère, et que je te détruis une drogue… A force de manipulation, les stocks se vident forcément petit à petit. Et San, aussi bien organisée et… Non je déconne. Elle est bordélique. Y a des plantes partout, des échantillons dans tous les recoins, des potions qui trainent si et la sans précaution… Bref, c’est un gros foutoir. Mais elle se repère… Tout est noté, chaque plante à son nom, chaque produit est étiqueté et de toute façon la demoiselle saurait reconnaître chacune d’entre elles d’un seul regard. Donc no problem… C’est un bordel organisé en fait. Bref. Au bout d’un énième échec quant à la réalisation d’un nouveau poison dilué à du paralysant, la jeune femme se retrouva à court d’ingrédients. Oh pas grand-chose, mais juste assez pour l’arrêter en pleine expérience, donc l’agacer. Et son frère n’était pas là pour faire les courses. Bon… Ben on allait sortir alors ! La kunoichi attrapa un bout de papier avec un crayon, griffonnant quelques mots dessus, des noms de plantes en fait, et le fourra dans son décolleté. Puis elle glissa une bourse dans sa grosse ceinture, celle qui maintenant son yukata fermé, et alla enfiler ses chaussures avant de sortir. Ses yeux se levèrent presque automatiquement vers le ciel. Milieux de l’après-midi environ… Elle aurait le temps de faire un peu le tour des magasins. D’une démarche silencieuse elle se dirigea donc vers le seul magasin de botanique qui existait en ville… Pour le retrouver fermé pour cause de vacances. D’accord… Boulet. San gonfle ses joues après avoir pris une grande inspiration. Ça aurait été magnifique de pouvoir faire s’envoler le bâtiment avec son souffle, comme dans les trois petits cochons, mais son souffle ne fit que se perdre dans l’élan du vent. Bon et bien plus qu’à aller les cueillir elle-même. La jeune femme fit demi-tour et se dirigea vers la porte du village d’un pas lent, sans trop faire attention aux personnes qui l’entouraient et la regardaient de temps en temps. Ce n’est qu’une fois devant la porte qu’elle releva les yeux pour les poser sur un jeune homme qui lui adressait la parole.

« Ou vas-tu, San ? Tu n’as pas tes lames sur toi. »

La demoiselle haussa un sourcil et posa instinctivement sa main sur sa ceinture. C’est vrai qu’elle avait l’impression d’être vachement légère depuis toute à l’heure… Mais elle n’avait pas réalisé qu’elle était désarmée. Ouais bon tant pis hein, elle n’allait pas se retaper un autre aller tour. Elle soupira alors et hausse les épaules.

Je ne vais pas loin. Répondit-elle simplement en sortant par la porte qu’elle venait de se faire ouvrir par le jeune homme en question.

Il la connaissait bien. Il était souvent la pour « surveiller » la porte et il faut dire que San était surement celle qui lui faisait ouvrir et fermer ce gros tas de bois le plus souvent dans une journée. La Mizuke s’enfonça donc dans les rocheuses, devant traverser toute cette pierre de misère avant d’atteindre enfin des pans de verdure qui lui permettrait de trouver les plantes dont elle avait besoin. Elle mit donc une bonne heure à tout traverser, manquant plusieurs fois de tomber et bénissant le jour ou Izaki déciderait enfin qu’ils devraient quitter cet endroit pourri et dur. Et quelle sensation de libération une fois les arbres en vue… C’était comme une libération, comme un poids qui s’envolait de ses épaules pour partir à tout jamais… Jusqu’au moment du retour bien sûr. Quoi que, ça serait moins difficile, puisqu’il fallait surtout descendre. Pour monter elle risquait de s’écorchait les jambes et pour descendre, au pire, elle faisait un rouler bouler jusqu’en bas ! Je vous laisse imaginer en hiver…

Quelques minutes après, San était accroupie entre les arbres, ramassant quelques plantes qu’elle distinguait des autres, les glissant dans sa bourse qui ne contenait en fait que quelques pièces, laissant beaucoup de place pour la végétation qu’elle trouverait. Le calme de la foret était reposant, les seuls bruits présents n’étant que le bruissement des feuilles et… Les craquements de branches sous les pas de quelque chose de lourd mais de trop « discret » pour être un animal ? San se releva aussitôt. Oh, qu’elle regrettait ses armes à ce moment même… La jeune femme se tourna en direction du bruit qui approchait, les sourcils froncés, pour finalement laisser apparaitre un jeune homme… Mais elle ne défronça par les sourcils pour autant. Son regard se promena sur lui de bas en haut, le détaillant et repérant surtout les armes qu’il pouvait avoir et son bandeau. Personnellement, San n’avait pas le sien. Elle ne le portait jamais… Ou quasi. Mais il n’était pas dur de deviner d’où elle venait. Le prochain village était à des kilomètres à la ronde et personne n’allait s’amuser à venir dans un endroit aussi désolé pour ramasser des feuilles quoi. Bref. Elle se retrouva nez à nez avec un parfait inconnu qu’elle fixait du regard. Pourquoi est-ce que son visage lui était familier… ? La voix douce et calme du ninja la fit tressaillir légèrement. Son ton aussi, elle avait déjà l’impression de l’avoir entendu… Mais d’où sortait ce type ? Et comment connaissait-il son nom ? Prudence est mère de sureté, donc San resta vigilante et ne donna aucun indice sur son identité.

Elle n’aime pas particulièrement les étrangers. Que lui voulez-vous ?

La jeune femme avait changé. Mais pas au point d’être méconnaissable… Ses cheveux étaient plus longs, mais toujours de cette même teinte rose pâle, et ses yeux, baignés dans un magnifique bleu ciel, étaient toujours aussi beaux et attirants. Bref… Avec un peu de mémoire, il n’était pas difficile de la reconnaître.