Sakura Haruno ( END )

Mon histoire n'est que très banal. Je suis un médecin ninja et évolue en tant que Chuunin. J'ai un père et une mère qui m'aiment. Des amis. Et pourtant, il existe une ombre au tableau. Lui.
Il y a trois ans, il nous a fuis et depuis nous le recherchons suite à une promesse demandée par une gamine amoureuse. Mais les années passent et le doute s'installe. Serons-nous capable de le ramener ? Cette promesse en vaut-elle la peine ? La gamine n'est plus. Et pourtant, elle continue à espérer. Jusqu'au jour où elle apprend ce qu'elle redoutait. Elle marche dans les rues et lit sur un tableau : « Forte récompense Sasuke Uchiha, mort ou vif ».

***

Je crie. Je crie encore. Mais aucun son ne sort. Je crie en silence. Mon cœur m'arrache une douleur à la poitrine. Je ne comprend pas mais mon visage ruisselle. Suis-je en train de pleurer ? Encore.
Je serre le poing, prend conscience de mon incapacité. Encore et toujours.
Une main se présente à moi, je me stoppe surprise par sa soudaine apparition. Je lève doucement le visage sans prendre garde de cacher cette culpabilité qu'abrite mon regard. Encore lui. Encore et toujours lui. Naruto.
- Essuie tes larmes s'il te plaît.
Je l'observe un moment. Son visage est fermé, contraire à ses habitudes.
- Tu es beaucoup plus jolie quand tu ne pleures pas.
Il m'adresse un sourire accompagné de ces paroles. Une douce chaleur vient se loger dans mon cœur et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Ses paroles traduisent bien plus qu'une demande. Je le sais. Elles sont une invitation à se battre. Mais suis-je assez forte ?
- Tu n'es pas seule.
Je le sais perspicace mais je reste surprise.
J'essuie de ma main droite les quelques larmes récalcitrantes et attrape la sienne. Il m'aide à me relever puis sans m'en rendre compte, je me retrouve dans ses bras. Je ne sais pas si c'est lui qui m'a attiré ou moi qui en suis la responsable mais je m'en fiche. Pourtant, je ne réussis pas à contenir ce flot d'émotion qui se déverse sur son épaule. Les secondes ou peut-être minutes défilent, il ne m'interrompt pas, me laisse me débarrasser de toute cette culpabilité. Et je l'en remercie.
- Je t'ai fait une promesse.
Mon visage toujours enfoui, je l'écoute en silence.
- Je le ramènerai à la maison. Sois-en sûre.
- Mais tout est différent maintenant.
- Rien a changé. Je suis là, tu es là et lui est quelque part. Rien ne nous empêche de nous retrouver et d'être à nouveau réunis. Tu ne crois pas ?
Je réfléchis à ses mots. Mais le doute s'est installé depuis bien trop longtemps. Je suis perdue entre la raison et la folie.
- Je tiendrai ma promesse.
Un mal aise s'installe chez moi. Non, je parlerai plus de culpabilité. Encore et toujours cette culpabilité. Je regrette tellement ce jour où je l'ai supplié de le ramener. Jouer avec ses sentiments pour qu'il puisse combler les miens. Regretter, je ne sais faire que ça après tout. Trois ans que je me repose sur lui. Trois ans que je le laisse prendre la responsabilité de sa fuite. Trois ans qu'il supporte ce lourd fardeau sur ses épaules. Et moi qui le regarde, me plains. Trois ans. Déjà trois ans. Le temps passe si vite. La gamine égoïste est finalement toujours présente. Et moi plantée là, à me remettre en question seulement trois ans plus tard.
C'en est de trop.
- Je veux que tu romps ta promesse.
- Mais... Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Je desserre légèrement son étreinte et fixe mon regard dans le sien.
-Je ne veux pas perdre quelqu'un d'autre. Surtout pas par une demande futile faite il y a 3 ans.
- Ne dis pas n'importe quoi, je ne mourrai pas aussi facilement. Pas tant que je serai Kage.
- Arrête ça, Naruto ! Je ne veux plus de cette promesse ! Abandonne, s'il te plaît... Tu l'as vu de tes propres yeux, il n'est plus le même … Je ne sais plus si il est encore possible de le raisonner. Je ne veux pas te perdre aussi, alors s'il te plaît arrête tout ça pour moi...
Il me regarde interloqué, je me rend compte de mes paroles. Mais il est trop tard pour reculer. Qu'il soit déçu par ce revirement m'importe peu. Tant qu'il reste en vie.
Sa réaction ? Un sourire.
- Tu t'en fais trop pour moi, comme à ton habitude Sakura. Cesse de t'inquiéter, d'accord ?
- Mais... je …
- Je ne fais pas tout ça que pour toi Sakura. Je le fais pour moi. Et pour lui. Qui d'autre à part moi peut le raisonner ? Je sais que c'est une tête de mule mais au fond il n'est pas méchant. Et puis, qui ne tente à rien n'a rien, non ? Je ne peux pas abandonner un ami qui est dans le besoin.
Il use des mots comme d'une arme. Que puis-je faire devant cette force qu'il emploi avec une telle dextérité. Rien. Juste approuver.
- Cependant, tu as raison, je romps ma promesse.
Je ne comprend plus rien.
- Mais je t'en fais une nouvelle. Je ferai tout pour le ramener et le raisonner. Si j'échoue alors je l'arrêterai de mes propres mains.
- En auras-tu la force ?
- Il est important à mes yeux mais le village l'est tout autant. Alors, ça te conviens ?
Il me balance tout ça en pleine figure, trouve des remèdes à mes maux. Quelques secondes lui suffit pour redonner espoir à une âme en peine. Comment ai-je pu douter en ses capacités ? Pourtant une chose me déplaît dans cette proposition et je lui fais savoir.
- Non.
- Je...
- Je t'aiderai que ce soit pour le ramener ou l'arrêter. Tu n'es pas seul, non ?
Il me sourit tendrement. Je lui tends la main pour conclure cette nouvelle promesse. Il ne tarde pas à attraper la mienne, une étrange sensation parcourt mon corps à ce contact. Mais je n'y prête pas attention, sûrement la fatigue. Je lui adresse à mon tour un sourire, satisfaite de ces nouvelles conditions.
- Allons manger un bol de ramen !
- Seulement si tu m'invites alors.
- Pourquoi tu es aussi cruelle, Sakura !
Je rigole légèrement puis nous partons. Libérés d'un poids vieux de trois ans.
Tout va changer maintenant.

---

Je tends la main, je ne cesse de l'appeler mais personne ne se retourne. Personne ne répond à mon désespoir. Il s'éloigne tout doucement. Des corps gisent au sol. Agonisant dans d'atroces souffrances. Je cours. Mais n'avance pas.
Pourtant j'entends une voix au loin. Elle m'appelle à son tour. Je me retourne mais ne vois personne. Elle insiste. Je la cherche. Je panique. Et...
- Sakura, réveille toi. Ce n'est qu'un rêve.
Je suis en sueur, mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine que je m'en étonne moi même. Une douleur me prend à la main et je me rends compte que mes ongles sont plantés dans ma chair. Je desserre doucement mon poing, s'ensuit une trainée de sang. Mais je n'y prête nullement attention. Je suis plutôt intriguée par sa présence. Je ne sais pas combien de temps je prends pour enfin me calmer, mais je le vois attendre. M'attendre. Mon cœur ayant repris une allure à peu près normale, je me lance enfin dans l'interrogatoire.
- Naruto ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- Désolé, je n'arrivais pas à dormir et en passant par là, je t'ai vu t'agiter dans ton sommeil alors je me suis permis de venir te réveiller.
Alors lui aussi ne trouve pas le sommeil. Comment nous le pourrions. C'est la guerre.
- Merci.
- Tu veux aller prendre l'air ?
- Oui.
Nous nous dirigeons ensemble dans les rues de Konoha. Mais une troisième présence nous accompagne tout au long du trajet. Le silence. Aucun de nous deux ne prend la parole, je ne trouve pas cela nécessaire et il doit penser la même chose de son côté. A quoi bon parler de ce que nous savons déjà. Notre désarroi. Nos espoirs. Nos désillusions. Nos joies. Nos peines.
Je n'ai pas la notion du temps, mais nous nous retrouvons à nouveau chez moi. Nous restons plantés là à nous regarder sans oser dire quoi que ce soit. L'espace d'un instant, je me perds dans son regard azur. C'est alors que je me rends compte de toute la peine que j'ai pu lui causé à mon tour.
Je regrette tellement de chose. Je ne fais que me plaindre alors que dans cette guerre il est celui qui souffre le plus. Ne pas mourir et regarder les autres mourir. Avoir sur la conscience qu'il en est le responsable. Même si aucun de nous ne le pense. Il en souffre. Et moi je ne fais que le regarder. Ne cherche pas à l'aider dans sa solitude. Suis-je aussi horrible qu'il n'en paraît ? Oui sûrement.
- Bonne nuit Sakura.
Je le sais, à cet instant, il a compris. Et cherche à réduire cette réflexion, qui me ronge, au silence. Peut-être est-ce mon regard qui me trahis. Sûrement.
Il s'approche de moi et m'embrasse sur le front. Je suis légèrement surprise mais agréablement surprise. Je ne comprend pas, une douce chaleur se propage dans mon cœur. Je le vois s'éloigner et se stopper une seconde plus tard. Son regard fixé sur sa main, je me rends alors compte que je suis la responsable de son arrêt. Je desserre mon étreinte rapidement et espère que mon mal aise ne se lit pas sur mon visage. Ce dont je doute. Il sourit, peut être amusé de me voir dans cet état. Il me fixe intensément, ce qui continue d'accentuer mon mal aise. Je comprends alors qu'il attend mon discours. Mais quel discours ? Mon subconscient se joue de moi ce soir. Qu'importe ce qu'il essaie de me prouver, je ne saisis pas le message.
- Dors bien.
Il s'éloigne à nouveau mais cette fois-ci un faible son sort de ma bouche.
- Restes.
Je continue de m'étonner, mais je comprend enfin. Je vois en ce mot une suite logique et je remercie alors mon subconscient. Il ne veut pas être seul ce soir et moi non plus.
- Sa...
- Je pourrai aussi alors te réveiller si tu fais un cauchemar.
Il me sourit mais semble hésiter. J'entre dans l'appartement et l'invite à entrer. Il capitule enfin, je suis soulagée, bizarrement.
Je l'installe non loin de moi et il ne se fait pas prier pour se glisser sous la couette. Il m'adresse un dernier sourire, me remercie et se retourne prêt à se laisser bercer dans les bras de Morphée.
Je m'installe à mon tour mais ne trouve pas aussi vite le sommeil que lui. Sa présence me rassure mais quelque chose me dérange. Je ne sais pas quoi, mon regard reste fixé vers lui en espérant trouver la réponse. Peut-être.
- Je suis désolée, Naruto...
Inconsciemment, ces mots sortent de ma bouche pour répondre à toute la réflexion de cette nuit. Mais suis-je aussi bête que ça ? Réduite à demander un simple pardon.
Il souffre comme chacun de nous en ces temps sinistres. Pourtant, pour ne pas me voir triste, il continue à me sourire. Il fait de son mieux. Il se bat pour nous tous. Je n'ai pas le droit de baisser les bras, pas maintenant. Je dois le faire pour lui mais que faire ?
Je continue de le fixer.
« Tu sais parfois, j'aimerai tellement être comme Mamie Tsunade et toi. »
Je ne bouge pas mais mon étonnement est bien présent. Je regarde Naruto, il a l'air de dormir et pourtant je suis presque sûre que ces mots sortent de sa bouche. Ou du moins, ils lui ressemblent. Je ne comprend plus trop, peut-être encore un tour de mon subconscient ou la fatigue. Mais je réfléchis à ces quelques mots, et à leur importance. Je me rends compte que ce n'est pas la fatigue mais un souvenir qui remonte doucement à la surface.
Nous, allongés dans l'herbe humide, se remettant difficilement d'un champs de bataille. C'est alors qu'il prononce cette phrase.
« Tu sais parfois, j'aimerai tellement être comme Mamie Tsunade et toi. »
Il lève les yeux au ciel, se laisse bercer par les nuages qui défilent. Son regard en dit tant à la fois. Je peux lire de l'envie. De l'admiration. Mais aussi de la frustration. Une pointe de tristesse caché par un sourire.
Ce jour là, je n'avais pas compris. Mais je comprend maintenant. Enfin.
La réponse à tout mon tourment est si simple. Elle est devant moi depuis le début et je n'en prends conscience que seulement maintenant. Enfin, mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas Naruto ?
Je souris, je me demande parfois ce que je serais devenue s'il n'était pas là. Mais à quoi bon se poser la question puisqu'il est là.
- Je sauverai le plus de vies possibles. Je te le promet, Naruto...
Mes mains. Elles peuvent éviter ces morts dont il redoute tant. Je peux apaiser ce tourment qui le ronge comme il le fait chaque jour avec moi.
Apaisée, je me retourne et commence à me laisser bercer par la nuit. Non loin de la barrière de l'inconscience, un son m'atteint. Je n'en suis pas sûre mais je crois reconnaître un mot.
Merci.

***

Le reste de la nuit se déroule sans cauchemars. Mais à mon réveil, je m’aperçois qu'il n'est plus là. La panique me gagne, je cherche un mot, un indice qui me dit où il est parti. Mais ne trouve rien.
Je me lève brusquement et me précipite en direction du bureau de Tsunade.
J'arrive à destination quelques minutes plus tard, l'imposante porte se dressant devant moi. Je ne prend pas le temps de toquer et entre brusquement dans la pièce. Je me rend compte de mon impolitesse un peu trop tard et vois son regard surpris qui m'interroge. Mais à cet instant, aucun mot ne peut sortir de ma bouche. Le souffle saccadé, j'essaie alors de reprendre une respiration plus calme. Une poignée de secondes me suffisent et je prend enfin la parole.
- Tsunade-Sama, Naruto... Je … Je ne l'ai pas trouvé ce matin.
- Oh, ça.
Je la regarde, choquée. Si peu de réaction à l'annonce d'une nouvelle pareille.
- Ne t'inquiète pas Sakura, il est parti en mission.
- Mais pourquoi ne m'a t-il rien dit ?
- Elle était supposée rester la plus confidentielle possible et elle doit continuer à l'être. Si les autres Kages étaient au courant, il y aurait de forts conflits pour rien.
Je ne répond rien, elle sait que je désapprouve mais je sais au fond qu'elle ne prend jamais de décision à la hâte. Il doit y avoir une raison.
- Sakura, il faut que nous nous préparions au pire. L'alliance est de plus en plus fragile et je ne sais pas combien de temps encore elle va résister.
- Je sais.
- Ah dernière chose, Naruto a laissé ça pour toi.
Tsunade me tend un petit paquet, je la remercie et quitte la pièce. J'attends de rentrer chez moi pour l'ouvrir mais ne cesse de me demander ce qu'il peut contenir pendant tout le trajet.
Enfin arrivée, à l'abris des regard, j'en découvre le contenu. Un sourire se dessine sur mon visage à la vue de cet objet. Un simple bandage.
Alors, il m'avait bien entendu. Je me précipite dehors et me dirige à vive allure en direction des portes de Konoha. Mon cœur me fait mal, mais je continue de courir. Au loin, j’aperçois enfin une silhouette. Je n'en suis pas sûre mais après quelques secondes d'analyse, je le reconnais. Je stoppe brusquement ma course et prononce aussi fort que je le peux ces quelques mots.
- Je ferai de mon mieux, Naruto !
Je le vois continuer sa marche. M'a t-il entendu ? Je ne suis pas sûre. Je prend alors une nouvelle inspiration quand je vois une main se lever. Pas de doute, elle me fait signe.
Soulagée et exténuée, je me laisse glisser au sol puis lâche ces derniers mots. Ils ne l'atteindront pas, mais qu'importe.
- Rentre vite, Naruto...

Sakura Haruno. On dit souvent, que les prénoms sont représentatifs de notre caractère. Elle ne fait pas l'exception. La fleur de cerisier, douce et forte à la fois. Elle a beaucoup évolué au fil des années, fragile à ses débuts, elle a appris à être une femme forte. Nous ne pourrions pas dire qu'elle n'est pas une personne avec beaucoup de caractère. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds ce qui lui permet de faire face aux obstacles qu'elle peut rencontrer. Mais elle sait aussi être douce avec les gens qu'elle aime et plus encore avec ses patients. On dit que lorsque les fleurs de cerisiers éclosent, elles apportent sérénité à ceux qui les observent. Grâce à sa détermination et sa volonté, elle apporte chaque jour, d'une certaine manière, cette sérénité à ses patients en leur redonnant espoir.
Mais les temps sont durs et la guerre s'est immiscée dans cet environnement auparavant paisible. Elle ne l'avait jamais connu et aujourd'hui elle est confrontée face à elle. La guerre. On pense être prêt quand elle arrive, on s'entraine face à celle-ci durant des années, on exécute ce que l'on a appris. Mais en vérité, nous ne sommes pas prêt. La guerre change les personnes, elle n'y échappe pas. Face à tous ces morts, elle perd parfois pieds bien qu'elle soit forte. Elle est en proie au doute mais elle se sait entourée et reprend alors confiance. Même si cela est dur. Pourtant, elle en est consciente, une fois la guerre finie, elle ne sera plus la même qu'avant.
Elle continue d'évoluer dans un environnement différent, sans savoir de ce que sera fait le lendemain. Elle espère juste chaque jour, qu'il y en aura un. Et que chaque personne qu'elle aime, sera là à ses côtés dans ce lendemain incertain.
Destin ou coïncidence a voulu faire de ce prénom, une caractéristique particulière de son physique. Ses cheveux roses, couleur dominante de la fleur de cerisier. Son bandeau ninja dont elle se sert de serre-tête arbore fièrement le symbole de Konoha. Elle porte un haut de couleur rouge, un short noir, une sorte de jupe fendue rose et des bottines noires à talons. Sa tenue vestimentaire est accompagné d'accessoires tel que des protecteurs de coudes roses mais aussi des gants noirs. Elle ne quitte que rarement sa trousse médical pour faire face à toute urgence.
Son point fort ? Ses yeux émeraudes. Mais ne vous y plongez pas trop longtemps, vous pourriez vous y perdre.