Stairway to hell [PV : Hatoma, Seishi]

Invité

Nice to meet you

La douleur l'élançait encore. Et dire qu'il avait dû faire preuve d'une violence extrême dans ces derniers jours, tout ça pour sauver la vie de quelqu'un qui ne le connaissait guère. Mais cela valait certainement la peine, il avait eu l'occasion de récolter des informations capitales sur cet énergumène qu'il avait eu du mal à cerner. Amatera Hatoma, un nuke-nin de Kumo, le survivant d'un génocide, alimenté par sa propre haine de voir sombrer dans les flammes un village. Un énergumène instable, belliqueux et ardemment recherché par Kiri, Kumo et par extension n'importe quel village de l'Alliance. Le genre de personne que l'on pouvait difficilement interroger par des moyens habituels. Mais plus que sa propre personnalité qu'il avait eu l'occasion de disséquer par de nombreuses recherches et des témoignages récupérés çà et là, sa position restait un total mystère. Une chose largement contraignante lorsqu'il s'agissait de prévenir l'Alliance de la chute d'une épée de Damoclès sur leur tête. Un soucis dont il fallait la libérer au plus vite, sans quoi ils se retrouveraient tous et toutes pieds et mains liés. En effet, redouter une attaque de quelqu'un d'assez charismatique pour offrir une réelle menace, suivi des plus fanatiques qui soient, avait tendance à limiter les généraux dans leurs mouvements.

Mais aujourd'hui, le blondin aurait l'occasion de mettre une réelle pierre à l'édifice. Ses investigations, aussi téméraires furent-elles, allaient prendre fin alors qu'on venait le chercher jusque chez lui. Lors d'un rapide débriefing, il eut l'occasion de changer son humeur du tout au tout. En effet, s'il avait rapidement put passer sur le cas d'une genin qui avait fait sa crise d'adolescence, il était nettement plus intéressé par la belle pêche que ses coéquipiers ANBU avaient put trouvé au hasard d'une patrouille. La vallée de la fin n'était plus aussi sûre qu'auparavant, mais de là à réussir à coincer un personnage haut en couleur comme cet Amatera, il y avait de quoi souligner l'efficience de ses compagnons. Une chance qu'il ne pouvait que savourer, enthousiaste comme jamais. Mis au courant de la situation, il commença alors à se diriger vers la prison de Konoha, un bâtiment plutôt sinistre, mais diablement efficace dans tout ce qui avait trait au protocole de protection. Chaque prisonnier se voyait doté en effet d'un sceau qui l'empêchait de malaxer son chakra et donc d'utiliser des techniques. Dans un excès de zèle, Asu demanda par la même occasion que les prisonniers soient dotés d'un niveau faible de chakra et qu'ils soient dépossédés de leurs vêtements. Ils arrivèrent une petite heure plus tard dans la cellule qu'il avait préparé spécialement pour l'occasion pour l'interrogatoire. Le blondin, excité à l'idée de fouiller la tête d'un ennemi public aussi intéressant dans son entêtement, sauta de sa chaise avant de montrer son enthousiasme. Menottés, les deux énergumènes ne pouvaient cependant pas partager ce même entrain.

« Bonjour Hatoma, moi c'est Asu. Je suis un grand fan de ce que tu fais, pour ne pas dire le plus grand. Oh et bonjour à toi aussi, machin. »

Tout sourire, il invita les deux déserteurs à s'installer sur les deux fauteuils sanglés spécialement apportés pour l'occasion. Le blondin n'avait pas l'habitude de pratiquer les interrogatoires, mais ses « capacités » savaient en convaincre plus d'un qu'il était plus que capable de faire parler même le plus tacite des muets. Un don que même Ibiki -pourtant un expert en la matière- pouvait lui envier. Sans plus tarder, le disciple de Tsunade retourna sa chaise, s'installant confortablement face à ses proies d'un jour. La queue de singe imitant le mouvement d'un pendule, il frappa soudainement ses mains, incapable de contenir son engouement pour la situation. Pour le temps qu'il avait passé à fouiller des archives, interroger des personnes et finalement appris à connaître son ennemi, le voir en chair et en os face à lui avait quelque chose de revigorant. Une réaction qui pouvait être interprétée comme malsaine bien évidemment.

« Alors alors... Commençons voulez-vous ? Personnellement, je déteste la violence. Si vous êtes sages et que vous répondez correctement, je tâcherai de ne pas en faire usage. Alors... Qu'est-ce que vous foutiez dans cette région ? Les nuke-nins se lancent dans la pédophilie et le kidnapping ? »

Spoiler:

Début de l’interrogatoire

Aucune lumière n'était visible en ce maudit lieu, sombre, inquiétant, une cellule sans rien. Quatre murs à un peu près deux mètres l'un de l'autre, au toucher, c'est la seule chose que l'on pouvait faire. Assis dans un coin, menotter tel un chien, vider de tout chakra par peur, la tête m'en tourner. Tout ce que je pouvais faire c'est attendre qu'ils viennent me chercher, pour un interrogatoire sûrement. Les cris se faisaient entendre, comme un aperçut du sort réservé. Les mains tremblante, la faim m'empêcher de réfléchir correctement, la soif était elle aussi omniprésente. C'est donc ça le sort réservé aux déserteurs ? D'un côté c'était moins pire que tout ce que mon esprit avait imaginé. Au loin les bruits d'un homme marchant se faisaient entendre, le bruit du trousseau de clés, le bruit de la serrure qui s'ouvrait pour laisser entrer de la lumière et m'aveugler. Mon corps fut traîné, comme celui d'un vulgaire chien puis balançais sur une chaise avant d'être sanglé. Ainsi il devait me connaître et me craindre, mon visage ne put s'empêcher de laisser apparaître un léger rictus. À mes côtés se trouvait Seishi tout aussi affaibli, apparemment même pour les plus jeunes ils n'avaient pas de pitié. En face, un jeune homme qui lui semblait exciter comme tout à la seule idée de pouvoir nous interroger, ou c'était simplement l'excitation d'interroger Amatera Hatoma ?

N'ayant même pas eu le temps de souffler que ses mots agaçant fendait déjà le silence, apparemment il se nommait partisan de mes actes et traiter même Seishi comme un moins que rien. Directement ma personne fut placée largement au-dessus de celle du jeune nukenin qui m'avait aveuglément suivi. Une seconde fois la voix d'Asu se fit entendre, rentrant dans le vif du sujet. De la pédophilie ? Kidnapping ? Non il ne pouvait pas croire ça, une stratégie honorable. Que cherchait-il vraiment ? De cette façon il était impossible d'obtenir la moindre information, mais par chance je me sentais joueur et s'il me satisfaisait alors là toutes mes connaissances lui seront transmises sans aucun souci. Après un regard vers Seishi, je me mis à parler.

« Garde ton calme Gamin, dis-je à Seishi. Asu tu dis ? Annonçais-je en tournant la tête vers ce dernier. Qu'est-ce que cela t'a fait de savoir qu'un membre de ton village avait été agressé ? Qu'elle avait failli mourir ? Et sans aucune raison, car oui je n'en avais pas la moindre sauf l'amusement de voir le jeune homme à mes côtés plonger dans les méandres des ténèbres. Prononçais-je en regardant Asu droit dans les yeux. »

Cette situation s'avérait des plus amusantes, alors que mes yeux vérifièrent les environs je pus voir une vitre derrière notre interrogateur. Ainsi d'autres shinobis se cachaient, dans quel but ? Observer ? Avaient-ils peur d'être en face de nous ? Asu voulait-il jouer le Shinobi débrouillard, autonome ? J'espérais avoir très vite la réponse à toutes ces questions, pour enfin trouver un moyen de sortir d'ici, mais tout cela après cet interrogatoire qui s'annonçait des plus amusants en compagnie du gamin. Après une courte observation des environs mes yeux se reposèrent directement dans ceux du jeune homme qui avait la lourde tâche d'extraire toutes les informations que j'avais en ma possession. C'est alors qu'une nouvelle fois une idée me survint et mes lèvres à nouveau bougèrent.

« Tient, j'ai une idée, parlons, partageons nos idéaux. Il faut dire que l'occasion de savoir ce que pensait vraiment un mec de l'alliance ne m'avait jamais été donnée. Répond à ma précédente question et je répondrais à l'une des tiennes, n'importe laquelle. Terminais-je. »

Très vite cette interrogatoire allait se transformer en un échange entre deux personnes, voire trois dépendant de ce que comptait faire ou dire Seishi. Cela pouvait paraitre étrange surtout venant de moi, mais en fait non. Depuis toujours l'envie de savoir comment pouvait réagir un shinobi des forces alliés, comment il voyait cette guerre, depuis toujours l'envie d'apprendre plus de mes ennemies, cette envie me rongeait.

©Naruto Sensou

Interrogatoire

Il faisait sombre ici, on ne pouvait rien voir. C’était l’une des choses que je détestais, rester dans le noir. Une de mes peurs bleues, je détestais d’être enfermé. J’étais acteur de quatre murs, une pièce un peu serré. Je sentais mes mains menottés, impossible pour moi d’effectuer le moindre mouvement avec mes mains, même pas la permission d’utiliser mon chakra, causer par l’affaiblissement que je sentais dans mon corps. On aurait dire l’enfer, je me souvenais de quelques secondes plus tôt, où j’étais traîner au sol, comme un animal qu’on veut envoyer en cage. Maudite vie de déserteur, si je savais qu’il fallait que je subisse ça, je n’aurai certainement pas daigné même penser à ça. D’un côté, je regrettais un peu ce choix, ironie du sort. Si j’avais été resté tranquillement chez moi, jamais j’aurai à être traiter d’une telle façon, encore moins par un village dont je ne suis point natif. Konoha était clairement habités par de véritables sauvages, je n’avais certainement pas une telle image de ce village. M’enfin, j’étais dans un trou de rat.

Je pouvais entendre des voix dehors, des gens qui voulaient dirigés le sort qu’on méritait moi et Hatoma, mais en fait, j’ignorais ou était l’Amatera. Nous avaient-ils séparés ? C’est bien ce que je me disais, jusqu’à à entendre des bruit de clés. Je soufflais un ouf de soulagement, pas en tant que libre, mais content qu’on vienne me voir. J’avais trop duré ici. La porte étant ouverte laissant entrer une lumière aveuglante, se projetant dans mes yeux. Assis sur une chaise, j’aperçu un blondin entrer dans la pièce, j’avoue aussi être satisfait en voyant Hatoma à côté. Je n’étais pas seul à subir cet enfer. Je me sentais très faible, plus le temps passait, et plus j’épuisais, je croyais que j’allais mourir d’une seconde à une autre. Le seul homme libre de la pièce brisait le silence, pour nous saluer. Il connaissait Hatoma, mais moi je n’étais qu’un « machin ». Intéressant, comme dit, au pays des borgnes, les aveugles sont rois. Ce salaud n’avait pas la tête d’un mec très puissant, pour se permettre de dédaigner les autres. Son sourire qui lui donnait un air idiot, Konoha n’avait pas trouvé mieux qu’un type comme-ci.

« Mon nom n’est pas machin, enfoiré ! Je me nomme Seishi, Mokytamu Seishi !! »

Mes dernières forces, pour pousser un tel cri. Je faiblissais encore plus. Je n’avais pas envie de rigoler avec un mec aussi paumé que lui. De plus, il parla de pédophilie et autre. Je remuais la tête, une façon de dire à notre interlocuteur, que ses mots étaient insensés. L’Amatera me glissa des mots, me demandant de me calmer. J’aurai dire qu’il savait ce qu’il se passait au fond de moi, à quel point ce blondin me tapait sur les nerfs. M’enfin, vu ma réaction, j’étais bien visiblement en colère. Hatoma posait multiples questions à l’homme, alors que je continuais de fixer l’interrogateur droit dans les yeux, avec un visage bien plus que haineux. Pourtant, j’étais beaucoup, trop même, faible pour faire quoique ce soit, je ne sentais même plus mon chakra. En gros, je n’étais pas un shinobi, en face de ce type à la grosse tête.

Je ne faisais même plus attention au décor, seul la face du blondin me préoccupait, son air con, je le répète. Hatoma parlait de sympathiser avec lui, bien évidemment, j’ignorais où il voulait en venir. Mais bon, vu comment il était serein et m’ait demandé de calmer mes nerfs, je n’avais pas à trop parler encore, déjà que j’avais presque plus de force. Allaient-ils tous les deux ouvrir une discussion ? C’est ce qu’on pourrait croire, pour l’instant, je n’avais rien d’autre de spécial à dire.

©Naruto Sensou

Invité

Wanna play a game ?

Eh bien, voilà qui devenait intéressant. Entre l'un qui faisait preuve d'un énervement extrême à la simple vue du blondin, et l'autre qui tentait tant bien que mal de le calmer pour leur éviter le pire. On notait clairement la différence de niveau et de self control entre les deux énergumènes, mais c'était tout aussi intéressant cela dit. En effet, si Seishi commençait à faire les fortes têtes, Asu aurait d'autant plus de raisons de s'occuper de son cas en premier. Cependant, l'altercation lancée par l'Amatera semblait bien plus intéressante. Ainsi, le jeune homme à la queue de singe adressa au sous-fifre du nuke-nin un regard dédaigneux qui en disait long sur l'agacement réciproque qu'il éprouvait lui aussi. Le message passé, il commença à formuler sa réponse mentalement. Pour d'autres, cela pouvait relever de la provocation la plus simple, mais le blondin y voyait toujours plus d'informations. Car si il pouvait partager sa façon de voir avec un nuke-nin, il espérait que ce dernier fasse de même. Ses réponses seraient cependant prises avec parcimonie, en effet quelqu'un qui vivait dans le mensonge avait tendance à adopter cette manière de vivre. Il aurait été utopique de croire qu'il parlerait sans rien fausser.

« Yare yare... Tu devrais tenir ton chien en laisse, Hatoma. »

Son sourire avait disparu pour laisser place à un air légèrement plus sérieux. Un jeu d'acteur qu'il se plaisait à faire, car il se doutait que le jeune homme était assez peureux en soi pour succomber à quelques menaces sous-entendues. Ainsi, tandis que sa main gauche venait soutenir sa tête, sa main droite vint se saisir d'un parchemin qu'il déroula en partie. Un doigt nonchalant fut posé sur un sceau pour faire alors apparaître une multitude d'instruments de torture, qu'il laissa bien en évidence sur le sol. Parmi ces derniers, une imposante pince métallique que le blondin s'empressa de pointer du regard avant de reposer ses yeux sur Seishi. La suggestion, si elle n'avait pas eu de mots posées dessus, devait être assez forte pour être comprise par le plus simple d'esprit.

« Personnellement, je ne connais pas la personne que vous avez agressée. Et à vrai dire je m'en fous. Mais tu vois, c'est contre la bonne morale du village, donc je dois bien faire comme si ça m'affectait. Et toi alors, ça fait quoi de perdre son clan, sa famille, parce que quelqu'un l'a ordonné parce que vous étiez considérés comme dissidents, un peu tel une bande de chiens enragés ? Ca doit pas être terrible, j'me trompe ? »

Il marqua alors une pause, faisant mine de réfléchir. Son jeu d'acteur restait particulièrement fourni, mais il s'amusait également dans cet entretien qui, si on enlevait le caractère lugubre, aurait put prendre place dans un endroit nettement moins sinistre mais également dans une situation moins cocasse. Et dire que quelques heures plus tôt, les trois énergumènes présents dans la pièce ne se connaissaient pas, qu'ils arpentaient librement leur chemin respectif, sans se douter que l'un allait détruire le chemin d'autrui. L'ironie du sort savait se faire vicieuse parfois...

Play with me.

Le jeune homme ne semblait pas pouvoir se tenir, gigotant, montrant un certain énervement. Pourtant, il avait été mis au courant de cette éventualité lors de notre rencontre. Être traqué comme un chien, traité tel quel. Malgré cela Seishi semblait désemparer et apeurer par la situation, s'il ne sa taisez pas assez rapidement cela allait prendre une autre tournure. C'était là l'une des différences notables entre un criminel de hauts vols et un simple apprenti, savoir reconnaître quand nous n'étions pas en position de force. Ici les méthodes pour obtenir les informations étaient légions et par chance l'interrogateur semblait privilégier la parole. Konoha était connu pour leurs interrogateurs capable de fouiller dans les moindres recoins de notre esprit et ceci sans grande difficulté. Mes mots semblaient avoir calmé mon apprenti, mais Asu lui n'avait pas apprécié l'altercation qui lui avait été lancée. Une arme vint se poser sous les yeux de l'ex Iwajin pour seul et ultime avertissement. Il alla même jusqu'à me demander de le tenir en laisse tel un vulgaire canin.

Quelques instants un silence se posa dans la pièce, le blondin semblait totalement changer de comportement tel un acteur changeant de costume pour en enfiler un autre. Sa réponse à ma question me surpris au plus haut point, apparemment il s'en foutait éperdument que l'un des shinobis de son village faillit perdre la vie, mais malgré cela il m'était impossible pour le moment de savoir s'il mentait ou racontait la vérité. La suite de ses mots composèrent une question directement adressée à ma personne. Asu voulait savoir ce que cela faisait de perdre son clan tout entier suite à l'ordre d'une seule et unique personne, traitant même les Amatera de dissident. Une courte pause pendant laquelle le bourreau faisait semble-t-il semblant de réfléchir. La colère peu à peu monta en moi, mon clan, mes frères, mes amis ils avaient bel et bien était assassiné sous le seul ordre qu'avait prononcé un homme lâche restant cacher derrière son bureau, cet homme appelait Raikage.

« C'est une douleur incommensurable, perdre tous ses amis, frère, ceux avec qui tu grandis sous tes yeux tombent... À ce moment mon poing se serra avant que je ne repris la parole. Le Raikage ce lâche a décidé de ce génocide et tout ceci, car il craignait notre clan, depuis toujours persécuter par ce village nous avons voulu nous venger. Aujourd'hui je suis le fruit de toute cette haine, que ce soit celle de Kumo envers ses ennemies ou celle de tout un clan massacré. Lentement mon poing se desserra. Je ne vis que pour la vengeance et je n'arrêterais pas avant de voir Kumo tomber, le Raikage de même, de mes propres mains. Finissais-je enfin. »

Après ces paroles mes yeux se détournèrent un moment d'Asu pour regarder le sol, mes dents se serrèrent. J'avais envie de croire qu'il l'avait fait exprès de poser cette question, une manière de voir si je voulais vraiment être honnête avec lui ou si ceci n'étais qu'un jeu. Sa question était pertinente et allait lui servir à plusieurs choses. Voir si la carte de l'honnêteté était présente, comprendre un peu qui était Amatera Hatoma et enfin récolter des informations qui n'avaient pas vraiment était transmise. Oui, il en savait pas mal sur ma personne, mais tout ce qu'on lui avait dit c'était qu'Amatera Hatoma est un criminel avec un pouvoir surpuissant, chef d'un clan aujourd'hui censé être éradiquer, Tueur de sa mère, de son oncle, de la femme qu'il aimait et de son meilleur ami. Voilà ce que ce jeune homme devait savoir sur ma personne, certaines de ces informations étaient fausses, d'autre juste.

Après cette courte pause, mes yeux remontèrent enfin pour croiser à nouveau celui du konohajin. Ma haine était perceptible à travers ces derniers, d'un regard voir, haineux. Un large sourire se dessina sur mon visage et mes lèvres à nouveaux bougèrent pour lui poser une question, mais au dernier moment je m'arrêtais pour réfléchir un court instant. De nombreuses questions me traversèrent l'esprit mais seulement quelque une valait la peine d'être posé, l'une d'elle m'intéressa beaucoup d'ailleurs.

« Tu dis toi-même t'en foutre totalement qu'une personne de ton village ait faillit être tué, donc tu ne dois pas être si attacher que ça à ce village je me trompe ? Ne répond pas je connais déjà la réponse. À ce moment je marquais une courte pause avant de reprendre. Tu n'as jamais eu de parents ? D'amis ? Sinon tu ne m'aurais jamais demandé ce que cela faisait de perdre des personnes dont on est proche... Car oui si tu en avais eu, ils seraient sûrement déjà mort, laisse-moi te poser une question. Mes mains bougèrent rapidement essayant de me relever la chaise bougea, mais sans grand succès. Qu'est-ce que ça fait de servir un village prônant la guerre ? Envoyant lâchement ses soldats se faire tuer sur un champ de bataille pendant que ceux ayant donnés cet ordre reste cacher derrière leur bureau faisant semblant de pleurer une mort inconnue. Tellement de sang a déjà coulé à cause de ces villages, leur chute est proche. »

Lentement je repris mon souffle, le chakra me manquait toujours et mes forces me quittait quand je tentais de m'énerver ou autre. Sa réponse allait être des plus intéressantes, même s'il ne semblait avoir aucune haine en lui. Un coup d'oeil vers Seishi pour m'assurer de son cas, puis mes yeux retournèrent se poser sur l'interrogateur.

©Naruto Sensou

Discussion entre adultes

Être tenu comme un animal en cage, ce n’était pas facile. Passer en interrogatoire, c’était nouveau pour moi. Quel ado de mon âge aimerait se faire interroger parce qu’il soi-disant commis un crime… La jeune fille avait échappée à notre tentative d’assassinat, moi et Hatoma. Sans ces ANBU elle serait déjà morte. On l’avait pas eu, et voilà ce qu’on vivait, et si on l’aurait tué et qu’on se faisait prendre ensuite par les mêmes ANBU. Je n’osais pas imaginer ce qu’on allait devoir subir avec ces types du village de la feuille. Cette fille doit bien être assise, tranquillement chez elle après être soignée, mais moi, j’étais là dans ce trou de rat. Enfermé avec mon nouveau senseï, Hatoma.

Moi qui n’avais pas pu tenir face à la tête du blondin qui avait été élu pour nous interroger. Usant de mes dernières forces pour crier comme un fou furieux. Oui, c’est bien ce que j’étais à l’instant même. L’interrogateur avait un don pour me mettre dans un tel état, mais était-ce vraiment lui qui m’énervait ? J’en doutais, ça devrait certainement être du fait que je sois enfermé comme un animal dans un zoo. Ayant invoqué une multitude d’arme, alors que j’avais baissé la tête, c’est en la relevant que je trouvais le regard de notre interlocuteur. Ce dernier prit un air beaucoup plus sérieux, que plus tôt, m’obligeant à me retenir. Mon énervement avait diminué, bien qu’il m’ait à nouveau provoqué, en me traitant d’animal.

Ce pauvre con cherchait quoi et où voulait-il en venir ? Etait-ce parce que j’étais le plus jeune qu’il voulait profiter de cela ? Peut-être bien, mais je n’osais pas l’emmerder, en plus que j’étais beaucoup trop faible pour reprendre un mouvement brusque. Hatoma aussi l’était certainement, si moi on m’avait apposé un tel sceau, ce n’était certainement pas lui qui allait être échappé. Lui, le plus recherché, contrairement à moi qui ne suis qu’un... apprenti. La vie de Nukenin, drôle, amusante, triste, effrayant, dans tous les sens, elle y trouve sa place. A ce moment, elle ne pouvait que m’être désagréable, mais je devais faire avec. Je savais ce qui m’attendait, la première et certainement pas la dernière.

Le blondin brisa à nouveau le silence. J’étais à nouveau tête baissé, l’épuisant avait repris, mais j’avais toujours mes oreilles en bonne santé. Premièrement, il se foutait de la jeune Konoahjin qui avait frôlé la mort grâce aux ANBUs, prétendant qu’il venait nous interroger uniquement parce que le village le demandait, et non parce pour l’adolescente. Deuxièmement, il s’en prit à Hatoma, l’attaquant sur des questions de son propre clan, la haine que l’Amatera ressentait au fond de lui. Comment il avait pu tenir et survivre face au massacre de ses proches, ses homologues du clan Amatera. La réponse de Hatoma, je la connaissais, sa douleur sa soif de vengeance envers Kumo. Ce pourquoi il m’avait pris comme apprenti qui l’aidera dans ses plans.

Laissant le silence gouverner la pièce, c’est l’Amatera qui reprit la parole. Ce qui attirait mon attention, oui il avait tout dire, mais que voulait-il ajouté ? Poser une question un peu difficile, si j’étais à la place du blondin. Qu’est-ce ça fait de servir un village qui prône la guerre et tout le reste. La discussion entre les deux hommes semblait intéressante, je n’allais pas mettre mon grain de sel, qui aurait pu rapidement être désagréable pour deux gens. Reposant mon regard au sol, je remarquais que Hatoma me jetait un petit regard. J’étais fatigué, j’épuisais. L’Amatera tenait bien, ayant plus de ressource de chakra que moi, mais moi c’était différent. J’en avais marre ! Mais que pouvais-je faire, ni moi ni le chef d’un clan disparu !

©Naruto Sensou

Invité

Il n’était pas nécessaire d’être un fin expert en psychologie pour ressentir cette colère qui emplissait le jeune Amatera. En effet, Asu avait touché un point sensible en retournant la question à son interlocuteur d’une façon telle qu’il désirait ardemment le faire sortir de ses gonds. Cependant, on pouvait par la même occasion relever son expérience dans le self control, chose rare chez les personnes ayant le sang chaud de naissance. A croire que déserter avait offert une quelconque raison au nuke-nin, bien que cette dernière ne se montrait qu’en de rares occasions –comme par exemple lorsqu’il se sentait suffisamment bloqué par la situation pour ne pas envenimer cette dernière par quelques paroles mal lancées. Où était donc passée cette fierté qu’Asu lui avait incombé lors de son profil psychologique ? Se dissimulait-elle derrière une prudence excessive, laissant apparaître le noble, fielleux et arrogant Amatera Hatoma pour un animal apeuré par le futur ? Le blondin en soupira intérieurement, ne laissant rien transparaître de sa déception. Il voulait que les deux se débattent, qu’ils tentent de le supplier de l’épargner, de ne pas faire preuve d’un tact tout particulier dans l’extraction de leurs informations. Et au lieu de cela, il se retrouvait à discuter avec un déserteur exténué par le traitement qu’on aurait pu lui infliger…

Ainsi donc, il était tombé bien loin de l’arbre. Un fruit pourri au goût de haine, de désolation et à la répugnance si fétide qu’il en aurait eu un mouvement de recul. Une réflexion qu’il se garda cependant de partager, tant et si bien qu’il accorda une fois encore une oreille attentive à l’Amatera. Si ce dernier désirait jouer à qui pouvait jouer sur la corde sensible de l’autre, il risquerait d’être fortement déçu. En effet, si Asu n’était pas un exemple de physique particulièrement vivace et puissant, il disposait d’un esprit fort, qui ne savait ployer que sous sa propre volonté. Aucune force en ce monde ne pouvait exceller dans la protection des données mieux que son propre esprit, et ce n’était certainement pas un nuke-nin lambda qui allait montrer qu’il était capable de prendre d’assaut cette forteresse mentale. Le blondin l’écouta attentivement poser sa question, ne cherchant alors pas à y aller par quatre chemins.

« Je dois bien ça à mon village. Après, je ne me bats pas personnellement –je suis médecin avant tout. Mes parents sont morts, mes amis sont aussi nombreux que les feuilles d’un conifère. Quant à mon village, je pense que c’est l’ordre des choses quand plusieurs personnes opposent leurs idéaux trop violemment pour éviter le combat. Quant à leur chute, je pense que tu n’auras pas l’occasion de la voir là où tu vas aller. »

Son sourire avait disparu, preuve que même si il savait garder son calme, la façon de faire de l’Amatera lui déplaisait quelque peu. C’était comme si dans sa plus grande témérité, un enfant venait lancer quelques pierres sur les puissants remparts qui se dressaient face à lui. Ennuyant au possible, mais nécessaire pour attirer l’attention sur lui. Hatoma n’était cependant pas complètement du genre à aboyer au passage de la caravane. Il était plus subtil que ça, sans pour autant faire preuve de raffinement dans ses distinctions. Le blondin tenta alors de dissimuler un bâillement sournois qui vint le surprendre, réveillant par la même occasion les élancements des récents événements. Une grimace plus tard, il reposait son regard sur Seishi, qui lui semblait aussi intéressé par la conversation que les shinobis derrière le miroir.

« Je suppose que Seishi est aussi un exemple de haine vouée à son village ? Toujours à se plaindre, jamais à avancer. La vengeance reste à mon goût un sentiment futile dans des proportions aussi grandes. Sacrifier sa vie pour un idéal utopique, c’est le comble pour quelqu’un qui ne pourra jamais vivre son rêve... Par ailleurs, je dois te paraître aussi lâche, profitant de ma toute « puissance » maintenant que je vous ai entre les mains. J’me trompe ? »

Comme pour le faire mentir dans ses précédentes cogitations, on entendit clairement un léger tapement contre la vitre. Asu prenait sans doute trop son temps, il n’en venait pas à l’essentiel. Car bien qu’il avait eu l’occasion de réunir suffisamment d’informations sur la personne face à lui, il restait quelques zones d’ombre qui valait la peine d’être explorer, ne serait-ce que pour le principe. En effet, une fois croupissant dans les cellules de Konoha, Hatoma n’allait plus être d’une très grande utilité, sauf peut-être si il saurait accepter de se reconvertir. Le blondin avait toujours rêvé de se faire servir par un servant aussi « célèbre » que lui par ses bassesses. C’était un peu comme jouer et abuser de l’ironie du sort, mais étrangement le jeune homme à la queue de singe ne se sentait pas de confier sa vie à un sinistre inconnu. Un fantasme qui ne valait la peine d’être pensé que pour être imaginé, pas vécu. Il en vint finalement aux faits, là où la zone d’ombre restait la plus importante. Ses mains se croisèrent sur le devant de sa chaise, son appendice animal commença alors à s’agiter, alors qu’il plantait son regard azur dans les yeux remplis de haine du nuke-nin.

« Les gens derrière s’impatientent on dirait, va falloir accélérer. J’ai pas envie de faire usage de tout ça, vraiment. Il pointa nonchalamment les instruments qui jonchaient le sol. Alors, mon cher Hatoma… Je voulais savoir si tu avais un quelconque lien avec Akatsuki ? Est-ce que tu te souviens de Kuro ? »

Son regard indiquait que désormais, il ne plaisantait plus. Et il espérait que l’Amatera fasse preuve d’un minimum de clémence en plus qu’il se garde de détourner la conversation. Vraiment, il n’aimait pas torturer les gens pour finalement pas grand-chose, ce n’était pas une nécessité quand il pouvait employer des moyens autrement plus efficaces que les contusions, coupures, arrachages divers et variés… Ce n’était pourtant pas pour autant qu’il n’en connaissait pas long sur les méthodes et les limites que le corps humain pouvait endurer. Il n’était pas médecin pour rien…

Fin de la conversation

Cela pouvait paraître étrange pour le commun des mortels et pourtant cette situation me paraissait tout à fait plaisante. Le jeune blondin en face de moi profité de la situation pour exposer des armes et ainsi jouir de sa toute pseudo-puissance. Mon apprenti lui semblait totalement dépassé par les récents événements, quant à moi je jouais. Une pièce froide, orné seulement du matériel nécessaire. Derrière la vitre qui me faisait face des ninjas devaient s'y cacher lâchement écoutant, scrutant, analysant notre conversation. Oui, nous pourrions appeler cela ainsi, un échange de paroles entre deux personnes. Asu, c'était un homme étrange, mais bien bête. Alors qu'il me montrait l'un des instruments de tortures mes yeux grossirent et des tremblements se faisaient apparent, signe d'une peur certaine. Ses paroles étaient totalement insignifiante et bien moins intéressante que ce que j'attendais. Puis il se mit à parler de Seishi sûrement voulant tirer davantage d'information du jeune homme, mais cela n'allait pas marcher. Sa question suivante m'était de nouveau destiné, Akatsuki, il voulait connaître mes liens avec ce groupe et nomma ainsi un certain Kuro. Après qu'il ait fini son speech interminable mes yeux fixèrent les siens, des tremblements signe de peur se faisait voir sur ma personne, puis mes mots se firent entendre.

« Je... je... Non pas les armes. Dis-je, avant qu'un gros fou rire ne me prenne. Ha ha ha ha, non mais quel idiot ce gars, tu y as cru à tout ça ? Amatera Hatoma capturé par des ninjas de pacotille, Amatera Hatoma qui collabore. Le rire s'estompa, mon regard redevint sombre et froid. Seishi ? Ho, il a un grand à mes côtés. Si je te crois lâche de profiter de ta toute puissance ? Non pas du tout, tu n'as aucune puissance à te présenter ainsi face à deux personnes enchainer à qui on a enlevé toute force. Tu n'es pas lâche, tu n'as pas d'honneur et même les lâches ont un honneur. Tout en laissant un temps de réflexion à « l'interrogateur » je repris la parole. Akatsuki ? Je n'ai aucun lien avec eux, kuro ? Oui je me souviens, un kumojin qui traînait dans mon village, alors je l'ai tué. Finissais-je. »

Après toutes ces paroles, mes yeux se fermèrent et mon souffle lentement se fit entendre. C'était la fin de l'entretien pour ma part et même ses tortures seraient futiles. Moi Amatera Hatoma nukenin de rang A, comment une telle personne pouvait céder face à des menaces si futiles que ça ? Asu... Il avait l'air si intelligent et pourtant il n'avait rien vu venir, une capture si facile, une collaboration total de la part d'un criminel... le blondin avait encore du chemin à faire. Alors que mes yeux s'ouvrirent à nouveau pour fixer le bourreau qui se croyait tout puissant, à nouveau mes lèvres bougèrent.

« Pendant que j'y pense. D'un coup un crachat sorti de ma bouche pour se loger sur le visage du jeune homme. Prononce encore une fois le nom de mon clan, parle encore une fois d'eux et je te retrouverais sans toutes ces chaînes et je te tuerais. Dis-je froidement. Maintenant j'en ai fini tu n'obtiendras plus rien, ramène moi en cellule je suis fatigué. »

Une ultime provocation émanant d'un nukenin, comment allait-il réagir ? On s'en foutait totalement, au pire il perdait son temps à me torturer, au mieux il se rendait compte que cela ne servait à rien. J'avais une seule envie, retourné en cellule pour trouver un moyen de nous sortir moi et mon apprenti de tout ça. Même si nous étions enchaîné et que notre chakra était totalement bloqué, ce qui réduisait les chances de s'enfuir à néant.

©Naruto Sensou

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Le blondin tâcha de ne pas rire du mauvais jeu d’acteur de Hatoma. En effet, si ce dernier avait été étudié dans la plupart de ses facettes par le Konohajin, il était plus qu’évident qu’il jouait la comédie. A croire que la situation, en plus de lui plaire sous un certain point de vue, avait tendance à l’amuser, une chose qu’Asu partageait avec lui, mais pour des raisons sans doute différentes. En effet, si ce dernier répugnait à faire usage d’instruments de torture aussi ridicules et archaïques que ces derniers, il n’était pas sans reste en ce qui concernait la torture et les limites du corps humain en matière de douleurs. Plus, cette panoplie imaginative de contusions, torsions et autres blessures était renforcée par la présence du ninjutsu, ce dernier pouvant dès lors faire office d’instrument à proprement parler.

Oui, il avait un piètre jeu d’acteur, auquel Asu répondit par un long silence alors qu’il écoutait déblatérer le nuke-nin. Ses insultes, il s’en moquait éperdument, et elles avaient même tendance à le faire intérieurement rire de sa bêtise. Si les ninjas disposaient d’un certain honneur, ils n’étaient pas vraiment des ninjas. L’honneur restait un frein à l’imagination et à la fierté que l’on pouvait éprouver lorsque l’on faisait ce que l’on pensait juste pour les autres. Avoir un honneur, c’était s’imposer soi-même des limites qu’on ne franchirait sous aucun prétexte, délimitant alors notre propre champ d’action. Une chose risible pour un shinobi digne de ce nom, à plus forte raison lorsque ce dernier faisait partie des forces spéciales du village qu’il servait. Se salir les mains était une nécessité, pas un choix… Asu ne s’attarda pas pour autant sur la réponse de Hatoma, qu’il considérait comme évidente. Elle mettait par la même occasion fin à la conversation, d’où la nécessité de « trancher » dans le vif du « sujet ». Une étape nécessaire au bon déroulement des opérations.

Le nuke-nin accéléra cependant les choses lorsqu’il fit ce qu’il allait sans doute par la même occasion regretter dans peu de temps. Le blondin réussit même à percevoir les ricanements intempestifs de ses collègues à travers la vitre, ce qui l’exhorta à prendre les devants. Le crachat fut vite essuyé par un rapide coup de mouchoir, suite à quoi le blondin se leva de sa chaise, l’air passablement désappointé par le comportement de l’Amatera. Il posa par la même occasion un regard dédaigneux sur ce dernier, qu’il partagea avec son complice Seishi. Enfin, dans un mouvement subreptice qui se changea rapidement en un déferlement de papier, des parchemins fusèrent des poches du jeune homme, visant à maintenir bien fermement la tête du déserteur face à lui. Asu pointa alors un doigt menaçant sur la tempe de ce dernier, commençant à découper les muscles et tendons qui retenaient sa mâchoire, laissant par la même occasion cette dernière pendre nonchalamment maintenant que seule la peau la retenait. Son œuvre accomplie, il se mit à applaudir lourdement. Sa voix s’était faite imposante dans les débuts, monocorde sur la fin, alors que son visage ne laissait rien transparaître.

« Amatera Hatoma. Ne me prenez pas pour un interrogateur de pacotille. J’essaie simplement de rendre votre mort plus doucereuse… Réfléchis un peu, très cher. A quoi me servirait tout cet entretien si je n’avais pas une solution pour te faire cracher autre chose. Techniquement, je n’ai besoin que d’une chose, le reste étant sans importance… Je vais par la même occasion te donner une vraie raison de me détester »

Il s’approcha alors sa main de la bouche du jeune homme, profitant du fait qu’il ne puisse désormais plus la fermer pour empoigner fermement sa langue. Les parchemins maintinrent davantage le nuke-nin en place, relevant sa tête, alors qu’il pouvait sentir lentement sa langue se détacher de son corps, arracher à main nue par son tortionnaire, lui-même épaulé par un scalpel de chakra utilisé pour déchirer la chair plus que trancher. Lentement, la vie quittait le corps du déserteur, dans la moiteur de cette prison et l’ignorance de ce monde. Le puissant et terrifiant déserteur de Kumo et Kiri, terrassé par des ninjas de pacotille, ces mêmes qu’il répugnait plus qu’autre chose. Alors, une fois l’organe arraché dans un flot d’hémoglobine à en faire mourir la princesse aux limaces, le blondin recula de quelques pas, laissant le nuke-nin noyé dans son propre sang. Asu lança alors la langue à la tête de Seishi, commençant à retirer ses vêtements imbibés de sang. Il commença alors à récupérer toutes les informations que la tête de l’Amatera pouvait contenir. Le tri, il le ferait plus tard dans la journée, quand il disposerait de ce qu’il pensait nécessaire pour l’interrogatoire de Seishi. En remontant davantage dans les récents évènements qu’il avait pu avoir dans sa vie, il remarqua alors l’intérêt tout particulier que l’Iwajin accordait à sa désertion… il frappa alors à la vitre derrière lui.

« Prévenez Kumo de la mort de Hatoma, et Iwa qu’on tient un déserteur à eux, qu’on attend de savoir ce qu’on en fait. »

Enfin, il se présenta torse nu face à Seishi, espérant que ce qu’il avait pu voir et subir délierai légèrement sa langue. Il essuya par la même occasion le sang qui avait pu gicler sur son visage, désireux désormais de prendre une douche afin de se débarrasser de toute cette souillure. Il toisa un moment le jeune homme avant de se gratter nonchalamment l’oreille, l’air blasé et la petite mine.

« J’ai besoin que du cerveau de quelqu’un pour tout savoir, alors montre-moi à quel point tu tiens à ta vie. Ta désertion, c’est du pipeau ou bien je peux te laisser aux mains d’Iwa ? »

Spoiler:

La fin

L’interrogatoire était à son plein, les deux hommes étaient lancés dans une discussion, qui pour l’instant m’était incompréhensive. On était toujours enfermés tous les trois enfermés dans cette pièce. Derrière la vitre qui se trouvait dans l’angle mort du blondin, des gens n’arrêtaient pas de nous montrer leur visage de haine, comme s’ils attendaient de voir des étrangers à torturer. Rien de tout ça ne m’inquiétait, je restais passif, tête baissé à écouter le Konohajin expliqué à son tour sa misérable vie dont J’en avais rien à foutre. Hatoma aussi devrait s’en contre foutre, mais faisait semblait d’être à l’écoute. C’était totalement ridicule de la part de l’autre con, s’attendait-il vraiment que deux – je me compte – nukenin lui révèle toutes vérités. Après tout, il n’était pas si futé qu’on pouvait le penser. M’enfin, tout ceci m’intéressait moins, j’avais qu’une chose en tête, aller au lit.

Leur discussion prit donc une autre tournure, dans lequel mon prénom fut évoqué pour l’interrogateur. Ma haine, qu’est-ce qu’il en avait à foutre ? Mon père, son lâche décès, c’est ce que ce blondinet voulait savoir ? Peut-être bien oui, mais je ne le vais toujours pas la tête, jusqu’à ce que Hatoma décide d’ouvrir à nouveau la bouche. Avant, l’homme en face nous, nous informâmes qu’il n’avait pas l’intention d’utiliser ces armes de tortures qu’il avait invoquées plus tôt. Un gros fou rire, qui montrait à quel point il se foutait du blondinet, oui moi aussi je laissais dessiner un petit sourire moqueur caché. Tous deux parlaient d’u certain Kuro, qui était ce type au prénom ridicule, enfin bref, je n’en avais rien à foutre de toute façon. Comme depuis toute à l’heure, je voulais seulement me reposer moi. Hatoma reprit du sérieux, laissant entendre au seul homme libre dans la pièce qu’il n’avait pas interêt à citer le nom des Amatera, au risque de se voir réduire en pièce. Puis poussa un soupir, avant de crier à une fatigue. Où était notre cellule en fin de compte ?

Mais au dernier moment, l’habitant de Konoha se montra bien plus qu’intelligent que le chef des Amatera. Ses paroles se faisaient à nouveau entendre, alors que Hatoma ne prêtait aucune attention à lui, du moins ce que je pensais. Puis… non, on n’aurait jamais cru qu’un interrogatoire pouvait prendre une telle tournure. Du moins, je n’avais jamais vu une telle horreur. Faisant plusieurs préparatifs, le blondinet s’approcha lentement du roux et lui arracha la langue, ce qui fit gicler sur sang dans toute la pièce, notamment sur mon visage. Je ne croyais pas ce que je voyais, comme une illusion. Aussi facile qu’il soit, Hatoma venait de se faire tuer, par… ce type. Je ne pouvais rien dire, rien n’entendre, juste un sifflement de vent dans mes oreilles. Je voyais la bouche d’Asu remué, puis les ninajs derrière quittaient la vitre. Etait-ce mon tour ? J’allais mourir sur le champ. Mais minute, tout allait trop vite, je ne réalisais pas encore l’action qui venait de se passer. Je voyais le corps sans vie de l’Amatera, baignant dans une mare de sang.

Je n’étais plus fatigué, j’étais affaibli, mais je le sentais pas. Je ne pris conscience que lorsque ce psychopathe s’approcha de moi et me laissa entendre du « blabla ». Oui, je ne comprenais rien, je voyais le vide, j’entendais le vide. La mort d’Hatoma me touchait, mais ce n’est pas ça qui affectait autant mon cerveau. Je n’avais vu une telle chose, depuis que j’étais né. C’était ça, tué les gens, voilà dans quel état j’allais laisser des gens, si j’étais devenu déserteur.

« Allez… vous faire… foutre… » Glissant ces mots au blondin, tout en le regardant les yeux blancs

Mon destin est déjà dessiné ici, je n’avais plsu rien à faire, autant que je donne mes dernières insultes avant de rendre l’âme. Ce n’était pas son action brutale qui allait m’empêcher de faire comme à mon habitude. Qu’il me tue, qu’il me torture, qu’il fasse ce qu’il veut.

« Vous parlez… de cerveau, alors que… vous en avez aucun… sale psychopathe ! » Laissant mes derniers mots, toujours en fixant le blondin.

©Naruto Sensou

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Game over

Quel fascination animait les mouvements du jeune homme, perdu dans sa propre folie et dans les méandres inconnus d'un esprit perverti par la propre aliénation à laquelle il faisait face. Hatoma Amatera, le tout puissant membre du clan, capable de manipuler le son, responsable de la haine vouée à Kumo, un individu de grand calibre en terme de criminalité, capturé et séquestré comme un vulgaire animal, subissant alors les faits et gestes de son bourreau. Le blondin se laissait beaucoup trop aller, incapable de contenir cette accumulation de frustration qu'il ressentait au fur et à mesure qu'il voyait son ennemi, ce même qu'il avait étudié sous les moindres coutures, se noyer dans son propre sang. Il imaginait toutes sortes de réponses que le nuke-nin aurait pu lui lancer à la figure, comme des « Personne ne m'a jamais fait couler mon propre sang » qui sonnaient soudainement comme remplis d'une douce ironie. Mais maintenant, il n'en était plus capable, il avait payé pour tout les crimes odieux qu'il avait pu commettre de son vivant, et gisait désormais dans la cellule comme un parfait inconnu, un nom parmi tant d'autres qui étaient passés en se targuant de leur réputation autoproclamée légendaire et à faire trembler quiconque entendait son nom. Le pauvre. Asu avait beau faire preuve d'un sens obtus de la justice, personne n'intervenait pour tenter dans le calmer dans ses divagations les plus bestiales qui soient. Il se tourna alors vers l'autre énergumène, le regard toujours aussi vide de sentiments et de compassion envers l'adolescent. Il n'y avait plus que les quelques mots qu'il avait pu lancer à son encontre qui restait. Psychopathe ? Cerveau ? Savait-il seulement de quoi il pouvait parler ? Il profita alors du fait qu'il soit attaché pour s'asseoir sur lui, ses parchemins maintenant sa tête pour éviter qu'il ne tente quelque chose d'aussi puéril et provocateur que de lancer sa tête contre la sienne. Si il venait à cracher sur lui, il avait un avant-goût du poids de l'épée de Damoclès qui trônait au-dessus de sa tête.

« Cerveau ? Si je n'en avais pas, je ne serais pas là. Mais regarde moi, regarde moi bien. Dans les yeux ! Oui comme ça. Dis moi... Es-tu si différent de moi pour prétendre que je n'ai pas de cerveau ? »

Il avait saisi la mâchoire du jeune homme pour le forcer à avoir sa tête face à la sienne, dans une intimité plus que morbide. Dansaient dans ses yeux la folie de celui qui n'avait plus rien à perdre et la flamme de celui qui n'avait pas de limites. Il dégaina alors une de ses dagues, posant la pointe de cette dernière contre sa tempe et appuyant de plus en plus, laissant par la même occasion un mince filet de sang commencer à couler.

« Il faudrait que je vérifie. Tu n'y vois aucun inconvénient bien sûr ? Ne t'inquiètes pas, le cerveau est le seul organe du corps humain à être insensible à la douleur. Ton crâne par contre risque de te faire un peu mal... »

La lame commença alors à ronger les chairs et à briser les os, lentement mais sûrement s'enfonçant dans la tête du jeune homme...

« Alors, le cauchemar vous a plu ? »

L'illusion s'estompa alors instantanément, en même temps que les méfaits du blondin se voyaient annulés. Ce dernier se tenait contre le mur, applaudissant et se moquant éperdument de la tête de ses deux prisonniers. L'air satisfait, la mine ravie, il faisait passer deux fioles de verre entre ses doigts avec une agilité toute particulière. Ces dernières semblaient remplies d'un liquide violacé qu'il avait l'air d'apprécier tout particulièrement. Son utilité par contre, restait inconnue des deux énergumènes. Le blondin claqua alors des doigts, faisant apparaître par la même occasion une paire de shinobis qui se contentèrent de relever avec force les deux prisonniers. Asu s'approcha alors de quelques pas d'eux, le visage fendu d'un fin sourire narquois au possible. Pour lui, tout n'était finalement qu'un jeu, et il avait trouvé cela particulièrement divertissant.

« J'ignore ce qu'ils vous ont montré, mais ça devait être intéressant. Mais bon, toute chose a une fin, alors autant couper court maintenant que je n'ai plus besoin de vous. Allez, mettez les aux fers selon le protocole, j'ai d'autres chats à fouetter que des estropiés. »

Il commença à sortir en suivant, puis quelque chose vint le frapper. La réminiscence d'une conversation antérieure. Il se tourna alors vers Seishi :

« J'oubliais. Seishi, Iwa a appelé, ils sont ok pour qu'on te renvoie chez eux. Onoki a aussi particulièrement apprécié l'idée qu'on puisse te graver au fer rouge le symbole d'Iwa. Comme il n'a pas précisé où, on a fait ça sur ton front. Comme ça, tout les jours en te regardant dans une glace, tu pourras te rappeler quel village tu sers... Ne me remercie pas bien sûr. »

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