Sujet: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Dim 8 Avr - 21:36
La peau dorée par l'éclat irradiant d'un soleil de plomb, pesant, écrasant, la jeune kunoichi avisa avec minutie l'imposante éminence qui se dressait sur son chemin déjà rocailleux. Une vingtaine de minutes plus tôt, alors qu'elle venait tout juste d'atteindre un plateau d'à peine un mètre de diamètre et qu'elle reprenait son souffle, Kagura avait repéré une douzaine de pointes effilées dressées dans une disposition relativement aléatoire, surmontées par de petits plateaux à l'apparence relativement fragile. Le lieu parfait pour développer son sens de l'équilibre, bien que d'après son instructeur, il l'était déjà suffisamment comme ça. Une pensée de faible, à ses yeux. Le dépassement perpétuel permettait de croître sans jamais rencontrer d'obstacles à sa progression, et tout apport était bon à prendre.
Cinq minutes à peine passèrent, et Kagura se releva pour entamer son ascension sur la pointe la plus épaisse. Elle bondit et agrippa d'une main une aspérité repérée au préalable, suffisamment grande pour n'accueillir que trois de ses doigts, puis se hissa à la force du bras, nichant la pointe de son pied gauche dans une fissure friable. Un nuage de poussière se soulevait à chacun de ses mouvements, quand il ne l'était pas par une rafale de vent. Chacune d'entre elles forçaient la kunoichi à se coller contre la colonne de roche et à fermer les yeux, au risque de se voir déstabilisée par un grain de poussière. Sa progression s'en voyait largement ralentie, et ce point commençait doucement à lui taper sur les nerfs...à moins que ce ne soit la chaleur cuisante et croissante de l'astre diurne mêlée à la douleur qu'elle endurait à chaque fois qu'elle encaissait une des rafales pleine de petits morceaux de roche. Doucement, elle se sentait approcher du but, ses bras étaient endoloris, et la cape blanche qu'elle avait enroulée autour de son corps, dont la capuche était rabattue sur son visage et accompagnée d'une large écharpe, était recouverte d'une épaisse couche de poussière brunâtre. Kagura agrippa un crochet naturel ancré dans la roche, puis se hissa jusqu'à sa dernière prise. Elle souleva la partie inférieure de son corps à la force d'un bras et s'étala sur le plateau qui surmontait la pointe brisée. Bien sûr, elle était parfaitement consciente d'avoir perdu un temps fou alors qu'il lui aurait suffit d'utiliser un jutsu pour se projeter au sommet de l'aiguille, mais un sourire de satisfaction éclaira son visage dégagé pour l'occasion. La satisfaction d'être sur le point de se surmener, une fois de plus, dans un endroit des plus incongrus. Les pics rocheux étaient en permanence caressés par de puissantes rafales de vent et constituaient le lieu parfait pour l'exercice qu'elle s'était imposée. Enfin, après trois longues heures d'escalade, la kunoichi estimait mériter un minimum de repos. Allongée sur le dos, Kagura dégagea ses couettes de sa capuche et garda les yeux mi-clos pour se protéger un minimum de l'éclat solaire. Le ciel était d'un bleu immaculé, et semblait onduler par endroit tant la chaleur était forte. Bien sûr, c'était faible en comparaison du soleil de Suna, et la jeune fille ne se sentait pas trop mal à l'aise, dans cet environnement sec et rocailleux.
Durant un moment, elle resta immobile à contempler le ciel et sa stabilité bouleversée par quelques charognards qui passaient, à savourer la caresse d'un vent plus saint à cette hauteur, et à se préparer mentalement à ce qu'elle ne tarderait pas à faire.
Puis elle se releva. Vive, habile, entamant une danse lente et gracieuse au sommet de sa pointe de roche, une danse dont chacun des gestes semblait mortellement dangereux. Précis, calculés, dégageant une puissance et une assurance qui ne correspondaient pas au manque de vivacité des mouvements.
Avec fluidité, Kagura s'élança vers une des pointes non loin de celle qui lui servait de base, se maintenant en son sommet sur la pointe d'un pied tandis qu'elle tournait sur elle même en écartant les bras, s'élançant en salto vers une seconde pointe sur laquelle elle retomba sur le talon de l'autre jambe. Les grelots pendant à ses couettes tintaient à chacun de ses gestes, selon la volonté de leur possesseur, et lui indiquait qu'elle faisait preuve de trop de précipitation. Elle ralentit légèrement le pas, et s'élança d'aiguille en aiguille, saisissant le ninjato perché dans son dos, tentant quelque passe avant d'oublier cette idée, face au déséquilibre qui la gagnait tandis que les rafales la repoussait vers le vide.
Son équilibre était précaire, et cela ne lui convenait pas. Elle avait laissé sa cape et son katana planté dans le sol pour la maintenir, sur le premier plateau, et elle ne s'agitait pas suffisamment pour que le vent ait un impact réellement effectif sur ses mouvements dénués pour le coup de leur fluidité habituelle. Méthodique, elle poursuivit son ballet avec maestria, se pensant à l'abri des regards et des distractions.
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Dim 8 Avr - 23:22
Rencontre Inopinée
Dernière édition par Tori Hanekaijin le Lun 21 Mai - 14:49, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Lun 9 Avr - 8:34
Lentement, un sentiment de sécurité s'installa dans l'esprit de la kunoichi qui ne cessait de bondir en accordant chacun de ses gestes aux précédents, et aux suivants, jouant avec un vent qui s'était calmé depuis quelques minutes. Sa peau suintante de sueur frémissait nerveusement face à la tension de ses muscles endoloris et fatigués, ses paupières closes se fronçaient régulièrement de concert avec ses sourcils, à chaque fois qu'elle se sentait défaillir. Mais elle continuait, inlassablement.
Elle ressentit une légère perturbation dans les courants venteux qu'elle affrontait et avait appris à connaître depuis le matin. Ou était-ce peut-être un simple pressentiment. Quoi qu'il en soit, Kagura se retourna sans interrompre sa geste, se tenant en équilibre sur une jambe, collant la seconde à la première en joignant ses mains devant sa poitrine. Son corps cherchait peut-être à agacer ses sens pour la contraindre à interrompre son exercice ? Elle ouvrit un oeil, puis le second, et posa un regard d'une neutralité effrayante sur une jeune fille qui devait avoir son âge, au jugé. La kunoichi dégageait une aura de sérénité apaisante et envahissante, malgré le piteux état de son corps fatigué, elle semblait rayonner et prête à poursuivre son ballet pendant des heures encore.
- Salutations. Cela fait un moment que je t’observe à ton insu, désolée, lança l'inconnue sur un ton qui intrigua Kagura. Amie ou ennemie ? Dans le premier cas, elle finirait sans doute par se lasser de la compagnie de la kunoichi de Suna et passerait son chemin, comme les autres. Dans le second, elle se contenterait de poursuivre sa danse en l'orientant vers un objectif plus concret et mortel. - Mon nom est Hanekaijin Tori, kunoichi du refuge caché d’Iwa. J’aimerais savoir ce qui t’amène ici, poursuivit-elle sur un ton similaire, arborant un sourire dont la jeune fille aux cheveux noisette ne parvint pas à déterminer le but, - J’ai cru comprendre que tu t’entraînais... pourquoi ne pas venir directement à Iwa dans ce cas ? C’est louche de s’isoler dans un tel endroit.
Je...commença Kagura d'une voix cristalline, fluette et éraillée, abaissant l'écharpe de soie qui entourait jusque là le bas de son visage,je suis Takano Kagura, kunoichi du village de Suna, et si j'ai choisi cet endroit plutôt qu'Iwa...c'est pour son attitude, qui rend la respiration un peu plus difficile...Et la forme de ces pointes, parfaite pour développer son sens de l'équilibre.
Le ton employé n'avait rien d'agressif, mais était monotone, plat, comme si chacun de ses mots étaient issus d'une logique irréfutable, et ne détenait que la seule vérité. Dans un soupir, la kunoichi d'Iwa poursuivi son dialogue avec une phrase qui aurait pu faire sourire Kagura si tant elle qu'elle eut sut quel sourire arborer pour l'occasion. - Même si je t’accorde que le calme d’un lieu désert peut être... inspirant.
-Inspirant...? Oui, c'est vrai...le calme, et la forme de ces aiguilles me...m'inspirent...J'apprécie exprimer ma créativité dans ce genre de lieux, c'est plus plaisant. Le mot d'inspirant convient parfaitement...Tu es la première, je crois, à me parler d'inspiration alors que je m'entraîne.
Elle marqua un temps de pause, comme si les hésitations fréquentes qui coupaient ses phrases ne suffisaient pas. Posant désormais un regard qui se voulait plus franc et conciliant sur la kunoichi d'Iwa, Kagura peinait à rendre ses expressions faciales viables, convaincantes. Une pellicule de chakra vient envelopper son pied alors qu'elle manquait de perdre l'équilibre, prouvant ainsi que son travail n'était que physique jusque là, et quelques cailloux glissèrent de l'aiguille rocheuse dans une cascade de poussière brune.
-Et toi ? Pourquoi es-tu là...? Elle rêvait souvent qu'on l'approche malgré son caractère distant et parfois froid, mais cela n'arrivait que rarement, d'autant plus quand elle s'entraînait puisqu'elle s'isolait du reste du monde, de peur d'être confrontée à des expressions et des mots qu'elle ne comprenait pas.
Je...N'aime pas qu'on m'observe. Son ton se fit alors plus hésitant et ses joues adoptèrent une teinte rosacée, elle même ne croyait pas en ses propres propos et espérait de tout coeur qu'on ne "l'abandonne" pas une fois encore. Si ma présence ici est indésirable, je vais partir...si tant est que tu puisses m'indiquer un lieu où je pourrais poursuivre mon entraînement.
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Lun 9 Avr - 16:03
Danse pour les Cieux
Dernière édition par Tori Hanekaijin le Lun 21 Mai - 14:51, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Lun 9 Avr - 20:20
Kagura attrapa la gourde au vol et ses doigts se crispèrent sur le cuir frais. La brusque apparition d'une source de fraîcheur était légèrement douloureuse pour ses doigts engourdis et tannés par la chaleur oppressante du soleil. Tori, si tant est que ce fut réellement son nom, souriait beaucoup, et Kagura feint le rire de concert avec elle, quand il le fallait. Un rire faux, portant autant de conviction que ses sourires cassants. La kunoichi d'Iwa se trouvait plus suspecte que sa voisine, et le formula à haute voix en riant encore. Face à une telle affirmation, la jeune Takano, l'ayant prise au sérieux, ne put s'empêcher de répondre d'une voix monocorde et rébarbative.
-En fait, je trouve que ton comportement des plus naturels et l'absence de justifications viables de ta part t'offres d'avantage de crédibilités qu'à moi, qui ne sait pas même parler sans ...hésitation ...
Ce dernier mot, elle prononça avec cette hésitation dont elle venait de lui faire part, comprenant sans doute enfin qu'il s'agissait là d'une tentative d'humour. Déjà, elle se sentait classée par sa voisine, maudissant ses difficultés d'élocution, elle sentait la fin de la discussion approcher...comme à chaque instant depuis son arrivée, finalement.
- Désolée. Même si tu sembles en ordre et que ma présence te déplaît, je me dois de garder un oeil sur une ninja originaire de l’étranger présente à quelques pas d’Iwa. Il en va de mon devoir, fit Tori en riant légèrement une fois encore...Elle aussi semblait peiner pour rire, et c'est avec cette idée en tête que la kunoichi de Suna tenta de s'imaginer une quelconque ressemblance avec la presqu'inconnue, quoi qu'elle même n'y croyait pas.
Dans un silence parfait, Kagura observait son interlocutrice avec une curiosité masquée par son habituelle neutralité. Elle ne s'était pas même essayée au rire, cette fois-ci, consciente de son absence de talent dans ce domaine comme dans tout les autres en matière de social.
Elle l'observa fermer les yeux et entamer à son tour une danse dangereuse, en équilibre sur l'aiguille de roche, prise d'un profond sentiment d'admiration. Tori était restée malgré l'absence de consentement de Kagura, et en plus de ça, elle même commençait à s'adonner à un exercice relativement similaire.
Doucement, elle calqua ses gestes sur ceux de sa voisine, et tenta de s'accorder à l'unisson avec sa geste habile. Puis, progressivement, ne put s'empêcher de tenter d'accélérer légèrement le rythme, d'accroître la force et la grâce que dégageaient ses mouvements, de tenter de dépasser Tori, sa rivale improvisée.
-Cela faisait...longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un danser aussi, fit-elle sans s'interrompre, les sourcils légèrement froncés, preuve de sa concentration. Je suis...enchantée de faire ta connaissance, Hanekaijin-san.
Dans un tintement de grelots, elle s'élança vers une autre aiguille en rendit ses mouvements plus saccadés, brefs et dangereux, tirants ses lames jumelles de son dos pour les ajouter à son ballet. Elle reprît ses bonds agiles, vifs, sans pour autant leur ôter leur grâce respective, en lançant un air de défi à l'autre kunoichi, espérant qu'elle ait daigner ouvrir les yeux en l'entendant se mouvoir avec plus de vigueur.
-Danse avec moi.
Ses derniers mots sonnaient comme un ordre, et mêlaient un certain respect à un désir de prouver sa valeur, et avaient été prononcés avec une assurance qui ne lui ressemblait pas.
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Lun 9 Avr - 21:43
Beauté du Geste
Dernière édition par Tori Hanekaijin le Lun 21 Mai - 14:51, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Mar 10 Avr - 16:33
Désormais animée par un désir farouche de s'illustrer aux yeux de l'autre kunoichi, Kagura donna à ses gestes toute la force qu'il lui restait après une longue journée d'entraînement rigoureux. Elle avait ouvert les yeux, à présent, et ne la lâchait plus du regard, ses pupilles rongées par un brasier ascendant semblaient laissaient imaginer une certaine rage bouillant au fond d'elle même. Une rage créatrice, une fougue ardente qui pouvait se montrer aussi bien dévastatrice que productrice.
Elle rougit quand elle ressentit le contact chaleureux de la main de sa partenaire -elle la considérerait comme tel jusqu'à la fin de leur échange-, et bondit sur une aiguille en arrière quand le sol en contrebas s'ébranla. Un bâton surgit des entrailles de la terre. Kagura le suivit du regard et s'interrompit un instant pour porter sa concentration vers les nouveaux pas de l'autre kunoichi. "Magnifique..." pensa-t'elle à contrecoeur, s'abstenant de tout gestes pendant un moment, analysant le style de son "adversaire".
Elle empoigna la main de Tori quand celle-ci la lui tendit, au sommet de son bâton, puis se hissa à son tour sur la plateforme que sa pointe constituait. En d'autres temps, elle se serait étonnée de l'apparence qu'avait adoptée l'arme, mais à cet instant, elle n'avait rien d'autre en tête que de s'épanouir dans un ballet commun, dominée par sa rage créatrice.
La kunoichi ne fit aucun geste pendant un moment, évaluant sa voisine sans relâcher sa main, pratiquement collée à elle, elle avait ancrer ses yeux noisette dans ceux de Tori, et tentait d'y trouver le reflet qu'il conviendrait d'y envoyer.
C'est empreints d'une lenteur sensuelle que ses premiers gestes parurent, lents et dénués d'une quelconque violence. Kagura ferma les yeux, puis se laissa bercer par l'irrépressible désir de répandre la parole silencieuse de son coeur habituellement de pierre.
Elle restait collée à sa voisine, ondulant lentement avec une grâce éthérée, lui tourna autour pendant un instant en laissant sa tête basculée en arrière rouler sur ses épaules, contre son cou, sa nuque, avant de repartir violemment vers l'avant, et de signer le départ du jeu. Son corps tout entier semblait brûler d'un feu passionné et expansible, il bougeait tout entier et sans interruption, ses gestes emprunts d'une fluidité incroyable dans de telles postures, et avec un équilibre si précaire. Chacune d'entre elle dépassait la précédente en matière de provocation et de violence, une violence féline, mêlant la volupté des coussinets d'une patte de chat au tranchant de ses griffes. Son corps recouvert de sueur et ses yeux clos témoignaient de la fatigue gagnant progressivement ses muscles qui se tendaient et se détendaient au gré du vent et de sa passion grandissante. Elle semblait hors du temps et de l'espace, dans une transe passagère la liant l'espace d'une danse à une étrangère qui -elle le sentait, même yeux clos, aux frottements réguliers de leurs vêtements et de leurs corps qui parfois s'entremêlaient- se mouvait sans moins de arde qu'elle.
Elle était encore présente, cette fureur doucereuse qui lui permettait d'éxécuter ses gestes avec frénésie, et la sentait consumer sa raison et son corps tandis qu'une douleur vive et délicieuse se répandait en elle à mesure que l'échange avançait. Une douleur qu'elle accueillie avec un plaisir malsain. Etait-ce le contrecoup de ses efforts de la journée, ou la flamme d'un désir harassant mais poignant, elle ne sut le définir, mais s'en moqua éperdument.
Ne comptait plus que le contact régulier voir permanent du corps chaleureux de sa partenaire de danse, dont elle ne pouvait s'empêcher, par moment, d'effleurer la peau des joues ou des mains du bout de ses doigts calleux. Hypnotique, sensuelle, érotique...l'on pouvait qualifier leur échange de bien des mots, mais qu'importe, personne n'était là, cette fois-ci, et quand bien même fut-ce le cas, plus rien d'autre ne lui semblait exister que ce seul instant. Une intimité fusionnelle était née entre les deux danseuses, du moins, Kagura le percevait ainsi, sans arrière pensée aucune...tout les gestes qu'elle aurait pu tenter, elle, ou sa partenaire, lui aurait sembler n'appartenir qu'à la production d'un ballet impérieux, fructueux, d'une beauté agressive et sauvage.
Parfois, elle s'aventurait plus bas, s'agrippant au poignet de sa partenaire, elle laissait une de ses jambes pendre dans le vide en gardant le pied de la seconde appuyé contre le coin du bâton, tournant autour de ce dernier en savourant la caresse fébrile d'un vent qui faiblissait à mesure que le soleil chutait derrière les montagnes, abandonnant son éclat irradiant pour une lumière écarlate tamisée. Combien de temps avait passé depuis le début de leur danse ? Elle ne le savait pas. Combien de force avait-elle dépenser pour son accomplissement ? Elle ne le savait pas non plus. Elle ne savait pas non plus qu'elle dépensait régulièrement son chakra pour se maintenir en équilibre, et que son corps était absolument à bout de force depuis quelques minutes déjà, puisant dans une dernière poussée d'adrénaline pour tenir le même rythme endiablé qu'au début. Kagura était une coquille vide, vide de tout les sentiments extérieurs au ballet, et gonflée par une fureur productrice qu'elle partageait avec Tori Hanekaijin. Aucun mot ne passa la barrière de ses lèvres durant toute la danse, de peur de briser le charme établi entre elles. Mais il n'y avait pas besoin de mots, pour transmettre des sentiments, et sa rage, sa peine, son admiration, sa frustration, tout ces sentiments et bien d'autre encore passaient dans ses gestes. Il n'y avait pas besoin de mots.
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Mar 10 Avr - 19:18
Feu et Lame
Dernière édition par Tori Hanekaijin le Lun 21 Mai - 14:52, édité 2 fois
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Mar 10 Avr - 21:00
Plus un bruit ne parvenait aux oreilles de la kunoichi, seulement les frottements de ses vêtements humides et poussiéreux contre ceux de sa partenaire, le glissement de leurs pieds sur la surface plane du sommet du bâton. Le vent qui s'engouffrait avec délicatesse dans ses narines soulevait l'odeur de l'autre kunoichi, un mélange d'odeurs charnelles diverses, qu'elle n'aurait peut-être pas su apprécier dans d'autres conditions que celles-ci.
Le rythme de ses gestes était de nouveau calqué sur ceux de sa compagne de danse, tout comme le rythme de son coeur, celui de son souffle. Le regard implorant que lui adressa Tori la foudroya comme une lame qu'on lui aurait enfoncer en travers du corps, lui infligea une douleur plus grande que celle qui rongeait son corps après cette longue journée d'activité intensive. Elle se noya dans ces yeux gorgés d'espoir, s'y laissa couler, fondre, désira y rester nichée pour l'éternité. Elle voulait se perdre dans les méandres des puits sans fond qu'étaient ses pupilles. Elles portaient le poids d'une souffrance que la kunoichi de Suna parvint étrangement à comprendre, à assimiler à sa propre peine. Elle parvint à faire preuve d'empathie, pour la première fois sans doute depuis une éternité.
Kagura pensait ne plus pouvoir ressentir quoi que ce soit physiquement après de tels efforts, mais ne put pourtant s'empêcher de frémir quand la main de l'autre jeune fille glissa dans son dos. Elle sentit la glace fondre autour de son visage, ses lèvres se muer en un sourire sincère, chaleureux. Son regard s'adoucir, ramener dans ses yeux une étincelle de vie, d'amour. Personne n'avait pris le temps, depuis sa plus tendre enfance, de la chérir, de la choyer, de l'étreindre, de la conforter dans ses projets, de la réconforter. De l'aimer. Simplement.
Elle même aurait voulu étreindre sa voisine de toute ses forces, lui rendre cette chaleur bénigne qu'elle lui offrait, peut-être inconsciemment, mais la main qui effleura sa joue la paralysa. Son coeur lui sembla cesser de battre, l'épaisse muraille que sa vie avait tissée autour se brisa net tandis qu'elle accueillait les lèvres délicieuses de son binôme, qu'elle se délectait de leur goût qu'elle trouva sucré, y dénichant malgré tout une mince amertume, qu'elle se laissa bercer dans un torrent de rêves et d'illusions, l'espace d'un instant qui lui parut éternel. Elle noua sa langue à celle de son amante d'un instant, enroula un bras derrière sa nuque pour la maintenir pressée contre son corps incandescent, glissant l'autre derrière sa taille. Elle rêvait. Kagura en était presque certaine, et le craignait autant qu'elle s'en rassurait. N'était-ce pas un acte inconsidéré, de se jeter sur une étrangère et de tisser de tels liens, qu'elle présagea indestructibles, en si peu de temps ? N'était-ce pas surfait ?
Elle craignait que ce soit un rêve, craignait de devoir se réveiller, et de se retrouver confrontée à ses propres larmes. A sa propre souffrance. Mais cela la rassurait un peu de se dire qu'elle croiserait peut-être cette chimère une fois encore, où qu'elle se trouve, dans le creux de son imagination.
Etait-ce l'irrépressible désir d'en avoir d'avantage qui lui ceignait le ventre dans un étau de chaleur mêlée à une douleur savoureuse ? Ou tout simplement était-ce la fièvre, qui la faisait irradier d'une chaleur anormale, et lui fit clore les paupières sans qu'elle ne soit capable de résister à l'étreinte succulente de la langue de sa partenaire, du contact humide et chaud de ses lèvres, de celui de la peau tendue de sa nuque nue sur laquelle était posée sa main, de celui de sa chevelure d'obsidienne qui coulait entre ses doigts.
Son désir lui fila entre les doigts, lui échappa des mains, elle voulut hurler, mais elle fut incapable de ré-ouvrir la bouche après s'être défaite de l'étreinte des lèvres de sa voisine. Sa propre vie sembla lui filer entre les doigts, alors que les infimes forces qu'il lui restait s'effaçaient. Son corps bascula en arrière, et la kunoichi se sentie happée par le vide. Elle se sentit chuter librement alors que ses lèvres s'entrouvraient finalement, sans qu'aucun son ne puisse en sortir. Son rêve s'évincerait donc ainsi, sur un dernier acte spectaculaire. Tant pis...Elle sombra, en lâchant, comme une ultime plainte, un seul mot qui, de ses lèvres, signifiait bien d'avantage que tout les autres. -Merci... Elle sombra.
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Sujet: Re: Un esprit saint, dans un corps saint. [PV Tori] Mar 10 Avr - 22:11