Ryuku Ikeda [Fini]

Il y a environ dix-neuf ans, était né un enfant qui avait miraculeusement survécu à une guerre qui faute de circonstances avait éclaté au même moment pratiquement. Au village caché d'Iwa, dans une habitation en piteux état sortit du ventre d'une femme facile, -plus communément appelées prostituée- "Ryu", c'était une matinée automnale, il faisait froid, plutôt sombre, faute à la fumée causée par les attaques de feu qui fusaient sur le village de la terre. La guerre avait éclaté entre deux grands villages ninjas, Iwa qui passait par une très mauvaise période, guerres civiles qui séparaient peu à peu le village en deux et le village caché des feuilles Konoha. Et qui dit guerre dit automatiquement victimes et dans un conflit de si grande envergure, ce mot n'avait plus grand sens, les victimes sont désormais martyrs, ainsi est justifiée leur mort. Beaucoup parlent de Konoha comme étant un village dont les habitants sont doux et affectueux, poussés par la légendaire volonté du feu mais une guerre est une guerre, il n'y a pas de "mais" qui tienne quand la victoire est en jeu, éradiquer toute forme de vie de l'ennemi est le seul moyen d 'affirmer sa suprématie. Ce matin même où Ryu vit le jour, un assaut eut lieu dans le quartier résidentiel ou habitait précisément le père de l'enfant qui avait décidé de se repentir et de prendre soin du gosse, mais la malchance frappe et les unités d'élites du village des feuille commençaient à raser la zone.

Petit à petit, s'étant résigné que la mort devait un jour ou l'autre l'emporter, le père qui aurait souhaité une fois dans sa vie faire quelque chose de bien ne put que s'incliner mais fera tout de même une bonne action, il confiera le nourrisson à son bon ami qui avait décidé de s'enfuir sur une charrette. En évitant le plus possible les chemins populaires qui étaient probablement remplis d'embuscades, les quelques fuyards purent échapper aux assauts ennemis. Hélas, on oubliait la faim qui emportait petit à petit le groupe qui en souffrait depuis bien avant le départ, l'enfant ne verrait probablement pas de lendemain s'il n'était pas nourri dans les plus brefs délais. Un coup de chance pour lui et de malchance pour les autres ? Une charrette conduite par des Konohajin passait par le même chemin. Les fuyards pensèrent à un subterfuge pour s'emparer de leurs provisions de nourritures qui semblaient abondantes, utiliser l'enfant comme agent attendrissant qui laisserait des ouvertures pour une éventuelle attaque. MAIS, des shinobi de Konoha étaient chargés d'escorter la voiture. Le groupe de fuyards semblant plutôt suspects au premier coup d’œil fut interpelé.

« Vous là, qui êtes vous ? De quel village venez-vous ? »

Plutôt surpris par la vitesse à laquelle ils furent démasqués, ils ne pouvaient que leur faire le coup des affamés avec un enfant en mauvaise mine...

« Nous venons d'un village lointain... Nous sommes affamés et avons un nourrisson avec nous, auriez-vous l’obligeance de nous aider ? »

«Père, ils ont un bébé avec eux, nous ne pouvons pas les laisser ainsi ! Il faut les aider ! » Ainsi cette douce voix se fit entendre depuis la charrette, c'était la fille d'un des shinobi, probablement le barbu.

Rien n'y fait, malgré son rôle de chef d'escouade et d'escorteur, il ne pouvait résister aux paroles de sa fille. Ils sortirent quelques provisions et se mobilisèrent pour nourrir les affamés. Parmi les rangs des fuyards, quelques hésitations se firent ressentir en voyant la gentillesse que ces konohajin leur ont montré mais revenir en arrière était désormais impossible, chacun sortit une lame ou un bout de verre soigneusement placé au niveau du poignet et resserré faiblement par des bandages pour faciliter le fait de glisser l'arme jusqu'aux doigts pour s'en servir par la suite. Le reste est venu en une fraction de seconde, le simple fait d'entendre le bruit familier qu'est celui de l'acier à provoqué la réaction immédiate des ninjas du village caché des feuilles qui n'hésitèrent point à achever toute personne armée, tous sauf le gamin, entre autre. Les épargner après tant de sournoiserie de leur part serait la gentillesse de trop. Ne savant pas trop quoi faire de l'enfant, dont les brigands devaient constituer la famille, Ils le prirent avec eux, le barbu allait s'en occuper mais comment expliquerait-il cela aux dirigeants du village ? Adopter un enfant d'un village ennemi justement durant une période de conflit avec celui-ci ? La réponse était simple... En n'en parlant à personne, en gardant l'enfant à l'ombre jusqu'à ce que celui-ci grandisse, attendant l'indulgence.

Huit ans se sont écoulés depuis l'affaire... La guerre était finie, elle n'avait par ailleurs pas duré longtemps, et c'est dans une petite demeure traditionnelle que Ryu sera élevé, à l'ombre. Il a désormais huit-ans, autant que la nouvelle génération du village, son père adoptif Ikeda Reiji parlait souvent des futurs "génies" A l'époque il citait notamment Neji Hyuga, véritable prodige, Sasuke Uchicha qui malgré le drame de son clan ayant eu lieu il y a quelques temps s'en sort à merveille, sans parler des autres. Ryu, lui ne faisait partie d'aucun clan en particulier et même, il n'était pas auprès des siens pour éveiller d'éventuels pouvoirs endormis. Lui ne pouvait pas sortir jouer, cela éveillerait probablement des soupçons. Cela était bien triste, son père en était conscient mais que faire d'autre ? Ce n'est pas Pokemon où tout est bien qui finit bien, un tel acte peut avoir ses conséquences.

Mais sinon, que faisait-il de ses journées s'il n'étudiait pas ? S'il n'avait pas d'amis avec lesquelles il jouerait et confierait ses folles aventures qui sont -je tiens à préciser- quasi-inexistantes ? Encore une fois, la réponse était simple, pour quelqu'un qui logiquement n'existait pas, il restait chez soi, à l'abri des regards, à compter quotidiennement les perles d'un mala que son père le lui avait offert. Oui, que de plus beau cadeau qu'un collier de perle pour s'amuser. Ce n'était pas l'une des activités les plus amusantes qui soient mais ça tuait le temps comme on dit. Mais un enfant avait toujours des ressources en matières d'imagination, parfois il s'enroulait le mala autour du poignet et en glissait les grains entre ses doigts en prenant un air de sage, allure que prenait souvent son père adoptif s'étant tourné vers la voie du bouddha en vieillissant.

Parfois, à l’affut de la surveillance de son vieux, Ryu allait regarder du coin de la porte menant à l'extérieur les autres enfants jouer, la plus part du temps, en les regardant il s’imprégnait d'imagination pour aller les imiter, ayant donc le rôle du gendarme, du voleur et de la victime à la fois. Mais parfois... Il sentait cette solitude atroce qui le rongeait de l'intérieur, il se voyait comme cette coccinelle qui se posait régulièrement sur les feuilles des arbres, tellement petite qu'on ne la remarquait pas. Il aurait au contraire souhaité être comme ce coup de tonnerre qu'il entendait les nuits d'orage, il ne passait jamais inaperçu, laissant à chaque coup grandir la peur dans le cœur des gens. Ainsi était son nindô depuis tout petit... Ne plus passer inaperçu, sortir et voir le monde et laisser par la même occasion le monde le voir. Étrange me direz-vous ? Mais grandissez dans de mêmes circonstances et vous verrez ce que ça fait.

Néanmoins, n'ayant pas un cœur de pierre, son père fera de son mieux pour combler ce vide en lui. Il comprenait la douleur de l'isolement qu'il lui faisait subir, pour un enfant, cela devait être atroce et il le savait, mais dites-vous qu'un père (même si celui-ci n'est pas biologique) ressentira toujours la douleur qu'endure son fils. Ainsi donc Ryu sera pris en charge et entrainé. Car pour un shinobi, il n'y a qu'un seul remède quand le chagrin s'empare de lui, c'est de le noyer dans l'entrainement et que de mieux pour le fils d'un ninja que suivre les traces de son père ?

Durant les années suivantes, Ryu s'étant renommé "Ryuku" car cela faisait plus "cool" sera noyé dans un entrainement intensif par "Reiji-sensei" comme il préfère l'appeler. A l'abris des regards dans une des montagnes avoisinant le village, là ou il ne se fera pas remarquer, Ryuku apprit à malaxer son chakra avec une impressionnante habilité à le modeler à sa guise, un génie, me direz-vous ? Non! Que de l'entrainement. Oublieriez-vous les années passées à glisser les grains d'un mala entre ses doigts, calmement, alors que ceux qui étaient de la même tranche d'âge jouaient au gendarme et au voleur ? Cette habitude lui a forgé un caractère calme et réfléchi, loin de l'agitation qui aurait créé des difficultés dans le malaxage de chakra. Sans compter que, ayant l'esprit vide de toutes pensées sans réel intérêt, rien ne pouvait le déstabiliser de son but premier. Évidemment, par la suite, se transformer était un jeu d'enfant pour lui, il en va de même pour le fait de matérialiser un clone identique à lui. Il avait cette capacité de se souvenir de strictement chaque recoin qu'il visitait, il gardait chaque détail enfoui en lui ce qui lui permettait par la même occasion de déceler tout changement dans l'environnement, ce qui lui a valu le mérite de reconnaitre s'il était plongé dans une illusion ou non.

Et il grandit et atteint l'âge de douze-ans, maitrisant pratiquement toutes les techniques de base que l'on apprend à l'académie. Peu à peu, l'on put sentir en Ryuku quelque chose comme de la fierté non pas celle d'un combattant sortant victorieux d'une guerre mais cette fierté enfantine qui faisait qu'il s'excitait pour un rien à chaque fois qu'il utilisait une de ses techniques, il se sentit un peu plus comme les autres, un peu plus humain en fin de compte sans pour autant avoir le "privilège" de sortir et voir le monde. Mais il était satisfait, il voyait moins la vie comme un calvaire et ses journées comme un ennuie total. D'ailleurs, il s'était trouvé une idole parmi la poignée de personnes qu'il vit brièvement durant sa vie, c'était sans conteste l'homme au masque qu'il vit l'autre jour dans les montagnes, un homme à la chevelure gris argentée dissimulant la moitié inférieur de son visage sous un masque et l'oeil gauche sous son bandeau frontal, cet homme qui avait enfermé dans une seule main mille oiseaux qui allèrent démolir un bloc de pierre sans le moindre effort. Dès cet instant, il eut cette envie encore une fois enfantine de maitriser la même technique... Ce n'est pas comme si c'était un manga ou après vingts minutes d'entrainement il pourrait maitriser le jutsu en question, non, il n'arrivait même pas à matérialiser de l'électricité.

Étant dans la fleur de l'âge, sa rage de vaincre et de surmonter les difficultés ne fit qu'augmenter au fur et à mesure que cette idée grandissait en lui. Durant ses journées, il allait souvent s'isoler dans les montagnes, accompagné de son père ou non, s'entrainant d'arrache-pied pour arriver ne serait-ce qu'à manifester une petite étincelle preuve que rien n'est perdu. Mais rien n'est facile dans la voie du shinobi. Jour après jour, pratiquement chaque nuit, le jeune homme essaya désespérément de modeler son chakra de la bonne manière mais malgré son irréprochable maitrise du chakra, il n'arrivait pas à cerner ce qui lui manquait pour réussir. Pourtant, beaucoup arrivaient à utiliser les éléments à leur guise, notamment son père qui été passé maitre dans l'utilisation du Suiton, il arrivait à former un dragon grâce à l'eau des rapides se trouvant dans la zone. Ce fut pour lui la première fois ou il rencontrait un problème de maitrise de jutsu, probablement que son entrainement de débutant ne lui servait plus et que ce qu'il essayait de maitriser le dépassait totalement. Que lui manquait-il ? Qu'est-ce que la foudre a de particulier qu'il ne cernait pas encore ?

On le prendrait presque pour un fou, mais parfois, il relevait la tête vers le ciel teinté de gris, attendant un coup de tonnerre pour lui parler...

«Dis-moi, tonnerre, comment peut-on te dompter ? Qu'est-ce qui fait que je n'arrive pas à te contrôler ? »

Pauvre enfant... Maitriser... Non, "dompter" un élément ? Quelle folie, la nature est indomptable, la foudre ne fait pas exception. Mais alors comment l'homme masqué avait-il réussi l'exploit de l'autre ? Ryuku qui n'arrivait que difficilement à briser un bout de bois voyait devant ces yeux un bloc de pierre en mille-morceaux d'un coup de poing "électrisé". Lui qui était de nature très calme et patient en perdait la tête... Comme le disait souvent son père, seule la méditation pouvait apaiser l'esprit. Il s'assit donc, croisant les jambes, les pieds posés sur les cuisses, Un mala enroulé autour de son poignet droit, glissant les perles ou grains ou appelez-les comme vous le souhaitez entre les doigts. Puis il fit le vide en lui, cherchant l'équilibre avant de finalement voir la réponse. Les minutes s'écoulèrent, la pluie fait rage et l'orage éclate ! Néanmoins, malgré le cœur qui tremble de peur, il reste tel une pierre totalement implacable. Il devait se sentir être le tonnerre. Encore une fois, nous ne sommes pas dans un manga, cela ne viendra pas en ne faisant que penser.

Peut-être qu'en... Subissant la foudre, il arriverait à connaitre ce quelque chose de manquant ? Ne risquait-il pas sa vie ? Évidemment. Il finirait probablement en corps calciné et vide. d’âme. Mais voilà... Que pouviez attendre d'autre de la part d'un gosse de douze-ans ? Expérimenter la chose était le seul moyen pour l'aborder plus clairement. Le nez rougit par le froid, ses vêtements totalement trempés et la vue comme "cryptée" par le noir, Ryuku prit son courage à deux mains et se plaça au dessus d'un rocher assez haut qu'il n'escalada que difficilement vu la pluie qui rendait la roche glissante. Finalement, il resta levé, les jambes tremblotantes en regardant le ciel, le visage trempé, le nez frigorifié, la vue floutée par les gouttes d'eau qui allèrent se poser sur ses yeux, et LA !

Le coup fut d'une puissance inouïe, la zone sombre à la base fut totalement éclairée par la lumière provoquée lors du choc. Bien que ça n'ait duré qu'une fraction de seconde, l'état du garçon était des plus dangereux... La bouche grande ouverte, les yeux retournés en arrière, gravement blessé, il sentait le calciné et des étincelles de foudre lui traversaient encore le corps en partant des cheveux hérissés jusqu’aux orteils. Visiblement, son cœur semblait ne plus battre mais en voyant cela de plus près, un choc électrique le frappe à l'instant, comme si la foudre réagissait en sa faveur et en ne serait-ce qu'un instant, la vie semblait lui être insufflée à nouveau, naturellement, il prit une grande inspiration et ses poumons gonflèrent, s'en suivit une expiration violente et l cœur se remit à battre.

Quelques heures plus tard... Ryuku reprit connaissances, Il était encore humide à cause de ses vêtements qui étaient aussi en piteux état, d'ailleurs il ne cessait d'éternuer et son nez coulait, il prit une grande inspiration pour tirer la morve qui lui coulait des narines, sans grande réussite, il essuya le tout avec le manche de sa chemise. Il jeta un œil sur la zone, le brouillard épais s'étant installé a grandement diminué son champ de vision, enfin. Il avait une de ces migraines, sentant comme si son cerveau allait exploser, pire que tout, des questions lui vinrent à l'esprit presque au même moment ! Était-il toujours en vie ? Si oui comment a-t-il fait pour encaisser le coup ? A-t-il réussi à cerner le petit quelque chose qui lui manquait ? Il se pinça et ressentit la douleur, toujours en vie donc, le fait qu'il le soit toujours signifie qu'il a -d'une manière ou d'une autre- bel et bien encaissé et survécu au coup de tonnerre, a-t-il ce qui lui manque pour matérialiser de l'électricité ? Il lui suffisait d'essayer.

Il exécuta quelques mudras, les yeux fermés, des perles de sueur coulaient le long du front, avec la fraicheur matinale ça devenait des sueurs froides qui le faisaient frissonner, quelques secondes plus tard et les premiers résultats se firent ressentir, des étincelles électriques lui traversaient le corps exactement comme hier, ses yeux lâchaient des étincelles aux bords (à la manière de Laxus de FT, si vous voyez c'que j'veux dire) Ce n'était pas simplement le fait de transformer du chakra en électricité, c'était comme si son chakra était de l'électricité, il ne comprit pas cela lui même, mais le résultat était-là, des larmes coulèrent le long de ses joues, de l'entrainement jusqu'à n'en plus tenir pour arriver donner des résultats. Après l'effort, le réconfort comme on dit, il méritait un repos bien mérité, il rentra chez lui.

Encore quelques années s'écoulèrent depuis la dernière fois, six ans pour être précis, le temps passe vite, vous ne trouvez pas ? Ryuku désormais âgé de dix-huit ans se porte à merveille, son père à qui il doit tout, le fait d'être en vie, d'être capable de se défendre, d'être nourri, tout, prend de l'âge, il vieillit bien et garde sa bonne santé d’antan. Ryu semblait par ailleurs lui avoir pardonné de l'isolement qu'il vit jusqu'en ce jour, étant désormis un adulte, il comprend mieux les circonstances de ce choix et l'accepte sans broncher. Malgré, cette envie de voir de nouvelles personnes continue tout de même de le ronger mais pour le bien d'un père devenu presque sénile après dix-huit ans passés à garder ce secret pour le protéger, il restera à l'ombre.

Passant ses journées à jouer aux dames chinoises avec son vieux (non il ne deviendra pas un stratège flemmard sexiste qui a fumé pendant deux semaines le temps de tuer un immortel) Tout semble se passer pour le mieux et c'est bien souvent dans ce genre de cas qu'un drame survient en général. Durant l'une de ces parties de dames quotidiennes, Reiji s'effondra subitement criant de douleur la main sur le cœur comme s'il voulait l'arracher. Une crise cardiaque, semblait-il. Ryu, hélas, ne savait quoi, durant toute sa vie, il n'a jamais confronté à l'idée de perdre quelqu'un, il ne savait pas -malgré son âge- ce que cela faisait quand un être cher venait à mourir.

Le jeune homme ressentit dès lors un stresse énorme, le vieillard plongé dans le comas, enveloppé dans une couette, se battant contre la mort, Ryu lui ne savait quoi faire ? Appeler quelqu'un ? Probablement pas, il n'avait jamais discuté avec personne et n'aura probablement pas comment réagir. Il avait comme cette envie de verser une larme mais un homme ne le devait pas, même dans les moments les plus difficiles, y compris face à la mort. Les minutes défilaient comme des heures, lentement et l'état du vieil homme s'aggrave Ryu ne pouvait rien faire d'autre à part lui mettre un bout de tissu mouillé sur le front et prier, c'était ce que faisait le vieux Reiji quand celui-ci avait la migraine.

La nuit... Pourtant habitué à un sommeil calme, le jeune homme fut réveillé en entendant quelques bruits, des bruits de pas vraisemblablement qu'il n'arriva à distinguer que difficilement avec les criquets qui stridulent. La première chose à laquelle il pensa fut d'aller voir l'état du vieil homme dans la chambre d'à côté. Posé sur les orteils, presque à genoux, il se déplaça le plus silencieusement plus possible jusqu'à la porte coulissante et d'un mouvement lent mais assuré il la fit glisser vers la gauche, jetant d'abord un œil aux alentours pour voir s'il n'y avait rien de suspect, puis il pénétra la salle, rien d'inquiétant globalement, il s'approcha du vieillard et il se fit prendre par deux ombres, l'un lui plaçant la main sur la bouche et le second utilisant une technique d’endormissement. Il essaya néanmoins de se débattre mais rien n'y fait, ses yeux étaient de plus en plus lourds jusqu'à ce qu'il tombe finalement dans le sommeil.

C'était le matin, Ryuku réveillé de son sommeil se trouvait dans une chambre close, obscure, plutôt humide les coins jaunis en témoignaient, il était sur une chaise en bois, ligoté tel un saucisson, deux hommes de pareille taille, vêtus de masques blancs ayant des traits d'animaux, dissimulés sous une cape blanche sale étaient debout, face à lui, on ne pouvait pas distinguer l'un de l'autre, tellement se ressemblaient-il sous leur habits de foire. Ryu n'y comprenait rien, il restait sans réaction, parfaitement calme de l'extérieur, bouillonnant de rage de l'intérieur, il ne voyait pas le vieillard à ses côtés. L'un des deux personnages prit la parole, la voix venait de celui de gauche.

« Qui es-tu ? Nous te suivons depuis maintenant plus de six ans, tu n'es pas dans nos registres, nous ne t'avons jamais vu dehors et tu es inconnu aux yeux de tout le monde ici sauf Reiji Ikeda qui te laisse habiter chez lui. »

Les questions commençaient à pleuvoir, des paroles qui empestaient les accusations à des kilomètres, comme si un espion pouvait récolter des informations en restant caché dans une maison pendant dix-huit ans. Malgré tout, Ryu ne savait point pas quoi répondre, il ne pouvait affirmer qu'une chose :

« Je... Je suis son fils... Ryu Ikeda. »

« C'est absurde... »

Avec qu'il ne puisse finir sa phrase, la voix d'une femme, mature, dans la quarantaine probablement plus prit la parole.

« Il a été adopté par le défunt vieil homme. »

Spoiler:

Hein ? Quoi ? Défunt... DÉFUNT ? Ce mot commençait à retentir dans sa tête comme le son d'une cloche annonçant la fin d'une ère et le début d'une autre. Une rage soudaine s'empara de lui, garder son calme était devenu plus que difficile. Projetant son regard en arrière, il put se voir dans un miroir... Sur un excès de rage, il balança sa tête d'avant den arrière et percute le miroir avec l'arrière de son crane, celui-ci fut brisé, Ryuku saignait mais cela lui importait peu, il prit un bout de verre brisé du bout des doigts et l'utilisa comme une lame pour se défaire des cordes. Il put par ailleurs voir la femme en question, blonde de forte poitrine avec un losange de couleur bleue foncé marqué sur le front. Elle ne semblait si prétentieuse que ça d'un point de vu objectif mais la colère sans précédente du jeune homme a fait qu'il l'attaque directement, armé d'un bout de verre les yeux rivés sur elle. Quelques centimètres les séparaient, les deux hommes masqués d'un mouvement rapide se placèrent juste à ses côtés prêts à frapper mais ce n'était pas nécessaire, Ryu s'était fait projeté vers l'arrière d'un coup de pied de la femme, la puissance du coup était telle qu'il n'arrivait pas à se redresser, percutant le mur qui laissa paraitre une fissure juste après l'impact... Il re plonge donc dans un profond sommeil.

Cette fois couché sur un lit d’hôpital, Ryu sera réveillé par cette même voix de femme mature. On avait bien pressenti que cette envie de meurtre dans ses yeux ne s'était pas envolé, aussi il a été -encore une fois- ligoté au lit.

« Grandis. T'attaquer au premier venu ne te rendra pas ce que tu as perdu. Je croyais que le bouddhisme apprenait la maturité et le calme. Crois-moi, je sais ce que c'est que de perdre un être cher et ton père c'était un brave homme qui avait combattu pour son village, il aurait voulu que tu sois comme lui, un brave shinobi œuvrant pour la paix de Konoha. Je t'accorde le droit de rester dans le village, d'adhérer à l'entrainement ninja. »

Voir le monde et laisser le monde nous voir, hein ? Cela paraissait bien beau de l'extérieur mais de l'intérieur cela semblait bien plus difficile de voir un monde duquel on a été isolé toute sa vie. Néanmoins, cela reste une nouvelle étape à franchir dans la vie.

Physiquement ? Ryu est un jeune homme plutôt bien bâti, avec un corps taillé plus ou moins en "V" avec de larges épaules sans pour autant passer pour un hulk. Enfaite, il a un corps d'athlète (sans vouloir vanter mon perso) Il a l'essentiel du muscle, de quoi utiliser au mieux son corps. Pesant cinquante-six kilos du haut de ses 1m80. Ayant les cheveux mi-longs atteignant sa nuque, ils sont d'une couleur noire teinté de bleu foncé avec quelques mèches lui recouvrant le front. Ses yeux sont de la même couleur que ses cheveux, en y voyant de plus près, il sont comme un trou noir, vides, elle ne montrent aucune émotion, pas que ce lui-ci n'en ait pas bien au contraire, mais qu'il ne les exprime pas assez. Il a quelques rides aux bords des yeux, preuve d'un grand manque de fatigue dû à son entrainement acharné et ses nuits blanches pour maitriser son affinité et surtout, étant quelqu'un d'assez matinal et peu dormeur... Doté d'un nez pointu qui ne fait honnêtement... Pas chavirer la gente féminine mais il fait avec. Si l'on parlait de son visage en général ? et bien il est globalement assez bien taillé, long et fin, d'ailleurs on peut citer qu'il ne change que rarement d'expression, qu'il ne fait presque jamais de grimaces. Les seuls moments ou l'on peut remarquer cela c'est pendant sa colère la plus noire et ses sommeils les plus profonds, là où il ne se contrôle, donc.

D'un point de vue vestimentaire, il a toujours suivi son père, que cela soit dans l'attitude ou dans l'apparence. Il porte généralement une tenue traditionnelle chinoise, une sorte de robe masculine noire aux bords blancs qui laissent un espace des côtés permettant aux jambes de bouger facilement. Vêtu de pantalon de la même couleur, donc noir, assez large et souple à la fois, de quoi rendre les mouvements les plus délicats faciles d'accès. Il enveloppé de bandages une partie de son bras droit, en partant du poignet jusqu'au coude, et a un gant de shinobi qu'il porte à la main droite, Au niveau du dos du gant est placée une plaque bien entretenue qu'on dirait presque chromée, car sur cette plaque est marqué l'insigne d'une feuille, celui de Konoha. Ce gant était donc une alternative au bandeau frontal qu'il trouvait encombrant. En ce qui concerne son allure, Ryu adopte en général une démarche droite, son dos comme une planche, main gauche dans les poches, main droite sur laquelle est généralement enroulé un mala dont il fait glisser les grains entre ses droits, ce petit collier aux 108 perles a une grande importance pour lui, c'est l'une des rares choses lui permettant de garder son sang froid une fois qu'il a été énervé (Et dites-vous qu'il faut être fier d'être arrivé à le déstabiliser psychologiquement.)

En parlant de psychologie, on peut d'ores et déjà dire qu'il n'a pas de point choquant en lui, à part peut être sa discrétion, sa grande, voir trop grande discrétion, il fait partie de ces rares personnes que l'on ne remarque presque jamais, le genre d'homme à marcher à l'ombre, au coin des rues, sans que personne ne sente sa présence. Il a probablement acquis cette attitude d'homme invisible durant son enfance où il ne devait faire AUCUN bruit, sans quoi il serait découvert. Finalement, cette discrétion aura été plus une qualité qu'un défaut pour un shinobi, par contre on peut se dire qu'il est asocial. C'est quelqu'un qui -sans compter le fait de passer inaperçu- est incapable d'avoir une relation quelconque avec quelqu'un d'autre. Le fait est qu'il a vécu à l'isolement, il n'a jamais eu l'opportunité de parler avec autrui. C'est une personne qui donc ne parle que rarement et quand il le fait, c'est pour obtenir une information, rien de plus. Ça ne l'empêche néanmoins pas de comprendre l'humour ou tout autre chose de ce type. Parlons maintenant de ce qui est le plus flagrant en lui, son calme à toutes épreuves. Être capable de garder son sang froid dans les pires situations est un atout à ne pas négliger, saigner comme un porc ne l'empêchera pas pour autant de continuer d'analyser le déroulement du combat, à ne pas confondre un combattant qui pense avant de frapper -ce qu'il est- et un stratège qui lui cherche à tendre des embuscades.