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| Mission de rang C: ninjas médecins sans frontières. [solo] | |
| | Auteur | Message |
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Shizuru Yukimitsu Chuunin de Kiri
Messages : 73 Date d'inscription : 14/12/2012
Profil Ninja XP: (216/600) Rang: C Ryos: 275
| Sujet: Mission de rang C: ninjas médecins sans frontières. [solo] Jeu 20 Déc - 0:02 | |
| Les jambes lourdes et l’esprit ailleurs, Shizuru avançait. Le dossier de mission indiquait que le dernier emplacement connu du vieux bougre se situait aux alentours de la zone dite des « marécages »… Un coin hostile, ou peu se risquaient sans raison. C’était un bon point de départ ; si cette chose archaïque cherchait à se cacher, c’était l’endroit parfait. Pour atteindre les marais il fallait traverser la forêt, une petite journée de marche tout au plus… Sur la route, il y avait quelques bourgades sur lesquelles elle comptait beaucoup pour glaner quelques informations supplémentaires sur son objectif. Non pas que la perspective de crapahuter dans des étangs fétides indéfiniment la rebuta particulièrement mais… Si un court passage dans un bar et quelques sourires bien placés pouvaient lui éviter pareille corvée… Les pilules stimulantes qu’elle avait préparées plus tôt dans l’après-midi commençaient à s’essouffler et la journée touchait déjà à sa fin ; il était temps de faire une pause. La forêt n’était plus très loin, on voyait déjà la lisière des arbres se dessiner à l’horizon ; autant se laisser le lendemain pour la traverser et retrouver le vieil âne dont elle avait désormais la charge… Non, cette mission ne l’emballait pas vraiment.
Un de ces petits village se trouvait à quelques minutes, Suiteki, littéralement « la goutte d’eau » ; un bourg tranquille, un peu isolé, qu’elle connaissait bien pour ses bars sulfureux. C’était l’endroit parfait pour passer la nuit et, qui sait, valider le début de piste qu’on avait bien voulu lui jeter… Lorsqu’elle atteignit le centre-ville, la nuit était tombée ; les bals des enseignes clignotantes et des filles passablement déshabillées commençaient à peine. C’était une ambiance qui lui plaisait, à laquelle elle était habituée et qui lui procurait une intense sensation de liberté… Les quelques fois ou ses beuveries l’avaient conduite ici avaient été mémorables et elle aurait volontiers passé une soirée bien tranquille. Mais son devoir la rattrapait une fois encore, au détriment de ses velléités d’indépendance. Si ce soir elle mettait les pieds dans un bar, ce serait pour jouer au détective privé et l’état de ses finances ne lui permettrait même pas de se payer un verre de jus de fruit… Tant pis.
Le rade le plus fréquenté de la ville se trouvait tout prêt ; c’était un grand bâtiment, bien situé, qui se prêtait aux croisements d’informations. C’est presque à contre cœur que la jeune fille y rentra, la salle principale était déjà bondée et l’alcool coulait à flot… C’était l’ambiance idéale ; les piliers de bars étaient désinhibés par le saké et se laisseraient volontiers aller à la causette avec n’importe-qui. Aussi, pleine d’aplomb, Shizuru s’avança-t-elle vers la première table qu’elle vit pour s’y asseoir, la moue mutine. Aguichant ses interlocuteurs avec quelques mignardises feintes, la kunoïchi tentait de se renseigner sur le ninja qu’elle recherchait. C’était un profil peu banal ; un homme qui approchait du siècle d’existence, relativement petit et barbu et qui maitrisait le irou-jutsu comme personne. Tout au long de la soirée, les paysans imbibés s’enchainèrent et la seule piste qu’elle réussit à obtenir la renvoyait vers les marais… Quand minuit sonna, désespérée, la jeune femme se laissa tomber sur une banquette dans un coin tranquille. Le visage enfouit dans les bras, elle sentait la fatigue s’emparer de tous ses membres. Tant pis pour le vieux, pour la mission ; le sommeil se faisait trop insistant.
« C’est toi la greluche qui cherche maître Shikate ? Qu’est-ce que tu veux ? »
Une voix d’enfant, d’adolescent peut-être. Pourquoi avait-il fallut qu’il se manifeste si tard ? Pourquoi l’élément perturbateur attendait-il toujours le dernier moment pour se faire connaître ? Après avoir difficilement relevé la tête, la jeune femme le targua d’un regard interrogateur… Quinze, seize ans maximum ; la besace qui pendait à sa hanche semblait même indiquer qu’il appartenait à un corps ninjas mais il ne portait aucun bandeau.
« Coupable, j’avoue que je n’ai pas été la plus discrète possible. Pourquoi, tu… Le connais ? » Un air gêné traversa le visage de son interlocuteur « Euh non ! Si ! Pourquoi ?! Personne ne cherche jamais maître Shikate ! » c’était amusant de voir à quel point on pouvait se décontenancer à cet âge « Je le cherche parce que je suis médecin moi aussi et que j’aimerais profiter de son enseignement ; tout comme toi… » Il eut alors un mouvement de recul « Comment tu sais ça toi ?! T’es qui ?! Une espionne ?! » La kunoïchi ne put alors se retenir de pouffer, cela devenait presque attendrissant… « Tu l’as appelé maître, j’ai extrapolé. Ne t’inquiètes pas, je ne ferai rien de mal, ni à ton maître, ni à toi. Je ne suis qu’une humble guérisseuse qui cherche à élargir son savoir… Ton maître est réputé pour être l’un des meilleurs dans sa discipline, j’ai BESOIN de connaître ses méthodes, elles m’aideront à sauver plus de vies. »
Ponctuant sa touchante petite tirade d’un feint sourire emplit de nostalgie, Shizuru avança ensuite sa main en direction du jeune garçon. Il avait l’air bourru, mal dégrossi, mais pas foncièrement méchant… Il finirait par la mener à son maître…
« Il est totalement fou tu sais ? » Son ton s’était adoucit, la glace brisée le dialogue s’établissait plus facilement « Pas assez fou pour que tu te résignes visiblement et puis tu sais, c’est l’apanage des plus grands. » Tant de miel coulait dans sa voix que s’en devenait nièvre… Mais c’était le chemin le plus sur vers son vieillard et sa prîme « accepterais-tu de me conduire auprès de lui ? Pour que je puisse lui demander moi-même ? » -« Je ne sais pas… Il est très secret, je n’ai pas l’autorisation de ramener qui que ce soit au campement… »-« Je repartirai s’il ne veut pas de moi ! Tu peux avoir confiance… »
Après quelques secondes d’hésitation, il finit par acquiescer et fit signe à la jeune femme de la suivre en dehors du bâtiment :
« Pas fatiguée j’espère ? On va devoir courir, c’est un peu loin. »-« Pas le moins du monde, je te suis ! »
Mais non, un ninjas, c’est jamais fatigué.TO BE CONTINUED (au prochain post)
Dernière édition par Shizuru Yukimitsu le Ven 21 Déc - 15:00, édité 1 fois | |
| | | Shizuru Yukimitsu Chuunin de Kiri
Messages : 73 Date d'inscription : 14/12/2012
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| Sujet: Re: Mission de rang C: ninjas médecins sans frontières. [solo] Jeu 20 Déc - 15:12 | |
| Plus d’une heure passée à courir dans les marais, le nez remplit d’odeurs d’eaux croupies nauséabondes… Tel doit-être le quotidien d’un ninja en mission. Ne pas se plaindre, tenir son rôle ; car c’était lui son ticket vers le vieux snchock. Elle aurait volontiers planté le jeunot qui la guidait pour aller piquer un somme sur une berge pas trop instable… mais cela aurait-été mal, très mal et ses supérieurs le lui ferait sans doute payer. Les dents serrées, la kunoïchi tentait donc de balayer la fatigue de ses membres et continuait à avancer. Ils avaient bien du avaler une dizaine de kilomètres depuis qu’ils étaient partis de la taverne et l’exercice qui consistait à sauter d’étangs fétides en mares putrides était exténuant. D’après son acolyte du moment, le campement n’était plus très loin… Mais curieusement, elle ne faisait pas vraiment confiance à son sens de l’évaluation des distances.
« T’es sur qu’on va arriver bientôt ? Non parce que je commence à plus en voir le bout… »
En guise de réponse, elle eut droit à un doigt pointé : en effet, non loin, à quelques centaines de mètres, on pouvait distinguer un feu de camp qui déchirait l’obscurité. Ils se remirent rapidement en route, plus pressés que jamais d’arriver… Tout en parcourant la distance qui les séparaient du campement, Shizuru réfléchissait : comment allait-elle enlever le vioc ? Son disciple semblait fort attaché à lui et à en juger par l’endroit où il avait choisi de s’installer, ce devait être le genre de bonhomme à se tenir sur ses gardes. Peut-être l’assommer ? Ce serait radical… Il suffirait de neutraliser le petit jeune, donner un bon coup sur le crane à son maître et le trainer sur son épaule jusqu’au village. Un peu expéditif, mais cela risquait de marcher… Quoi que cela comportait des risques non négligeables. Un trauma suffisant pour plonger dans l’inconscience un vieillard pouvait fort bien le tuer et là, sa mission serait totalement compromise. Il faudrait sans doute quelque chose d’un peu plus… Subtil. Mais un bon coup de buche restait néanmoins envisageable en cas de dernier recours.
« Attend ici, je vais te présenter et je te ferai signe d’avancer… Désolée, mais il est un peu paranoïaque, tu comprends ? » Ils avaient atterris sur un grand îlot de terre ferme, en son centre se trouvait un foyer et deux tentes ; le « maitre », se trouvait assis tout prêt du feu, surveillant vraisemblablement une soupe ou une potion… Son disciple s’approcha de lui à pas feutrés et se glissa à son chevet pour lui murmurer quelques mots à l’oreille, puis, derechef, il revint vers la jeune femme « C’est bon, il accepte de te voir. Tu peux y aller, fais ce que tu as à faire. »
Après avoir adopté son air solennel le plus crédible, la jeune femme se dirigea vers le dit vieillard. Il était vêtu d’une simple tunique de laine maculée de taches suspectes et affichait un grand sourire ; sur son bras était encore attaché son bandeau de ninja, et il n’était pas barré. A en juger par sa position, courbé vers l’avant, le temps ne l’avait pas épargné… C’était une bonne chose, l’enlever serait moins difficile. Une fois face à lui, elle se mit à genoux et baissa la tête ; le cérémonieux à outrance n’était pas son fort, mais à en juger par le grognement satisfait de Shikate, c’était ce qu’il attendait d’elle. La main noueuse de l’ancêtre se posa alors sur son épaule, telle une autorisation d’exister…
« Mobu, mon élève, m’a parlé de toi. Il m’a dit que tu me cherchais pour que je t’enseigne mes techniques ? Et pourquoi ferais-je de toi mon disciple ? » Quelle horreur… S’abaisser devant un crouton pareil ? Jamais ! « Parce que je connais votre histoire, votre sagesse. J’ai entendu parler de vos exploits dans tout le pays et en tant que guérisseuse, j’ai la responsabilité d’en apprendre plus pour aider mon prochain… » C’était navrant, mais pas totalement faux. Perdre le savoir que possédait cette vieille bique serait une hérésie… « Et tu penses pouvoir résister à mon entraînement ? Je suis dur, inflexible et je m’étais promis de ne plus prendre de disciple… Mon savoir est trop précieux pour être dilapidé auprès de ninjas de bas étages ; c’est pour ça que je suis parti de mon village, ils voulaient me mettre des gennins dans les pattes ! » Oui, il était devenu complétement sénile. Tout en lui expliquant les raisons de son exil, son regard s’allumait d’une lueur démente ; Nul n'était à l’abris du grand sablier de la vie… « J’ai vécu dans une maison de passe pendant dix ans, je survivrai à votre entraînement. Mon esprit et mon corps sont aussi résistants que la pierre. » Il pouffa, visiblement amusé. « Nous verrons cela demain, pour l’instant nous allons finir cette soupe, la manger et dormir. Tu m’aiderais ? »
C’était la bonne occasion ; dans sa poche, la demoiselle avait quelques flacons qui auraient parfaitement pu envoyer ce joyeux fossile dans la lune pour plusieurs heures…
« Laissez-moi m’en occuper, je vais faire le service. »
Le « maître des lieux » acquiesça et se retira du foyer pour se rapprocher de son disciple masculin. Ils discutèrent de la jeune femme et celle-ci feint de ne rien entendre… La confiance n’était pas totale, le vieillard paranoïaque continuait de se méfier mais ce n’était guère un problème car tout serait bientôt terminé. Après avoir touillé le brouet quelques minutes, elle se saisit des bols à côté du feu et les remplis… D’un discret mouvement du poignet, la kunoïchi dispersa dans le bol de ses deux compagnons d’infortune assez d’analgésique pour assommer un éléphant. C’était une poudre sans gout, sans odeur, de fabrication artisanale dont les effets étaient très semblables à ceux de la kétamine : le sujet était comme enfermé dans son corps, incapable de se mouvoir durant 4 à 6 heures. Les effets secondaires étaient presque inexistants… Une petite paralysie motrice de quelques jours, tout au plus. Mais ce qui l’avait conduite à choisir ce produit et pas un autre, c’était sa rapidité d’action, en cinq minutes, c’était plié. Les bols bien en main, Shizuru se retourna tout sourire :
« A table ! »TO BE CONTINUED (au prochain post) | |
| | | Shizuru Yukimitsu Chuunin de Kiri
Messages : 73 Date d'inscription : 14/12/2012
Profil Ninja XP: (216/600) Rang: C Ryos: 275
| Sujet: Re: Mission de rang C: ninjas médecins sans frontières. [solo] Jeu 20 Déc - 15:58 | |
| « Elle nous a drogué, la garce ! Défends ton maître Mobu ! »
C’était le genre de scène qu’on ne voit pas tous les jours… après avoir engloutis leurs soupes, le disciple et son maître s’étaient sentis pris de vertiges, puis ils s’étaient rendus compte du subterfuge. Bien heureusement pour elle, il était déjà trop tard pour qu’ils puissent y faire quoi que ce soit. Une fois que Shikate eu vociféré tout son soûl, il se mit à tituber en direction des marais pour essayer de s’y cacher ; en vain… Les effets de la drogue étaient trop rapides et, avant qu’il n’ait parcourut dix mètres, l’ancien ninja s’effondra face contre le sol. Mobu, quant à lui, résista quelques minutes de plus ; jeune et en bonne santé, il luttait de toutes ses forces. Dans son regard, on pouvait lire la détresse d’avoir été trahit et l’incompréhension… Penaud, le jeune garçon empoigna un kunaï et tenta, avec toutes les difficultés du monde, de porter l’assaut sur son adversaire. D’un simple pas-chassé, la kunoïchi l’évita et le laissa choir :
« Pourquoi ?... Pourquoi tu fais-ça ? »
Un grand soupir ponctua sa question ; pourquoi faisait-elle ça ? Mais parce qu’il fallait bien vivre ; et malheureusement, son métier consistait à obéir aux ordres quels qu’ils soient. Mais la philosophie du shinobis étant ce qu’elle était…
« Parce qu’il faut pas faire confiance aux jolies filles que tu rencontres dans un bar petit… » Le pauvre garçon… La paralysie l’avait déjà totalement envahit et il ne pouvait plus du tout bouger ; avec un sourire amusé, Shizuru l’attrapa donc sous les aisselles et le traîna jusqu’à l’intérieur d’une des deux tentes pour l’allonger sur son lit « Les effets auront disparus demain, tu devrais dormir ou tu auras un sacré mal de tête… Et ne t’en fais pas pour la chose qui te sert de maître, je ne lui ferai rien. Ce sont des gens importants qui s’intéressent à son bien être qui m’envoient. »
Il ne pouvait d’ors et déjà plus parler… Mais c’était mieux ainsi ; très peu pour elle les jérémiades. Une fois qu’elle eût quitté la tente, la jeune femme se dirigea vers sa cible ; il était toujours au même endroit, inanimé. Ce n’était pas le défis du siècle, mais elle était presque fière de l’avoir neutralisé et sans blessures superflus qui plus est ! Tout en se félicitant de son succès, elle lui lia les mains et les chevilles et le hissa sur son épaule. Il pesait son poids le bougre ! Le voyage jusqu’à Kiri promettait d’être aussi long et harassant qu’à l’allée… Mais la période de famine était enfin terminée ! Et quand, ô joie, elle aurait déposé son « paquet » à l’administration, son lit serait finalement sien…
THE END | |
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