L'arme d'un être est son odeur Ft. Kiba Inuzuka

Couchée sur son lit, emmitouflée dans ses couvertures, la blondinette regardait le plafond de la pièce exigüe qui lui servait de chambre d'un air absent. Elle laissait son esprit divaguer comme bon lui semblait, pensant à de multiples choses à la fois. Quelques rayons de soleil s'infiltraient dans la pièce, franchissant la barrière que formait les rideaux qui cachaient intégralement les fenêtres. Elle était réveillée depuis peu et l'idée de quitter la chaleur de son lit ne lui avait pas encore ne serais-ce qu'effleuré l'esprit. Une sensation de tranquillité flottait dans l'atmosphère, alors qu'elle entendait ses parents s’affairer en bas pour aller ouvrir la boutique de fleurs. Elle savait qu'elle devait descendre leur donner un coup de main, mais elle ne s'y pressait pas, s'abandonnant à ce moment de tranquillité matinal. Elle était de bonne humeur : Ni triste, ni fâchée... Non, elle était contente, elle prévoyait une belle journée, même si celle-ci n'avait encore commencé. Esquissa un soupir, elle tira soudainement sur les couvertures qui la couvraient et se contraint à se lever, même si l'envie n'y était pas. Après tout, qui n'aurait pas préféré resté dans la chaleur de ses draps plutôt que d'affronter une journée de plus? Surtout qu'elle devait aider ses parents à la boutique et puis... Ne le nions pas, le lit de la Yamanaka était tout spécialement invitant et confortable, on y dormait bien.

Elle jeta un coup d'oeil à la glace qui trônait dans un coin de la pièce et ne put s'empêcher une moue contrariée en voyant sa silhouette qui, même si elle était idyllique, laissait la blondinette insatisfaite. Elle se mordit la lèvre inférieur en secouant la tête puis attrapa ses vêtements au passage en se dirigeant vers la salle de bain. Elle examina son visage au peigne fin, souhaitant y déceler toutes traces de rougeurs, boutons, etc. indésirable... Car bon, c'était Ino et, pour elle, c'était important. Elle n'acceptait sur son visage rien d'indésirable et souhaitait toujours paraître au mieux de sa forme. Elle s'adressa un sourire convainquant puis se brossa les dents et s'attaqua à sa longue chevelure blonde à en faire des jaloux. Celles-ci, lorsque détachée, descendait paresseusement dans son dos jusqu'à la moitié de ses cuisses ce qui n'avait rien de trop étonnant. Elle avait toujours porté ses cheveux très longs, mis à part lors de l'examen chuunin qui l'avait opposé à Sakura... Mais depuis, aucun coup de ciseau n'était venus remettre en question leur longueur pour le moins inhabituelle.

Elle enfila maladroitement ses vêtements et descendit les escaliers pour constater que ses parents étaient déjà partis à la boutique, la laissant derrière. Elle soupira avec amusement puis décida de ne pas traîner inutilement chez elle. Le temps était ensoleillé, pas une trace de nuage à des kilomètres à la rondes, on entendait les oiseaux chantonner leur mélodie avec bonne humeur et tous semblaient partager cette joie unanime. En refermant la porte derrière elle, Ino esquissa un sourire amusé. Le village était toujours en reconstruction et celui-ci avait bien changé depuis sa destruction par Pain... Tous s'y donnait avec joie, désirant voir le village caché de la feuille resplendir comme par le passé. Il avait fallut un certain temps avant que la boutique de fleurs des Yamanaka retrouve sa place et avec la quatrième grande guerre qui s'était installé, le tout avait été d'autant plus compliqué... Mais le cours normal des choses semblait s'installer une fois de plus, au plus grand bonheur des habitants de Konoha.

" Tiens... Ma fille, pourrais-tu t'occuper de la boutique un moment s'il-te-plait? Ton père et moi devons nous absenter une heure ou deux, nous t'attendions justement.", dit-elle alors que l'adolescente venait tout juste de franchir l'entrée de la boutique. La mère d'Ino la regarda un moment en s'occupant d'un bouquet aux fleurs toutes plus colorées les unes que les autres. " D'accord, pas de problèmes.", dit-elle simplement en esquissant un sourire sincère et en se dirigeant vers le comptoir où sa mère s'affairait. La voyant approché, celle-ci remonta les marches qui menait au deuxième étage de la boutique, laissant sa fille seule.. Mais après tout, depuis tout ce temps, ce n'était pas la première fois que ses parents laissaient leur fille s'occuper de la boutique. Dos à l'entrée de la boutique, la jeune fille arrosait distraitement les plantes lorsqu'elle entendit des pas dans l'entrée, tout souriante elle se retourna vers l'entrée alors qu'elle prenait la parole à l'intention du potentiel client. " Bonjour, est-ce que je peux vous aider...", finit-elle avec incertitude alors qu'elle reconnaissait la tête du "client".

"Espèce d'abruti !!" Son poing frappa la table du salon, l'impact la faisant voler en éclat aussitôt. Sursautant je tombais sur les fesses avec des gros yeux assez effrayés. Maman me reprochait d'avoir laissé griller les viandes et rien que ça, ça pouvait faire des dégâts au niveau familial. Enfin heureusement que c'est pas sur qui elle a posé son poing sinon j'aurai traversé les murs de la maison. Akamaru lui en revanche ne s'est pas fais prier pour récupérer la viande grillée et partit dans un coin pour la déguster. Moi je déglutis, reculant rapidement contre le mur alors que je me tenais encore sur les fesses. "Non non non non ! Fais pas ça !" Elle souleva la table basse pour l'envoyer dans ma direction, objet que j'esquivai de peu en continuant de fuir. En me redressant, je soupirai de soulagement, me sentant un peu fier de n'avoir rien eu, de ne pas avoir été blessé. C'est rare que ma mère se mette dans cet état là mais bon, je fais avec, ça reste ma mère d'un côté. Je me frottai l'espace entre mes narines et ma lèvre supérieure, assez gêné. Maman me demande alors d'aller en ville pour rattraper mon erreur, aller acheter du bœuf quoi. D'un côté il fallait que j'assume... Mais quelle idée de faire du bœuf le matin, elle veut m'engraisser ou quoi ? Enfin je vais pas lui faire de reproches car je suis le seul à avoir commit une erreur.

Je sifflais Akamaru pour qu'il finisse bien rapidement sa viande avant de mettre un sac à bandoulière autour de moi, sac dans lequel j'allais mettre ce que j'allais acheter. Mon compagnon avala sèchement la viande avant de se redresser et d'aboyer, finissant par me suivre. J'adressai un signe de la main à ma mère mécontente, lui disant que je ferai vite. Fermant la porte derrière moi, je m'appuyais contre Akamaru en poussant un nouveau soupire de soulagement: "Tch... C'était moins une..." Annonçais-je alors qu'Akamaru aboya comme pour partager mon avis. Je lui tapotai la tête en lui demandant de se mettre en route avec moi. C'est alors que nous commencèrent une marche lente et matinale. Sifflotant un air, Akamaru finit par aboyer pour souligner que cela devenait lassant et vite agaçant. Un sourire me monta aux lèvres, je savais pas que mes sifflements étaient des plus chiants. Mais bon, noté je ne ferai plus ça ou alors je m'appliquerai pour éviter qu'un chien me dise d'arrêter... Je lui tapotai la tête en lui demandant de m'attendre devant le marchand de viandes, reprenant exactement la même chose que j'avais essayé de cuisiner ce matin. Je me demandai aussi comment me racheter auprès de ma mère et Hana ? Vu que d'un côté... j'ai foiré le déjeuner d'Hana aussi.

C'est en sortant, mettant les achats dans mon sac que je finis par retourner auprès d'Akamaru. J'avais bien une idée de chose à faire histoire d'apaiser les tensions une fois chez moi. Je soupirai un peu car j'allais me rendre "chez" la personne que sur qui j'ai haussé le ton il y a plusieurs jours après la mort de Pain. Mouarf, va falloir que je pèse mes mots cette fois-ci parce que si ça se trouve elle est rancunière la Ino. Je déglutis avant de prendre la route j'ai les fleuristes Yamanaka, je marchais d'un pas incertain, hésitant à entrer dans la boutique ou bien rentrer chez moi juste avec ce que l'on m'avait demandé d'acheter. Je restais discret quant au fait de ne pas me faire remarquer par Ino si elle était là. Je regardais Akamaru d'un air un peu niais, alors que ce dernier me poussa légèrement vers l'entrée en s'imposant derrière moi et me forçant à avancer. Je me suis résigné à entrer dans la boutique, ouvrant la porte en prenant soin de la fermer une fois totalement à l'intérieur. La voix d'Ino vint à mes oreilles, cette dernière qui m'avait apostrophé ne devait pas se douter qu'il devait s'agir de moi... L'ami qui lui avait crié dessus sans hésiter pour lui dire de se taire. Me tournant rapidement, faisant mine de rien je finis par dire: "Salut Ino." Un sourire assez gêné se grava sur mes lèvres, bien que le fait de sourire aurait dû m'être interdit face à la fille en face de moi vu ce que je lui ai fais. Je m'avançai vers elle, sans rien dire de plus que: "J'suis venus prendre un bouquet de 5 Roses."

Elle le regardait sans rien dire, sans même afficher l’habituel sourire qu’elle réservait généralement aux clients. Le souvenir du ton qu’il avait employé contre elle lorsqu’ils avaient décidé de se débarrassé de Sasuke était encore brûlant dans son esprit bien qu’elle sût qu’elle ne devait pas lui en tenir rigueur. Certes, ça avait été un moment difficile pour eux tous et les réactions avaient pour le moins impulsives. Pourtant, une part d’elle lui en voulait d’avoir agis de manière aussi brusque à son encontre, éclater en sanglot n’avait quand même pas été un choix, elle se serait attendue à plus d’empathie de la part d’autrui et elle avait été déçue… Mais après tout, ils avaient tous vécus des épreuves difficiles en tant que ninja, il serait stupide de laisser s’effriter une amitié de cinq ans pour si peu. Certes, l’Inuzuka & la Yamanaka n’étaient pas de ceux qui, dans les onze de Konoha, étaient les plus proches l’un de l’autre, mais elle tenait tout de même à l’amitié de ce garçon au caractère impulsif et bruyant.

"Salut Ino.", finit-il par dire avec un sourire gêné. Elle savait qu’il s’en rappelait et que c’était la raison de son comportement un peu penaud à son égard. Pour toute réponse, elle lui rendit son sourire avec beaucoup plus d’assurance, l’accompagnant d’un « Bon matin », comme pour prouver qu’elle ne lui en tenait plus tête et qu’elle avait fini par passé l’éponge, sachant que son but n’avait pas été de la froissée ou de la blessée. Elle avait de manière un peu infantile, elle l’admettait et Kiba l’avait simplement remise en place, bien qu’il y ait des manières plus douces de le faire. La Yamanaka déposa l’arrosoir qui lui servait quelques secondes plus tôt sur le comptoir alors que son compatriote s’approchait d’elle. Elle essuya distraitement ses mains pourtant propres sur le tablier jaune qu’elle portait puis l’écouta parlé. "J'suis venus prendre un bouquet de 5 Roses.", dit-il finalement.

Elle arqua légèrement un sourcil avec amusement, étonnée par sa demande. "Voilà une demande assez inhabituelle", finit-elle par dire en lui adressant un clin d’œil pour le moins amusé en se demandant à qui l’Inuzuka pouvait bien offrir des roses. S’il y avait bien quelqu’un qu’elle avait de la difficulté à voir venir à la boutique c’était bien lui… Il lui semblait que la personne devait être bien importante pour qu’il se pointe le nez ici, surtout compte tenus des circonstances de lors dernière discussion sérieuse. Certes, avec la guerre ils s’étaient adressé la parole l’un et l’autre, mais maintenant que la tranquillité était revenue, les mauvais souvenirs refaisaient surfaces, pire que des mauvais herbes. La jeune fille coupa les cinq roses demandées et les enveloppa gracieusement dans un papier blanc légèrement teinté rose qu’elle tendit finalement à son ami, lui adressant par le fait même un nouveau sourire sincère.

"Les roses… Amour, passion, tendresse… Alors qui est l’heureuse élue?", dit-elle en rigolant vaguement sans le quitter des yeux, ne pouvant s’empêcher, au final, de vouloir lui demander à qui elles allaient revenir. Peut-être allait-il lui parler d’une flamme mon déclarée! Étrangement, cette perspective sonnait étrange à son oreille. Si certains cachaient mal la nature de leur sentiment à l’égard d’autrui, comme Hinata par exemple, Kiba, lui, n’entrait pas dans cette catégorie. Elle ne l’avait jamais vraiment imaginée en couple avec qui que ce soit, comme si ces histoires de couples ne l’intéressaient pas vraiment. Non, elle doutait sincèrement que ces roses soient destinées à une flamme quelconque autant que comme objet de pardon. Cette deuxième théorie était déjà plus plausible connaissant Kiba. Lui et Naruto, par exemple, avaient le même caractère un peu niais et enfantin, ce n’était pas comme si faire des erreurs n’étaient pas de leur ressort à eux. Tout au contraire. Mais après tout, c’étaient des idiots. Ça n’avait rien trop d’étonnant après réflexion. Plus elle y pensait, plus l’idée que l’Inuzuka soit amoureux de qui que ce soit lui semblait drôle, futile et peu plausible… Mais! Elle pouvait toujours se tromper après tout.

Beaucoup d'événements s'étaient passés depuis la destruction quasi-complète de Konoha. La décision des onze de Konoha à l'égard de Sasuke, choix auquel je n'ai eu aucun mal à me plier vu nous agissions pour la cause de nos familles à tous. Le fait de tuer Sasuke devait tous nous travailler car cela revenait à oublier les missions de sauvetages où nous avions tous risqué nos vies pour récupérer la moindre information sur l'Uchiha. Mais aujourd'hui, vu les circonstances... Il est clair que nous n'avons d'autres choix que de respecter le choix sur lequel nous nous sommes mis d'accord. Mais pour l'instant, le temps étaient aux préparatifs de la guerre qui s'approchait de plus en plus. Autant profiter du peu de temps dont nous pouvons bénéficier auprès de nos familles et de nos amis. Mais il ne fallait pas perdre de vue le fait que l'alliance comptait sur nous pour se préparer à l'offensive. Je chassai ces pensées de ma tête avant de me concentrer sur le moment présent alors qu'elle avoua que ma demande était bien inhabituelle. Tu m'étonnes, c'est la première fois que je met les pieds dans ce magasin. Et comme je préfère voir continuellement le sourire de ma mère et de ma sœur avant le début des hostilités militaires, autant faire un effort dit, inhabituel. Je me massai l'arrière du crâne avec la même gêne alors que j'avançai vers le comptoir. Je ne savais pas quoi dire, faire comme s'il ne s'était rien passé semblait être l'option la plus favorable. Tout du moins, oublier le fait que je lui ai crié dessus. Coupant les roses, je restai des plus discrets quant à ma façon de m'exprimer. Je ne parlais pas beaucoup à vrai dire, mais rien ne m'empêchait de placer quelques mots. Et voilà qu'à la fin des préparatifs des fleurs elle me posa une question qui m'avait mis dans une situation embarrassante. "Eum..! Tu te méprends, c'est pour ma mère & Hana, pour me racheter d'une connerie.." Fallait pas qu'elle s'imagine que j'étais tombé amoureux de quelqu'un, les sentiments liés à l'amour j'y ai jamais vraiment faits allusions. Disons aussi que je n'ai jamais pris le temps de me consacrer à ce genre de truc. Et puis, je suis loin de là un de ces types clichés et romantiques. Même si je suis vus comme le bruyant adolescent sans cervelles, j'ai pas à plaire pour les autres. Poussant un bref soupire à cette pensée, ma main plongea dans ma poche pour sortir la somme nécessaire pour payer le bouquet. Déposant l'argent sur le comptoir je venais de saisir le bouquet tout en la regardant avec un bref sourire, celui-ci se révélant être moins encré par la gêne, mais je me suis quand même justifié: "Tu sais, je vais pas te cacher que j'aurai pas dû m'énerver contre toi la dernière fois. Faut dire... on a dû encaisser la destruction du village en plus de notre décision envers Sasuke. La guerre étant clairement annoncée, j'avais les nerfs à fleur de peau."