La nuit, tous les chats sont gris ... [PV RAIMEI HOKORU]

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Rien qu’entendre le timbre de sa voix me fit chavirer, quelque part. Si on m’avait dit quelques jours plus tôt que j’en arriverai à cet état, jamais je n’aurai pu le croire. Il y avait une première chose que je n’aurai pas pu croire : que je laisse planer une menace sur le Raikage ou sur l’intégrité de son règne, que je trahisse donc la confiance qui était placée en moi dans le cadre de mes fonctions de Junin et que je faillisse à mon devoir. C’était la première chose que je n’aurai pas pu concevoir. Mais ce qui restait le plus étonnant et nouveau, le plus excitant et vivifiant, que j’appréhendais également et ce tout à la fois… c’était ces sentiments que j’éprouvais désormais pour elle. Moi qui n’avais jamais porté de réel intérêt à ceux qui n’étaient pas de ma propre famille –celle-ci se limitant donc à ma sœur- depuis trois ans déjà, je m’étais bêtement épris d’elle en l’espace d’une soirée. La retrouvant ce soir et pensant que nous mettrions les choses au clair avant de disparaitre l’un de la vue et de la vie de l’autre, là encore rien ne s’était produit comme prévu. Malgré tout ce que j’avais appris et tout ce que ça pouvait impliquer… ça n’avait fait que tout consolider, tout renforcer. Mon envie d’être là et de l’épauler, de prendre soin d’elle et de la protéger. Ce qui impliquait également de toujours tenter de la dissuader de se lancer dans cet assaut suicidaire contre le Kage. Quelque part, c’était de l’égoïsme : elle semblait prête à se lancer dans ce genre d’entreprise, mais je refusais de la perdre. Elle avait pris trop d’importance dans mon cœur et ma tête pour que je me permette de la laisser aller au casse-pipe sans rien dire. Peut-être parce que si je la perdais, outre de savoir qu’elle aurait donné sa vie dans un dernier combat qui ne lui apporterait rien que la mort, j’en souffrirais à un point que je commençais à cerner assez clairement… ce qui ne faisait que m’effrayer un peu plus. En attendant, je devais prendre soin d’elle. Nous avions du temps devant nous, que je devais mettre en application pour mieux la connaitre mais également pour la préserver. Un nouvel objectif se dessinait à l’horizon pour moi… je n’avais qu’une seule envie : m’y précipiter et le remplir. Je n’avais pas été élevé dans l’abandon face à la difficulté et j’avais surtout appris à assumer ce que je faisais. J’assumerai mes actes, tout comme jusqu’au dernier moment je continuerai à tenter de la dissuader de se sacrifier.

- Viens. Je vais te ramener chez toi, dans ce cas. Indique moi juste la route.

Lentement, je vins glisser ma main droite dans sa main droite, apposant ma paume contre le dos de sa propre main et entrelaçant mes doigts aux siens avec une tendresse que je ne me connaissais pas. Ceci fait, je ramenais ma main vers moi pour la serrer partiellement contre mon torse, tentant de lui apporter un peu de chaleur tout en engageant un pas lent vers la sortie de ce petit parc qui venait d’être le théâtre d’une scène bien peu commune… dont je me souviendrais probablement toute ma vie. Pour la simple et bonne raison que pour la première fois, j’éprouvais pour quelqu’un ce sentiment si complexe. La gardant contre moi tout en caressant lentement ses doigts fins et délicats, j’éprouvais un sentiment de plénitude que je n’avais jamais rencontré auparavant. Etait-ce ça, d’aimer quelqu’un ? Si c’était ça… alors c’était vraiment quelque chose de magnifique. Alors qu’elle m’indiquait sporadiquement les directions que je devais prendre et que nous marchions lentement tous deux dans la rue, je ne comptais plus le temps qui passait et je m’en fichais bien d’ailleurs. Chaque instant passé avec elle valait le coup d’être dépensé. Inconsciemment, alors que l’air devenait plus frais au cœur de la nuit, je la serrais un peu plus contre moi durant notre progression, si bien qu’au final nous étions quasiment enlacés lorsque j’arrivais devant chez elle. Arriva le moment de dire aurevoir… moment qui au final, n’arriva jamais. Cette nuit se termina –ou commença- par un baiser passionné devant chez elle, tout simplement parce que l’un comme l’autre, nous n’étions pas prêts à nous séparer ainsi. Nous avions encore des choses à nous dire, ou juste… envie de ne plus être seuls, chacun de notre côté. C’est sans doute ça qui nous poussa ce soir-là à ne pas nous quitter.

La suite ? Hé, ça ne vous regarde pas.

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